Photographie/Thèmes/Les aquariums
Les aquarium offrent un spectacle fascinant mais ils ne sont pas aussi faciles à photographier que l'on pourrait le croire. Il y a en effet quelques petits pièges dans lesquels les débutants ne manquent pas de tomber.
La forme et la fabrication de l'aquarium
modifierToutes les formes ne se prêtent pas aussi facilement les unes que les autres à la photographie. En particulier, les traditionnels bocaux plus ou moins sphériques ont pour effet de déformer tout ce qu'ils contiennent, il convient donc de les éviter. Les petits modèles en matière plastique peuvent parfois donner de bons résultats mais ils ont le très gros inconvénient de se rayer facilement, ce qui a pour effet d'altérer considérablement les images. Les aquariums constitués de plaques de verre bien planes sont évidemment les meilleurs.
La propreté
modifierDans un aquarium, la nature reprend vite ses droits et les parois ne tardent pas à se recouvrir de divers dépôts qui les opacifient petit à petit. Les aquariophiles installent généralement dans leurs aquariums quelques poissons nettoyeurs mais le travail n'est pas toujours bien fait. Une bonne raclette en caoutchouc s'impose donc généralement, mais n'attendez pas le dernier moment pour faire le ménage : les divers détritus que l'on vient d'enlever restent assez longtemps en suspension dans l'eau pour constituer une véritable gène. Il faut donc laisser suffisamment de temps entre le nettoyage et la prise de vues pour que les systèmes de filtration aient le temps de remplir leur office.
Les reflets
modifierLes surfaces de verre des aquariums n'étant évidemment pas traitées contre les reflets, il importe de regarder cette question de près. Les reflets peuvent être dus à une réflexion directe des rayons émis par des sources de lumière extérieures ou plus insidieusement par les objets éclairés qui se trouvent au voisinage de l'aquarium, à commencer par l'appareil lui-même et l'opérateur.
L'idéal est donc d'opérer dans une pièce très sombre, sans aucune source de lumière du côté où se trouve l'appareil. À défaut, on peut disposer un panneau noir percé d'un trou pour l'objectif, ou un tissu noir, mais cela complique considérablement les opérations.
Le matériel de prise de vues
modifierDans tous les cas, outre la nécessité de réaliser des cadrages précis, il faut pouvoir vérifier « en direct » l'absence de reflets. L'usage d'un appareil reflex ou d'un appareil compact numérique est donc tout indiqué pour ce genre de prise de vues.
Avec un appareil équipé pour photographier de près, l'objectif peut être muni d'un pare-soleil en caoutchouc souple appuyé sur la vitre de l'aquarium, ce qui empêche toute entrée latérale de lumière. Malheureusement, cette façon de faire est généralement incompatible avec l'utilisation d'un objectif de focale un peu longue et elle limite sérieusement les possibilités de cadrage et de déplacement. Un objectif macro constitue comme souvent une très bonne solution.
L'éclairage
modifierDans la nature, l'éclairage du milieu aquatique vient toujours d'en haut, et il en va de même pour les rampes d'éclairage des aquariums. Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si ces rampes dispensaient une lumière parfaitement adaptée à la photographie, mais ce n'est généralement pas le cas, ni du point de vue qualitatif, ni du point de vue quantitatif. En effet, ces rampes d'éclairage sont le plus souvent munies de tubes fluorescents qui émettent une lumière génératrice de dominantes colorées quasi impossibles à corriger avec des films et relativement difficiles en photo numérique. Seuls les aquariums de bas de gamme sont éclairés par des ampoules à incandescence, qui ont une fâcheuse tendance à dégager trop de chaleur, mais dans ce cas il y a aussi une forte dominante rouge-orangée. Dans tous les cas, le niveau d'éclairage est relativement faible. Comme on a besoin de fermer fortement le diaphragme pour disposer d'une bonne profondeur de champ, à moins d'opter pour une sensibilité très élevée, le temps de pose nécessaire à une bonne exposition sera trop long pour « immobiliser » la plupart des poissons, qui sont souvent très remuants.
Pour cet ensemble de raisons, la meilleure source d'éclairage reste le flash électronique, malgré quelques inconvénients. Contrairement à ce qui se passe avec les éclairages continus, qui permettent d'apprécier visuellement la répartition de la lumière, les flashes émettent des éclairs trop courts pour que cette répartition puisse être évaluée ; c'est pourquoi les gros flashes de studio comportent une lampe-pilote dont le flux lumineux est proportionnel à la puissance des éclairs. En pratique l'éclair des flashes est beaucoup plus puissant que l'éclairage de l'aquarium et ce dernier peut parfaitement rester allumé pendant la prise de vue. Naturellement, l'éclair très court des flashes électroniques évite le flou de bougé, et c'est là un avantage déterminant.
Quelques petites astuces
modifier- La mise au point est toujours difficile sur des sujets mobiles et même avec un diaphragme très fermé, la profondeur de champ reste faible. Il est possible de disposer dans l'aquarium une ou plusieurs vitres très propres, perpendiculairement à l'axe optique de l'appareil et parallèles à la face à travers laquelle on photographie. Ces vitres déterminent des sortes de couloirs forçant les poissons à évoluer à deux dimensions au lieu de trois : leurs déplacements vers l'avant ou vers l'arrière sont limités et ils se présentent de profil, ce qui est favorable pour l'esthétique. Toutefois, si le « couloir » est réalisé au niveau de la vitre qui se situe du côté de l'appareil, l'éclairage est difficile à réaliser. Les vitres doivent être parfaitement propres et mises en place longtemps avant la prise de vues, de façon à éviter les problèmes de bulles.
- Des réflecteurs placés tout autour de l'aquarium, mais hors du champ de l'appareil, contribuent efficacement à adoucir la lumière du flash et à mieux valoriser l'image de vos « partenaires » à nageoires.
Bibliographie
modifier- LACZ, Gérard .- La photo en aquarium, sujet passionnant pour les jours sans soleil. In : Chasseur d'Images, n° 8, décembre 1977 - janvier 1978, pp. 45-51.