Photographie/Thèmes/Le nu

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Introduction

 
La Vénus de Lespugue

De tout temps, le corps humain a été un des principaux sujets d'inspiration pour les artistes ; on en trouve des représentations sur les parois peintes des grottes et dans la statuaire préhistorique. Le nu masculin était très en vogue dans l'Antiquité, en particulier chez les Grecs, mais aujourd'hui la tendance s'est largement inversée et c'est bien davantage le corps féminin qui se trouve mis en valeur.

Dès les premiers temps de la photographie, le nu fut une source d'inspiration pour les adeptes de cette nouvelle technique. La plupart des images obtenues alors étaient soigneusement gardées à l'abri des regards indiscrets ou, quand elles circulaient, c'était sous le manteau. La censure, d'ailleurs, veillait. À cette époque, les photographes faisaient souvent appel à des prostituées, en raison de la difficulté d'obtenir le consentement des personnes « de bonnes mœurs ». Aujourd'hui, les représentations du corps humain sont partout, en particulier dans les annonces publicitaires où elles servent largement à promouvoir toutes sortes de produits et de services ; comme chacun peut le constater, il s'agit essentiellement, mais pas uniquement, de corps féminins.

Pour les débutants en photographie de nu, les difficultés et les causes d'échec ne manquent pas ; par conséquent, il est bon qu'ils connaissent quelques notions pratiques de base et les précautions élémentaires qui permettent d'aborder ce domaine, qui reste délicat, dans de bonnes conditions.


Nu, érotisme, éthique, pornographie, ...

Pendant longtemps, les seuls nus autorisés à la publication ont été ceux qui accompagnaient les récits des explorateurs et des voyageurs, en particulier à l'époque coloniale. Les photos d'indigènes plus ou moins dénudé(e)s ont illustré les pages de revues prestigieuses comme le National Geographic ou celles de certains manuels scolaires. Il s'agissait alors essentiellement et officiellement de vanter la supériorité de nos civilisations sur celles des « sauvages » que l'on pouvait trouver dans diverses régions du Globe, mais toutes les prises de vues de cette sorte ne furent pas innocentes, loin de là. Ces nus qui n'osaient pas dire leur nom, de même que les reproductions de peintures que l'on pouvait trouver dans les grands dictionnaires, ont contribué à l'éducation de plusieurs générations d'adolescents, à une époque qui dans l'ensemble était plutôt puritaine et collet monté.

Jusque dans les années 1970, les nus étaient presque absents des revues photographiques et à de rares exceptions près, tous ceux que l'on pouvait y trouver étaient extrêmement académiques. Beaucoup étaient d'ailleurs retouchés, parfois lourdement. Néanmoins, malgré l'hypocrisie ambiante, de nombreux photographes, dont l'œuvre n'a d'ailleurs souvent été découverte que plus tardivement, ont su tracer des chemins originaux dans ce domaine.

De nos jours, la photographie de nu sent moins le soufre mais il existe de nombreux endroits, dans certaines familles, dans certaines villes, provinces ou pays, où elle est encore diabolisée, voire purement et simplement interdite. C'est par exemple le cas dans la plupart des pays soumis à l'islam. Parfois, les choses sont plus compliquées : au Japon, par exemple, le nu n'est pas interdit mais la présence des poils pubiens n'est pas admise. En transgressant ces règles, le photographe s'expose à être stigmatisé ou persécuté.

Le nu artistique est réputé chaste mais on peut penser que ce n'est peut-être là qu'une parole en l'air aussi digne de foi que certaines promesses qui, dit-on, n'engagent que ceux qui les prennent pour argent comptant. Les photos de nu, tout comme les photos de guerre, d'accidents ou de catastrophes, oscillent forcément entre l'acceptable et l'inacceptable, deux domaines dont la frontière varie très largement selon les pays, les époques et les individus. « La pornographie, c'est l'érotisme des autres », disait André Breton.

Voici quelques années, à la grande époque de la photographie argentique, certains photographes louaient les services de modèles nus mais on ne voyait jamais le résultat des séances de pose. Normal, leurs appareils n'étaient pas chargés ...

Affirmons ici que la photographie de nu, tous styles confondus, ne peut aboutir à un résultat probant que si elle est pratiquée dans le cadre d'une certaine morale et d'une certaine éthique, qui valent aussi bien pour le photographe lui-même que pour ses modèles. Soyons par ailleurs conscients du fait qu'une photo non pornographique peut être parfaitement laide et vulgaire et aussi qu'à l'inverse, une photo pornographique peut être absolument superbe lorsque son auteur est un photographe talentueux et que le modèle, ou les modèles, ont du charme. Ceci posé une fois pour toutes, nous n'y reviendrons pas.

Quelles sont les motivations des photographes et des modèles ?

Une très forte dissymétrie

La parité tant vantée en politique n'est guère respectée dans le domaine de la photographie de nu, c'est le moins que l'on puisse dire, et cette dissymétrie ne date pas d'hier. Le corps féminin a toujours été admiré par les hommes, en chair et en os mais aussi en représentation. L'apparition de la photographie a fait que beaucoup d'hommes par ailleurs incapables de dessiner, de peindre ou de sculpter sont devenus capables d'enregistrer plus facilement des images utilisables pour immortaliser certains instants d'équilibre et de beauté toujours fugitifs, mais souvent aussi utilisées à d'autres fins. Après des siècles et des siècles, on pourrait imaginer que tout a été fait dans ce domaine, que toutes les positions des corps et toutes les expressions des visages ont été enregistrées, pourtant le thème du nu féminin est toujours à la mode et la majorité des photographes qui le pratiquent sont des hommes.

