Grec ancien/Version imprimable
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Qu'est-ce que le grec ancien ?
Le grec ancien est une langue « morte » (disons plutôt « ancienne ») parlée en Grèce antique entre les IXe et IVe siècles av. J.-C.. Elle fait partie des langues helléniques dans la branche des langues ioniennnes.
Les dialectes
modifierComme le montre la carte ci-contre, il existe une multitude de dialectes du grec ancien ; le dorien (en marron), l'ionien-attique (en violet), l'éolien (en jaune) et l'arcado-chypriote (en vert). Nous étudierons le grec attique.
Pourquoi apprendre le grec ancien aujourd'hui ?
modifierOn peut toujours se demander — et c'est compréhensible — « Pourquoi apprendre le grec ancien ? » Comme dit au départ, c'est une langue morte ; mais ce n'est pas inutile, comme tentent de le faire croire certains. Cela permet d'apprendre à parler plus justement notre langue maternelle, d'en expliquer de nombreuses subtilités, de maîtriser la grammaire et de développer les facultés d'apprentissage.
la Grèce Antique
Grèce antique
modifierL'expression Grèce antique renvoie à la civilisation des peuples de langue et de culture grecques durant l'Antiquité. On entend parfois plus précisément par « Grèce antique » la Grèce classique, en particulier l'Athènes du Ve siècle av. J.-C., celle de Périclès et de la tragédie, et celle du IVe siècle av. J.-C., de Platon et d'Aristote. Toutefois, la culture grecque s'est développée plus tôt : les épopées de l'Illiade et de l'Odyssée remontent sans doute au IXe siècle av. J.-C.. Elle a aussi conservé un réel dynamisme aux siècles suivants, pendant lesquelles elle s'est étendue dans de nombreuses autres régions. En Orient, après les conquêtes d'Alexandre, la culture grecque s'est mêlée aux cultures antérieures pour donner naissance à la civilisation originale des royaumes hellénistiques. Dans le bassin méditerranéen, la culture grecque a joué un rôle décisif, notamment du fait de l'influence qu'elle eut à Rome où le grec devint la langue du savoir couramment utilisée par les élites.
Certaines productions politiques et culturelles du monde grec ont eu un rôle majeur dans le développement de la civilisation occidentale. On estime souvent que les Grecs sont à l'origine d'une nouvelle manière d'appréhender le monde affranchissant la pensée des dogmes religieux et mettant l'homme au cœur de leurs réflexions. On les considère comme les fondateurs de la philosophie (les présocratiques, Socrate, Platon), et des précurseurs de l'investigation scientifique (physique, mathématiques, astronomie). La littérature grecque eut sans doute longtemps moins d'influence que celle de ses imitateurs romains. L'art grec reste considéré comme un modèle de l'équilibre classique.
Histoire générale
modifierL'histoire de la Grèce avant le VIIIe siècle av. J.-C. est assez mal connue. La civilisation mycénienne dura de − 1500 à −1100 environ, elle est fortement influencée par la Crète minoenne. Les raisons de sa disparition sont sujettes à controverse. Les chercheurs croyant à l'historicité de la guerre de Troie la situent pendant cette période. Les temps qui suivent, aussi mal connus, sont parfois appelés siècles obscurs. Des changements culturels importants semblent s'y être déroulés.
Il semble qu'à partir du VIIIe siècle av. J.-C. apparaissent les cités, des petits territoires indépendants et politiquement structurés. La population augmente fortement et des colonies grecques sont créées, dans les îles de la mer Egée et en Asie mineure, puis dans d'autres régions méditerranéennes. Les grands penseurs vivent souvent outre-mer : Thalès et Xénophane vivent en Asie ; Pythagore fonde une école en Italie du Sud. C'est la naissance de la Grande Grèce.
Au Ve siècle av. J.-C., les Grecs parviennent à repousser les troupes de l'immense Empire perse. La Grèce connaît alors un « âge d'or ». Certains penseurs, Parménide, Empédocle, Leucippe inaugurent de nouvelles manières d'envisager le monde. Athènes, où une démocratie s'est mise en place, occupe une place prépondérante sur les plans politique et artistique. La tragédie s'y développe. Socrate ne quitte presque jamais la ville.
Après la guerre du Péloponnèse (431-404), les cités grecques sont affaiblies, mais la vie intellectuelle reste vivace (Platon, Aristote). Vers 338, la Macédoine domine la Grèce. Entre 336 et 323, son roi, Alexandre le Grand, conquiert un immense empire. À sa mort, son Empire est démembré, ses anciens généraux règnent en souverain absolus sur de vastes régions. On entre dans la période hellénistique.
Les Séleucides règnent en Asie, sur l'ancien Empire perse. On ressent des influences grecques jusque dans les sculptures bouddhiques d'Afghanistan. Les Ptolémée, qui dominèrent l'Égypte, nous sont toutefois mieux connus. Alexandrie y est un haut lieu du savoir. En Grèce même, de nouvelles philosophies se développent: l'épicurisme et le stoïcisme. La situation politique est assez difficile et, au IIe siècle av. J.-C., la Grèce passe sous domination romaine. La Grèce reste un centre culturel mais perd en créativité.
Économie
modifierL'économie de la Grèce antique se caractérise par une forte prégnance de l’agriculture, d’autant plus importante que les sols grecs sont peu fertiles. Plus qu'une source de subsistance, elle façonne une partie des représentations et des rapports sociaux : la majorité de la population du monde grec est rurale et la propriété foncière représente un idéal. L’artisanat et le commerce, principalement maritime, se développent à partir du VIe siècle av. J.-C. dans les cités. Cependant, les Grecs éprouvent une grande répugnance pour le travail rétribué, et en particulier le travail manuel : la politique est la seule activité réellement digne du citoyen, le reste devant être autant que possible abandonné aux esclaves.
Culture
modifierArts
modifierL'art grec est l'aspect le plus immédiatement sensible de la Grèce antique : il a influencé l'art romain, celui de la Renaissance et une grande partie de l'art moderne et contemporain d'Occident. Ses monuments sont admirés par les touristes en Grèce même, ainsi que sur les sites des colonies grecques de Grande Grèce et d'Asie mineure ; ses sculptures et ses vases occupent souvent une place de choix dans les musées et les collections privées. Le Parthénon et son décor sculpté, l'aurige de Delphes, le groupe du Laocoon et la Victoire de Samothrace figurent parmi les œuvres d'art les plus connues dans le monde.
Pour autant, l'œuvre d'art grecque est souvent mal comprise. Elle est admirée aujourd'hui pour le plaisir esthétique qu'elle procure, alors que sa fin première est pratique ou religieuse. Les ruines de monuments se trouvent dans des endroits isolés, ou sont incorporées dans des villes modernes, alors que les bâtiments grecs se trouvaient naturellement intégrés à tout un ensemble de bâtiments environnants. La peinture murale, l'une des principales formes d'expression de l'art grec, a presque totalement disparu, alors que la sculpture grecque nous est parvenue principalement sous la forme de copies ou variantes romaines, pour lesquelles il est difficile de départager le génie de l'auteur original de celui du copiste-adaptateur. Il est donc important de replacer l'art grec dans son contexte et de restituer ses origines, évolutions et influences. Par exemple selon les quatre périodes connues :
- -800 Époque archaïque
- -510 Époque classique
- -323 Époque hellénistique
- -146 Grèce romaine
Religion
modifierLa religion grecque antique a pour particularité de n'avoir ni textes sacrés, ni dogme, ni Église : elle est polythéiste. Elle accorde une grande importance aux rites et peu à la dévotion personnelle. Les différents cultes peuvent être distingués en trois grandes catégories : cultes publics, rassemblant la communauté des citoyens d'une cité, cultes privés, appartenant à la sphère domestique, cultes à mystères, qui seuls promettent aux initiés une vie heureuse et un au-delà.
La religion comporte douze dieux principaux, dont le plus important est Zeus.
Texte : Odyssée
L'Odyssée
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Odyssée, livre 7
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ΟΔΥΣΣΕΙΑΣ Ζ. | ODYSSÉE : LIVRE VII |
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1 |
Ὧς ὁ μὲν ἔνθ᾽ ἠρᾶτο πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς, κούρην δὲ προτὶ ἄστυ φέρεν μένος ἡμιόνοιιν. Ἡ δ᾽ ὅτε δὴ οὗ πατρὸς ἀγακλυτὰ δώμαθ᾽ ἵκανε, στῆσεν ἄρ᾽ ἐν προθύροισι, κασίγνητοι δέ μιν ἀμφὶς ἵσταντ᾽ ἀθανάτοις ἐναλίγκιοι, οἵ ῥ᾽ ὑπ᾽ ἀπήνης ἡμιόνους ἔλυον ἐσθῆτά τε ἔσφερον εἴσω. Αὐτὴ δ᾽ ἐς θάλαμον ἑὸν ἤιε· δαῖε δέ οἱ πῦρ γρῆυς Ἀπειραίη, θαλαμηπόλος Εὐρυμέδουσα, τήν ποτ᾽ Ἀπείρηθεν νέες ἤγαγον ἀμφιέλισσαι· Ἀλκινόῳ δ᾽ αὐτὴν γέρας ἔξελον, οὕνεκα πᾶσιν Φαιήκεσσιν ἄνασσε, θεοῦ δ᾽ ὣς δῆμος ἄκουεν· ἣ τρέφε Ναυσικάαν λευκώλενον ἐν μεγάροισιν. Ἥ οἱ πῦρ ἀνέκαιε καὶ εἴσω δόρπον ἐκόσμει. Καὶ τότ᾽ Ὀδυσσεὺς ὦρτο πόλινδ᾽ ἴμεν· ἀμφὶ δ᾽ Ἀθήνη πολλὴν ἠέρα χεῦε φίλα φρονέουσ᾽ Ὀδυσῆι, μή τις Φαιήκων μεγαθύμων ἀντιβολήσας κερτομέοι τ᾽ ἐπέεσσι καὶ ἐξερέοιθ᾽ ὅτις εἴη. Ἀλλ᾽ ὅτε δὴ ἄρ᾽ ἔμελλε πόλιν δύσεσθαι ἐραννήν, ἔνθα οἱ ἀντεβόλησε θεά, γλαυκῶπις Ἀθήνη, παρθενικῇ ἐικυῖα νεήνιδι, κάλπιν ἐχούσῃ. |
1 |
Le divin et intrépide Ulysse suppliait ainsi la déesse Minerve: Nausica arrive à la ville sur le chariot traîné par de fortes mules. Lorsque cette jeune fille est devant la superbe demeure de son père, elle s'arrête sous les portiques. Les frères de Nausica, semblables aux dieux, s'empressent autour d'elle ; les uns détellent les mules du chariot, les autres portent les riches vêtements dans l'intérieur du palais, et Nausica se dirige vers ses appartements. Une vieille femme d'Épire, la suivante Euryméduse, que naguère dix vaisseaux ballottés par les flots amenèrent en cette île, enflamme le bois dans le foyer : les Phéaciens choisirent Euryméduse pour l'offrir en présent au roi Alcinoüs que le peuple écoute comme un dieu ; ce fut elle qui jadis éleva dans le palais la belle Nausica. Maintenant Euryméduse dispose le feu et prépare le repas. Alors Ulysse se lève pour aller à la ville. Minerve-Pallas chérit ce héros, le couvre d'un épais nuage afin que sur sa route les magnanimes Phéaciens ne puissent ni le railler ni l'interroger. Quand Ulysse est près d'entrer dans cette agréable cité, Minerve, la déesse aux yeux d'azur, marche à sa rencontre sous les traits d'une jeune fille portant une urne ; |
21 |
Στῆ δὲ πρόσθ᾽ αὐτοῦ, ὁ δ᾽ ἀνείρετο δῖος Ὀδυσσεύς·
Ἀλκινόου, ὃς τοῖσδε μετ᾽ ἀνθρώποισι ἀνάσσει; καὶ γὰρ ἐγὼ ξεῖνος ταλαπείριος ἐνθάδ᾽ ἱκάνω τηλόθεν ἐξ ἀπίης γαίης· τῷ οὔ τινα οἶδα ἀνθρώπων, οἳ τήνδε πόλιν καὶ γαῖαν ἔχουσιν. »
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21 |
elle s'arrête devant lui, et Ulysse lui parle en ces termes : « Ô ma fille, pourrais-tu me conduire dans la demeure du héros Alcinoüs, roi des Phéaciens ? Je suis un malheureux voyageur et je viens d'un pays éloigné. Je ne connais, moi, aucun des hommes qui habitent cette ville et cultivent ces champs. » La déesse Minerve lui répond : |
28 |
« Τοιγὰρ ἐγώ τοι, ξεῖνε πάτερ, δόμον, ὅν με κελεύεις, δείξω, ἐπεί μοι πατρὸς ἀμύμονος ἐγγύθι ναίει. Ἀλλ᾽ ἴθι σιγῇ τοῖον, ἐγὼ δ᾽ ὁδὸν ἡγεμονεύσω, μηδέ τιν᾽ ἀνθρώπων προτιόσσεο μηδ᾽ ἐρέεινε. Οὐ γὰρ ξείνους οἵδε μάλ᾽ ἀνθρώπους ἀνέχονται, οὐδ᾽ ἀγαπαζόμενοι φιλέουσ᾽ ὅς κ᾽ ἄλλοθεν ἔλθῃ. Νηυσὶ θοῇσιν τοί γε πεποιθότες ὠκείῃσι λαῖτμα μέγ᾽ ἐκπερόωσιν, ἐπεί σφισι δῶκ᾽ ἐνοσίχθων· τῶν νέες ὠκεῖαι ὡς εἰ πτερὸν ἠὲ νόημα. » |
28 |
« Oui sans doute, vénérable étranger, je t'indiquerai la demeure que tu me demandes ; car le palais de mon irréprochable père touche à celui d'Alcinoüs. Mais marche toujours en silence, et je te montrerai le chemin : surtout ne regarde ni n'interroge personne. Les Phéaciens ne sont point favorables aux voyageurs, et ils accueillent sans bienveillance ceux qui viennent des pays lointains. Ces peuples, protégés par Neptune, se fient à leurs navires légers et rapides, et ils sillonnent sans cesse l'immense surface de la mer ; car leurs vaisseaux sont légers comme l'aile et rapides comme la pensée.» |
37 |
Ὣς ἄρα φωνήσασ᾽ ἡγήσατο Παλλὰς Ἀθήνη καρπαλίμως· ὁ δ᾽ ἔπειτα μετ᾽ ἴχνια βαῖνε θεοῖο. Τὸν δ᾽ ἄρα Φαίηκες ναυσικλυτοὶ οὐκ ἐνόησαν ἐρχόμενον κατὰ ἄστυ διὰ σφέας· οὐ γὰρ Ἀθήνη εἴα ἐυπλόκαμος, δεινὴ θεός, ἥ ῥά οἱ ἀχλὺν θεσπεσίην κατέχευε φίλα φρονέουσ᾽ ἐνὶ θυμῷ. Θαύμαζεν δ᾽ Ὀδυσεὺς λιμένας καὶ νῆας ἐίσας αὐτῶν θ᾽ ἡρώων ἀγορὰς καὶ τείχεα μακρὰ ὑψηλά, σκολόπεσσιν ἀρηρότα, θαῦμα ἰδέσθαι. Ἀλλ᾽ ὅτε δὴ βασιλῆος ἀγακλυτὰ δώμαθ᾽ ἵκοντο, τοῖσι δὲ μύθων ἦρχε θεά, γλαυκῶπις Ἀθήνη· |
37 |
Minerve ayant ainsi parlé précède le héros qui suit ses pas. — Les Phéaciens, navigateurs illustres, ne l'aperçurent point lorsqu'au milieu d'eux il traversa la ville : Minerve par amour pour Ulysse, l'avait enveloppé d'un nuage céleste. — Le héros, en s'avançant, admire le port rempli de navires égaux, la place publique où s'assemblent les chefs du peuple, les longues et hautes murailles garnies de gigantesques pieux : spectacle admirable à voir. Lorsqu'ils sont arrivés tous deux devant le magnifique palais du roi, la déesse aux yeux d'azur dit à Ulysse : |
48 |
« Οὗτος δή τοι, ξεῖνε πάτερ, δόμος, ὅν με κελεύεις πεφραδέμεν· δήεις δὲ διοτρεφέας βασιλῆας δαίτην δαινυμένους· σὺ δ᾽ ἔσω κίε, μηδέ τι θυμῷ τάρβει· θαρσαλέος γὰρ ἀνὴρ ἐν πᾶσιν ἀμείνων ἔργοισιν τελέθει, εἰ καί ποθεν ἄλλοθεν ἔλθοι. Δέσποιναν μὲν πρῶτα κιχήσεαι ἐν μεγάροισιν· Ἀρήτη δ᾽ ὄνομ᾽ ἐστὶν ἐπώνυμον, ἐκ δὲ τοκήων τῶν αὐτῶν οἵ περ τέκον Ἀλκίνοον βασιλῆα. Ναυσίθοον μὲν πρῶτα Ποσειδάων ἐνοσίχθων γείνατο καὶ Περίβοια, γυναικῶν εἶδος ἀρίστη, ὁπλοτάτη θυγάτηρ μεγαλήτορος Εὐρυμέδοντος, ὅς ποθ᾽ ὑπερθύμοισι Γιγάντεσσιν βασίλευεν. Ἀλλ᾽ ὁ μὲν ὤλεσε λαὸν ἀτάσθαλον, ὤλετο δ᾽ αὐτός· τῇ δὲ Ποσειδάων ἐμίγη καὶ ἐγείνατο παῖδα Ναυσίθοον μεγάθυμον, ὃς ἐν Φαίηξιν ἄνασσε· Ναυσίθοος δ᾽ ἔτεκεν ῾Ρηξήνορά τ᾽ Ἀλκίνοόν τε. Τὸν μὲν ἄκουρον ἐόντα βάλ᾽ ἀργυρότοξος Ἀπόλλων νυμφίον ἐν μεγάρῳ, μίαν οἴην παῖδα λιπόντα Ἀρήτην· τὴν δ᾽ Ἀλκίνοος ποιήσατ᾽ ἄκοιτιν, καί μιν ἔτισ᾽, ὡς οὔ τις ἐπὶ χθονὶ τίεται ἄλλη, ὅσσαι νῦν γε γυναῖκες ὑπ᾽ ἀνδράσιν οἶκον ἔχουσιν. Ὣς κείνη περὶ κῆρι τετίμηταί τε καὶ ἔστιν ἔκ τε φίλων παίδων ἔκ τ᾽ αὐτοῦ Ἀλκινόοιο καὶ λαῶν, οἵ μίν ῥα θεὸν ὣς εἰσορόωντες δειδέχαται μύθοισιν, ὅτε στείχῃσ᾽ ἀνὰ ἄστυ. Οὐ μὲν γάρ τι νόου γε καὶ αὐτὴ δεύεται ἐσθλοῦ· ᾗσι τ᾽ ἐὺ φρονέῃσι καὶ ἀνδράσι νείκεα λύει. Εἴ κέν τοι κείνη γε φίλα φρονέῃσ᾽ ἐνὶ θυμῷ, ἐλπωρή τοι ἔπειτα φίλους τ᾽ ἰδέειν καὶ ἱκέσθαι οἶκον ἐς ὑψόροφον καὶ σὴν ἐς πατρίδα γαῖαν. » |
48 |
