Photographie/Thèmes/La montagne
Les montagnes font partie des derniers lieux à peu près épargnés par l'activité humaine, à l'exception notable des zones défigurées par la réalisation des pistes de skis. Il s'agit aussi d'un milieu très exigeant, qui peut aussi se révéler d'autant plus hostile que l'on évolue à une altitude plus élevée.
Nous évoquerons ici surtout la randonnée et l'alpinisme, laissant dans un autre chapitre tout ce qui peut concerner les sports d'hiver.
Choisir son matériel
modifierLes principaux ennemis de l'alpiniste sont le poids et le volume du sac à dos ; il est totalement irréaliste de vouloir concilier l'activité de randonnée ou d'escalade avec l'emport d'un boîtier professionnel et d'une demi-douzaine d'objectifs censés permettre de faire face à toutes les situations possibles. Et il faut ici rendre hommage aux précurseurs qui, tels Joseph Tairraz installé en 1861 à Chamonix, n'hésitaient pas à emporter en haute montagne des appareils capables d'exposer des plaques de verre de 50 x 60 cm. À la grande époque de la photographie argentique, la plupart de ceux qui partaient pour des courses difficiles optaient plutôt pour des appareils compacts munis d'objectifs grand angulaires, comme le Rollei 35 ou le Minox 35. le premier était réputé pour sa solidité et le second pour son angle de vue légèrement plus grand (35 mm de focale au lieu de 38). Aujourd'hui le choix est beaucoup plus vaste mais l'esprit est le même : il existe de très bons compacts numériques munis d'objectifs à focale variable, mais aussi des « bridges » à peine plus lourds. Beaucoup se contentent de leur téléphone portable. Évidemment, les botanistes et surtout les photographes animaliers choisiront d'emporter plutôt un appareil reflex puni d'un objectif macro ou d'un téléobjectif puissant, mais ceci est une autre histoire.
Les sujets
modifierOn pense bien évidemment d'une part aux paysages et d'autre part aux compagnons de randonnée ou de cordée. Les premiers sont toujours majestueux, d'où l'intérêt d'un objectif grand angulaire, les seconds gagnent souvent à être vus de près, ce qui limite en général beaucoup le choix du point de vue. Il est souvent impossible ou dangereux de s'écarter des sentiers tracés et c'est pire lors d'une course de glace ou lorsque l'on est quelque part sur une paroi rocheuse.
La lumière
modifierLes paysages de montagne les plus spectaculaires sont souvent ceux qui engendrent les photos les plus décevantes.
La première raison à cela est la perte du relief. Nous voyons avec deux yeux, mais sauf exception l'appareil n'en a qu'un. Il suffit bien souvent de se masquer un œil pour avoir une idée de ce que donnera la future photo. L'idéal, disent les paysagistes, est d'avoir trois plans distincts devant soi : les lointains, d'autres éléments moins éloignés et des objets rapprochés, pas exemple.
Dans le cas des paysages de montagne, les lointains sont toujours présents mais ce sont les plans rapprochés qui font défaut. Il faut donc rechercher dans toute la mesure du possible des éléments rapprochés susceptibles d'être inclus dans la composition des photographies : des rochers, des troncs d'arbres si l'on n'est pas trop en altitude, des plans d'eau même très petits, etc. ou un compagnon de route. Un pis-aller intéressant est tout simplement le sac à dos avec ou sans piolet, posé là où le terrain le permet. Tout est bon pour donner du relief à la future photo.
En plein milieu de la journée, la lumière très violente écrase les plans et provoque la formation d'ombres très denses et peu esthétiques. Au contraire, les lumières du matin et du soir sont beaucoup plus douces, assorties éventuellement de brumes plus ou moins denses, qui autorisent des effets bien plus esthétiques. Une exception toutefois, la brume de chaleur qui se forme souvent en fin de journée en été abaisse le contraste général et noie tous les reliefs sous un voile laiteux du plus mauvais effet. Si la période est propice à la formation d'une telle brume, alors il faut photographier tôt le matin, lorsque l'air est encore limpide.
Voir aussi
modifierpour en savoir plus : photographie en terrain d'aventure
pour en savoir plus : sports d'hiver
Bibliographie
modifier- BODIN, Bertrand et BRUNO, Corinne .- Photographier la montagne .- Paris, Eyrolles, avril 2008. Broché, 166 p., (ISBN 2212672705 et 978-2212672701).
- BORDESSOULE, Gilles .- Photographies du haut des Alpes .- In Photofan, n° 7, 3 octobre 2008, pp. 20-31.
- BORDESSOULE, Gilles .- Ouganda, l'Afrique en altitude. In : Photofan, n° 11, 5 juillet 2006, pp. 60-69.
- DUBOURG, Vincent .- Le Pic du Midi d'Ossau [avec des témoignages de Joseph Paroix et Gilbert Bergès] .- Pau, éditions Cairn, 17 octobre 2008, 21 x 21 cm, 134 p. (ISBN 978-2-35068-107-8)
- DUBOURG, Vincent .- M comme Montagne [préface de Michel Serres] .- Oloron-Sainte-Marie, Monhélios, 2003. (ISBN 2-814706-16-1[à vérifier : ISBN invalide])
- GAUTIER, Gérard .- La montagne par tous les temps. In : Photofan, n° 6, 16 juillet 2005, p. 18.
- KOPYTO, François .- Clic-clac montagne ! In : Chasseur d'Images, n° 19, 1er janvier - 29 février 1980, pp.74-77.
- MALET, Guy .- L'amour du paysage parfait [Propos recueillis par Pascal Miele]. In : Photofan, n° 7, 3 octobre 2005, pp. 32-39.
Photos en attente
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Photo au clair de Lune Torres del Paine
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