Les questions d'argent

Parallèlement, il faut se poser la question de savoir ce qui motive les modèles féminins pour poser nues. Qu'on le veuille ou non, pour beaucoup, la raison principale est la petite ou parfois la grosse enveloppe qui leur est remise en échange de leur disponibilité et/ou de leur gentillesse. Beaucoup de ces modèles se moquent royalement du résultat, pourvu que les photos ne soient pas publiées. Il existe, heureusement, beaucoup d'exceptions. Cependant, si la rencontre d'un modèle expérimenté et d'un photographe imaginatif peut conduire à l'élaboration de photographies de haute qualité, il n'en reste pas moins que les rapports d'argent témoignent ici d'une double injustice : injustice entre les personnes conformes aux canons de la beauté et les autres, injustice entre les photographes qui ont les moyens de s'offrir des services payants et ceux qui ne les ont pas.

Pour les photographes et les modèles professionnels, les rapports d'argent sont la règle, que ce soit pour payer les services rendus ou pour obtenir la juste rétribution de leur travail. Pour les amateurs, les choses sont plus compliquées. Beaucoup d'entre eux, et pas seulement les jaloux et les nécessiteux, estiment que le statut d'amateur, celui qui aime, exclut par principe toute rémunération. Le photographe offre des tirages et prend à sa charge toutes les dépenses qui pourraient être occasionnées au modèle (déplacements, repas, fournitures, etc.) ; le modèle, de son côté, offre le temps nécessaire à la réalisation des prises de vues.

Le domaine de la pornographie est l'un de ceux qui brassent le maximum d'argent. Sur l'internet, il est en tête de toutes les catégories commerciales (d'ailleurs, les sites pornographiques sont parmi les plus évolués sur le plan technique) et dans la presse écrite de très nombreuses revues lui sont consacrées. Cependant, c'est un domaine dans lequel les éditeurs gagnent beaucoup plus d'argent que les photographes, et ces derniers ne sont manifestement pas toujours de haut niveau. C'est aussi un domaine où l'originalité n'est pas la règle, les poses sont très répétitives et il est évident que les photographes et les modèles les connaissent à peu près toutes par cœur.

Laisser une trace et partir

Les photographes doivent se méfier particulièrement des modèles qui demandent spontanément à poser nues. Si dans la majorité des cas ces modèles souhaitent simplement obtenir d'elles-mêmes des images flatteuses et susceptibles de leur servir plus tard de souvenirs, d'autres, souffrant de problèmes psychologiques plus ou moins visibles, souhaitent apparemment laisser une trace de leur passage sur ce bas monde avant de le quitter pour toujours. Apprendre que le charmant modèle, à qui l'on a remis quelques jours auparavant les clichés résultant d'une séance de pose apparemment sans problème, s'est donnée la mort ou a tenté de le faire n'est jamais, pour un photographe, une expérience anodine. Dans tous les cas, mais particulièrement ici, il est très important que le photographe et le modèle prennent le temps de discuter, en laissant de côté l'appareil au fond du sac. Cette précaution n'offre évidemment pas la garantie absolue que rien de fâcheux ne surviendra après la séance de pose, mais elle permet en tous cas de savoir quels sont les souhaits de chacun et quelles sont les limites à ne pas franchir.

Que veut-on faire ?

Il y a beaucoup de manières d'aborder la photographie de nu mais la question fondamentale est toujours de savoir quelles sortes de photographies il s'agit d'obtenir. Il est important que le photographe et le modèle aient des idées précises à ce sujet et il est souvent intéressant, pour amorcer et nourrir la discussion, de partir d'exemples trouvés dans des revues, des livres, des expositions, etc.

Le temps est venu d'énoncer une idée primordiale : on se trouve ici dans un livre de photographie et quels que soient le style et la manière décidés en commun pour les prises de vue à venir, la seule motivation du photographe et de son modèle est a priori de tout faire, ensemble, pour réussir les meilleures images possibles.

Apprentissage, recherche d'un style personnel et de prises de vues originales

Alexei Brodovitch disait que si l'on regardait dans le viseur et que l'on y voyait quelque chose que l'on avait déjà vu auparavant, il ne fallait pas déclencher. Cette maxime qui vaut pour la photographie en général vaut aussi pour le nu, un domaine où il est bien difficile d'être original. Il peut être intéressant, lorsque l'on débute, de s'inspirer des travaux des grands photographes, de copier les poses qu'ils ont fait prendre aux modèles, de comprendre comment ils ont utilisé la lumière ambiante ou composé leur éclairage, mais il faut très vite apprendre à s'en détacher pour rechercher des idées personnelles.