« Voilà, vénérable étranger, la demeure que tu m'as ordonné de t'indiquer. Tu trouveras dans ce palais les princes chéris de Jupiter rassemblés pour le festin. Entre donc sans crainte dans cette maison. L'homme intrépide réussit mieux en toute entreprise, lors même qu'il arrive d'un pays éloigné. D'abord, tu t'adresseras à la reine : son nom est Arété, et elle descend des mêmes ancêtres qui donnèrent le jour au roi Alcinoüs. Nausithoüs naquit du redoutable Neptune et de Péribée, la plus belle des femmes et la plus jeune d'entre les filles du magnanime Eurymédon qui régna jadis sur les géants orgueilleux ; ce héros anéantit pour jamais ce peuple criminel, et lui-même il trouva la mort au milieu des combats. Neptune s'unit donc à Péribée ; il eut avec elle le courageux Nausithoüs, roi des Phéaciens et père d'Alcinoüs et de Rhexenor. Ce dernier héros récemment uni n'eut point de fils : il mourut frappé dans son palais par les flèches d'Apollon, le dieu à l'arc d'argent. Rhexenor ne laissa qu'une seule fille, Arété, qu'Alcinoüs choisit pour épouse, et qu'il honore maintenant comme nulle autre femme n'est honorée sur la terre, même parmi toutes celles qui, soumises à leur époux, gouvernent avec sagesse leurs somptueuses demeures. Ainsi la noble Arété est chérie par ses enfants, par le roi Alcinoüs lui-même, et par tous les Phéaciens qui la contemplent comme une déesse et lui adressent de nombreuses bénédictions toutes les fois qu'elle se promène par la ville. Jamais son esprit n'a manqué de prudence ; et par de sages pensées elle termine les querelles qui s'élèvent parmi les hommes. Si cette reine a pour toi quelque bienveillance, tu reverras bientôt tes amis et ta terre natale. » |
78 |
Ὣς ἄρα φωνήσασ᾽ ἀπέβη γλαυκῶπις Ἀθήνη πόντον ἐπ᾽ ἀτρύγετον, λίπε δὲ Σχερίην ἐρατεινήν, ἵκετο δ᾽ ἐς Μαραθῶνα καὶ εὐρυάγυιαν Ἀθήνην, δῦνε δ᾽ Ἐρεχθῆος πυκινὸν δόμον. Αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς Ἀλκινόου πρὸς δώματ᾽ ἴε κλυτά· πολλὰ δέ οἱ κῆρ ὥρμαιν᾽ ἱσταμένῳ, πρὶν χάλκεον οὐδὸν ἱκέσθαι. Ὥς τε γὰρ ἠελίου αἴγλη πέλεν ἠὲ σελήνης δῶμα καθ᾽ ὑψερεφὲς μεγαλήτορος Ἀλκινόοιο. Χάλκεοι μὲν γὰρ τοῖχοι ἐληλέδατ᾽ ἔνθα καὶ ἔνθα, ἐς μυχὸν ἐξ οὐδοῦ, περὶ δὲ θριγκὸς κυάνοιο· χρύσειαι δὲ θύραι πυκινὸν δόμον ἐντὸς ἔεργον· σταθμοὶ δ᾽ ἀργύρεοι ἐν χαλκέῳ ἕστασαν οὐδῷ, ἀργύρεον δ᾽ ἐφ᾽ ὑπερθύριον, χρυσέη δὲ κορώνη. Χρύσειοι δ᾽ ἑκάτερθε καὶ ἀργύρεοι κύνες ἦσαν, οὓς Ἥφαιστος ἔτευξεν ἰδυίῃσι πραπίδεσσι δῶμα φυλασσέμεναι μεγαλήτορος Ἀλκινόοιο, ἀθανάτους ὄντας καὶ ἀγήρως ἤματα πάντα. Ἐν δὲ θρόνοι περὶ τοῖχον ἐρηρέδατ᾽ ἔνθα καὶ ἔνθα, ἐς μυχὸν ἐξ οὐδοῖο διαμπερές, ἔνθ᾽ ἐνὶ πέπλοι λεπτοὶ ἐύννητοι βεβλήατο, ἔργα γυναικῶν. Ἔνθα δὲ Φαιήκων ἡγήτορες ἑδριόωντο πίνοντες καὶ ἔδοντες· ἐπηετανὸν γὰρ ἔχεσκον. Χρύσειοι δ᾽ ἄρα κοῦροι ἐυδμήτων ἐπὶ βωμῶν ἕστασαν αἰθομένας δαΐδας μετὰ χερσὶν ἔχοντες, φαίνοντες νύκτας κατὰ δώματα δαιτυμόνεσσι. Πεντήκοντα δέ οἱ δμωαὶ κατὰ δῶμα γυναῖκες αἱ μὲν ἀλετρεύουσι μύλῃς ἔπι μήλοπα καρπόν, αἱ δ᾽ ἱστοὺς ὑφόωσι καὶ ἠλάκατα στρωφῶσιν ἥμεναι, οἷά τε φύλλα μακεδνῆς αἰγείροιο· καιρουσσέων δ᾽ ὀθονέων ἀπολείβεται ὑγρὸν ἔλαιον. Ὅσσον Φαίηκες περὶ πάντων ἴδριες ἀνδρῶν νῆα θοὴν ἐνὶ πόντῳ ἐλαυνέμεν, ὣς δὲ γυναῖκες ἱστῶν τεχνῆσσαι· πέρι γάρ σφισι δῶκεν Ἀθήνη ἔργα τ᾽ ἐπίστασθαι περικαλλέα καὶ φρένας ἐσθλάς. Ἔκτοσθεν δ᾽ αὐλῆς μέγας ὄρχατος ἄγχι θυράων τετράγυος· περὶ δ᾽ ἕρκος ἐλήλαται ἀμφοτέρωθεν. Ἔνθα δὲ δένδρεα μακρὰ πεφύκασι τηλεθόωντα, ὄγχναι καὶ ῥοιαὶ καὶ μηλέαι ἀγλαόκαρποι συκέαι τε γλυκεραὶ καὶ ἐλαῖαι τηλεθόωσαι. Τάων οὔ ποτε καρπὸς ἀπόλλυται οὐδ᾽ ἀπολείπει χείματος οὐδὲ θέρευς, ἐπετήσιος· ἀλλὰ μάλ᾽ αἰεὶ Ζεφυρίη πνείουσα τὰ μὲν φύει, ἄλλα δὲ πέσσει. Ὄγχνη ἐπ᾽ ὄγχνῃ γηράσκει, μῆλον δ᾽ ἐπὶ μήλῳ, αὐτὰρ ἐπὶ σταφυλῇ σταφυλή, σῦκον δ᾽ ἐπὶ σύκῳ. Ἔνθα δέ οἱ πολύκαρπος ἀλωὴ ἐρρίζωται, τῆς ἕτερον μὲν θειλόπεδον λευρῷ ἐνὶ χώρῳ τέρσεται ἠελίῳ, ἑτέρας δ᾽ ἄρα τε τρυγόωσιν, ἄλλας δὲ τραπέουσι· πάροιθε δέ τ᾽ ὄμφακές εἰσιν ἄνθος ἀφιεῖσαι, ἕτεραι δ᾽ ὑποπερκάζουσιν. Ἔνθα δὲ κοσμηταὶ πρασιαὶ παρὰ νείατον ὄρχον παντοῖαι πεφύασιν, ἐπηετανὸν γανόωσαι· ἐν δὲ δύω κρῆναι ἡ μέν τ᾽ ἀνὰ κῆπον ἅπαντα σκίδναται, ἡ δ᾽ ἑτέρωθεν ὑπ᾽ αὐλῆς οὐδὸν ἵησι πρὸς δόμον ὑψηλόν, ὅθεν ὑδρεύοντο πολῖται. Τοῖ᾽ ἄρ᾽ ἐν Ἀλκινόοιο θεῶν ἔσαν ἀγλαὰ δῶρα. |
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Telles sont les paroles que prononce Minerve aux yeux d'azur ; puis en s'élançant sur la mer stérile elle quitte la riante Schérie. La déesse traverse les plaines de Marathon, la ville aux larges rues des Athéniens, et elle se rend dans la superbe demeure d'Érechthée. — Ulysse s'avance vers le riche palais d'Alcinoüs, le cœur agité de mille pensées, et il s'arrête avant de franchir le seuil d'airain. — La haute demeure du magnanime Alcinoüs brille ainsi que la splendide clarté de la lune et l'éclatante lumière du soleil. Les murailles sont de toutes parts revêtues d'airain, depuis l'entrée du palais jusqu'au fond des appartements ; tout autour des murailles règne une corniche azurée. L'intérieur de cette demeure inébranlable est fermé par des portes d'or ; les montants d'argent reposent sur le seuil d'airain, et le linteau des portes est aussi en argent et l'anneau est en or. Aux extrémités des portes on aperçoit des chiens d'or et d'argent qu'avait forgés Vulcain avec un art merveilleux pour garder la demeure du magnanime Alcinoüs ; ces chiens sont immortels et pour toujours exempts de vieillesse. Dans l'intérieur du palais, depuis le seuil jusqu'à l'extrémité des vastes salles se trouvent des sièges rangés le long des murailles ; ces sièges sont recouverts de tissus finement travaillés par des mains de femmes : là s'asseyent les chefs des Phéaciens pour goûter les douceurs du repas, car ils ont chaque jour de nouvelles fêtes. Sur de magnifiques piédestaux s'élèvent des statues en or représentant des hommes encore jeunes tenant entre leurs mains des flambeaux allumés servant à éclairer pendant la nuit la salle des convives. Cinquante femmes esclaves servent dans ce palais ; les unes broient sous la meule le jaune froment ; les autres tissent la laine ou filent la toile, et les mains de ces femmes sont aussi mobiles que les feuilles d'un haut peuplier agité par le vent : une huile éclatante semble couler de ces magnifiques étoffes tissées avec tant d'habileté. Autant les Phéaciens surpassent tous les hommes dans l'art de diriger les rapides navires sur la mer ténébreuse, autant les Phéaciennes l'emportent sur les autres femmes et par leur adresse et par l'excellence de leurs tissus ; car Minerve leur accorda la faveur de produire des ouvrages merveilleux et d'avoir de sages pensées. — En dehors de la cour et tout près des portes se trouve un jardin de quatre arpents, fermé par une enceinte. Là croissent des arbres élevés et verdoyants, des poiriers, des grenadiers, des pommiers, des figuiers et des oliviers toujours verts ; ces arbres sont chargés de fruits toute l'année, et ils en portent pendant l'hiver comme pendant l'été : le souffle du zéphyr fait tantôt naître les uns et tantôt mûrir les autres. La poire vieillit auprès de la poire, la pomme auprès de la pomme, le raisin auprès du raisin et la figue auprès de la figue. — Là est aussi plantée une vigne dont les grappes sèchent aux rayons du soleil, dans une plaine unie et découverte ; d'autres sont cueillies par le laboureur, ou pressées dans la cuve, et a quelque distance on aperçoit encore de jeunes grappes : les unes sont en fleur, et les autres commencent à noircir. — À l'extrémité du jardin, des espaces réguliers sont remplis de diverses plantes potagères qui fleurissent constamment. En ces lieux coulent deux fontaines ; la première répand son onde limpide à travers le jardin ; la seconde serpente à l'entrée de la cour, près du palais élevé : c'est là que les Phéaciens viennent puiser l'eau. — Tels sont les présents splendides dont les dieux embellirent la demeure d'Alcinoüs. |
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Ἔνθα στὰς θηεῖτο πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς. Αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ πάντα ἑῷ θηήσατο θυμῷ, καρπαλίμως ὑπὲρ οὐδὸν ἐβήσετο δώματος εἴσω. Εὗρε δὲ Φαιήκων ἡγήτορας ἠδὲ μέδοντας σπένδοντας δεπάεσσιν ἐυσκόπῳ ἀργεϊφόντῃ, ᾧ πυμάτῳ σπένδεσκον, ὅτε μνησαίατο κοίτου. Αὐτὰρ ὁ βῆ διὰ δῶμα πολύτλας δῖος Ὀδυσσεὺς πολλὴν ἠέρ᾽ ἔων, ἥν οἱ περίχευεν Ἀθήνη, ὄφρ᾽ ἵκετ᾽ Ἀρήτην τε καὶ Ἀλκίνοον βασιλῆα. Ἀμφὶ δ᾽ ἄρ᾽ Ἀρήτης βάλε γούνασι χεῖρας Ὀδυσσεύς, καὶ τότε δή ῥ᾽ αὐτοῖο πάλιν χύτο θέσφατος ἀήρ. Οἱ δ᾽ ἄνεῳ ἐγένοντο, δόμον κάτα φῶτα ἰδόντες· θαύμαζον δ᾽ ὁρόωντες. Ὁ δὲ λιτάνευεν Ὀδυσσεύς· |
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À cette vue le divin Ulysse s'arrête étonné. Le héros, après avoir admiré toutes ces merveilles, franchit rapidement le seuil et pénètre dans l'intérieur du palais où il trouve les princes et les chefs des Phéaciens offrant, avec leurs coupes, des libations à Mercure : c'est en l'honneur de ce dieu que l'on fait les derniers sacrifices quand on songe au sommeil. L'intrépide Ulysse, toujours enveloppé par l'épais nuage, traverse la demeure et arrive auprès d'Alcinoüs et de la belle Arété. Il entoure de ses bras les genoux de la reine, et soudain le céleste nuage se dissipe. Tous les Phéaciens restent muets en apercevant cet étranger, et ils le contemplent avec admiration. Alors Ulysse fait entendre ces paroles suppliantes : |
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« Ἀρήτη, θύγατερ ῾Ρηξήνορος ἀντιθέοιο, σόν τε πόσιν σά τε γούναθ᾽ ἱκάνω πολλὰ μογήσας τούσδε τε δαιτυμόνας· τοῖσιν θεοὶ ὄλβια δοῖεν ζωέμεναι, καὶ παισὶν ἐπιτρέψειεν ἕκαστος κτήματ᾽ ἐνὶ μεγάροισι γέρας θ᾽ ὅ τι δῆμος ἔδωκεν· αὐτὰρ ἐμοὶ πομπὴν ὀτρύνετε πατρίδ᾽ ἱκέσθαι θᾶσσον, ἐπεὶ δὴ δηθὰ φίλων ἄπο πήματα πάσχω. » |
146 |
«Arété, fille du divin Rhexenor, écoute-moi. Après avoir beaucoup souffert, je viens me jeter à tes pieds et implorer ton époux et ses convives. Puissent les dieux vous accorder à tous des jours heureux ! Puisse aussi chacun de vous laisser à ses enfants les richesses de son palais et les honneurs qu'il reçut du peuple ! Mais faites que je quitte cette île, et que je retourne bientôt dans ma patrie ; car, depuis longtemps, je supporte, loin de mes amis, d'amères douleurs ! » |
153 |
Ὣς εἰπὼν κατ᾽ ἄρ᾽ ἕζετ᾽ ἐπ᾽ ἐσχάρῃ ἐν κονίῃσιν πὰρ πυρί· οἱ δ᾽ ἄρα πάντες ἀκὴν ἐγένοντο σιωπῇ. Ὀψὲ δὲ δὴ μετέειπε γέρων ἥρως Ἐχένηος, ὃς δὴ Φαιήκων ἀνδρῶν προγενέστερος ἦεν καὶ μύθοισι κέκαστο, παλαιά τε πολλά τε εἰδώς· ὅ σφιν ἐὺ φρονέων ἀγορήσατο καὶ μετέειπεν· |
153 |
En achevant ces mots, le héros va s'asseoir près du feu, sur la cendre du foyer, et tous les assistants gardent un profond silence. Tout à coup se lève le vieux guerrier Échénus, le plus âgé des Phéaciens, Échénus qui brillait par ses paroles et par sa connaissance des temps passés ; ce héros, plein de bienveillance, s'exprime en ces termes : |
159 |
« Ἀλκίνο᾽, οὐ μέν τοι τόδε κάλλιον, οὐδὲ ἔοικε, ξεῖνον μὲν χαμαὶ ἧσθαι ἐπ᾽ ἐσχάρῃ ἐν κονίῃσιν, οἵδε δὲ σὸν μῦθον ποτιδέγμενοι ἰσχανόωνται. Ἄλλ᾽ ἄγε δὴ ξεῖνον μὲν ἐπὶ θρόνου ἀργυροήλου εἷσον ἀναστήσας, σὺ δὲ κηρύκεσσι κέλευσον οἶνον ἐπικρῆσαι, ἵνα καὶ Διὶ τερπικεραύνῳ σπείσομεν, ὅς θ᾽ ἱκέτῃσιν ἅμ᾽ αἰδοίοισιν ὀπηδεῖ· δόρπον δὲ ξείνῳ ταμίη δότω ἔνδον ἐόντων. » |
159 |
«Non, sans doute, Alcinoüs, il n'est point généreux ni convenable de laisser un étranger assis sur la cendre du foyer. Tu le vois, tous les convives se taisent et attendent tes ordres. Ordonne donc qu'il se lève ; fais-le asseoir sur un siège magnifique orné de clous d'argent, et commande à tes hérauts de verser le vin, afin que nous offrions des libations au dieu qui lance la foudre, à Jupiter qui toujours accompagne les suppliants placés sous la protection divine. Que ta vénérable intendante serve à cet étranger les mets qui sont renfermés dans ton palais. » |
167 |
Αὐτὰρ ἐπεὶ τό γ᾽ ἄκουσ᾽ ἱερὸν μένος Ἀλκινόοιο, χειρὸς ἑλὼν Ὀδυσῆα δαΐφρονα ποικιλομήτην ὦρσεν ἀπ᾽ ἐσχαρόφιν καὶ ἐπὶ θρόνου εἷσε φαεινοῦ, υἱὸν ἀναστήσας ἀγαπήνορα Λαοδάμαντα, ὅς οἱ πλησίον ἷζε, μάλιστα δέ μιν φιλέεσκεν. Χέρνιβα δ᾽ ἀμφίπολος προχόῳ ἐπέχευε φέρουσα καλῇ χρυσείῃ ὑπὲρ ἀργυρέοιο λέβητος, νίψασθαι· παρὰ δὲ ξεστὴν ἐτάνυσσε τράπεζαν. Σῖτον δ᾽ αἰδοίη ταμίη παρέθηκε φέρουσα, εἴδατα πόλλ᾽ ἐπιθεῖσα, χαριζομένη παρεόντων. Αὐτὰρ ὁ πῖνε καὶ ἦσθε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς. Καὶ τότε κήρυκα προσέφη μένος Ἀλκινόοιο· |
167 |
Alcinoüs, après avoir entendu ces paroles, présente la main au prudent et ingénieux Ulysse, le relève et le fait asseoir sur un siège brillant, sur celui que venait de quitter son fils bien-aimé, le brave Laodamas assis à ses côtés. Alors une esclave, portant une belle aiguière d'or, verse l'eau qu'elle contient dans un bassin d'argent pour qu'Ulysse baigne ses mains vigoureuses ; puis elle place devant l'étranger une table lisse et polie ; une vénérable intendante y dépose le pain et les nombreux aliments qu'elle offre ensuite avec largesse. Tandis que le divin Ulysse boit et mange selon ses désirs, le puissant Alcinoüs dit à l'un de ses hérauts : |
179 |
« Ποντόνοε, κρητῆρα κερασσάμενος μέθυ νεῖμον πᾶσιν ἀνὰ μέγαρον, ἵνα καὶ Διὶ τερπικεραύνῳ σπείσομεν, ὅς θ᾽ ἱκέτῃσιν ἅμ᾽ αἰδοίοισιν ὀπηδεῖ. » |
179 |
« Pontonoüs , mêle le vin dans le cratère, et présente des coupes pleines à tous les convives, afin que nous offrions des libations à Jupiter qui toujours accompagne les suppliants placés sous la protection divine. » |
182 |
Ὣς φάτο, Ποντόνοος δὲ μελίφρονα οἶνον ἐκίρνα, νώμησεν δ᾽ ἄρα πᾶσιν ἐπαρξάμενος δεπάεσσιν. Αὐτὰρ ἐπεὶ σπεῖσάν τ᾽ ἔπιόν θ᾽, ὅσον ἤθελε θυμός, τοῖσιν δ᾽ Ἀλκίνοος ἀγορήσατο καὶ μετέειπε· |
182 |
Il dit. Pontonoüs mêle le doux nectar dans le cratère ; puis il verse le vin dans des coupes qu'il porte à ses lèvres, et qu'il distribue ensuite à tous les convives. Quand ceux-ci ont bu et fait les libations, Alcinoüs se lève et prononce ce discours : |
186 |
« Κέκλυτε, Φαιήκων ἡγήτορες ἠδὲ μέδοντες ὄφρ᾽ εἴπω τά με θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι κελεύει. Νῦν μὲν δαισάμενοι κατακείετε οἴκαδ᾽ ἰόντες· ἠῶθεν δὲ γέροντας ἐπὶ πλέονας καλέσαντες ξεῖνον ἐνὶ μεγάροις ξεινίσσομεν ἠδὲ θεοῖσιν 190 ῥέξομεν ἱερὰ καλά, ἔπειτα δὲ καὶ περὶ πομπῆς μνησόμεθ᾽, ὥς χ᾽ ὁ ξεῖνος ἄνευθε πόνου καὶ ἀνίης πομπῇ ὑφ᾽ ἡμετέρῃ ἣν πατρίδα γαῖαν ἵκηται χαίρων καρπαλίμως, εἰ καὶ μάλα τηλόθεν ἐστί, μηδέ τι μεσσηγύς γε κακὸν καὶ πῆμα πάθῃσι, πρίν γε τὸν ἧς γαίης ἐπιβήμεναι· ἔνθα δ᾽ ἔπειτα πείσεται, ἅσσα οἱ αἶσα κατὰ κλῶθές τε βαρεῖαι γιγνομένῳ νήσαντο λίνῳ, ὅτε μιν τέκε μήτηρ. Εἰ δέ τις ἀθανάτων γε κατ᾽ οὐρανοῦ εἰλήλουθεν, ἄλλο τι δὴ τόδ᾽ ἔπειτα θεοὶ περιμηχανόωνται. Αἰεὶ γὰρ τὸ πάρος γε θεοὶ φαίνονται ἐναργεῖς ἡμῖν, εὖτ᾽ ἔρδωμεν ἀγακλειτὰς ἑκατόμβας, δαίνυνταί τε παρ᾽ ἄμμι καθήμενοι ἔνθα περ ἡμεῖς. Εἰ δ᾽ ἄρα τις καὶ μοῦνος ἰὼν ξύμβληται ὁδίτης, οὔ τι κατακρύπτουσιν, ἐπεί σφισιν ἐγγύθεν εἰμέν, ὥς περ Κύκλωπές τε καὶ ἄγρια φῦλα Γιγάντων. »
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186 |
« Princes et chefs des Phéaciens, écoutez moi, pour que je vous dise tout ce que mon âme m'inspire. — Maintenant que le repas est terminé, retirez-vous dans vos demeures pour y goûter le repos. Demain nous rassemblerons en plus grand nombre les anciens du peuple ; nous traiterons somptueusement notre hôte ; nous offrirons aux dieux de pompeux sacrifices, et nous nous occuperons du départ de cet étranger. Je désire que, sans tourments et sans peines, il arrive promptement et joyeusement, sous notre conduite, dans sa chère patrie, fût-elle même très éloignée de cette île. Veillons à ce que dans son trajet il n'éprouve aucun malheur avant d'avoir atteint sa terre natale. Il subira là le sort que lui filèrent les impitoyables Parques lorsque sa mère le mit au jour ; mais si ce voyageur est un immortel descendu de l'Olympe, les dieux méditeront alors d'autres desseins. Jusqu'à présent les divinités se sont manifestées à nous lorsque nous leur avons offert d'illustres hécatombes ; elles-mêmes ont pris part à nos festins en se tenant assises au milieu de nous. Si jamais un Phéacien voyageant solitairement vient à rencontrer des immortels, ils ne se dérobent pas à lui car par notre origine nous nous rapprochons autant des dieux que les cyclopes et la race farouche des géants. » Le prudent Ulysse lui répond : |
208 |
« Ἀλκίνο᾽, ἄλλο τί τοι μελέτω φρεσίν· οὐ γὰρ ἐγώ γε ἀθανάτοισιν ἔοικα, τοὶ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσιν, οὐ δέμας οὐδὲ φυήν, ἀλλὰ θνητοῖσι βροτοῖσιν. Οὕς τινας ὑμεῖς ἴστε μάλιστ᾽ ὀχέοντας ὀιζὺν ἀνθρώπων, τοῖσίν κεν ἐν ἄλγεσιν ἰσωσαίμην. Καὶ δ᾽ ἔτι κεν καὶ μᾶλλον ἐγὼ κακὰ μυθησαίμην, ὅσσα γε δὴ ξύμπαντα θεῶν ἰότητι μόγησα. Ἀλλ᾽ ἐμὲ μὲν δορπῆσαι ἐάσατε κηδόμενόν περ· οὐ γάρ τι στυγερῇ ἐπὶ γαστέρι κύντερον ἄλλο ἔπλετο, ἥ τ᾽ ἐκέλευσεν ἕο μνήσασθαι ἀνάγκῃ καὶ μάλα τειρόμενον καὶ ἐνὶ φρεσὶ πένθος ἔχοντα, ὡς καὶ ἐγὼ πένθος μὲν ἔχω φρεσίν, ἡ δὲ μάλ᾽ αἰεὶ ἐσθέμεναι κέλεται καὶ πινέμεν, ἐκ δέ με πάντων ληθάνει ὅσσ᾽ ἔπαθον, καὶ ἐνιπλησθῆναι ἀνώγει. Ὑμεῖς δ᾽ ὀτρύνεσθαι ἅμ᾽ ἠοῖ φαινομένηφιν, ὥς κ᾽ ἐμὲ τὸν δύστηνον ἐμῆς ἐπιβήσετε πάτρης καί περ πολλὰ παθόντα· ἰδόντα με καὶ λίποι αἰὼν κτῆσιν ἐμήν, δμῶάς τε καὶ ὑψερεφὲς μέγα δῶμα. » |
208 |
« Alcinoüs, écarte de pareilles pensées de ton esprit. Non, je ne suis point, ni par ma taille, ni par mes traits, semblable aux dieux qui habitent les vastes régions célestes ; mais je ressemble aux faibles mortels, et je puis m'égaler à l'homme qui a le plus souffert. Je pourrais même te raconter les plus grandes infortunes si je te disais tout ce que j'ai enduré sur la terre et sur l'onde par la volonté des immortels ; mais permets que malgré ma tristesse j'achève mon repas : rien n'est plus horrible en effet que la faim, qui revient impérieusement et sans cesse dans la mémoire des hommes, de ceux qui sont affligés et souffrent les plus grandes douleurs. Ainsi, moi je suis dévoré par les chagrins, et cependant la faim me commande de manger et de boire ; elle me fait oublier tous les maux que j'ai soufferts, et elle ne demande qu'à être satisfaite.— Demain, au lever de l'aurore, hâte-toi, puissant Alcinoüs, de ramener dans sa patrie un infortuné qui a supporté tant de malheurs ! Que la vie m'abandonne ensuite lorsque j'aurai revu ma terre natale, mes serviteurs et mon superbe palais. » |
226 |
Ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δ᾽ ἄρα πάντες ἐπῄνεον ἠδ᾽ ἐκέλευον πεμπέμεναι τὸν ξεῖνον, ἐπεὶ κατὰ μοῖραν ἔειπεν. Αὐτὰρ ἐπεὶ σπεῖσάν τ᾽ ἔπιον θ᾽ ὅσον ἤθελε θυμός, οἱ μὲν κακκείοντες ἔβαν οἶκόνδε ἕκαστος, αὐτὰρ ὁ ἐν μεγάρῳ ὑπελείπετο δῖος Ὀδυσσεύς, πὰρ δέ οἱ Ἀρήτη τε καὶ Ἀλκίνοος θεοειδὴς ἥσθην· ἀμφίπολοι δ᾽ ἀπεκόσμεον ἔντεα δαιτός. Τοῖσιν δ᾽ Ἀρήτη λευκώλενος ἤρχετο μύθων· ἔγνω γὰρ φᾶρός τε χιτῶνά τε εἵματ᾽ ἰδοῦσα καλά, τά ῥ᾽ αὐτὴ τεῦξε σὺν ἀμφιπόλοισι γυναιξί· καί μιν φωνήσασ᾽ ἔπεα πτερόεντα προσηύδα· |
226 |
Il s'arrête, et les Phéaciens l'applaudissent. Tous ces héros veulent qu'on ramène dans sa patrie qui vient de parler avec tant de sagesse. Quand les convives ont achevé les libations et bu selon leurs désirs, ils retournent dans leurs demeures pour y goûter le repos. Le divin Ulysse reste dans le palais ; et près de lui sont assis la reine Arété et le puissant Alcinous semblable à un dieu. Aussitôt les esclaves enlèvent les apprêts du festin. Alors Arété aux blanches épaules, ayant reconnu le manteau, la tunique et les riches vêtements qu'elle-même avait tissés avec ses femmes, adresse au voyageur ces rapides paroles : |
237 |
« Ξεῖνε, τὸ μέν σε πρῶτον ἐγὼν εἰρήσομαι αὐτή· Τίς πόθεν εἰς ἀνδρῶν; τίς τοι τάδε εἵματ᾽ ἔδωκεν; Οὐ δὴ φῆς ἐπὶ πόντον ἀλώμενος ἐνθάδ᾽ ἱκέσθαι; » Τὴν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς· |
237 |
« Étranger, qui es-tu ? Quels sont les peuples que tu viens de quitter ? Qui t'a donné ces riches vêtements ? N'as-tu pas dit qu'après avoir erré longtemps sur la mer, tu fus jeté par les tempêtes sur ce rivage ? » Le prudent Ulysse lui répond en disant : |
241 |
« Ἀργαλέον, βασίλεια, διηνεκέως ἀγορεῦσαι κήδε᾽, ἐπεί μοι πολλὰ δόσαν θεοὶ Οὐρανίωνες· τοῦτο δέ τοι ἐρέω ὅ μ᾽ ἀνείρεαι ἠδὲ μεταλλᾷς. Ὠγυγίη τις νῆσος ἀπόπροθεν εἰν ἁλὶ κεῖται· ἔνθα μὲν Ἄτλαντος θυγάτηρ, δολόεσσα Καλυψὼ ναίει ἐυπλόκαμος, δεινὴ θεός· οὐδέ τις αὐτῇ μίσγεται οὔτε θεῶν οὔτε θνητῶν ἀνθρώπων. Ἀλλ᾽ ἐμὲ τὸν δύστηνον ἐφέστιον ἤγαγε δαίμων οἶον, ἐπεί μοι νῆα θοὴν ἀργῆτι κεραυνῷ Ζεὺς ἔλσας ἐκέασσε μέσῳ ἐνὶ οἴνοπι πόντῳ. Ἔνθ᾽ ἄλλοι μὲν πάντες ἀπέφθιθεν ἐσθλοὶ ἑταῖροι, αὐτὰρ ἐγὼ τρόπιν ἀγκὰς ἑλὼν νεὸς ἀμφιελίσσης ἐννῆμαρ φερόμην· δεκάτῃ δέ με νυκτὶ μελαίνῃ νῆσον ἐς Ὠγυγίην πέλασαν θεοί, ἔνθα Καλυψὼ ναίει ἐυπλόκαμος, δεινὴ θεός, ἥ με λαβοῦσα ἐνδυκέως ἐφίλει τε καὶ ἔτρεφεν ἠδὲ ἔφασκε θήσειν ἀθάνατον καὶ ἀγήραον ἤματα πάντα· ἀλλ᾽ ἐμὸν οὔ ποτε θυμὸν ἐνὶ στήθεσσιν ἔπειθεν. Ἔνθα μὲν ἑπτάετες μένον ἔμπεδον, εἵματα δ᾽ αἰεὶ δάκρυσι δεύεσκον, τά μοι ἄμβροτα δῶκε Καλυψώ· ἀλλ᾽ ὅτε δὴ ὀγδόατόν μοι ἐπιπλόμενον ἔτος ἦλθεν, καὶ τότε δή μ᾽ ἐκέλευσεν ἐποτρύνουσα νέεσθαι Ζηνὸς ὑπ᾽ ἀγγελίης, ἢ καὶ νόος ἐτράπετ᾽ αὐτῆς. Πέμπε δ᾽ ἐπὶ σχεδίης πολυδέσμου, πολλὰ δ᾽ ἔδωκε, σῖτον καὶ μέθυ ἡδύ, καὶ ἄμβροτα εἵματα ἕσσεν, οὖρον δὲ προέηκεν ἀπήμονά τε λιαρόν τε. Ἑπτὰ δὲ καὶ δέκα μὲν πλέον ἤματα ποντοπορεύων, ὀκτωκαιδεκάτῃ δ᾽ ἐφάνη ὄρεα σκιόεντα γαίης ὑμετέρης, γήθησε δέ μοι φίλον ἦτορ δυσμόρῳ· ἦ γὰρ ἔμελλον ἔτι ξυνέσεσθαι ὀιζυῖ πολλῇ, τήν μοι ἐπῶρσε Ποσειδάων ἐνοσίχθων, ὅς μοι ἐφορμήσας ἀνέμους κατέδησε κέλευθον, ὤρινεν δὲ θάλασσαν ἀθέσφατον, οὐδέ τι κῦμα εἴα ἐπὶ σχεδίης ἁδινὰ στενάχοντα φέρεσθαι. Τὴν μὲν ἔπειτα θύελλα διεσκέδασ᾽· αὐτὰρ ἐγώ γε νηχόμενος τόδε λαῖτμα διέτμαγον, ὄφρα με γαίῃ ὑμετέρῃ ἐπέλασσε φέρων ἄνεμός τε καὶ ὕδωρ. |
241 |
« Ô reine, il me serait difficile de te raconter toutes mes infortunes ; car les immortels m'ont sans cesse accablé de maux : cependant je vais te répondre. — Au loin dans la mer s'élève l'île d'Ogygie qu'habite la fille d'Atlas, l'artificieuse Calypso, puissante déesse à la belle chevelure, que fuient et les hommes et les dieux. Une divinité me conduisit seul dans sa demeure pour être son hôte infortuné, lorsque Jupiter en lançant du haut des cieux sa foudre éclatante eut brisé mon navire, au sein de la mer ténébreuse. Tous mes braves compagnons perdirent la vie ; mais moi, saisissant entre mes bras la carène de mon vaisseau ballotté par les vagues, je fus pendant neuf jours porté sur les ondes. Le dixième jour, par une nuit obscure, les dieux me poussèrent vers les rivages de l'île d'Ogygie habitée par Calypso à l'ondoyante chevelure. La déesse m'accueillit avec empressement ; elle me combla de caresses, prit soin de mes jours, et me dit qu'elle me rendrait immortel en m'affranchissant à jamais de la vieillesse ; mais elle ne put fléchir mon cœur. Je demeurai sept années entières dans cette île, arrosant de mes larmes les vêtements sacrés que m'avait donnés la divine Calypso. Lorsque dans le cours du temps la huitième année fut arrivée, la déesse m'ordonna de tout préparer pour mon départ. Soit que Jupiter eût donné cet ordre, soit qu'elle-même eût changé de pensée, elle me renvoya sur un frêle radeau garni de liens ; elle me fit de nombreux présents, me donna du pain et du vin délicieux, me revêtit de magnifiques vêtements ; puis elle fit souffler un vent doux et propice. Pendant dix-sept jours je voguai sur la mer ; et le dix-huitième les montagnes ombragées d'arbres de votre pays m'apparurent. À cette vue je fus transporté de joie ; mais j'avais encore à souffrir de nouveaux malheurs ! Neptune, en déchaînant les vents, me ferma le chemin et bouleversa la mer ; la fureur des vagues ne me permit point de rester sur mon radeau ; et bientôt, malgré mes gémissements, il fut brisé par la tempête. Alors nageant avec effort, je fendis les ondes jusqu'au moment où les vents et les flots me poussèrent contre ces rivages. |
278 |
Ἔνθα κέ μ᾽ ἐκβαίνοντα βιήσατο κῦμ᾽ ἐπὶ χέρσου, πέτρῃς πρὸς μεγάλῃσι βαλὸν καὶ ἀτερπέι χώρῳ· ἀλλ᾽ ἀναχασσάμενος νῆχον πάλιν, ἧος ἐπῆλθον ἐς ποταμόν, τῇ δή μοι ἐείσατο χῶρος ἄριστος, λεῖος πετράων, καὶ ἐπὶ σκέπας ἦν ἀνέμοιο. Ἐκ δ᾽ ἔπεσον θυμηγερέων, ἐπὶ δ᾽ ἀμβροσίη νὺξ ἤλυθ᾽. ἐγὼ δ᾽ ἀπάνευθε διιπετέος ποταμοῖο Ἐκβὰς ἐν θάμνοισι κατέδραθον, ἀμφὶ δὲ φύλλα ἠφυσάμην· ὕπνον δὲ θεὸς κατ᾽ ἀπείρονα χεῦεν. Ἔνθα μὲν ἐν φύλλοισι φίλον τετιημένος ἦτορ εὗδον παννύχιος καὶ ἐπ᾽ ἠῶ καὶ μέσον ἦμαρ. Δείλετό τ᾽ ἠέλιος καί με γλυκὺς ὕπνος ἀνῆκεν. Ἀμφιπόλους δ᾽ ἐπὶ θινὶ τεῆς ἐνόησα θυγατρὸς παιζούσας, ἐν δ᾽ αὐτὴ ἔην ἐικυῖα θεῇσι· τὴν ἱκέτευσ᾽· ἡ δ᾽ οὔ τι νοήματος ἤμβροτεν ἐσθλοῦ, ὡς οὐκ ἂν ἔλποιο νεώτερον ἀντιάσαντα ἐρξέμεν· αἰεὶ γάρ τε νεώτεροι ἀφραδέουσιν. Ἥ μοι σῖτον ἔδωκεν ἅλις ἠδ᾽ αἴθοπα οἶνον καὶ λοῦσ᾽ ἐν ποταμῷ καί μοι τάδε εἵματ᾽ ἔδωκε. Ταῦτά τοι ἀχνύμενός περ ἀληθείην κατέλεξα. »
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278 |
J'allais toucher à la terre quand une vague me jeta contre un immense rocher, dans un lieu stérile, et là j'aurais été impitoyablement englouti si, me retournant aussitôt, je n'eusse nagé jusqu'aux rives de cette île. Une plage favorable s'offrit à mes yeux, une plage unie, sans rochers et à l'abri des vents. Je gravis cette côte, et bientôt je tombai sur le sable privé de mouvement et de forces. La nuit divine descendit sur la terre, et moi, m'éloignant du fleuve formé par les eaux du ciel, je me couchai sous des arbustes ; je me couvris de feuilles sèches, et un dieu me plongea dans le plus profond sommeil. Là, quoique affligé de chagrins, je dormis toute la nuit sous ces feuilles et le lendemain même jusqu'au milieu du jour. Le soleil était près de terminer sa course quand le doux sommeil m'abandonna. C'est alors que j'aperçus les suivantes de ta fille jouant sur le rivage : Nausica, au milieu d'elles, paraissait semblable à une divinité. J'implorai son secours, et elle me répondit avec cet esprit de sagesse qu'on n'espère jamais rencontrer dans un âge aussi tendre ; car les jeunes gens manquent toujours de prudence. Ta fille m'offrit du pain en abondance, du vin aux sombres couleurs ; et, m'ayant fait baigner dans les eaux du fleuve, elle me donna de riches vêtements. — Maintenant, ô reine, je viens, malgré mon affliction, te raconter tout avec sincérité. » Alors Alcinoüs dit à Ulysse : |
299 |
« Ξεῖν᾽, ἦ τοι μὲν τοῦτο γ᾽ ἐναίσιμον οὐκ ἐνόησε παῖς ἐμή, οὕνεκά σ᾽ οὔ τι μετ᾽ ἀμφιπόλοισι γυναιξὶν ἦγεν ἐς ἡμέτερον, σὺ δ᾽ ἄρα πρώτην ἱκέτευσας. »
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299 |
« Étranger, ma fille a encore négligé un devoir important, puisqu'elle-même ne t'a point conduit dans mon palais ; cependant c'est elle que tu as imploré la première. » Le prudent Ulysse réplique à ces paroles en disant : |
302 |
« Ἥρως, μή τοι τοὔνεκ᾽ ἀμύμονα νείκεε κούρην· ἡ μὲν γάρ μ᾽ ἐκέλευε σὺν ἀμφιπόλοισιν ἕπεσθαι, ἀλλ᾽ ἐγὼ οὐκ ἔθελον δείσας αἰσχυνόμενός τε, μή πως καὶ σοὶ θυμὸς ἐπισκύσσαιτο ἰδόντι· δύσζηλοι γάρ τ᾽ εἰμὲν ἐπὶ χθονὶ φῦλ᾽ ἀνθρώπων. »
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302 |
« Vaillant héros, ne blâme point en ma présence ta fille irréprochable ; elle m'a ordonné de la suivre avec ses femmes; mais par respect je ne l'ai point voulu, craignant qu'à cette vue ta colère ne s'enflammât : car nous sommes tous soupçonneux, nous faibles habitants de cette terre. » Le puissant Alcinoüs lui répond : |
309 |
« Ξεῖν᾽, οὔ μοι τοιοῦτον ἐνὶ στήθεσσι φίλον κῆρ μαψιδίως κεχολῶσθαι· ἀμείνω δ᾽ αἴσιμα πάντα. Αἲ γάρ, Ζεῦ τε πάτερ καὶ Ἀθηναίη καὶ Ἄπολλον, τοῖος ἐὼν οἷός ἐσσι, τά τε φρονέων ἅ τ᾽ ἐγώ περ, παῖδά τ᾽ ἐμὴν ἐχέμεν καὶ ἐμὸς γαμβρὸς καλέεσθαι αὖθι μένων· οἶκον δέ κ᾽ ἐγὼ καὶ κτήματα δοίην, εἴ κ᾽ ἐθέλων γε μένοις· ἀέκοντα δέ σ᾽ οὔ τις ἐρύξει Φαιήκων· μὴ τοῦτο φίλον Διὶ πατρὶ γένοιτο. Πομπὴν δ᾽ ἐς τόδ᾽ ἐγὼ τεκμαίρομαι, ὄφρ᾽ ἐὺ εἰδῇς, αὔριον ἔς· τῆμος δὲ σὺ μὲν δεδμημένος ὕπνῳ λέξεαι, οἱ δ᾽ ἐλόωσι γαλήνην, ὄφρ᾽ ἂν ἵκηαι πατρίδα σὴν καὶ δῶμα, καὶ εἴ πού τοι φίλον ἐστίν, εἴ περ καὶ μάλα πολλὸν ἑκαστέρω ἔστ᾽ Εὐβοίης, τήν περ τηλοτάτω φάσ᾽ ἔμμεναι, οἵ μιν ἴδοντο λαῶν ἡμετέρων, ὅτε τε ξανθὸν ῾Ραδάμανθυν ἦγον ἐποψόμενον Τιτυὸν Γαιήιον υἱόν. Καὶ μὲν οἱ ἔνθ᾽ ἦλθον καὶ ἄτερ καμάτοιο τέλεσσαν ἤματι τῷ αὐτῷ καὶ ἀπήνυσαν οἴκαδ᾽ ὀπίσσω. Εἰδήσεις δὲ καὶ αὐτὸς ἐνὶ φρεσὶν ὅσσον ἄρισται νῆες ἐμαὶ καὶ κοῦροι ἀναρρίπτειν ἅλα πηδῷ. » Ὣς φάτο, γήθησεν δὲ πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς, εὐχόμενος δ᾽ ἄρα εἶπεν, ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζεν· |
309 |
« Ma poitrine ne renferme pas un cœur qui s'irrite sans motif. Cependant je sais que l'honnêteté et la décence sont préférables à tout. Que Jupiter, Minerve et Apollon m'accordent la faveur qu'un homme tel que toi, et pensant comme je pense moi-même, épouse ma fille et reste en ces lieux ! — Étranger, je te donnerais un palais et de grandes richesses si seulement tu consentais à habiter cette demeure. Mais aucun Phéacien ne te retiendra malgré ton désir : une semblable pensée serait odieuse. Demain j'ordonnerai tout pour ton départ ; jusqu'à ce moment goûte en paix les douceurs du sommeil. Quelle que soit la terre où tu désires arriver, demain les Phéaciens sillonneront la mer tranquille pour te conduire dans ta patrie, fût-elle même au delà de l'Eubée. Ce pays est bien loin de nous, disent les Phéaciens qui l'ont visité lorsqu'ils se rendirent avec le blond Rhadamanthe ; auprès de Tityus, fils de la Terre ; les compagnons de Rhadamanthe firent sans fatigue ce trajet en un jour ; puis ils revinrent dans leurs demeures. Étranger, tu jugeras toi-même de l'excellence de nos vaisseaux et de l'adresse de nos jeunes nautoniers habiles à frapper la mer avec la rame. » À ces mots le divin Ulysse, transporté de joie, s'écrie en implorant les dieux : |
331 |
« Ζεῦ πάτερ, αἴθ᾽ ὅσα εἶπε τελευτήσειεν ἅπαντα Ἀλκίνοος· τοῦ μέν κεν ἐπὶ ζείδωρον ἄρουραν ἄσβεστον κλέος εἴη, ἐγὼ δέ κε πατρίδ᾽ ἱκοίμην. » |
331 |
« Puisses-tu accomplir tout ce que tu viens de prononcer ! Alcinoüs, tu obtiendras alors sur la terre une gloire immortelle, et moi je pourrai revoir enfin le sol chéri de ma patrie ! » |
334 |
Ὥς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον· κέκλετο δ᾽ Ἀρήτη λευκώλενος ἀμφιπόλοισιν δέμνι᾽ ὑπ᾽ αἰθούσῃ θέμεναι καὶ ῥήγεα καλὰ πορφύρε᾽ ἐμβαλέειν, στορέσαι τ᾽ ἐφύπερθε τάπητας χλαίνας τ᾽ ἐνθέμεναι οὔλας καθύπερθεν ἕσασθαι. Αἱ δ᾽ ἴσαν ἐκ μεγάροιο δάος μετὰ χερσὶν ἔχουσαι· αὐτὰρ ἐπεὶ στόρεσαν πυκινὸν λέχος ἐγκονέουσαι, ὤτρυνον δ᾽ Ὀδυσῆα παριστάμεναι ἐπέεσσιν· |
334 |
C'est ainsi qu'Ulysse et Alcinoüs discouraient ensemble. — Pendant ce temps, Arété aux bras blancs ordonne à ses femmes de dresser sous le portique un lit magnifique, d'y étendre de belles couvertures de pourpre, et d'y placer des tapis et des tissus fins et délicats ; les femmes sortent aussitôt en portant des flambeaux éclatants. Lorsque les suivantes ont préparé cette couche moelleuse, elles se tiennent devant Ulysse et lui adressent ces paroles : |
342 |
« Ὄρσο κέων, ὦ ξεῖνε· πεποίηται δέ τοι εὐνή. » Ὣς φάν, τῷ δ᾽ ἀσπαστὸν ἐείσατο κοιμηθῆναι. Ὣς ὁ μὲν ἔνθα καθεῦδε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεὺς τρητοῖς ἐν λεχέεσσιν ὑπ᾽ αἰθούσῃ ἐριδούπῳ· Ἀλκίνοος δ᾽ ἄρα λέκτο μυχῷ δόμου ὑψηλοῖο, πὰρ δὲ γυνὴ δέσποινα λέχος πόρσυνε καὶ εὐνήν. |
342 |
« Étranger, venez dormir, votre couche est prête. » Elles disent ; et le héros est joyeux de pouvoir enfin reposer ses membres fatigués. Le divin Ulysse s'endort dans le lit superbe placé sous le portique sonore. Alcinoüs se retire dans les appartements les plus reculés de son palais ; il se couche, et la reine son épouse repose auprès de lui. |
Étude du texte
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1. Dans le premier paragraphe, vous pouvez lire: ἣ τρέφε Ναυσικάαν λευκώλενον ἐν μεγάροισιν. Recherchez l'adjectif.