L'une des premières difficultés à résoudre tient au fait que le photographe ne regarde pas son modèle, même à travers le viseur de son appareil, comme il regarde sa représentation photographique sur une feuille de papier ou sur un écran. Le modèle est vivant et les rapports que l'on entretient forcément avec lui au cours de la prise de vue se chargent facilement d'émotions intenses qu'il n'est pas facile, et pas toujours souhaitable, de transcrire sur la photographie. En outre, il faut savoir à qui seront destinées les images. Si le public se limite au photographe et à son modèle, les traces des émotions ressenties lors de la prise de vue pourront subsister longtemps dans leurs mémoires mais pour les spectateurs qui n'ont pas vécu la séance de pose, ces aspects affectifs disparaissent complètement et le regard est tout autre, en général beaucoup plus critique.

Trouver des modèles

Les créatures de rêve que l'on voit régulièrement sur le papier glacé des magazines ou sur les écrans de télévision peuvent faire fantasmer de nombreux photographes mais le monde réel est quelque peu différent et sûrement moins idyllique. En général, c'est dans le quotidien qu'il faut chercher les richesses cachées et les sources d'inspirations, sans oublier tout ce que la vie peut apporter comme situations inattendues.

La première chose que devra faire le photographe entrant en relation avec son futur modèle est d'apporter la preuve de sa respectabilité et de son honnêteté et de bien préciser quel genre de photographies il compte faire. La meilleure façon de convaincre est de montrer un album avec ses travaux, mais évidemment cela peut être un cercle vicieux pour celui qui débute vraiment. À défaut de pouvoir montrer des nus, on peut toujours montrer d'autres œuvres personnelles et en particulier des portraits. On peut aussi montrer des dessins, d'ailleurs le fait de dessiner des nus est une bonne préparation dans la mesure où cela oblige à étudier les poses et à mieux observer ses modèles. Des ateliers d'art se chargent d'initier les débutants ; les modèles y sont souvent très différent(e)s par leur âge, leur taille, leur corpulence, etc., et cela force à s'éloigner des visions stéréotypées des photographies glamour.

Dans tous les cas il faudra s'identifier clairement, le meilleur moyen pour ce faire étant de donner une carte avec son nom, son adresse, son téléphone, son site internet ou son adresse de courriel, éventuellement ses références (appartenance à une organisation, distinctions artistiques, etc.). Il ne faut pas oublier de préciser ce que l'on compte faire des photographies, car les termes de l'accord ne seront peut-être pas les mêmes si celles-ci doivent rester dans l'album de famille, être présentées à des concours, faire l'objet d'expositions ou être publiées dans un livre ou une revue à fort tirage.

Si l'on cherche à réaliser des photographies à caractère très intime ou explicite, il ne sera pas toujours facile de trouver un modèle. On trouve parfois parmi des personnes très proches quelqu'un(e) qui, après avoir fait la moue, finira par se prêter au jeu.

Les modèles amateurs

Le plus simple pour démarrer est sans doute de solliciter sa famille et son entourage immédiat. Beaucoup de photographes commencent évidemment par photographier leur partenaire, homme ou femme, ce qui présente bien des avantages sur le plan pratique, aussi longtemps du moins que le couple partage le plaisir de poser et de photographier. Cependant, il peut y avoir très vite de l'orage dans l'air si les photographies ne sont pas très flatteuses et/ou si l'un ou l'autre des intéressés est de tempérament plus ou moins « sanguin ».

Le plus important est que la personne à qui on demandera de poser nue se sente bien dans sa peau, ce qui facilitera beaucoup la collaboration et augmentera la probabilité d'obtenir de bonnes photographies. Il ne faut jamais oublier que le modèle aussi peut avoir des idées ou des souhaits particuliers.

Attention aux problèmes d'âge. Il faut s'assurer que les personnes photographiées sont bien majeures, même lorsqu'il s'agit de membres de sa propre famille. Si ce n'est pas le cas, une autorisation écrite des parents est généralement nécessaire, et même dans cette éventualité il convient de faire très attention avec les enfants et les adolescent(e)s, surtout bien sûr si les photos doivent être publiées.

Les modèles professionnels

Il en est de bons et de mauvais. En général ceux qui ont l'habitude de poser pour des magazines de glamour ou des défilés de mode louent leurs services à des prix élevés mais ne sont pas pour autant habituées à poser pour des photos de nu sérieuses. Les modèles qui posent pour des classes de dessin ou de peinture le font souvent aussi pour des photographes, et à des prix plus modérés ; leur aptitude à rester immobiles pendant des durées importantes est généralement très bonne, en revanche on ne peut pas toujours leur demander une gamme très étendue de poses différentes.

Les modèles fournis par des studios spécialisés

Beaucoup de studios que l'on peut louer pour des prises de vue proposent également les services de modèles professionnels ou non et habitués des lieux. Il faut toujours se mettre parfaitement d'accord avec les responsables du studio sur la nature des prises de vues envisagées, d'autant qu'ils peuvent généralement donner de bons conseils. Dans l'ensemble ces modèles sont plutôt orientés « glamour » que nu académique.

Petites annonces

Beaucoup de journaux plus ou moins spécialisés acceptent les petites annonces des photographes qui recherchent des modèles. Il faut alors être très clair sur la nature des photos que l'on projette de réaliser et sur la rémunération envisagée pour le modèle. Il n'est pas évident d'obtenir beaucoup de réponses par ce procédé, mais la politesse la plus élémentaire commande de prendre chacune de celles-ci en considération, même lorsqu'elles ne paraissent pas vraiment intéressantes. Il est d'usage que le photographe prenne tous les frais à sa charge et n'hésite pas à fournir de nombreux tirages aux modèles qui auront finalement accepté de poser ; naturellement toute rémunération, même modeste, sera la bienvenue. On peut également consulter les annonces passées par des modèles qui proposent leur service mais comme il s'agit parfois de formes de prostitution plus ou moins déguisées, il convient d'être très prudent.

Lors des séances de prise vue qui suivent la première prise de contact, il est indispensable que le photographe veille soigneusement à sa propre sécurité et à celle de son modèle. Lorsque les prises de vues ont lieu au domicile de ce dernier, c'est comme pour une randonnée en montagne, il faut toujours indiquer à son entourage à quel endroit l'on va se rendre.

Modèles de rencontre

Le thème de la photographie peut être abordé lors de conversations avec des collègues de travail ou des personnes rencontrées lors de réunions ou autres activités. Si l'on est tenté par ce mode de recrutement, il faut toujours conserver sur soi quelques très bonnes photographies personnelles au format carte postale, de façon à pouvoir montrer à toutes les personnes intéressées, ou dont on pense qu'elles feraient de bons modèles, un échantillon de son travail. Naturellement chacune de ces cartes portera au dos les coordonnées complètes du photographe.

Certains photographes n'hésitent pas à distribuer des cartes dans la rue ou ailleurs, demandant aux personnes rencontrées de rappeler si elles sont intéressées. Cette approche n'est pas forcément recommandable et nécessite en tous cas beaucoup de prudence. Si un contact est établi et aboutit à un accord sur le fait de poser pour des photographies de nu, alors il faut veiller à bien choisir l'endroit où se passeront les prises de vue de manière à assurer une sécurité maximale.

Être son propre modèle

Beaucoup de photographes, hommes et femmes, se sont pris eux-mêmes pour modèle. C'est une bonne idée pour débuter et parfois l'amorce d'une longue série de prises de vues qui peut s'étendre sur de nombreuses années. Parmi les grands photographes de nus qui sont passés par cette étape au cours de leur carrière, on peut citer par exemple Imogen Cunningham.

Se photographier soi-même n'est pas forcément facile. Tenir l'appareil à la main limite très fortement les possibilités, de sorte que l'on s'aperçoit très vite de la nécessité de travailler sur pied et de déclencher à l'aide du retardateur ou mieux d'une télécommande. Par ailleurs, on ne peut pas à la fois poser devant l'appareil et garder un œil dans le viseur, de sorte que la composition des photos n'est pas toujours bien assurée et que les éclairages ne donnent pas toujours les effets escomptés. Un miroir de grande taille placé au niveau de l'appareil peut fournir des indications, mais on reste ici dans le domaine de l'approximatif. Les boîtiers numériques munis d'écrans orientables ne sont utilisables pendant la prise de vue que si l'appareil n'est pas trop éloigné, ce qui interdit pratiquement l'usage de focales un peu longues pourtant recommandées pour éviter les déformations dues à un point de vue trop rapproché.

Lieux et conditions de prise de vue

Recherche d'un lieu

La photographie de nu requiert généralement un endroit privé, de telle façon que les prises de vues puissent se dérouler sans dérangement et à l'abri des regards indiscrets. Un modèle nu est toujours vulnérable et se sentira rarement à l'aise si ces conditions ne sont pas réunies. La prise de vue en extérieur ne peut généralement se faire que dans des lieux reculés, bien que certains photographes aient parfois travaillé en plein centre-ville, en profitant de la lumière du petit matin. Dans la plupart des pays des lois proscrivent la nudité dans les endroits publics, de sorte qu'à l'extérieur comme à l'intérieur des lieux privés sont recherchés en priorité.

Il existe un grand nombre de studios commerciaux qui fournissent tout le nécessaire aux photographes. Ceux-ci ont alors à leur disposition différents décors de fond, des systèmes d'éclairage évolués, un minimum de mobilier et parfois des accessoires de toutes sortes. Souvent, ces studios sont loués non pas à un photographe seul, mais à des groupes qui passent une ou plusieurs soirées à photographier des modèles portant des tenues suggestives ou entièrement nu(e)s. Il est bien rare que l'on puisse faire du travail sérieux dans de telles conditions.

Certains clubs possèdent un studio et organisent de semblables séances, pour un coût bien moins élevé. Là encore, même si les participants photographient réellement (la légende des photographes qui se rincent l'œil à travers le viseur d'appareils vides de film a la vie dure), la production de chefs d'œuvres n'est jamais massive. Cependant, le pire n'est jamais certain et si les séances sont dirigées par une personne compétente, elles permettent aux novices d'apprendre beaucoup de choses sur le tas, et d'abord à surmonter une partie de leurs inhibitions.

Se faire accompagner ou non

À moins que vous opériez avec une proche connaissance, il n'est pas mauvais qu'une tierce personne soit présente lors des prises de vue. Un(e) assistant(e) sera peut-être plus utile par sa seule présence que par son aide, surtout si vous devez vous rendre au domicile de votre modèle. On peut aussi demander au modèle de venir accompagné(e) d'un(e) ami(e) plutôt que de venir seul(e) au rendez-vous.