2. Que signifie-t-il ?
3. À votre avis, pourquoi a-t-il été traduit dans cette version par beau ?
4. Dans le paragraphe 342, relevez 1 adjectif.
5. Effectuez des recherches sur Nausica et complétez la fiche ci-dessous:
- Nom grec:
- Fille de:
- Princesse de:
- λευκώλενον, radical λευκ-ώλενος.
- En grec ancien, il signifie Aux bras blancs.
- Il a été traduit dans cette version par beau car dans la Grèce antique, avoir le teint pâle était signe de beauté.
- ἀσπαστὸν, radical ἀσπασιος, α, ον, joyeux.
- Nom grec: Ναυσικάα
- Fille de: Alkinoos
- Princesse de: Phéacie
Exercices Textes à lire
Exercice 1
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Traduction
modifierMuse, chante ce héros, illustre par sa prudence, qui longtemps erra sur la terre après avoir détruit la ville sacrée de Troie, qui parcourut de populeuses cités, s'instruisit de leurs mœurs, et fut, sur les mers, en proie aux plus vives souffrances pour sauver ses jours et ramener ses compagnons dans leur patrie. Mais, malgré tous ses efforts, il ne put les y conduire, et ils périrent victimes de leur imprudence : les insensés osèrent se nourrir des troupeaux consacrés au céleste soleil, et ce dieu leur enleva la journée du retour ! Déesse, fille de Jupiter, raconte-nous quelques-unes de ces aventures.
Début de l'Odyssée d'Homère
Exercice 2
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Traduction
modifierChante, Déesse, du Pèlèiade Akhilleus la colère désastreuse, qui de maux infinis accabla les Akhaiens, et précipita chez Aidès tant de fortes âmes de héros, livrés eux-mêmes en pâture aux chiens et à tous les oiseaux carnassiers. Et le dessein de Zeus s’accomplissait ainsi, depuis qu’une querelle avait divisé l’Atréide, roi des hommes, et le divin Akhilleus.
Extrait de l'Iliade d'Homère
Exercice 3
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- δημοκρατία
- μαθεματος
- μυθος
- λογος
- θερμος
- ἐνθουσιασμός
- Démocratie
- Mathématiques
- Mythe
- Discussion/Discours
- Température/Chaleur
- Enthousiasme
Exercice 4
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En cours !
Exercice 5
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|
11. Θ |
21. ι |
- ή
- ό
- ύ
- ώ
- γ
- έ
- κ
- δ
- η
- π
- θ
- Ξ
- Z
- σ ou ς
- Φ
- Ά
- Έ
- B
- Σ utilisé en fin de mot
- Σ utilisé au début ou dans un mot
- Ι
- μ
- ν
Exercice 6
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ΤΡΟΦΟΣ |
LA NOURRICE Traduction Henri Berguin.
Extrait de Médée d'Euripide |
Exercice 7
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Κατὰ ταῦτά τις ἐννοεύμενος καὶ σκοπεύμενος προειδείη ἂν τὰ πλεῖστα τῶν μελλόντων ἔσεσθαι ἀπὸ τῶν μεταβολέων. Φυλάσσεσθαι δὲ χρὴ μάλιστα τὰς μεταβολὰς τῶν ὡρέων τὰς μεγίστας, καὶ μήτε φάρμακον διδόναι ἑκόντα, μήτε καίειν ὅ τι ἐς κοιλίην, μήτε τάμνειν, πρὶν παρέλθωσιν ἡμέραι δέκα ἢ καὶ πλείονες· μέγισται δέ εἰσιν αἵδε καὶ ἐπικινδυνόταται, ἡλίου τροπαὶ ἀμφότεραι καὶ μᾶλλον αἱ θεριναί· καὶ ἰσημερίαι νομιζόμεναι εἶναι ἀμφότεραι, μᾶλλον δὲ αἱ μετοπωριναί. Δεῖ δὲ καὶ τῶν ἄστρων τὰς ἐπιτολὰς φυλάσσεσθαι, καὶ μάλιστα τοῦ κυνὸς, ἔπειτα ἀρκτούρου, καὶ ἔτι πληϊάδων δύσιν· τά τε γὰρ νοσεύματα μάλιστα ἐν ταύτῃσι τῇσιν ἡμέρῃσι κρίνεται· καὶ τὰ μὲν ἀποφθίνει, τὰ δὲ λήγει, τὰ δὲ ἄλλα πάντα μεθίσταται ἐς ἕτερον εἶδος καὶ ἑτέρην κατάστασιν. Περὶ μὲν τουτέων οὕτως ἔχει. |
En réfléchissant, en examinant ainsi, on préviendra la plupart des effets qui doivent résulter des vicissitudes [des saisons]. Mais il faut surtout prendre garde aux grandes vicissitudes, et alors ne pas administrer de purgatifs sans nécessité, ne pas brûler, ne pas inciser la région du ventre, avant que dix jours et même plus ne soient passés. Les plus grandes et les plus dangereuses vicissitudes sont les deux solstices, surtout celui d’été, et ce qu’on regarde comme les deux équinoxes surtout celui d’automne. Il faut également prendre garde au lever des astres, surtout à celui de la Canicule, ensuite à celui d’Arcturus, et au coucher des Pléiades. C’est principalement à ces époques que les maladies éprouvent des crises, que les unes deviennent mortelles, que les autres cessent ou se changent en maladies d’une espèce et d’une constitution différentes ; il en est ainsi de ces choses. |
Exercices de Grec ancien |
Cours | Lecture | Déclinaisons | Présent | Parfait | Aoriste | Futur | Imparfait | Adjectif |
Texte : De l'art
ΠΕΡΙ ΤΕΧΝΗΣ | DE L’ART | ||
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1 |
Εἰσί τινες οἳ τέχνην πεποίηνται τὸ τὰς τέχνας αἰσχροεπεῖν, ὡς μὲν οἴονται οἱ τοῦτο διαπρησσόμενοι, οὐχ ὃ ἐγὼ λέγω, ἀλλ´ ἱστορίης οἰκείης ἐπίδειξιν ποιεύμενοι. Ἐμοὶ δὲ τὸ μέν τι τῶν μὴ εὑρημένων ἐξευρίσκειν, ὅ τι καὶ εὑρεθὲν κρέσσον ᾖ ἢ ἀνεξεύρετον, ξυνέσιος δοκέει ἐπιθύμημά τε καὶ ἔργον εἶναι, καὶ τὸ τὰ ἡμίεργα ἐς τέλος ἐξεργάζεσθαι ὡσαύτως· τὸ δὲ λόγων οὐ καλῶν τέχνῃ τὰ τοῖς ἄλλοις εὑρημένα αἰσχύνειν προθυμέεσθαι, ἐπανορθοῦντα μὲν μηδὲν, διαβάλλοντα δὲ τὰ τῶν εἰδότων πρὸς τοὺς μὴ εἰδότας ἐξευρήματα, οὐκέτι δοκέει ξυνέσιος ἐπιθύμημά τε καὶ ἔργον εἶναι, ἀλλὰ κακαγγελίη μᾶλλον φύσιος ἢ ἀτεχνίη· μούνοισι γὰρ τοῖσιν ἀτέχνοισιν ἡ ἐργασίη αὕτη ἁρμόζει, φιλοτιμεομένων μὲν, οὐδαμᾶ δὲ δυναμένων κακίῃ ὑπουργέειν εἰς τὸ τὰ τῶν πέλας ἔργα ἢ ὀρθὰ ἐόντα διαβάλλειν, ἢ οὐκ ὀρθὰ μωμέεσθαι. Τοὺς μὲν οὖν ἐς τὰς ἄλλας τέχνας τούτῳ τῷ τρόπῳ ἐμπίπτοντας, οἷσι μέλει τε, καὶ ὧν μέλει, οἱ δυνάμενοι κωλυόντων· ὁ δὲ παρεὼν λόγος τοῖσιν ἐς ἰητρικὴν οὕτως ἐμπορευομένοις ἐναντιώσεται, θρασυνόμενος μὲν διὰ τούτους οὓς ψέγει, εὐπορέων δὲ διὰ τὴν τέχνην ᾗ βοηθεῖ, δυνάμενος δὲ διὰ σοφίην ᾗ πεπαίδευται. |
1 |
Il est des hommes qui se font un art de vilipender les arts. Qu’ils arrivent au résultat qu’ils s’imaginent : ce n’est pas ce que je dis ; mais ils font étalage de leur propre savoir. Pour moi, découvrir quelqu’une des choses qui n’ont pas été découvertes, et qui, découverte, vaut mieux que si elle ne l’était pas, comme aussi porter à son dernier terme une découverte qui n’est qu’ébauchée, me semble un but et une œuvre d’intelligence. Au contraire, s’attacher par un honteux artifice de paroles à flétrir les découvertes d’autrui, non pour y corriger quelque chose, mais bien pour dénigrer les travaux des savants auprès des ignorants, cela ne me paraît être ni un but, ni une œuvre d’intelligence ; mais bien plutôt une preuve de mauvaise nature, ou d’impéritie, car c’est aux ignorants seuls que convient une semblable occupation ; ce sont eux qui s’efforcent (mais leur puissance ne répond pas à leur méchanceté) de calomnier les ouvrages des autres s’ils sont bons, et de s’en moquer s’ils sont mauvais. Que ceux qui en ont le pouvoir, que ce soin peut toucher et qui y ont quelque intérêt, repoussent les individus qui attaquent de cette manière les autres arts ; mon discours est dirigé seulement contre ceux qui attaquent la médecine ; il sera violent à cause de ceux qui veulent ainsi censurer, étendu à cause de l’art qu’il défend, puissant à cause de la sagesse qui a présidé à la formation de cet art. |
3 |
Περὶ μὲν οὖν τούτων εἴ γέ τις μὴ ἱκανῶς ἐκ τῶν εἰρημένων ξυνίησιν, ἐν ἄλλοισιν ἂν λόγοισι σαφέστερον διδαχθείη. Περὶ δὲ ἰητρικῆς, ἐς ταύτην γὰρ ὁ λόγος, ταύτης οὖν τὴν ἀπόδειξιν ποιήσομαι, καὶ πρῶτόν γε διοριεῦμαι ὃ νομίζω ἰητρικὴν εἶναι, τὸ δὴ πάμπαν ἀπαλλάσσειν τῶν νοσεόντων τοὺς καμάτους, καὶ τῶν νοσημάτων τὰς σφοδρότητας ἀμβλύνειν, καὶ τὸ μὴ ἐγχειρέειν τοῖσι κεκρατημένοισιν ὑπὸ τῶν νοσημάτων, εἰδότας ὅτι ταῦτα οὐ δύναται ἰητρική. Ὡς οὖν ποιέει τε ταῦτα, καὶ οἵη τέ ἐστι διὰ παντὸς ποιέειν, περὶ τούτου μοι δὴ ὁ λοιπὸς ἔσται λόγος· ἐν δὲ τῇ τῆς τέχνης ἀποδείξει ἅμα καὶ τοὺς λόγους τῶν αἰσχύνειν αὐτὴν οἰομένων ἀναιρήσω, ᾗ ἂν ἕκαστος αὐτῶν πρήσσειν τι οἰόμενος τυγχάνῃ. |
3 |
Si l’on n’a pas suffisamment compris ce qui précède, on le trouvera plus clairement exposé dans d’autres traités. Quant à la médecine (car c’est d’elle qu’il s’agit ici), j’en donnerai la démonstration, et je vais d’abord définir ce que j’entends par la médecine : c’est délivrer complètement les malades de leurs souffrances, mitiger les maladies très intenses, et ne rien entreprendre pour ceux que l’excès du mal a vaincus ; sachant bien que la médecine ne peut pas tout. Établir donc qu’elle arrive à ces résultats, et qu’elle peut y arriver dans toutes les circonstances, c’est ce que je vais faire dans le reste de mon discours. En même temps que je démontrerai l’existence de cet art, je ruinerai les arguments de ceux qui s’imaginent l’avilir, et je les prendrai en défaut sur les points où ils se croient le plus forts. |
10 |
Πρὸς μὲν οὖν τὰ φανερὰ τῶν νοσημάτων οὕτω δεῖ εὐπορέειν τὴν τέχνην· δεῖ γε μὴν αὐτὴν μηδὲ πρὸς τὰ ἧσσον φανερὰ ἀπορέειν· ἐστὶ δὲ ταῦτα, ἃ πρός τε τὰ ὀστέα τέτραπται καὶ τὴν νηδύν· ἔχει δὲ τὸ σῶμα οὐ μίαν, ἀλλὰ πλείους· δύο μὲν γὰρ αἱ τὸν σῖτον δεχόμεναί τε καὶ ἀφιεῖσαι, ἄλλαι δὲ τουτέων πλείους, ἃς ἴσασιν, οἷσι τουτέων ἐμέλησεν· ὅσα γὰρ τῶν μελέων ἔχει σάρκα περιφερέα, ἣν μῦν καλέουσι, πάντα νηδὺν ἔχει. Πᾶν γὰρ τὸ ἀσύμφυτον, ἤν τε δέρματι, ἤν τε σαρκὶ καλύπτηται, κοῖλόν ἐστιν· πληροῦταί τε ὑγιαῖνον μὲν πνεύματος, ἀσθενῆσαν δὲ ἰχῶρος· ἔχουσι μὲν τοίνυν οἱ βραχίονες σάρκα τοιαύτην· ἔχουσι δ´ οἱ μηροί· ἔχουσι δ´ αἱ κνῆμαι. Ἔτι δὲ καὶ ἐν τοῖσιν ἀσάρκοισι τοιαύτη ἔνεστιν, οἵη καὶ ἐν τοῖσιν εὐσάρκοισιν εἶναι δέδεικται· ὅ τε γὰρ θώρηξ καλεόμενος, ἐν ᾧ τὸ ἧπαρ στεγάζεται, ὅ τε τῆς κεφαλῆς κύκλος, ἐν ᾧ ὁ ἐγκέφαλος, τό τε νῶτον, πρὸς ὃ ὁ πλεύμων, τούτων οὐδὲν ὅ τι οὐ καὶ αὐτὸ κενόν ἐστι, πολλῶν διαφυσίων μεστὸν, ᾗσιν οὐδὲν ἀπέχει πολλῶν ἀγγεῖα εἶναι τῶν μέν τι βλαπτόντων τὸν κεκτημένον, τῶν δὲ καὶ ὠφελεύντων. Ἔτι δὲ καὶ πρὸς τουτέοισι φλέβες πολλαὶ, καὶ νεῦρα οὐκ ἐν τῇ σαρκὶ μετέωρα, ἀλλὰ πρὸς τοῖς ὀστέοισι προστεταμένα, σύνδεσμος ἔς τι τῶν ἄρθρων, καὶ αὐτὰ τὰ ἄρθρα, ἐν οἷσιν αἱ ξυμβολαὶ τῶν κινεομένων ὀστέων ἐγκυκλέονται, καὶ τούτων οὐδὲν, ὅ τι οὐχ ὑπόφορόν ἐστι καὶ ἔχον περὶ αὐτὸ θαλάμας, ἃς καταγγέλλει ἰχὼρ, ὃς ἐκ διοιγομένων αὐτέων πολύς τε καὶ πολλὰ λυπήσας ἐξέρχεται. |
10 |
Ainsi, pour les maladies externes, l’art doit être riche en ressources ; cependant dans celles qui sont moins évidentes il ne doit pas en manquer complètement ; ces dernières maladies sont celles qui ont rapport aux os et aux cavités, et le corps n’en a pas seulement une, mais plusieurs. Deux de ces cavités reçoivent et rendent les aliments. Un plus grand nombre d’autres ne sont connues que de ceux qui en ont fait un objet d’études spéciales. Tout membre entouré de chair arrondie, appelée muscle, renferme une cavité. Toute partie qui n’est pas d’adhérence naturelle, qu’elle soit recouverte de chair ou de peau, est creuse et remplie de pneuma dans l’état de santé, d’ichor dans l’état de maladie. Les bras ont une chair semblable, les jambes en ont également, et les cuisses aussi. On démontre l’existence de ces interstices aussi bien sur les parties dépourvues de chair que sur les parties charnues. Tels sont le thorax, qui recouvre le foie ; le globe de la tête, où réside l’encéphale ; le dos, qui répond au poumon. Il n’est pas une seule de ces parties qui n’ait un vide, divisé par une multitude de cloisons presque semblables à des vaisseaux et contenant des matières utiles ou nuisibles. Il y a d’ailleurs une infinité de vaisseaux et de nerfs qui n’étant point au milieu des chairs, mais étendus le long des os, forment les ligaments des articulations. Or les articulations [sont des espaces] dans lesquels se meuvent des têtes d’os jointes ensemble ; il n’en est aucune qui n’offre une apparence écumeuse, qui ne présente dans son intérieur des anfractuosités que l’ichor (synovie) rend évidentes ; lorsque ces articulations sont ouvertes, l’ichor s’échappe avec abondance et en causant de vives douleurs. |
Étude du texte
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- Effectuez des recherches sur Hippocrate. Qui était-il ?
- À quelle déclinaison appartient τὰς τέχνας (ligne 2, paragraphe 1) ?
- À quel cas est-il décliné ?
- Déclinez-le.
- Qu'est-ce que l'Ichor ?
- À quelle déclinaison appartient τοὺς καμάτους (ligne , paragraphe 2) ?
- À quel cas est-il décliné ?
- Déclinez-le.
La médecine
Probablement inspirée par la médecine égyptienne, la médecine en Grèce antique est censée remonter à l'époque homérique. Elle ne prend toutefois son véritable essor qu'au Ve siècle av. J.-C. avec Hippocrate.
Médecine et épopée
modifierL'Iliade cite pour médecins les guerriers achéens Machaon et Podalire[1], deux fils d'Asclépios, dieu de la médecine, ainsi que le dieu Péan, médecin des dieux. Le premier est chargé notamment de soigner Ménélas[2], atteint d'une flèche. Il commence par examiner (ἰδεῖν / ideîn, littéralement « voir ») le malade puis retire la flèche, déshabille le blessé, suce le sang de la plaie et applique des médicaments (φάρμακα / phármaka) sur lesquels nous n'avons pas de précision, si ce n'est qu'ils ont été offerts par le centaure Chiron à Asclépios, lequel les a transmis à Machaon.