Cette présence permettra au modèle de se sentir en sécurité et en confiance et elle constitue aussi une garantie pour le photographe contre toute accusation d'actes ou de comportements déplacés qui pourraient être portés à son encontre.

Nécessité d'un coin vestiaire

Il faut assurer au modèle la possibilité de se changer à l'abri des regards. Les studios professionnels offrent des loges appropriées, mais un rideau ou un paravent peuvent suffire. À l'extérieur, les choses peuvent être plus compliquées et il faut souvent improviser. Un(e) assistant(e) est souvent utile pour aider le modèle, recevoir ou présenter les vêtements et repérer d'éventuels visiteurs alors que l'attention du photographe est toute entière consacrée à la prise de vues.

Les marques sur le corps

Les habits, et plus particulièrement les sous-vêtements serrés, les chaussettes, les chaussures, ... impriment dans la peau des traces en relief, généralement plus ou moins teintées de rouge, et qui ne disparaissent parfois qu'au bout de plusieurs heures. De même, si un modèle s'assied ou même s'appuie pendant quelque temps sur une surface présentant des motifs en relief (chaises à claires-voies, tissus plissé, ...), il en portera également les marques. Les modèles professionnels connaissent bien ces problèmes mais il faut les rappeler aux modèles amateurs et leur préciser qu'ils doivent apporter des vêtements suffisamment amples pour laisser aux marques le temps de disparaître.

Il est bien rare que la présence de telles marques améliore une photographie. Les marques de bronzage sont un peu moins gênantes, il n'est pas facile de les faire disparaître sur les photographies en couleurs mais en noir et blanc il est possible de les atténuer fortement en utilisant un filtre orangé ou même rouge clair. En numérique on peut également utiliser ce genre de filtre mais on peut aussi réaliser les tirages à partir d'images couleur transformées en monochrome en faisant prédominer le canal rouge sur le vert et surtout le bleu.

Ambiance et confort

Après que le modèle est arrivé dans le studio, il doit quitter tous les vêtements qui peuvent laisser des marques et attendre sous une sortie de bain assez douce ou sous une robe ample que sa peau ait repris son équilibre. Si l'on opère chez le modèle, les choses peuvent être grandement facilitées de ce point de vue mais les lieux ne se prêtent pas forcément au style de photo recherché. Un bain pas trop chaud peut accélérer la remise en état de la peau et détendre le modèle.

En attendant que les conditions deviennent favorables, il n'est pas interdit de bavarder avec le modèle et des rafraîchissements, ou une tasse de thé, sont souvent appréciés. Une musique d'ambiance peut aider à maintenir une atmosphère détendue, il est recommandé de laisser le modèle choisir à son goût et de modérer le niveau sonore de telle manière qu'il ne couvre pas la conversation.

On considère généralement que la température idéale se situe autour de 24 °C. En dessous, le modèle peut ressentir le froid s'il reste longtemps immobile, au-dessus ce sont les problèmes liés à la transpiration qui risquent d'apparaître. Le photographe, qui est plus couvert que son modèle, doit porter des habits légers. Si les prises de vue s'effectuent au flash, l'éclairage n'a pratiquement pas d'influence sur l'ambiance du studio ; au contraire, des lampes à incandescence puissantes ont tôt fait de transformer le studio en étuve, s'il est petit. Le caractère directionnel de ce type d'éclairage est d'ailleurs tel que le modèle reçoit beaucoup plus de chaleur que le photographe. La chair de poule donne rarement de l'attrait aux photos, mais trop de chaleur nuit !

Aspects techniques

Quel appareil ? Argentique ou numérique ?

Tout appareil permettant d'obtenir une qualité de niveau professionnel donnera de bons résultats en photographie de nu, qui demandent presque toujours une mise au point et un cadrage très précis. Les boîtiers reflex argentiques sont donc parfaitement indiqués, de préférence en moyen format pour obtenir des agrandissements de haute qualité ; les appareils 24 x 36 peuvent aussi donner de très bons résultats, pour un coût moindre.

Les appareils numériques de type « professionnel » ou « amateur expert » donnent aussi de bonnes photographies si l'on dispose d'objectifs de qualité et d'une définition d'au moins 5 ou 6 Mp ; l'écran LCD permet une évaluation rapide des résultats mais il est généralement trop petit pour que l'on puisse contrôler vraiment la netteté, même en grossissant l'image à fond. Si l'on dispose d'un ordinateur, on peut montrer immédiatement le résultat au modèle et vérifier la qualité des clichés ; parfois, il est possible de recommencer une prise de vue ratée en corrigeant des défauts qui n'étaient pas apparus immédiatement.

Une autre manière d'obtenir immédiatement une idée de la prise de vue en cours est de réaliser des images sur un film Polaroid à développement instantané. Cette méthode était très pratiquée par les professionnels voici quelques années, mais elle est finalement très onéreuse et par ailleurs un certain nombre de films très utilisés, comme celui qui permettait d'obtenir des négatifs noir et blanc en même temps que les images positives, ne sont plus fabriqués.

La prise de vues numérique permet également de s'affranchir du passage par un laboratoire et donc des problèmes de confidentialité associés, en particulier dans les pays où le nu n'est pas vu d'un très bon œil. En noir et blanc il est relativement facile de développer ses films et de réaliser ses tirages, avec un peu d'habitude du laboratoire. Le tirage couleur n'est pas très compliqué à réaliser, contrairement à une idée répandue, en revanche il n'est guère conseillé de développer les films soi-même. Les laboratoires professionnels réalisent ce travail dans de bonnes conditions, mais on peut aussi s'adresser à un petit laboratoire qui réalise le traitement sur place et discuter avec le responsable pour savoir s'il accepte de prendre en charge les photos de nu. Ceci reste vrai, naturellement, si l'on confie ses fichiers numériques à un laboratoire pour faire réaliser des tirages sur papier.

Beaucoup de photographies de nu célèbres sont tirées en noir et blanc ou en sépia, la couleur étant ici souvent considérée comme un élément superflu, ou perturbateur, par le fait que les petits défauts du modèle sont tout-à-coup mis en évidence. D'ailleurs, chacun pourra facilement constater qu'un nu raté en noir et blanc est simplement raté, tandis qu'un nu raté en couleurs devient facilement vulgaire.

Recherche de la qualité maximale

La plus haute qualité possible est obtenue en utilisant un appareil de grand format capable de fournir des négatifs de 10 x 12,5 cm (4" x 5") ou même 20 x 25 cm (8" x 10"). Le coût de revient de l'appareil et des photographies est élevé, l'utilisation est aussi beaucoup plus difficile que celle d'un appareil reflex 35 mm ou argentique, la profondeur de champ est très restreinte mais la retouche des négatifs est possible et l'on peut même réaliser des épreuves directement par contact, ce qui est essentiel si l'on souhaite par exemple faire des tirages de très haute qualité au platine.

Sur les chambres de grand format, la mise au point se fait sur un verre dépoli au niveau où se formera l'image réelle qui impressionnera le film ; cela procure une netteté que même les meilleurs appareils reflex ne peuvent pas atteindre. Cependant, ces appareils sont totalement inadaptés à la photographie rapide et il faut de plus faire attention au flou de bougé dû aux mouvements du modèle, car la nécessité de fermer beaucoup le diaphragme oblige à adopter des temps de pose assez longs. Il y a également un décalage dans le temps entre la mise au point et la prise de vue elle-même, car il faut introduire le châssis contenant le film à la place du dépoli et ouvrir le volet de protection avant de pouvoir déclencher.

On est parfois très étonné de la qualité de rendu des détails de photographies datant parfois de 120 ou 150 ans. À l'époque, les surfaces sensibles et les objectifs étaient d'une qualité bien moindre que celle des productions actuelles mais ... les chambres de grand format régnaient en maîtresses dans le petit monde de la photographie.

Ceux qui veulent installer leur propre studio doivent se rappeler que pour la photographie de nu et plus généralement de personnages en pied, les dimensions de la pièce sont très importantes. Pour photographier convenablement un modèle en position debout, il faut disposer d'un recul d'au moins 6 m et d'une hauteur de plafond d'au moins 3,5 à 4 m. Si la pièce n'est pas assez longue, il devient impossible d'éviter les déformations apparentes dues à un point de vue trop rapproché ; si elle n'est pas assez haute, on ne peut pas éclairer le modèle par le haut, mais seulement sous des angles trop faibles. De ce fait, les petits studios limitent très fortement les possibilités.

L'éclairage

La photographie de nu ne nécessite pas d'appareils d'éclairage spécialisés, tout équipement standard de studio peut convenir et l'on a toujours le choix entre les flashes et les sources de lumière continues. Si l'on souhaite faire bouger le modèle pour obtenir des photographies dynamiques, le flash s'impose par sa capacité à figer les mouvements, mais pour des applications plus statiques les sources continues sont beaucoup plus faciles à utiliser. En outre, la chaleur qu'elles dégagent est ici plutôt un avantage qu'un inconvénient.

Les kits d'éclairage de bas de gamme ne permettent généralement pas d'obtenir des résultats satisfaisants. Il vaut mieux consacrer un budget relativement important à l'achat de matériel de meilleure qualité, au besoin en recherchant des flashes ou des projecteurs de seconde main auprès de professionnels qui cessent leur activité ou renouvellent leur équipement.

Comme dans tous les autres cas de figure, les sources lumineuses procurent une lumière d'autant moins brutale qu'elles ont une surface plus importante et qu'elles se trouvent plus proches du modèle. On comprend vite dans ces conditions l'utilité des grandes « boîtes à lumière ». Les modèles professionnels sont souvent encombrants et on les déplace sur des roulettes, à moins qu'ils soient suspendus au plafond. Il existe aussi des modèles transportables que l'on peut replier. De nombreux photographes un peu bricoleurs (l'un ne va généralement pas sans l'autre) utilisent des solutions qui, pour être « de fortune », n'en sont pas moins efficaces :

  • des panneaux de polystyrène éclairés par des sources ponctuelles et puissantes (lampes halogènes ou flashes),
  • de grandes feuilles de papier calque éclairées par transparence ; les calques de type polyester sont relativement chers mais ils sont très stables et assez neutres sur le plan de la colorimétrie, les calques d'origine végétale sont très peu onéreux mais ils sont sensibles à l'humidité et il faut faire attention à l'équilibre des couleurs car ils sont souvent légèrement teintés de bleu, de jaune ou de vert.
  • les écrans de projection mats ou surtout perlés constituent d'excellents réflecteurs de grande taille et il ne faut pas utiliser à les recycler parmi les matériels d'éclairage.
  • un mur blanc fraîchement repeint ou des rideaux de tissus blancs peuvent suffire.