La médecine est déjà reconnue comme un art à part entière : « Un médecin, à lui tout seul, vaut beaucoup d'hommes[3] », déclare Idoménée à propos de Machaon — formule qui deviendra proverbiale[4]. L'Iliade accordant davantage d’importance à Machaon qu'à Podalire, les commentateurs anciens[5] ont suggéré qu'Homère voyait en Machaon un chirurgien, son frère étant simple médecin : son nom viendrait de μάχαιρα / mákhaira, « couteau ». Péan soigne de même Hadès, atteint d'une flèche lancée par Héraclès : il répand sur la plaie des médicaments dont on précise cette fois qu'ils sont analgésiques[6].
L'Odyssée connaît des médecins de profession : le porcher Eumée cite le médecin (ἀτήρ / atếr, littéralement « celui qui soigne ») comme faisant partie des « artisans qui rendent service à tous[7] », à l'instar du couvreur ou de l'aède, mais aussi du devin. Ailleurs[8], le poète rend hommage à la science médicinale des Égyptiens, qu'il qualifie de « fils de Péan ».
Médecine et religion
modifierBeaucoup de Grecs font reposer la guérison sur des pratiques magiques ou religieuses. De manière générale, les cultes guérisseurs ont pour caractéristique d'être situés hors des villes : développés de manière tardive, ils s'implantent à la marge[9]. Ainsi, Asclépios est d'abord vénéré à Trikka, en Thessalie, puis en pleine campagne près d'Épidaure. À Corinthe comme à Athènes, Délos ou Cos, le dieu s'installe à l'écart de l'agglomération. La visite au sanctuaire nécessite donc une excursion. Autre caractéristique, les sanctuaires sont souvent liés à une source ou une rivière dont les eaux possèdent des vertus bienfaisantes.
La plupart du temps, le dieu guérisseur agit par « incubation » : c'est le cas d'Asclépios à Épidaure ou Athènes, ou d'Amphiaraos à Oropos et Thèbes. Le rituel commence pour le malade par un bain de purification, suivi par un sacrifice relativement modeste et donc accessible à tous. À Épidaure, le patient doit également entonner un péan en l'honneur d'Apollon et d'Asclépios. Ensuite, le pèlerin s'endort sous le portique sacré (ἅϐατον / ábaton) — au moins à Oropos, Pergame et Épidaure, chaque sexe possède son propre portique[10]. Les plus chanceux bénéficient pendant leur sommeil d'une apparition du dieu ; en touchant la partie malade du corps, celui-ci la guérit. Le dieu peut également se contenter de dicter au patient une liste de médicaments que celui-ci s'empressera de se procurer une fois réveillé.
Les stèles retrouvées à Épidaure, sortes d'ex-voto, montrent qu'Asclépios guérit toutes sortes de maladies : il traite les ulcères et guérit la maladie de la pierre tout autant qu'il rend la vue aux aveugles. « Il y en aurait eu bien plus », commente Diogène au sujet d'une autre divinité guérisseuse, « si elles avaient été offertes par ceux qui n'ont pas été sauvés[11]. » Sans doute les patients non guéris attribuaient-ils cet échec au caractère insondable de la volonté du dieu.
Le traitement n'est pas gratuit : ainsi, à Oropos, le sanctuaire réclame une ἐπαρχή / eparkhế ou taxe de consultation à tout visiteur désirant se faire soigner. Une fois son dû acquitté – une drachme béotienne au début du Modèle:IVe siècle av. J.-C., ce dernier reçoit une lamelle de plomb avec l'inscription : « sanctuaire d'Amphiaraos – santé »[12] –, qui lui sert de ticket d'entrée. Un néocore (sacristain) surveille les patients pour qu’ils ne resquillent pas.
Certaines des « ordonnances » dictées par le dieu ont été conservées et permettent de mieux comprendre les guérisons attestées par les ex-voto. D'abord, il faut souligner que le rituel mêle savamment suggestion et mise en scène. Ensuite, le dieu ordonne généralement des remèdes simples (cataplasmes, tisanes) et prodigue des conseils d'hygiène de vie : nécessité de faire de l'exercice (sport et promenade), régulation du régime alimentaire. Enfin, le volet religieux à proprement parler est généralement assorti d'une véritable cure thermale, comprenant bains et frictions[13]. À Oropos, où aucun témoignage de guérison ne nous est parvenu, les instruments médicaux découverts témoignent de la pratique de la chirurgie[14].
Les troubles mentaux sont également guéris par des pratiques cathartiques. Ainsi, le chœur dans l’Hippolyte porte-couronne d'Euripide[15] distingue trois types d'« égarement ». L'un est de type panique (associé à Pan), l'autre de type lunatique (associé à Hécate, déesse lunaire), le dernière enfin est associé à Cybèle et aux Corybantes. Hippocrate lui-même reprend ce type de considérations, avec un effort supplémentaire de typologie, dans Du mal sacré[16]. La cure consiste généralement en une danse rituelle au son d'une musique dans le mode phrygien.
En l'espèce, ce n'est pas le rituel qui est adapté à la maladie mais l'inverse : si le malade réagit aux rituels de tel dieu, c'est bien que son mal était envoyé par ce dieu. En l'absence de réaction, on passe au dieu suivant. Aristophane, dans les Guêpes[17], illustre bien l'indifférence des Grecs à la nature du traitement : l'important, c'est qu'il soit efficace. Ainsi, le jeune Bdélycléon essaie de traiter son père successivement par une cure hippocratique (bains et purge), un passage par les Corybantes (traitement par l'hypnose) puis par une nuit dans le sanctuaire d'Épidaure.
Médecine scientifique
modifierLa première école de médecine grecque a ouvert ses portes à Cnide en 700 av. JC. Alcméon de Crotone, auteur du premier traité d'anatomie, a travaillé dans cette école, et c'est ici que la pratique de l'observation des patients trouve son origine. Hippocrate a établi sa propre école de médecine à Cos. [18] En dépit de leur respect bien connus pour la médecine égyptienne, les tentatives pour discerner une quelconque influence de l’Egypte sur la pratique grecque à ce stade précoce de l’histoire n'ont pas abouti de façon probante en raison du manque de sources et de la difficulté de comprendre l’ancienne terminologie médicale. Il est clair, toutefois, que les Grecs ont emprunté aux égyptiens les substances de leur pharmacopée, et l'influence devient plus prononcée après la mise en place d'une école de médecine grecque à Alexandrie.[19]
La médecine grecque, bien que pragmatique et fondée sur l’observation n’échappait pas aux présupposés idéologiques des doctrines de l’époque et notamment à la théorie aritotélicienne des quatre éléments qui inspirera la théorie hippocratique des humeurs qui constituera le cadre doctrinaire de son école.
L'apport hippocratique
modifierLe développement scientifique de la médecine grecque est traditionnellement attribué à Hippocrate de Cos, médecin du Modèle:Ve siècle av. J.-C. On lui rattache un ensemble de traités, le Corpus hippocratique, bien qu’il n'ait vraisemblablement écrit aucun d'entre eux. Portant sur des sujets variés comme la gynécologie ou la chirurgie, ils s'étalent en effet de la fin du Ve siècle jusqu'à l'époque hellénistique : on estime généralement qu'il s'agit d'une bibliothèque d'école de médecine.
Le Corpus hippocratique contient les principaux textes médicaux de cette école. Bien qu’on ait cru initialement qu’il avait été écrit par Hippocrate lui-même, aujourd'hui, de nombreux chercheurs pensent que ces textes ont été écrits par une série d'auteurs sur plusieurs décennies. Comme il est impossible de déterminer quels sont les textes qui ont été écrit par Hippocrate lui-même, il est difficile de savoir quelles sont les doctrines dont Hippocrate a été à l'origine.
L'existence du Serment d'Hippocrate implique que cette médecine Hippocratique a été pratiquée par un groupe de médecins professionnel lié (au moins entre eux) par un strict code éthique. Les étudiants payaient normalement une taxe pour leur formation (des exceptions étaient prévues pour la fixation du montant) et entrait dans une relation quasi familiale avec son professeur. Cette formation comprenait quelques cours théoriques et sans doute une expérience pratique comme assistant du professeur, depuis que le serment à posé le principe que l'étudiant sera en relation avec les patients. Le serment impose aussi des limites à ce que le médecin peut ou ne peut pas faire (même si on me le demande, je ne prescrirai pas un médicament mortel) et donne un aperçu étonnant de l'existence d'une autre catégorie de professionnels spécialistes, peut-être des chirurgiens (Je laisserai effectuer cette opération par des praticiens, spécialistes de cet art ).[20]
L'enseignement qui ressort du Corpus hippocratique apporte trois innovations qui marqueront durablement la médecine occidentale.
Observation et raisonnement
modifierPremièrement, Hippocrate écarte les considérations religieuses. Ainsi, l'auteur de Sur la maladie sacrée entreprend de montrer que l'épilepsie, appelée alors « maladie sacrée », n'est pas « plus divine ou plus sacrée que n'importe quelle autre maladie[21]. » Sa preuve est simple : la maladie ne s'en prend qu'aux « flegmatiques » (cf. ci-dessous la théorie des humeurs) or, si la maladie était véritablement une visitation divine, tous devraient pouvoir en être atteints. « Toutes les maladies sont divines et toutes sont humaines », conclut l'auteur[22]. Si le traité Du régime reconnaît l'importance des rêves, c'est pour les considérer — en partie — comme des symptômes liés à l'état physiologique du patient : si ce dernier fait des cauchemars à répétition, cela peut témoigner d'un désordre mental. Toutefois, le corpus hippocratique n'est pas totalement exempt de considérations irrationnelles : dans le même traité, l'auteur considère que le rêve est la manifestation symbolique d'un diagnostic que l'âme, pendant le sommeil, pose sur le corps qu'elle habite. Ainsi fait-il se rejoindre oniromancie et médecine[23].
La médecine hippocratique est donc fondée, de manière générale, sur l'observation et le raisonnement. Les Épidémiques comprennent ainsi des séries d'observations quotidiennes effectuées par le médecin sur son patient : il commence par décrire précisément les symptômes puis observe jour après jour l'état général (calme, agitation) en veille et pendant le sommeil. Son examen porte aussi sur l'état de la langue, l'urine et les selles. Un effort de rationalisation est fait : on distingue fièvre continue, fièvre quotidienne, fièvre tierce ou quarte suivant le rythme observé dans les poussées de fièvre[24].
La médecine hellénistique
modifierAprès Théophraste, le Lycée n’a plus produit d’œuvre originale. Bien que l'intérêt pour les idées d'Aristote soit demeuré intact, elles étaient généralement admises aveuglément et sont restées figées.[25]Ce n’est qu'à l'époque hellénistique, sous la Dynastie des Ptolémées que la biologie va progresser à nouveau. Alexandrie devient la capitale de la médecine. Les premiers enseignants en médecine de cette période sont Hérophile de Chalcédoine et Erasistrate de Céos. Leur principale innovation a été l'introduction de la pratique de la dissection, allant ainsi à l'encontre des pratiques religieuses prohibant l'ouverture du corps. Dans son traité « Sur les dissections », Hérophile décrit le cerveau et l'identifie, contre l'opinion d'Aristote, comme le centre de l’intelligence et du système nerveux dont il avait compris le rôle dans la motricité et la sensation. Il distingue les principaux ventricules et décrit le calamus scriptorius (fossette du plancher du quatrième ventricule), les « concaténations chorioïdes » (les méninges) et le « pressoir » (le sinus veineux, que l'on appellera ensuite en son honneur le torcular Herophili). Il fait la cartographie des veines et des nerfs et de leur trajet dans le corps. Hérophile s'intéresse également à l'anatomie de l'œil et du cœur. Il a fait également la distinction entre les veines et les artères, en notant que ces dernières présentent une pulsation tandis que les premières n’en ont pas. Il l'a découvert par une expérience qui consistait à sectionner certaines artères et veines du cou chez porcs jusqu'à l’arrêt de l’écoulement. [26] Dans le même ordre d'idées, il a développé une technique de diagnostic qui faisait appel à la distinction entre différents types de pouls. [27]
Erasistrate établi une relation entre la complexité accrue de la surface du cerveau humain par rapport à d'autres animaux et son intelligence supérieure. Il a parfois réalisé des expériences pour mener à bien ses recherches et il lui est arrivé de peser à plusieurs reprises un oiseau en cage, en prenant note de la perte de poids entre les périodes d'alimentation. Poursuivant les travaux de son maître sur la respiration, il a affirmé que le système des vaisseaux sanguins du corps humain était contrôlé par le vide, en faisant des prélèvements sanguins à différents endroits du corps. Selon la physiologie d’Erasistrate, l'air pénètre dans l'organisme, est ensuite conduit par les poumons vers le cœur, où il est transformé en esprit vital, et est ensuite pompé par les artères dans tout le corps. Une partie de cet esprit vital atteint le cerveau, où il est transformé en esprit animal, qui est ensuite distribué par les nerfs. [28]
Afin de mieux connaître l'anatomie interne, Hérophile et Érasistrate ont pratiquent même la vivisection. D'après le témoignage du médecin romain Celse[29], tous deux examinent la conformation des organes de criminels encore vivants, mis à leur disposition par le roi. [30]La science anatomique reste malgré tout limitée puisque Hérophile, semble-t-il, soutient que les nerfs optiques sont creux.
Postérité de la médecine grecque
modifierÀ travers un contact prolongé avec la culture grecque, et la conquête de la Grèce, les Romains ont adopté un grand nombre des idées des Grecs sur la médecine. Les réactions de l’Ancien Empire romain à la médecine grecque allaient de l'enthousiasme à l'hostilité, mais finalement les Romains ont adopté une attitude favorable à la médecine d'Hippocrate. [31]
Cette acceptation a conduit à la propagation des théories médicales grecques dans tout l'Empire romain et donc, une grande partie de l'Occident. Après l'effondrement de l'Empire cependant, le soutien officiel de l'église catholique pour les enseignements de Galien en a fait la seule doctrine médicale politiquement acceptable jusqu'à la Renaissance. Ce soutien a été une des principales raisons de l'énorme impact de son enseignement, en dépit de leur valeur parfois douteuse. Par exemple, la théorie de la saignée était populaire au 19ème siècle, en dépit de son inefficacité totale et du risque extrême qu’elle faisait courir au patient : de nombreuses personnes, y compris, peut être, George Washington, sont décédé des suites de ce traitement. La médecine est très importante dans la culture grecque, car un mode de vie saine était considéré comme un idéal prioritaire.
Les œuvres des grands médecins grecs ont pu être en grande partie préservées grâce à Oribase, médecin grec du IVe qui a réuni dans sa monumentale synthèse, Collection médicale, les textes médicaux grecs les plus importants.
Bien que quelques précurseurs de l’atomisme dans l'Antiquité, tels que Lucrèce aient contesté le point de vue téléologique des idées d'Aristote sur la vie, la téléologie (et après la montée du christianisme, la théologie naturelle) restera au cœur de la pensée biologique jusqu'au XVIIIe et XIXe siècles. D’où les mots d’Ernst Mayr, Rien n’a été découvert qui eut une véritable conséquence sur la biologie après Lucrèce et Galien jusqu'à la Renaissance. [32] les idées d’Aristote sur l'histoire naturelle et la médecine ont perduré, mais elles ont été admises aveuglément. [33]
Notes
modifier- ↑ Modèle:HomIli (XI, 833).
- ↑ Iliade (IV, 188-219).
- ↑ Iliade (XI, 514).
- ↑ Jouanna, p. 23.
- ↑ Scholies exégétiques du vers 193 ; cité par Modèle:IliCom1, note aux vers IV, 193-194. Voir aussi l’Ilioupersis, frag. I Davies.
- ↑ « ὀδυνήφατα / odynếphata », Iliade (V, 400-401).
- ↑ Modèle:HomOdy (XVII, 383-385).
- ↑ L'Odyssée (IV, 231-232).
- ↑ André et Baslez, p. 22-23.
- ↑ Brigitte Le Guen-Pollet, La Vie religieuse dans le monde grec du Modèle:Ve au Modèle:Sav, Presses Universitaires du Mirail, 1991, no 40, p. 132.
- ↑ Diogène Laërce (VI, 59). Cité par Eric Robertson Dodds, Les Grecs et l'irrationnel, Flammarion, coll. « Champs », Paris, 1977 (1re édition 1959) (ISBN 2-08-081028-6), p. 118.
- ↑ Le Guen-Pollet, op. cit., no 76, p. 207.
- ↑ André et Baslez, op. cit., p. 267-281.
- ↑ Le Guen-Pollet, op. cit., no 40, p. 132.
- ↑ Modèle:EurHip (141-150).
- ↑ Du mal sacré (I, 6, 360.13).
- ↑ Les Guêpes (v. 118-124).
- ↑ Atlas of Anatomy, ed. Giunti Editorial Group, Taj Books LTD 2002, p. 9
- ↑ Heinrich Von Staden, Herophilus: The Art of Medicine in Early Alexandria (Cambridge: Cambridge University Press, 1989), pp. 1-26.
- ↑ Owsei Temkin, "What Does the Hippocratic Oath Say?," in "On Second Thought" and Other Essays in the History of Medicine (Baltimore: Johns Hopkins University Press, 2002), pp. 21-28.
- ↑ Cité par LLoyd (1999a), p. 69.
- ↑ Sur la maladie sacrée, c.18.
- ↑ Dodds, op. cit., p. 124-125 et 136.
- ↑ Sur la nature de l'homme, c.15. Les Épidémies I fournissent un classement plus complexe.
- ↑ Annas, Classical Greek Philosophy pp 252
- ↑ Mason, A History of the Sciences pp 56
- ↑ Barnes, Hellenistic Philosophy and Science pp 383
- ↑ Mason, A History of the Sciences, p 57
- ↑ Sur la médecine, introduction, § 23 et suivants.
- ↑ Barnes, Hellenistic Philosophy and Science, pp 383-384
- ↑ von Staden, "Liminal Perils: Early Roman Receptions of Greek Medicine," in Tradition, Transmission, Transformation, ed. F. Jamil Ragep and Sally P. Ragep with Steven Livesey (Leiden: Brill, 1996), ps 369-418.
- ↑ Mayr, The Growth of Biological Thought, ps 90-94; quotation from p 91
- ↑ Annas, Classical Greek Philosophy, p 252
Géographie de la Grèce
La Grèce est un pays européen situé à l'extrémité sud de la péninsule des Balkans. Il est formé de trois entités géographiques distinctes : la Grèce continentale, la presqu'île du Péloponnèse et les îles, qui représentent un cinquième de la superficie totale de la Grèce.
Les frontières terrestres de la Grèce sont partagées avec l'Albanie, la Macédoine, la Bulgarie et la partie européenne de la Turquie. Les côtes grecques sont bordées à l'ouest par la mer Adriatique et à l'est par la mer Égée. Cette mer recueille la majorité des îles grecques, avec des exceptions parmi lesquelles il peut être fait mention de la Crète et l'île de Corfou.
Montagnes
modifierEnviron 80% du territoire grec est montagneux, ce qui fait de la Grèce le sixième pays plus montagneux d'Europe. La Grèce occidentale est une région de lacs et de marais. Les monts du Pinde forment la chaîne centrale du pays, avec une hauteur moyenne de 2650 mètres. Cette chaîne trouve son prolongement par l'intermédiaire des îles de Cythère, Anticythère pour trouver son extrémité en Crète et à Rhodes. Les îles de la mer Égée sont les pics de montagnes sous-marines qui sont une extension géologique des monts du Pinde.
Aucun point de la Grèce n’est éloigné de plus de 100 km de la mer. Dans le Péloponnèse et la Grèce centrale, cette distance n'est même que d'une cinquantaine de kilomètres. De fait, il n’existe pas de montagne en Grèce d’où la mer ne puisse être aperçue.
La Grèce centrale et occidentale présente de hauts sommets escarpés. On y trouve de nombreux canyons et autres paysages karstiques, dont les Météores et les gorges du Vikos. Ces gorges sont d'ailleurs les plus grandes au monde et les plus profondes après celles du Grand Canyon, plongeant à plus de 1112 mètres.
Le mont Olympe est le point culminant de Grèce avec ses 2917 mètres au dessus du niveau de la mer.
Le nord de la Grèce présente une autre chaîne de montagnes, les monts du Rhodope, à cheval sur la Macédoine orientale et la Thrace. Cette région est également recouverte de vastes et épaisses forêts centenaires comme celle de Dadia.
Les plaines se trouvent principalement en Thessalie orientale, en Macédoine centrale et en Thrace.
Montagne | Région | Altitude (en mètres) |
---|---|---|
Olympe | Macédoine | 2920 |
Smolikas | Épire | 2631 |
Grammos | Épire | 2522 |
Voras | Macédoine | 2519 |
Gionia | Grèce centrale | 2567 |
Tymfi | Épire | 2499 |
Mont Parnasse | Grèce centrale | 2458 |
Psiloritis (Ida) | Crète | 2456 |
Lefka Ori | Crète | 2454 |
Athamanon Ori | Épire | 2429 |
Vardoussia | Grèce centrale | 2413 |
Taygète | Péloponnèse | 2407 |
Mont Cyllène | Péloponnèse | 2374 |
Aroania | Péloponnèse | 2338 |
Varnous | Macédoine | 2329 |
Tymfristos | Grèce centrale | 2312 |
Lakmos | Épire | 2294 |
Pinde | Épire | 2249 |
Fleuves et lacs
modifierLa formation de fleuves est limitée par le faible degré de précipitations et le morcellement du relief. Les grands fleuves sont ainsi assez peu nombreux et certains trouvent même leur source à l'extérieur du territoire grec.