Le mélange de sources de températures de couleur différentes ne présente guère d'inconvénients en noir et blanc mais il n'en est pas de même en couleurs. Il faut en particulier faire très attention aux surfaces réfléchissantes qui ont subi les outrages du vieillissement. En comparant un parapluie blanc ancien avec un nouveau, on constate souvent que le premier paraît jaunâtre à côté du second, et cette différence peut très bien être accentuée lors des prises de vue en raison d'une part de la composition spectrale de la lumière émise par les sources, surtout dans le cas où il s'agit de flashes, et d'autre part de la sensibilité spectrale des pellicules ou des capteurs, laquelle diffère sensiblement de celle de l'œil.

Les fonds et les décors

La plupart des photographes de nu affectionnent des fonds unis. Un mur peint constitue une bonne solution de base mais il laisse une démarcation avec le sol. Celle-ci peut être utilisée pour suggérer un décor d'appartement (c'en est peut-être un en réalité ...) mais on peut la supprimer à l'aide d'une feuille ou d'une nappe de matériau disposée en arrondi et convenablement éclairée.

On peut discuter longtemps de la couleur de l'arrière-plan mais il faut remarquer ici qu'un fond blanc qui ne reçoit pas de lumière devient gris ou même pratiquement noir, tandis qu'un fond noir très éclairé devient gris. Un fond blanc peut aussi devenir rouge ou vert si on l'éclaire avec une lumière rouge ou verte ...

Des rouleaux de papier de grande largeur montés dans des supports appropriés fournissent des fonds adaptés à la plupart des situations mais en les multipliant on fait apparaître des problèmes de stockage, sans compter que l'addition peut vite devenir salée. Les petits défauts du papier se retrouvent sur les photographies mais ils peuvent être retouchés facilement lors du post-traitement ou déjà atténués en éloignant le modèle du fond. Lorsque le papier est endommagé (les blancs et les noirs sont très sensibles aux marques et aux salissures), il suffit de couper la partie devenue irrécupérable et de tirer un peu plus sur les rouleaux.

Attention à la propreté ! Si le sol du studio est poussiéreux, les pieds du modèle vont vite se salir, ce qui n'est pas du meilleur effet sur les photos, et en outre ils vont salir tous les objets avec lesquels ils entreront en contact, en particulier les papiers de fond.

Beaucoup d'amateurs recherchent des coupons de tissus dans les magasins spécialisés. Les fonds de tissus donnent en effet de très bons résultats mais les drapés ne sont pas toujours faciles à mettre à profit. Il vaut mieux un tissu carrément froissé qu'un tissu mal repassé. Naturellement, on ne jette pas un grand panneau de tissu comme on le fait avec du papier et si l'on souhaite varier les fonds, les problèmes d'entretien et de stockage ne tardent pas à se poser.

Il existe aussi des fonds peints, mais ils sont d'un usage moins général que les fonds unis. La projection d'un décor préalablement enregistré sur une diapositive peut constituer une alternative intéressante mais il faut bien se dire que plus on utilise d'équipement et d'accessoires, plus les choses deviennent compliquées et plus la probabilité d'essuyer des échecs augmente ...

Savoir poser et faire poser

C'est certainement dans ce domaine que l'expérience peut se révéler la plus utile. Cette expérience vient avec le temps, à la fois d'ailleurs pour les modèles et pour les photographes. Il importe tout de même d'être un peu averti pour éviter les principales erreurs.

La première chose est d'éviter toute impression de lourdeur, d'écrasement de certaines parties du corps. Il faut donc faire tout particulièrement attention aux appuis. Au lieu de poser les pieds à plat sur le sol, le modèle aura tout intérêt à se hisser quelque peu sur la pointe des pieds, ce qui accentuera l'impression de légèreté et de grâce. Il en va de même pour les mains, qui ne doivent pas non plus être posées à plat, mais fournir un appui sur les doigts tendus. Un dos voûté ne se remarque pas toujours lors de la prise de vues mais il provoque des résultats désastreux non seulement au niveau de l'attitude générale, mais aussi par l'écrasement des seins et l'apparition de plis disgracieux sur le ventre, etc. La cambrure du corps agit évidemment en sens inverse, en mettant en valeur la poitrine, les reins et les fesses du modèle, selon le type de pose adopté, et ceci vaut aussi bien pour les modèles masculins que pour les modèles féminins.

L'attitude des jambes, des bras et des mains est importante car elle intervient directement dans le graphisme et la composition de l'image. De ce fait, les membres guident le regard du spectateur et il vaut mieux alors que ce soit pour le meilleur que pour le pire. Il n'existe (heureusement ?) aucun corps parfait, il appartient au photographe de faire en sorte que les imperfections soient cachées, par l'adoption d'une pose qui évite de les voir, ou en faisant en sorte qu'elles soient dans l'ombre. Au contraire, il faudra bien sûr faire ressortir dans la lumière ce que le modèle a de plus intéressant à montrer, et bien entendu les parties ainsi mises en valeur ne doivent pas souffrir de la moindre surexposition.