Dans l’Antiquité, les routes principales suivaient les cours d'eau, et la rivière Évros était à l'époque navigable. De nos jours, des voies navigables sur le Nestos et l'Axios sont à l'étude.
En avril 2006, 22 villes grecques se sont unies en un réseau de villes fluviales dans le but de lutter contre la pollution des rivières et de coordonner leurs efforts[1].
Il y a en Grèce 21 lacs, dont 14 artificiels, qui recouvrent une superficie de 59 900 hectares. Ils se trouvent dans une grande moitié nord du pays.
Rivière | Longueur en km |
Rivière | Longueur en km |
---|---|---|---|
Aliakmon | 297[2] | Assopos | 80 |
Achéloos | 220 | Louros | 80 |
Pinios | 205 | Sperchios | 80 |
Évros[3] | 204 | Megdovas | 78 |
Nestos[3] | 130 | Axios[3] | 76 |
Strymon[3] | 118 | Aoos[3] | 70 |
Thiamis | 115 | Gallikos | 70 |
Alfios | 110 | Ladonas | 70 |
Arachtos | 110 | Mornos | 70 |
Enipefs | 84 | Pinios | 70 |
Eurotas | 82 |
Lac | Région | Superficie en km² |
Lac | Région | Superficie en km² |
---|---|---|---|---|---|
Trichonis | Grèce centrale | 95, 840 | Kerkini | Macédoine | 37,668 |
Volvi | Macédoine | 70, 353 | Kastoria | Macédoine | 28, 665 |
Vergoritis | Macédoine | 54, 311 | Ioannina | Épire | 19, 470 |
Bistonis | Thrace | 45, 030 | Iliki | Grèce centrale | 19, 118 |
Lac Koronia | Macédoine | 42, 823 | Doiranis | Macédoine | 15, 350 |
Mikri Prespa | Macédoine | 42, 541 | Amvrakia | Grèce centrale | 14, 477 |
Megali Prespa | Macédoine | 39, 040 | Lisimachia | Grèce centrale | 13, 085 |
Climat
modifierBien que la Grèce soit considérée comme ayant un climat typiquement méditerranéen, on trouve cependant une variété de sous-climats selon les régions :
- Le nord et l'intérieur du pays sont les régions les plus froides en hiver et sont également les plus sèches. Les montagnes sont recouvertes de neige. L'été y est très chaud et orageux et le vent limite la trop grande hausse des températures.
- La côte ouest est la plus arrosée de Grèce. Les hivers y sont froids et le vent de la mer adoucit les températures en été.
- La côte est est la moins humide du pays en hiver. Les hivers y sont très secs. En été, la chaleur est caniculaire, en particulier sur le continent.
- En Crète et en mer Égée, il pleut relativement souvent en hiver (un jour sur trois en Crète). Cependant les hivers y sont très doux et la température de la mer peut atteindre les 15°C. L'été peut y être très chaud, à moins que le Meltem (vent du nord) ne souffle et ne fasse redescendre quelque peu les températures.
De manière générale, l'année peut être divisée en deux saisons principales : une première période relativement froide et pluvieuse à partir du mois de novembre jusqu'à fin mars, et la saison, chaude et sèche à partir du mois d'avril jusqu'au mois de septembre.
Détails
modifier
Carte des 10 grandes régions géographiques de la Grèce
|
Situation : Sud de l'Europe, bordée de la mer Ionienne et le Mer Égée.
- totale : 309 050 km² ;
- terres émergées (continent + îles) : 130 860 km² ;
- eaux : 1 140km² de lacs et rivières, 177 050 km² de mers et golfes.
Frontières :
- totales : 1 935 km ;
- dont : Albanie 282km, Bulgarie 494 km, Turquie 931 km (206 km le long de la rivière Évros au nord-est de la Grèce et 725 km en mer Égée entre la Thrace et Rhodes), République de Macédoine 228 km.
Côtes : 15 021 km
Îles :
- Îles ioniennes : Corfou, Paxos, Ithaque, Céphalonie, Leucade et Zante.
- Dodécanèse
- Cyclades
- Crète
- Égine et Îles du Golfe Saronique
- Iles du Nord de l'Égée: Lesbos, Samos, Chios
- Sporades : Skiathos, Skópelos, Alonissos, Skyros
- Samothrace
- Eubée
Revendications maritimes :
- plateau continental : profondeur de 200 milles ou profondeur des exploitations ;
- eaux territoriales : 12 milles marins.
Relief : principalement montagneux, avec des chaînes de montagnes s'étendant jusque dans la mer sous forme de péninsules ou d'îles.
Altitude :
- point le plus bas : Mer Méditerranée : 0 m
- point le plus élevé : Mont Olympe : 2 919 m
Ressources naturelles : Bauxite, lignite, pétrole, marbre, zinc, nickel, plomb, hydroélectricité, blé, fruits, tabac, olives, sel, betterave à sucre, vigne, coton, élevage.
- terre arable : 19% ;
- forêts : 50% ;
- autre : 23% ;
Terres irriguées : 13,140 km² (est. 1993)
Risques naturels : importants séismes
Problèmes environnementaux : pollution de l'air, pollution de l'eau
Notes
modifier- ↑ D'après Info-grece.com
- ↑ Les sources proposant différents chiffres (souvent 297 et 322 km), le chiffre choisi est celui proposé par l'ambassade de Grèce en France et par geogr.eduportal.gr
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Longueur de la rivière sur le territoire grec
Texte de Pausanias
Description de la Grèce, Elide 1, Chapitre I
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ΠΑΥΣΑΝΙΟΥ ΕΛΛΑΔΟΣ ΠΕΡΙΗΓΗΣΙΣ· ΗΛΙΑΚΗ Α
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Α'. |
DESCRIPTION DE LA GRECE: LIVRE V
CHAPITRE Ι
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1 |
Πελοποννήσου μερισμός. Ἀρχὴ Ἠλείων, Ἐπειῶν καὶ Αἰτωλῶν. Οἰνόμαος καὶ Πέλοψ. Αὐγέας καὶ Ἡρακλῆς Ἁμαρυγκεύς. Ἄκτωρ καὶ παῖδες αὐτοῦ. Ὅσοι δὲ Ἑλλήνων Πελοποννήσου πέντε εἶναι μοίρας, καὶ οὐ πλείονάς φασιν, ἀνάγκη σφᾶς ὁμολογεῖν, ὡς ἐν τῇ Ἀρκάδων οἰκοῦσιν Ἠλεῖοι καὶ Ἀρκάδες, δευτέρα δὲ Ἀχαιῶν, τρεῖς δὲ ἐπὶ ταύταις αἱ Δωριέων. Γένη δὲ οἰκεῖ Πελοπόννησον, Ἀρκάδες μὲν αὐτόχθονες, καὶ Ἀχαιοί. Καὶ οἱ μὲν ὑπὸ Δωριέων ἐκ τῆς σφετέρας ἀνέστησαν· οὐ μέντοι Πελοποννήσου γε ἐξεχώρησαν, ἀλλὰ ἐκβαλόντες Ἴωνας νέμονται τὸν Αἰγιαλὸν τὸ ἀρχαῖον, νῦν δὲ ἀπὸ τῶν Ἀχαιῶν τούτων καλούμενον.
|
1 |
Division du Péloponnèse. Origine des Éléens , des Épéens et des Étoliens. Oenomaüs et Pélops. Augias et Hercules. Amaryncde. Actor et ses fils. Ceux des Grecs qui ne divisent le Péloponnèse qu'en cinq parties, sont forcés de comprendre sous le nom d'Arcadie, l'Arcadie proprement dite et le pays des Éléens. La seconde partie est occupée par les Achéens, et les trois autres par les Doriens. Les Arcadiens et les Achéens sont les seuls peuples Autochtones qui habitent le Péloponnèse ; les Achéens furent bien chassés de leur pays par les Doriens, mais ils ne sortirent pas de la presqu'île ; ils allèrent s'établir dans l'ancienne Aegiale, d'où ils chassèrent les Ioniens, et qui a pris d'eux le nom d'Achaïe qu'elle a conservé jusqu'à ce jour. |
2 |
Οἱ δὲ Ἀρκάδες διατελοῦσιν ἐξαρχῆς καὶ ἐς τόδε τὴν ἑαυτῶν ἔχοντες. Τὰ δὲ λοιπὰ ἐπηλύδων ἐστὶν ἀνθρώπων. Κορίνθιοι μὲν γὰρ οἱ νῦν νεώτατοι Πελοποννησίων εἰσί, καί σφισιν ἀφ' οὗ τὴν γῆν παρὰ βασιλέως ἔχουσιν, εἴκοσιν ἔτη καὶ διακόσια τριῶν δέοντα ἦν ἐς ἐμέ. Δρύοπες δὲ καὶ Δωριεῖς, οἱ μὲν ἐκ Παρνασσοῦ, Δωριεῖς δὲ ἐκ τῆς Οἴτης ἐς Πελοπόννησόν εἰσιν ἀφιγμένοι. |
2 |
Les Arcadiens sont encore dans le pays qu'ils ont originairement occupé. Les autres peuples sont venus d'ailleurs, et les Corinthiens actuels sont les plus nouveaux de tous les peuples du Péloponnèse; il n'y a eu effet que 217 ans que Jules César leur a donné cette contrée. Les Dryopes et les Doriens sont venus, les premiers du Parnasse; et les seconds, du mont Oeta ; |
3 |
Τοὺς Ἠλείους ἴσμεν ἐκ Καλυδῶνος διαβεβηκότας καὶ Αἰτωλίας τῆς ἄλλης. Τὰ δὲ ἔτι παλαιότερα ἐς αὐτοὺς τοιάδε εὕρισκον. Βασιλεῦσαι πρῶτον ἐν τῇ γῇ ταύτῃ λέγουσιν Ἀέθλιον, παῖδα δὲ αὐτὸν Διός τε εἶναι καὶ Πρωτογενείας τῆς Δευκαλίωνος, Ἀεθλίου δὲ Ἐνδυμίωνα γενέσθαι. |
3 |
et nous savons que les Éléens ont passé par mer, de Calydon et du reste de l'Étolie dans le Péloponnèse. Voici ce que j'ai appris de l'histoire de ce pays pour les temps antérieurs à leur arrivée. On dit qu'Aëthlius fut le premier roi de cette contrée ; qu'il était fils de Jupiter et de Protogénie, fille de Deucalion, et qu'il eut lui-même un fils nommé Endymion. |
4 |
Τούτου τοῦ Ἐνδυμίωνος Σελήνην φασὶν ἐρασθῆναι, καὶ ὡς θυγατέρες αὐτῷ γένοιντο ἐκ τῆς θεοῦ πεντήκοντα. Οἱ δὲ δὴ μᾶλλόν τι εἰκότα λέγοντες, Ἐνδυμίωνι λαβόντι Ἀστεροδίαν γυναῖκα· οἱ δὲ τὴν Ἰτώνου τοῦ Ἀμφικτύονος Χρομίαν· ἄλλοι δὲ Ὑπερίππην τὴν Ἀρκάδος· γενέσθαι δ' οὖν φασιν αὐτῷ Παίονα καὶ Ἐπειόν τε καὶ Αἰτωλὸν, καὶ θυγατέρα ἐπ' αὐτοῖς Εὐρυκύδαν. Ἔθηκε δὲ καὶ ἐν Ὀλυμπίᾳ δρόμου τοῖς παισὶν ἀγῶνα Ἐνδυμίων ὑπὲρ τῆς ἀρχῆς, καὶ ἐνίκησε, καὶ ἔσχε τὴν βασιλείαν Ἐπειός· καὶ Ἐπειοὶ πρῶτον τότε ὧν ἦρχεν, ὠνομάσθησαν. |
4 |
La Lune devint, à ce qu'il prétend, amoureuse d'Endymion et en eut cinquante filles. Mais il est plus vraisemblable qu'il épousa, comme le disent d'autres personnes, soit Astérodie, soit Chromie, fille d'Itonus, fils d'Amphyction ; soit enfin Hypérippe, fille d'Arcas. On dit donc qu'il eut trois fils, Paeon, Epéus, Aetolus, et une fille nommée Eurycyda. Il proposa dans Olympie, son royaume pour prix de la course à ses fils : Epéus ayant été vainqueur monta sur le trône, et ses sujets prirent alors le nom d'Epéens. |
5 |
Τῶν δὲ ἀδελφῶν Αἰτωλὸν μὲν καταμεῖναί φασιν αὐτοῦ, Παίονα δὲ ἀχθόμενον τῇ ἥττῃ, φυγεῖν ὡς πορρωτάτω, καὶ τὴν ὑπὲρ Ἀξιοῦ ποταμοῦ χώραν ἀπ' αὐτοῦ Παιονίαν ὀνομασθῆναι. Τὰ δὲ ἐς τὴν Ἐνδυμίωνος τελευτὴν, οὐ κατὰ τὰ αὐτὰ Ἡρακλεῶταί τε οἱ πρὸς Μιλήτῳ καὶ Ἠλεῖοι λέγουσιν, ἀλλὰ Ἠλεῖοι μὲν ἀποφαίνουσιν Ἐνδυμίωνος μνῆμα, Ἡρακλεῶται δὲ ἐς Λάτμον τὸ ὄρος ἀποχωρῆσαί φασιν αὐτὸν· καὶ ἄδυτον Ἐνδυμίωνός ἐστιν ἐν τῷ Λάτμῳ. |
5 |
Des deux autres frères, Aetolus resta, dit-on, auprès de lui, mais Paon indigné de se voir vaincu s'enfuit au loin, et donna le nom de Pæonie au pays qu'arrose le fleuve Axius. Les Héracléotes du voisinage de Milet, ne sont point d'accord avec les Éléens sur la mort d'Endymion : ceux-ci en effet montrent son tombeau, tandis que les Héracléotes prétendent qu'il se retira sur le mont Latmos, qui renferme une chapelle d'Endymion où il n'est pas permis d'entrer. |
6 |
Ἐπειῷ δὲ γήμαντι Ἀναξιρόην τὴν Κορώνου, θυγάτηρ μὲν Ὑρμίνα, ἄρσεν δὲ οὐκ ἐγένετο αὐτῷ γένος. Καὶ τάδε ἄλλα συνέβη κατ' Ἐπειὸν βασιλεύοντα. Οἰνόμαος ὁ Ἀλξίωνος (Ἄρεως δὲ, καθὰ ποιηταί τε ἐπεφήμισαν, καὶ τῶν πολλῶν ἐστιν ἐς αὐτὸν λόγος) οὗτος δυναστεύων περὶ τὴν Πισαίαν καλουμένην ὁ Οἰνόμαος, ἐπαύθη τῆς ἀρχῆς διαβάντος Πέλοπος τοῦ Λυδοῦ ἐκ τῆς Ἀσίας. |
6 |
Epéus ayant épousé Anaxiroé fille de Coronus n'en eut point de fils, mais seulement une fille nommée Hyrmina. Il se passa sous son règne divers événements dont je vais rendre compte. Oenomaüs, filg d'Alxion ( les poètes disent qu'il était fils dé Mars et c'est l'opinion la plus répandue), Oenomaüs, roi du pays de Pise, fut détrôné par Pélops le Lydien qui avait passé de l'Asie dans la Grèce ; |
7 |
Πέλοψ δὲ ἀποθανόντος Οἰνομάου τήν τε Πισαίαν ἔσχε, καὶ Ὀλυμπίαν, ἀποτεμόμενος τῆς Ἐπειοῦ χώρας ὅμορον οὖσαν τῇ Πισαίᾳ, Ἑρμοῦ τε ἐν Πελοποννήσῳ ναὸν ἱδρύσασθαι, καὶ θῦσαι τῷ θεῷ Πέλοπα ἔλεγον οἱ Ἠλεῖοι πρῶτον, ἀποτρεπόμενον τὸ ἐπὶ τῷ Μυρτίλου θανάτῳ μήνιμα ἐκ τοῦ θεοῦ. |
7 |
Pélops devint roi de Pise après la mort d'Oenomaüs et conquit sur Epéus, Olympie qui était limitrophe de Pise. Les Éléens disent que Pélops érigea dans le Péloponnèse un temple à Mercure, et lui, offrit le premier des sacrifices pour apaiser sa colère provoquée par le meurtre de Myrtilus. |
8 |
Αἰτωλῷ δὲ μετὰ Ἐπειὸν βασιλεύσαντι, συνέπεσεν ἐκ Πελοποννήσου φυγεῖν, ὅτι αὐτὸν οἱ Ἄπιδος παῖδες ἐφ' αἵματι ἀκουσίῳ δίκην εἷλον. Ἆπιν γὰρ τὸν Ἰάσονος ἐκ Παλλαντίου τοῦ Ἀρκάδων ἀπέκτεινεν Αἰτωλὸς, ἐπελάσας τὸ ἅρμα τεθέντων ἐπὶ Ἀζᾶνι ἄθλων. )Απὸ μὲν Αἰτωλοῦ τοῦ Ἐνδυμίωνος οἱ περὶ τὸν Ἀχελῷον οἰκοῦντες ἐκλήθησαν, φυγόντος ἐς ταύτην τὴν ἤπειρον. Τὴν δὲ Ἐπειῶν ἔσχεν ἀρχὴν Ἠλεῖος Εὐρυκύδας τε τῆς Ἐνδυμίωνος καὶ (ὅτῳ πιστὰ) πατρὸς ὢν Ποσειδῶνος. Καὶ τὸ ὄνομα οἱ ἄνθρωποι τὸ νῦν ἀντὶ Ἐπειῶν ἀπὸ τοῦ Ἠλείου μεταβεβλήκασιν. |
8 |
Aetolus qui monta sur le trône après la mort d'Apis fut exilé du Péloponnèse, les enfants d'Apis l'ayant fait condamner pour un meurtre involontaire. Il avait en effet tué Apis, fils de Jason de Pallantium en Arcadie, en poussant son char sur lui aux jeux funèbres d'Azan. Il alla sur le continent voisin de l'Achéloüs, et les peuples de cette contrée prirent de lui le nom d'étoliens. Le trône des Epéens passa alors à Eléius fils de Neptune (si on veut bien le croire), et d'Eurycyda, fille d'Endymion. Ses sujets quittèrent alors le nom d'Epéens et prirent celui d'Éléens qu'ils ont encore maintenant. |
9 |
Ἠλείου δὲ ἦν Αὐγέας. Οἱ δὲ ἀποσεμνύνοντες τὰ ἐς αὐτόν, παρατρέψαντες τοῦ Ἠλείου τὸ ὄνομα, Ἡλίου φασὶν Αὐγέαν παῖδα εἶναι. Τούτῳ βοῦς τῷ Αὐγέᾳ καὶ αἰπόλια τοσαῦτα ἐγένετο, ὡς καὶ τῆς χώρας αὐτῷ τὰ πολλὰ ἤδη διατελεῖν ἀργὰ ὄντα ὑπὸ τῶν βοσκημάτων τῆς κόπρου. Ἡρακλέα οὖν, εἴτε ἐπὶ μοίρᾳ τῆς Ἠλείας, εἴτε ἐφ' ὅτῳ δὴ καὶ ἄλλῳ μισθῷ, πείθει οἱ καθῆραι τῆς κόπρου τὴν γῆν. |
9 |
Augias était fils d'Eleius ; ceux qui veulent lui donner une naissance plus illustre, font un petit changement au nom de son père et disent qu'il était fils d'Hélius (le Soleil) et non d'Eléius. Ses troupeaux de bœufs et de chèvres se multiplièrent tellement, que la plus grande partie du pays restait en friche à cause du fumier de ces animaux. Il engagea Hercules à enlever tout ce fumier, par la promesse qu'il lui fit d'une portion de l'Élide ou de tout autre salaire, |
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Καὶ ὁ μὲν καὶ τοῦτο ἐξειργάσατο ἐκτρέψας τοῦ Μηνίου τὸ ῥεῦμα ἐς τὴν κόπρον. Αὐγέας δέ, ὅτι τῷ Ἡρακλεῖ σοφίᾳ πλέον καὶ οὐ σὺν πόνῳ τὸ ἔργον ἤνυστο, αὐτός τε ἀποδοῦναί οἱ τὸν μισθὸν ἀπηξίου, καὶ τῶν παίδων τῶν ἀρσένων τὸν πρεσβύτερον Φυλέα ἐξέβαλεν, ἀντειπόντα ὡς οὐ δίκαια ποιοῖτο πρὸς ἄνδρα εὐεργέτην. Αὐτὸς δὲ τά τε ἄλλα παρεσκευάζετο ὡς τὸν Ἡρακλέα ἀμυνούμενος, ἢν ἐπὶ τὴν Ἦλιν στρατεύηται, καὶ τοὺς παῖδας τοὺς Ἄκτορος καὶ Ἀμαρυγκέα ἐπηγάγετο ἐς φιλίαν. |
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et Hercules en vint effectivement à bout en détournant le fleuve Médius et en le faisant passer dans les endroits que couvrait ce fumier. Augias sous prétexte qu'il avait mis plus d'industrie que de travail à cette opération, lui refusa le salaire convenu et chassa même de sa présence Phyleus son fils aîné qui lui faisait des représentations sur l'injustice de son procédé envers son bienfaiteur. Il commença dès lors à faire divers préparatifs pour se défendre si Hercules venait attaquer l'Élide, et contracta une alliance avec les fils d'Actor et avec Amaryncée ; |
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Ἦν δὲ ὁ Ἀμαρυγκεὺς, ἄλλως μὲν ἀγαθὸς τὰ ἐς τὸν πόλεμον· ὁ δέ οἱ πατὴρ Πυττίος Θεσσαλὸς τὰ ἄνωθεν ἦν, καὶ ἐς τὴν Ἠλείαν ἀφίκετο ἐκ Θεσσαλίας. Ἀμαρυγκεῖ μὲν δὴ καὶ ἀρχῆς ἐν Ἠλείᾳ μετέδωκεν ὁ Αὐγέας. Ἄκτορι δὲ καὶ τοῖς παισὶ γένος τε ἦν ἐπιχώριον, βασιλείας τε μετῆν σφισιν. Ἄκτωρ γὰρ πατρὸς μὲν Φόρβαντος ἦν τοῦ Λαπίθου, μητρὸς δὲ Ὑρμίνης τῆς Ἐπειοῦ. Καὶ ᾤκισεν ἀπ' αὐτῆς Ἄκτωρ πόλιν Ὑρμίναν ἐν τῇ Ἠλείᾳ. |
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ce dernier, qui était au reste un excellent guerrier, était fils de Pyttius, Thessalien, et avait quitté la Thessalie pour venir habiter l'Élide ; Augias lui donna une portion de son autorité. Pour Actor et ses fils, leur famille était du pays, et ils avaient part à la royauté. Actor était en effet fils de Phorbas fils de Lapithus, et d'Hyrmina fille d'Epéius. Il appela Hyrmina, du nom de sa mère, la ville qu'il fonda dans l'Elide. |
Étude du texte
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Céramique
L'art de la céramique
modifierNé au Proche-Orient, l'art de la céramique atteint en Grèce antique un haut niveau de qualité artistique. Il est également un témoignage majeur sur la vie et la culture des anciens Grecs.