Le regard est important et il doit être en accord avec l'ambiance suggérée par la pose : romantique, mélancolique, joyeuse, provocatrice, etc. On peut en effet distinguer quatre grandes catégories de nus : le nu romantique, le nu érotique, le nu graphique ou géométrique et le nu de type reportage, notamment dans les espaces réservés ou à l'occasion de manifestations ou de spectacles. L'un ou l'autre de ces aspects est généralement privilégié mais le nu purement dénué de tout érotisme n'existe pas. Dans le nu de type reportage, le photographe ne maîtrise rien, sauf l'instant de la prise de vue et, éventuellement, le point de vue.

L'avantage de faire plusieurs séances de prises de vues avec le même modèle est que cela permet de discuter le résultat et d'améliorer progressivement la qualité des photographies obtenues.

Autorisations de publication ou d'exposition

Il faut toujours demander au modèle ou, s'il est mineur, à son représentant légal, de signer une autorisation écrite lorsque les photographies sont destinées à des publications ou à des expositions ; en publiant ou en exposant une photo sans autorisation, le photographe risque de se voir attaqué en justice et il doit savoir que les dommages et intérêts résultant d'une condamnation peuvent être très lourds.

On trouvera ici un modèle d'autorisation.


En travaux 

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Quelques grands auteurs de photographies de nu

Il fut probablement le plus grand photographe de nu de la première moitié du XXe siècle. Ses travaux de jeunesse étaient fortement inspirés par la peinture, il restait alors à bonne distance de ses modèles et rares sont les œuvres de cette période qui ont survécu à l'oubli. Par la suite, vers 1920, il commença à s'approcher davantage de ses modèles et à développer une vision beaucoup plus graphique, mettant davantage en valeur les textures et les formes. Il était fortement inspiré par ses modèles, et pas seulement sur le plan photographique. On connaît les portraits et les nus très sensuels qu'il réalisa avec Tina Modotti ainsi que ses photos très dynamiques de la danseuse Bertha Wardell. Avec sa seconde femme Charis, il entreprit une série de photographies plus élaborées, plus intellectuelles, comme la fameuse pose triangulaire qui est une de ses œuvres les plus connues. On trouve un portfolio de ses nus ici : [1].

Il a laissé une série de nus très intéressante de sa seconde femme, le peintre Georgia O'Keefe. Il avait à l'époque la soixantaine et elle près de trente ans de moins, tous deux possédaient une forte personnalité et vivaient une passion intense, ce qui posait des problèmes pour leur entourage mais aussi pour eux-mêmes, au point qu'ils passaient de longues périodes séparés. On trouve malheureusement peu d'images d'Alfred Stieglitz sur l'internet. La meilleure source est Alfred Stieglitz: The Key Set, un gros ouvrage très cher publié à partir de la donation faite par Georgia O'Keefe à la National Gallery of Art. Une très belle collection des photos de Stieglitz est celle de la George Eastman House [2] mais on n'y voit que des mains et des portraits de sa femme, le seul nu étant celui de Rebecca Strand, la femme de son ami Paul Strand.

Styles de nu

Nus orientalistes

Nus académiques marocains

Bibliographie

  • AGUIAR, Thierry .- Nus au naturel. In : Photofan, n° 7, 3 octobre 2005, pp. 14-15.
  • CASTELET, Guy .- Nu, charme et féminité. In : Chasseur d'Images, n° 19, 1er janvier - 29 février 1980, pp. 62-73.
  • DRUEL, Pascal .- Hymne à la femme [photos de Didier Perreau]. In : Photofan, n° 3, 15 janvier 2005, pp. 74-81.
  • DUCASTEL, Alain .- Des nus délicats. In : Photofan, n° 6, 16 juillet 2005, pp. 14-15
  • GUYOT, Laurent .- Fou de nu et de studio. In : Photofan, n° 2, juin-juillet-août 2004, pp. 64-71.
  • DRUEL, Pascal .- Couleur chair [photos de Nicolas Guyot]. In : Photofan, n° 6, 15 juillet 2005, pp. 88-93.
  • LOAËC, Ronan .- Grâce éphémère [photos de femmes enceintes par Bernard Landon]. In : Photofan, n° 12, octobre-novembre 2006, pp. 82-91.
  • MIELE, Pascal .- Tour du corps [photos de Stefanie Timmermann]. In : Photofan, n° 4, 15 février 2005, pp. 66-71.
  • MIELE, Pascal .- Femmes dévoilées [photos de Rodolphe Faure]. In : Photofan, n° 4, 15 février 2005, pp. 66-71.
  • MIELE, Pascal .- Nues en noir et blanc [photos de Stephan Kerff]. In : Photofan, n° 6, 16 juillet 2005, pp. 94-101.
  • MIELE, Pascal .- Images intemporelles, heroic fantasy [photos de nu de Philippe Bousseau, faites à la manière des tableaux]. In : Photofan, n° 16, 9 juillet 2007, pp. 90-97.
  • MIELE, Pascal .- Des images couleur de peau [photos de Marc Renert]. In : Photofan, n° 16, 9 juillet 2007, pp. 98-103.
  • PARISE, Magali .- Féminité. In : Photofan, n° 16, 9 juillet 2007, pp. 12-13.
Index des noms de personnes

Biographies, portfolios, publications, etc.

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