Les vases grecs nous sont parvenus en grand nombre : même si cela ne représente probablement qu'une part infime de la production de l'époque, plus de 50 000 vases en provenance de la seule Athènes subsistent aujourd'hui. De leur côté, les autres objets d'art ont souvent été détruits soit par le temps (bois, tissu, pigments de peinture), soit par la main de l'homme, dans une optique de récupération (pierre, bronze, métaux précieux). S'il est facile de briser un vase, il est en revanche beaucoup plus difficile de le détruire totalement : même les fragments peuvent encore parler.
Peinture
modifierStyle proto-géométrique
modifierLes vases de la période protogéométrique (v. 1050-900 av. J.-C.) constituent l'essentiel du témoignage artistique sur le début des siècles obscurs. En effet, la grande sculpture n'est pas encore connue, et la peinture murale manque d'un élément essentiel pour son développement : des supports muraux dignes de ce nom. Beaucoup d'autres formes artistiques (gravure de l'ivoire, joaillerie, travail des métaux) subissent une récession similaire.
Au contraire, la production céramique n'est pas éteinte, en particulier à Athènes. Les vases sont décorés de motifs en vernis noir brillant issu de l'âge du Bronze. Ils reprennent parfois des motifs mycéniens (lignes ondulantes tracées à la main), mais de nouveaux motifs (demi-cercles, cercles concentriques) sont dessinés avec davantage de soin, au compas ou au peigne. La décoration reste simple et s'adapte à la forme du vase en en soulignant les formes par des traits horizontaux larges ou des bandes noires.
Le site de Lefkandi est un des principaux lieux de provenance des céramiques de cette période. On y a notamment découvert une figurine exceptionnelle de centaure, haute de 36 cm. Ses formes sont très stylisées, et son corps est décoré de hachures et de formes géométriques.
Style géométrique
modifierL'art géométrique fleurit aux IXe et VIIIe siècle av. J.-C. Il se caractérise par de nouveaux motifs, rompant avec l'iconographie minoenne et mycénienne : méandres, triangles et autres motifs géométriques (d'où le nom de la période). Ils sont disposés en bandes séparées des zones noires par des triples lignes. Au fil du temps, l'équilibre entre bandes décorées et bandes sombres est rompu en faveur du décor : les méandres et autres motifs finissent par recouvrir tout le vase.
Alors qu'au Géométrique Ancien (environ 900-850 av. J.-C.) on ne trouve que des motifs géométriques, dans ce qu'on appelle le style du « Dipylon noir », qui se caractérise par un usage extensif du vernis noir, au Géométrique Moyen (env. 850-770 av. J.-C.), la décoration figurative fait son apparition : ce sont d'abord des frises d'animaux identiques (chevaux, cerfs, chèvres, oies, etc.) qui alternant désormais avec des bandes de motifs géométriques. Parallèlement, le décor se complique et devient de plus en plus foisonnant : le peintre répugne à laisser des zones vides et les remplit de rosettes ou de svastikas décoratifs. Cette démarche est nommée « horreur du vide » et n'aura de cesse jusqu'à la fin de l'époque géométrique.
Au milieu du siècle apparaissent des figures humaines. Les représentations les plus connues sont celles des vases trouvées au Dipylon, l'un des cimetières d'Athènes. Les fragments de ces grands vases funéraires montrent principalement des défilés de chars ou de guerriers ou encore des scènes funéraires : πρόθεσις / próthesis (exposition et lamentation du mort) ou ἐκφορά / ekphorá (transport du cercueil au cimetière). Les corps sont représentés de manière géométrique à l'exception des mollets, assez protubérants. Dans le cas des soldats, un bouclier en forme de diabolo, surnommé « bouclier Dipylon » en raison de son dessin caractéristique, recouvre la partie centrale du corps. Les jambes et les cous des chevaux, les roues des chars sont représentées les unes à côté des autres. La main d'un peintre de cette époque, appelé à défaut de signature « Maître du Dipylon », a pu être identifiée sur plusieurs œuvres, notamment des amphores monumentales.
À la fin de la période apparaissent des représentations mythologiques, probablement au moment où Homère met en forme les traditions du Cycle troyen dans l'Iliade et l'Odyssée. Cependant, la surinterprétation constitue là un risque pour l'observateur moderne : un affrontement entre deux guerriers peut être aussi bien un duel homérique qu'un simple combat ; un bateau échoué peut représenter le naufrage d'Ulysse ou de n'importe qui.
Enfin, des écoles locales apparaissent en Grèce. La production de vase n'a jamais été l'apanage d'Athènes — elle est bien attestée dès la période proto-géométrique à Corinthe, en Béotie, à Argos, en Crète ou dans les Cyclades —, les peintres et potiers se sont longtemps contentés de suivre le style attique. Désormais, ils créent leur propre style : Argos se spécialise dans les scènes figuratives ; la Crète reste attachée à un géométrisme plus strict.
Style orientalisant
modifierLe style orientalisant se déploie principalement à Corinthe de 725 à 625 av. J.-C. environ. Il est caractérisé par une forte influence de l'art oriental : si l'Orient est beaucoup moins amateur de céramique que la Grèce, sa peinture et sa sculpture montrent une figuration plus fine et plus réaliste. Cette influence se traduit par une nouvelle gamme de motifs : sphinxs, griffons, lions, etc., représentés de manière plus réaliste que par le passé. Dans les frises, le peintre recourt désormais à des lotus ou de palmettes. Les représentations humaines restent relativement rares : ce sont des scènes de batailles, parfois hoplitiques, ou encore des scènes de chasse. Des traits géométriques subsistent dans le style dit proto-corinthien : on retrouve des motifs géométriques et le « remplissage » de l'arrière-plan par des rosettes et de nouveaux motifs décoratifs.
Les peintres corinthiens recourent à la figure noire, principalement sur fond rouge : ils utilisent une suspension colloïdale de couleur brune qui, à la cuisson, prend une couleur noire brillante, presque métallique. Cette technique est longtemps restée mystérieuse, malgré les efforts faits par les céramistes anglais du XIXe siècle comme Wedgwood pour en percer le secret. Les Corinthiens inventent également la technique de l'incision en creux permettant de faire ressortir l'argile pâle. Ce style s'exprime surtout dans des vases miniatures (aryballes, alabastres) dont les formes apparaissent alors.
Les céramiques de Corinthe sont exportées dans toute la Grèce, et leur technique arrive à Athènes, qui développe néanmoins un style propre, à l'influence orientale moins marquée. Dans cette période qualifiée de protoattique, les motifs orientalisants apparaissent mais le trait reste relativement peu réaliste. Les peintres se montrent attachés à des scènes typiques de la Période Géométrique, comme les défilés de chars. Cependant, ils adoptent le principe du dessin linéaire en remplacement de la silhouette. Au milieu du VIIe siècle apparaît le style blanc et noir : trait noir sur fond blanc, accompagné de polychromie pour restituer la couleur des chairs ou des vêtements. L'argile utilisé à Athènes, beaucoup plus orangée que celle de Corinthe, se prête en effet moins facilement à la représentation des chairs.
De son côté, la Crète et surtout les îles des Cyclades se distinguent par leur attrait pour les vases dits « plastiques », c'est-à-dire dont la panse ou le col est moulé en forme de tête d'animal ou d'homme. À Égine, le vase plastique le plus populaire a une tête de griffon. Les amphores méliennes, fabriquées à Paros, doivent peu de choses à Corinthe ou à l'Orient. Elles présentent, comme les vases à reliefs, un goût marqué pour les compositions épiques et une horreur du vide qui se caractérise par l'emploi de rosettes et de svastikas.
On peut enfin identifier un dernier style, celui de « la chèvre sauvage », attribué traditionnellement à Rhodes en raison d'importantes découvertes réalisées à la nécropole de Camiros. En fait, il est répandu dans toute l'Asie mineure, avec des centres de production à Milet et Chios. Deux formes prédominent : les œnochoés, qui copient des modèles en bronze, et les plats, avec ou sans pieds. Le décor est organisé en registres superposés dans lesquels des animaux stylisés, notamment des chèvres sauvages (ce qui a donné son nom au style) se suivent en frises. De nombreux motifs décoratifs (triangles, svastikas, rosettes, motifs floraux) comblent les espaces laissés vides.
Figures noires
modifierLe style de la figure noire est inventé à Corinthe dès le VIIe siècle, mais il est repris par Athènes qui le porte à son apogée lors de la période archaïque (VIe siècle av. J.-C.) Il se caractérise non seulement par le dessin de figures en noir sur fond d'argile (plutôt rouge dans le cas d'Athènes), mais aussi par l'usage d'incisions. Il existe ainsi une série de pseudo-figures noires, dans lesquelles les bandes claires sont réservées et non pas incisées. La Coupe à l'oiseleur du Louvre en est un exemple (voir ci-contre).
La première céramique à figures noires athénienne est très influencée par celle de Corinthe, comme le montrent son décor couvrant, sans motifs de remplissage. Les figures (principalement animales : lions, chèvres, sphinges, etc.) sont disposées en registres superposés et mettent en valeur une scène principale. Néanmoins, la céramique athénienne se détache peu à peu de cette influence. Le goût pour les motifs mythologiques et la composition en un seul grand registre qui prévalent entre 550 et 530 av. J.-C. montrent comment un style propre à la cité se crée. Parallèlement, les vases décorés évoluent. Le grand vase funéraire laisse la place aux vases de la vie quotidienne, principalement les amphores, hydries, coupes et cratères.
On reconnaît plusieurs styles de peintres athéniens, auxquels on peut parfois attribuer un nom grâce à une pièce signée. Tel est le cas de Klitias, le peintre du Vase François du Musée archéologique de Florence : ce cratère, découvert dans une tombe étrusque, date environ de 570 av. J.-C. ; il comporte six frises figuratives donc cinq narratives et porte également la signature du potier, Ergotimos. Tel également Exékias, dont l'une des œuvres les plus célèbres est une amphore, aujourd'hui exposée à Rome dans les musées du Vatican, qui montre Ajax et Achille à Troie, en train de jouer. D'autres ne sont désignés que par des appellations conventionnelles, souvent dues à John Beazley (1885-1970), historien de l'art pionnier dans l'étude de la céramique grecque. Ainsi le peintre de la Gorgone tient-il son surnom d'un dinos sur lequel apparaît Méduse.
Figures rouges
modifierLe style de la figure rouge apparaît à Athènes vers 530-520 av. J.-C. Il constitue rapidement le fer de lance de la production attique, lui permettant de s'imposer comme seule grande école à la période classique. Il consiste en une inversion de la figure noire : le fond est peint en noir, les figures ayant la couleur de l'argile ; les détails sont peints et non plus incisés. Il a probablement été inventé par un peintre précis, possiblement influencé par un client ou encore plus vraisemblablement par son potier. Les noms des potiers Nicosthénès, Amasis ou Andokidès ont ainsi été cités. Quoi qu'il en soit, le premier peintre à appliquer ce style est le Peintre d'Andokidès, dont nous possédons une quizaine de vases. Aux débuts de cette période, les peintres peuvent faire coexister des scènes en figure noires et des scènes en figures rouges : c'est ce qu'on appelle des vases « bilingues ».
Au-delà de la simple inversion des couleurs, la technique de la figure rouge permet une amélioration du dessin, notamment dans la représentation des drapés, des corps et des détails, dont la précision supplée à la disparition presque complète de la polychromie. Le réalisme y gagne : les corps féminins et masculins sont désormais plus facilement distinguables, la musculature est mieux rendue, style dans lequel excelle Euphronios, ainsi que la représentation des membres dans les trois dimensions (raccourci, transition du profil à la vue de face, représentation de trois quart).
En 480-479 av. J.-C., pendant les guerres médiques, Athènes est occupée par les Perses. Ses ateliers sont détruits — on retrouve des puits remplis de tessons dans le quartier du Céramique — et lorsque les Athéniens retrouvent leur cité, la production céramique doit repartir quasiment de rien. Les reliques du style archaïque sont alors abandonnées — à l'exception du groupe maniériste du Peintre de Pan — et la figure rouge définitivement adoptée. Certains peintres, comme celui des Niobides, sont influencés par la sculpture ou encore la peinture murale. Le dessin devient plus sophistiqué, tandis que le choix de scènes s'oriente davantage vers la vie privée, avec notamment des scènes de gynécée : c'est le « style fleuri », le dernier grand style athénien. Des éléments de décor (fleurs, plantes) apparaissent dès la fin du Modèle:Ve siècle av. J.-C. tandis que le peintre renoue avec l'horreur du vide qui l'affectait à la période géométrique : les compositions sont plus chargées. On note un goût prononcé pour les détails et la transparence des vêtements, ainsi que pour le mouvement donné par le bouillonnement de ceux-ci. La polychromie revient également, avec le recours à la peinture blanche et à la dorure. Des archaïsmes persistent dans le centre athénien, comme le recours à la figure noire pour les amphores panathénaïques, tandis qu'on y invente des petites figurines en terre cuite qui seront diffusées dans tout le monde grec et connues plus tard sous le nom de Tanagra.
Hors d'Athènes, la production de vases peints à personnages disparaît presque, à l'exception de la Grande Grèce. L'Apulie et la Campanie (Paestum en particulier) ont une production de qualité comparable à celle d'Athènes. Les débuts de la céramique dite apulienne remontent à la dernière décennie du Modèle:Ve siècle av. J.-C. : l'Apulie dont la production est au départ assez proche du style attique va peu à peu développer un langage iconographique qui lui est propre. Le Peintre de Darius ainsi nommé en raison du cratère à volutes illustrant Darius (Naples H3253) a ainsi illustré beaucoup de thèmes contemporains à l'époque d'Alexandre le Grand. Si la céramique italiote est principalement consommée sur place, elle a également été exportée en Grèce propre (Corcyre, Démétrias) et un peu partout dans le bassin méditerranéen (Croatie, Corse, Espagne). Certains ateliers se spécialisent dans les scènes de genre, en particulier sur le phlyax, parodie des pièces attiques à thème héroïque.
Période hellénistique
modifierÀ l'époque hellénistique, les vases ne sont plus peints mais simplement décorés. Soit l'atelier en revient à un décor noir brillant agrémentés de décors floraux ou animaux, soit il change radicalement de parti-pris : s'il n'est pas possible d'obtenir des couleurs variées à la cuisson, il suffit de peindre le vase après cuisson. Dans ce cas, les couleurs sont évidemment moins durables, aussi cette technique est-elle généralement réservée aux vases funéraires.
Toutefois, en certains endroits, il subsiste des foyers de production où l'on continue de faire des vases à décors figurés. C'est le cas de la Crète qui produit jusqu'au début du Modèle:IIe siècle av. J.-C. des scènes mythologiques. Les principaux centres de production en Crète sont Cnossos, Lyttos et Gortyne.
Fabrication
modifierMatériaux
modifierSi la céramique grecque a pour matériau de base l'argile, toutes les argiles ne sont pas identiques. Ainsi, celle d'Athènes est riche en oxyde de fer (Fe2O3) : à la cuisson, elle prend une belle couleur rouge orangé. Celle de Corinthe, dépourvue d'oxyde de fer, a une teinte plus blanchâtre. Ces différences permettent, par une analyse chimique, de déterminer l'origine de tels ou tels vases : ainsi, on a pu monter que le groupe d'hydries de Hadra utilisées à Alexandrie, à l'époque hellénistique, comme urnes funéraires avaient été fabriquées non pas en Égypte, comme on le pensait, mais en Crète.
L'argile est extraite de carrières ou de puits d'argile, puis purifiée par lavage pendant plusieurs semaines : elle est mise à tremper dans de grands bassins où les particules fines remontent à la surface et sont récupérées. Cette étape permet d'éliminer les impuretés qui risqueraient de provoquer l'éclatement à la cuisson. L'argile est ensuite séchée au soleil puis découpée en blocs. Ceux-ci sont ensuite entreposés pendant quelque temps, pour qu'ils acquièrent leurs qualités plastiques.
Façonnage
modifierAu moment de fabriquer un vase, le potier malaxe la pâte pour en expulser les bulles d'air avant de la travailler sur un tour (invention proche-orientale arrivée en Grèce au Modèle:IIe millénaire av. J.-C.), actionné par le potier lui-même ou par un assistant. Les petits vases peuvent être montés en une seule fois, mais les pièces de plus grande taille sont constituées de plusieurs parties qui sont ensuite assemblées à la barbotine (argile délayée à l'eau récupérée des bassins de purification). Il en va de même pour les anses ou les pieds ; les vases plastiques sont moulés.
Une fois le vase façonné, il est mis à sécher. Il est ensuite prêt à être peint, selon une technique qui varie suivant le style employé. De manière générale, le peintre joue sur le contraste de couleur entre la couleur rouge de l'argile et un enduit de couleur noire.
Coloration à l'enduit
modifierPour ce qui est de la céramique Attique à figure noire ou à figure rouge, un procédé spécial est utilisé à partir de la période protogéométrique. Au moment de la purification de l'argile par décantation, et alors qu'on le débarrasse des particules génantes (impuretés), on récupère l'eau qui a servi et est saturée en argile, appelée barbotine. C'est cette eau qui va être utilisée pour dessiner les motifs. c'est par la cuisson que ces dessins vont ressortir sur le fond de couleur argile. Il ne s'agit donc pas toujours de peinture. Cependant, quelques réhauts de couleur peuvent être ajoutés après la cuisson.
Cuisson
modifierUne fois la peinture sèche, le peintre laisse la main au potier pour la cuisson, opération délicate, composée de trois étapes :
- Cuisson en atmosphère oxydante (évents ouverts pour laisser passer le dioxygène) aux alentours de 800 °C : le vase est entièrement rouge.
- Cuisson en atmosphère réductrice (évents fermés) aux alentours de 950 °C, avec adjonction de végétaux dans le feu pour provoquer de la fumée, puis la température est abaissée à 900 °C. Le monoxyde de carbone ainsi dégagé par la combustion incomplète des végétaux, composé réducteur, permet de réduire l'oxyde ferrique (Fe2O3) en oxyde ferreux (FeO) ou en magnétite (Fe3O4) de couleur noire : le vase est entièrement noir et la partie badigeonnée à l'enduit noir se « vitrifie », devenant imperméable.
- Cuisson en atmosphère réoxydante (évents ouverts) toujours vers 900 °C : le dioxygène de l'air permet d'oxyder l'oxyde ferreux en oxyde ferrique pour les parties non enduites, qui deviennent rouges ; les parties enduites, préalablement devenues imperméables, restent noires.
La cuisson est relativement simple dans son principe mais requiert attention et expérience : nous connaissons un certain nombre de vases mal cuits, soit franchement ratés, soit présentant de petites imperfections dues à un contact intempestif avec un vase voisin. Généralement, ces défauts n'empêchent pas la commercialisation du vase.
Typologie des vases
modifierLes Grecs possèdent toutes sortes de récipients, généralement affectés à un usage particulier : une amphore sert plutôt à transporter des liquides, spécialement de l'huile d'olive — une hydrie, comme son nom l'indique, est un pichet à eau. Pour des besoins de classement, on distingue désormais ces différents récipients suivant leur forme en leur donnant des noms précis : un vase sera classé comme aryballe ou alabastre, alors que les Grecs étaient probablement beaucoup moins stricts dans leurs appellations.
Le théâtre grec
L'art
modifierL'histoire
modifierÀ l'origine, le théâtre était un lieu pour fêter Dionysos, dieu du vin et des arts. On trouvait aussi des fêtes agrémentées de chants, de danses pour célébrer des guerriers victorieux.
Le bâtiment
modifierLa construction des théâtres grecs « classiques » s'échelonne du Ve au IIIe siècle av. J.-C. Il est relativement facile d’en recenser une centaine. Avant cette période, ils sont archaïques, et rares ; après, ils sont hellénistiques ou romains, et innombrables.
Les théâtres grecs classiques sont présents dans toute la Grèce continentale et insulaire, ainsi qu'en Grande Grèce (Italie du Sud, Sicile) et en Asie Mineure.
Caractères généraux
modifierDisposition sur le terrain
modifierOn dit et écrit couramment que les théâtres grecs sont creusés au flanc d'une colline, tandis que les théâtres romains sont construits en terrain plat sur voûtes et arcades. En réalité, cette opposition mérite d'être fortement nuancée.
Si l'on examine la disposition d'un nombre suffisant de théâtres antiques, on s'aperçoit vite que :
- aucun théâtre grec ne se trouve construit en terrain plat (l'architecture grecque classique ne permet pas la construction sur voûtes concrètes, qui n’est connue qu’à partir de l'architecture romaine), mais les ailes ou parties latérales peuvent être construites en maçonnerie : à Épidaure ou à Dodone, où elles sont en remblai, mais plus encore à Argos, par exemple, où les parties construites constituaient l'essentiel du koilon.
- une immense majorité de théâtres romains sont eux aussi adossés à une colline. La construction sur terrain plat est un luxe et une prouesse réservés à la capitale (théâtres du Champ de Mars, à Rome) et à certaines villes des provinces romaines situées en pays entièrement plat, toujours par obligation, et non par choix.
Cette remarque ne concerne pas les amphithéâtres romains, nécessairement construits, dès qu'ils sont de quelque importance.
Orientation
modifierUne idée tenace veut que les théâtres grecs soient de préférence orientés au sud. Un simple relevé sur 70 théâtres grecs (Grèce et Asie Mineure) classiques (du Ve au IIIe siècle) montre qu’il n’en est rien.
Il est vrai que, sur les 70 examinés, 34 théâtres regardent vers le sud (SE et SO compris), dont 20 plein sud. Mais il n’est pas moins vrai que les 36 autres sont orientés O – NO – N – NE – E.
(Détail du relevé : S = 20 ; SE = 5 ; SO = 9 ; O – N - E = 36)
Conclusion : les théâtres grecs sont orientés en toutes directions.
Acoustique
modifierLes visiteurs du théâtre d'Épidaure ne manquent jamais de se livrer à des expériences de chuchotements et craquages d'allumettes, qui se révèlent audibles de leurs compagnons, même des gradins les plus élevés. On peut supposer qu'il en serait de même dans tous les théâtres antiques, tous construits en hémicycle, s'ils étaient dans un état de conservation aussi exceptionnel que celui du célèbre sanctuaire d'Asclépios.
Éléments architecturaux des théâtres grecs
modifierLes gradins
modifierOn peut lire parfois que les théâtres antiques sont des portions de sphère, ou à profil courbe. Cela semble une idée à abandonner définitivement ; toutes les vérifications possibles montrent que les théâtres grecs sont des portions de cônes.
Les sièges d'honneur pour spectateurs de haut rang
modifierLes sièges du premier rang font l'objet de dispositions et de soins spéciaux. Au théâtre de Dionysos, à Athènes, on peut encore lire le nom de leurs titulaires, magistrats ou personnages officiels. Certains vainqueurs des jeux Olympiques y venaient s'y installer lors d'une représentation leur étant en partie dédiée.
L'espace réservé au chœur et aux danseurs
modifierOn lit et répète souvent que l'orchestra des théâtres grecs est circulaire, avec un autel sacrificiel placé au centre (en opposition avec l’orchestra des théâtres romains, tracée en demi-cercle). Or cette disposition ne se vérifie guère qu'à Épidaure, où une pierre ronde et plate se trouve effectivement au centre de l’orchestra circulaire.
À Érétrie, l'orchestra semble circulaire également, mais avec un orifice au centre, relié à un tunnel.
Quelques autres théâtres, dont celui de Dodone, ont une orchestra circulaire, mais sans rien au centre.
Très majoritairement, l'orchestra des théâtres grecs, lorsqu'elle est lisible, est en demi-cercle, ou en portion de cercle. La romanisation n'en est certainement pas seule responsable.
La scène et le décor
modifierDu proskénion et de la skéné, il reste, assez fréquemment, quelques fondations d'une plate-forme surélevée d'un ou deux mètres, lieu de stockage des décors.
Lexiquethéâtre
Le théâtre grec antique est à l'origine du théâtre occidental. Il prend naissance dans les spectacles de la civilisation minoenne pour atteindre son apogée à Athènes au Ve siècle av. J.-C.
Lexique
modifier- Accessoires
En théâtre, tous les articles présents en scène autres que les décors sont appelés accessoires. Les meubles et autres gros objets sont des accessoires de décor. Les objets manipulés par les comédiens pendant le spectacle sont des accessoires de jeu. Les accessoires qu'un comédien porte sur sa propre personne, comme une pipe, une montre ou un éventail, sont appelés des accessoires personnels. Durant le spectacle, ces différents accessoires sont gérés par le régisseur plateau, ou par les accessoiristes.
- Acte
Le théâtre grec ignorait la division des pièces en actes. Théoriquement, les pièces grecques consistaient en plusieurs parties bien distinctes, nommées protase, épitase, catastase, et catastrophe, mais en réalité aucun entracte ne séparait ces parties. Lorsque les acteurs principaux disparaissaient de la scène, ils étaient remplacés par le chœur, dont les chants restaient généralement liés à l’action. Aucun des anciens qui ont cité des passages de comédies ou de tragédies grecques ne les a désignés par l’acte d’où ils sont tirés, et Aristote ne fait nulle mention dans sa Poétique d’une pareille division.
- Agôn
Dans la Grèce antique, le terme agôn désigne proprement toute forme de compétition ou de joute oratoire ; dans les domaines artistique ou sportif, l’agôn est un concours organisé à l'occasion de célébrations religieuses. Dans la structure d'une tragédie et d'une comédie grecque antique, l’agôn est le terme technique désignant la partie de la pièce où se déroule une scène de débat ou de combat, tantôt simple prise de bec, tantôt bagarre ou débat dialectique en forme, comme c'est le cas dans Les Nuées d'Aristophane (vers 890 à 1104) où s'opposent le Raisonnement Juste et le Raisonnement Injuste[1].
- Antihéros
Dans l’Antiquité, les qualités du héros typique étaient : la renommée, la gloire – kléos – ; la force, la rage de vaincre – biè – (Ajax, Héraclès) ; le courage (tous) ; la sagesse – pinutè – ; l’intelligence (Ulysse) ; la grandeur, la magnanimité – megethos – ; une habileté exceptionnelle dans une activité noble, comme la guerre (héros de l’Iliade) ou l’art (Orphée) ; l’accomplissement d’exploits (Héraclès, Jason, Ulysse) ; la descente aux Enfers, ou nekuia (Énée, Héraclès, Orphée, Ulysse…) ; l’apothéose (tous), c’est-à-dire la divinisation.
L’antihéros peut être un personnage mauvais, qui n’effectue pas de noble quête, ou n’est pas animé de sentiments altruistes, etc. Même si le mot est récent[2], bien des personnages de la religion grecque antique commettent des actions franchement anti-héroïques (ainsi Ajax qui, aveuglé par Athéna, massacre le bétail de l’armée achéenne en croyant s’en prendre à ses guerriers, parce que les Achéens lui ont refusé d’hériter des armes d’Achille, et les ont données à Ulysse).
- Antonomase
Une antonomase (du grec antonomazein « appeler d'un nom différent », de anti- « à la place de », et onomazein « nommer », de onoma « nom ») est une figure de style ou un trope, dans lequel un nom propre ou bien une périphrase énonçant sa qualité essentielle, est utilisé comme nom commun, ou inversement, quand un nom commun est employé pour signifier un nom propre[3],[4]. Certaines antonomases courantes finissent par se lexicaliser et figurent dans les dictionnaires usuels (« une poubelle », « une silhouette », « un don Juan », « un harpagon », « un bordeaux », « un roquefort », « le macadam », « un gavroche », « un tartuffe »Modèle:Etc.).
- Aphorisme
L’aphorisme, en grec aphorismos, du verbe ἀφορίζειν (« définir, délimiter »), est une sentence énoncée en peu de mots — et par extension une phrase — qui résume un principe ou cherche à caractériser un mot, une situation sous un aspect singulier. D'une certaine manière, l'aphorisme se veut le contraire du lieu commun. Par certains aspects, il peut se présenter comme une figure de style lorsque son utilisation vise des effets rhétoriques. Exemple : les aphorismes d’Hippocrate comme le célèbre « Ars longa, vita brevis » (« L’art est long, la vie est brève »)
- Catharsis
Pour Aristote, la catharsis est l'épuration des passions qui se produit par les moyens de la représentation artistique : en assistant à une tragédie ou en recourant aux « mélodies qui transportent l'âme hors d'elle-même », le spectateur se libère de ses émotions et éprouve « un allègement accompagné de plaisir ». Si le terme de catharsis est souvent référé à la Poétique, on ne trouve néanmoins une définition développée de ce terme que dans La Politique d'Aristote, à propos de la musique :
« Nous voyons ces mêmes personnes, quand elles ont eu recours aux mélodies qui transportent l'âme hors d'elle-même, remises d'aplomb comme si elles avaient pris un remède et une purgation. C'est à ce même traitement, dès lors, que doivent être nécessairement soumis à la fois ceux qui sont enclins à la pitié et ceux qui sont enclins à la terreur, et tous les autres qui, d'une façon générale, sont sous l'empire d'une émotion quelconque pour autant qu'il y a en chacun d'eux tendance à de telles émotions, et pour tous il se produit une certaine purgation et un allègement accompagné de plaisir. Or, c'est de la même façon aussi que les mélodies purgatrices procurent à l'homme une joie inoffensive[5]. »
Bien qu'il renvoie à sa Poétique pour plus d'éclaircissements (« nous en reparlerons plus clairement dans notre Poétique »), il devait faire allusion au deuxième livre car le terme n'apparaît qu'une seule fois dans l'ouvrage qui nous est parvenu :
« La tragédie (...) est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen de la narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre[6]. »
Aristote paraît surtout employer le terme en son sens médical, bien qu'il fasse également référence à des mélodies purgatrices, qui appartiennent probablement à des rites thérapeutiques. Le sens large que ce terme possède en grec, et ses connotations religieuses aussi bien que politiques traceront la voie à son interprétation ultérieure comme une purification morale. En s'identifiant à des personnages dont les passions coupables sont punies par le destin, le spectateur de la tragédie se voit délivré, purgé des sentiments inavouables qu'il peut éprouver secrètement. Le théâtre a dès lors pour les théoriciens du classicisme une valeur morale, une fonction édifiante. Plus largement, la catharsis consiste à se délivrer d'un sentiment encore inavoué. Ce sens large a donné lieu à un emploi particulier de ce terme en psychanalyse et plus largement encore en psychothérapie.
L'interprétation de ce passage très allusif est délicate et sujette à de nombreux débats. La question porte en particulier sur le mode de purgation qui a lieu : s'agit-il d'une purgation morale, ou Aristote a-t-il simplement dit que le mode de représentation fait en sorte que l'on ne ressent pas ces émotions au premier degré.
Entre les deux interprétations, la différence porte : 1. sur l'enjeu de la purgation : dans un cas, il s'agit de la morale, dans l'autre de la seule esthétique; 2. sur la cause de la purgation : dans un cas, il s'agit des exemples montrés sur la scène, dans l'autre du seul dispositif de la représentation théâtrale.[7]
- Chœur : voir Chœur sur wikipédia
- Comédie
La comédie du Grec ancien κωμωδία) est un genre littéraire, théâtral, cinématographique et télévisuel fonctionnant sur le registre de l'humour. Née dans l'Antiquité grecque, elle est devenue un genre littéraire qui s'est épanouie de manière diversifiée en fonction des époques. Avant Molière, elle était dévalorisée comparée à la tragédie.
- Coryphée
Au sens propre, le coryphée (grec κορυφαῖος, koryphaîos, de κορυφή, koryphḗ́, « sommet de la tête ») est le chef de chœur dans la tragédie et la comédie grecque antique. Il se situe le plus souvent au milieu de la scène, alors appelée orchestra, et est chargé de guider les choreutes. Il répond au chœur, le questionne ou répète ses propos. Il prend parfois la parole au nom du chœur et se trouve être le seul à dialoguer avec le personnage en scène, qui évolue pour sa part sur le proskenion. C'est un homme (éventuellement déguisé en femme), un citoyen (éventuellement déguisé en barbare), qui porte masque et costume[8].
- Deus ex Machina
Traduction latine d'une expression grecque préalable, "Dieu sorti de la machine" (Ἀπὸ μηχανῆς θεός|Apò mêkhanễs theós), cette locution désigne, dans le vocabulaire théâtral, le procédé faisant entrer en scène, en le descendant des cintres, un dieu. Le mécanisme exact servant à faire entrer en scène une divinité s'appelle en grec ancien « mèchanè ».
L'intervention d'une divinité étant à même de dénouer de manière impromptue une situation désespérée, l'expression peut être étendue à toute résolution d'histoire qui ne suit pas la logique interne du récit mais permet au dramaturge de conclure sa pièce de la manière qu'il désire. Elle peut, cependant, désigner la simple représentation sur scène d'une divinité.
- Ekkyklêma ou eccyclème (grec ancien : ἐκκύκλημα) est un élément pratique et décoratif du théâtre utilisé dans la Grèce antique à partir du Ve siècle av. J.-C.. Avec la mèchanè, c'est la principale machine du théâtre grec antique.
Il s´agit d´une plateforme roulante ou pivotante située dans l'axe de la porte principale de la skènè. Elle « route à l'extérieur une partie de l'espace intérieur »1 : elle peut montrer « des scènes d'intérieur ou le résultat d'actions qui s'étaient déroulées à l'intérieur »2.
Les acteurs pouvaient jouer sur cette plateforme, qui produisait, malgré son aspect conventionnel, un grand effet sur le public. Aristophane en parodia l'usage dans Les Acharniens (v. 409).[9]
La tragédie
Le style tragique
modifier- Identifier les procédés de langage et de mise en scène, les décors et les costumes, permet de reconnaître la tragédie.
tragedieAristote
Définition de la tragédie par Aristote : http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/poetique.htm%7CPoétique traduction Remakle
6. Περὶ μὲν οὖν τῆς ἐν ἑξαμέτροις μιμητικῆς καὶ περὶ κωμῳδίας ὕστερον ἐροῦμεν· περὶ δὲ τραγῳδίας λέγωμεν ἀναλαβόντες αὐτῆς ἐκ τῶν εἰρημένων τὸν γινόμενον ὅρον τῆς οὐσίας. Ἔστιν οὖν τραγῳδία μίμησις πράξεως σπουδαίας [25] καὶ τελείας μέγεθος ἐχούσης, ἡδυσμένῳ λόγῳ χωρὶς ἑκάστῳ τῶν εἰδῶν ἐν τοῖς μορίοις, δρώντων καὶ οὐ δι᾽ ἀπαγγελίας, δι᾽ ἐλέου καὶ φόβου περαίνουσα τὴν τῶν τοιούτων παθημάτων κάθαρσιν. Λέγω δὲ ἡδυσμένον μὲν λόγον τὸν ἔχοντα ῥυθμὸν καὶ ἁρμονίαν [καὶ μέλος], τὸ δὲ χωρὶς τοῖς [30] εἴδεσι τὸ διὰ μέτρων ἔνια μόνον περαίνεσθαι καὶ πάλιν ἕτερα διὰ μέλους. Ἔπεὶ δὲ πράττοντες ποιοῦνται τὴν μίμησιν, πρῶτον μὲν ἐξ ἀνάγκης ἂν εἴη τι μόριον τραγῳδίας ὁ τῆς ὄψεως κόσμος· εἶτα μελοποιία καὶ λέξις, ἐν τούτοις γὰρ ποιοῦνται τὴν μίμησιν. Λέγω δὲ λέξιν μὲν αὐτὴν τὴν τῶν [35] μέτρων σύνθεσιν, μελοποιίαν δὲ ὃ τὴν δύναμιν φανερὰν ἔχει πᾶσαν. Ἐπεὶ δὲ πράξεώς ἐστι μίμησις, πράττεται δὲ ὑπὸ τινῶν πραττόντων, οὓς ἀνάγκη ποιούς τινας εἶναι κατά τε τὸ ἦθος καὶ τὴν διάνοιαν (διὰ γὰρ τούτων καὶ τὰς πράξεις εἶναί φαμεν ποιάς τινας, [1450a][1] [πέφυκεν αἴτια δύο τῶν πράξεων εἶναι, διάνοια καὶ ἦθος] καὶ κατὰ ταύτας καὶ τυγχάνουσι καὶ ἀποτυγχάνουσι πάντες), ἔστιν δὲ τῆς μὲν πράξεως ὁ μῦθος ἡ μίμησις, λέγω γὰρ μῦθον τοῦτον τὴν [5] σύνθεσιν τῶν πραγμάτων, τὰ δὲ ἤθη, καθ᾽ ὃ ποιούς τινας εἶναί φαμεν τοὺς πράττοντας, διάνοιαν δέ, ἐν ὅσοις λέγοντες ἀποδεικνύασίν τι ἢ καὶ ἀποφαίνονται γνώμην. Ἀνάγκη οὖν πάσης τῆς τραγῳδίας μέρη εἶναι ἕξ, καθ᾽ ὃ ποιά τις ἐστὶν ἡ τραγῳδία· ταῦτα δ᾽ ἐστὶ μῦθος καὶ ἤθη καὶ λέξις καὶ [10] διάνοια καὶ ὄψις καὶ μελοποιία. Οἷς μὲν γὰρ μιμοῦνται, δύο μέρη ἐστίν, ὡς δὲ μιμοῦνται, ἕν, ἃ δὲ μιμοῦνται, τρία, καὶ παρὰ ταῦτα οὐδέν. Τούτοις μὲν οὖν οὐκ ὀλίγοι αὐτῶν ὡς εἰπεῖν κέχρηνται τοῖς εἴδεσιν· καὶ γὰρ ὄψις ἔχει πᾶν καὶ ἦθος καὶ μῦθον καὶ λέξιν καὶ μέλος καὶ διάνοιαν ὡσαύτως. [15] Μέγιστον δὲ τούτων ἐστὶν ἡ τῶν πραγμάτων σύστασις. Ἡ γὰρ τραγῳδία μίμησίς ἐστιν οὐκ ἀνθρώπων ἀλλὰ πράξεων καὶ βίου [καὶ εὐδαιμονία καὶ κακοδαιμονία ἐν πράξει ἐστίν, καὶ τὸ τέλος πρᾶξίς τις ἐστίν, οὐ ποιότης· εἰσὶν δὲ κατὰ μὲν τὰ ἤθη ποιοί τινες, κατὰ δὲ τὰς [20] πράξεις εὐδαίμονες ἢ τοὐναντίον]· οὔκουν ὅπως τὰ ἤθη μιμήσωνται πράττουσιν, ἀλλὰ τὰ ἤθη συμπεριλαμβάνουσιν διὰ τὰς πράξεις· ὥστε τὰ πράγματα καὶ ὁ μῦθος τέλος τῆς τραγῳδίας, τὸ δὲ τέλος μέγιστον ἁπάντων. Ἔτι ἄνευ μὲν πράξεως οὐκ ἂν γένοιτο τραγῳδία, ἄνευ δὲ ἠθῶν γέ [25] νοιτ᾽ ἄν· αἱ γὰρ τῶν νέων τῶν πλείστων ἀήθεις τραγῳδίαι εἰσίν, καὶ ὅλως ποιηταὶ πολλοὶ τοιοῦτοι, οἷον καὶ τῶν γραφέων Ζεῦξις πρὸς Πολύγνωτον πέπονθεν· ὁ μὲν γὰρ Πολύγνωτος ἀγαθὸς ἠθογράφος, ἡ δὲ Ζεύξιδος γραφὴ οὐδὲν ἔχει ἦθος. Ἔτι ἐάν τις ἐφεξῆς θῇ ῥήσεις ἠθικὰς καὶ λέξει [30] καὶ διανοίᾳ εὖ πεποιημένας, οὐ ποιήσει ὃ ἦν τῆς τραγῳδίας ἔργον, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον ἡ καταδεεστέροις τούτοις κεχρημένη τραγῳδία, ἔχουσα δὲ μῦθον καὶ σύστασιν πραγμάτων. Πρὸς δὲ τούτοις τὰ μέγιστα οἷς ψυχαγωγεῖ ἡ τραγῳδία τοῦ μύθου μέρη ἐστίν, αἵ τε περιπέτειαι καὶ [35] ἀναγνωρίσεις. Ἔτι σημεῖον ὅτι καὶ οἱ ἐγχειροῦντες ποιεῖν πρότερον δύνανται τῇ λέξει καὶ τοῖς ἤθεσιν ἀκριβοῦν ἢ τὰ πράγματα συνίστασθαι, οἷον καὶ οἱ πρῶτοι ποιηταὶ σχεδὸν ἅπαντες. Ἀρχὴ μὲν οὖν καὶ οἷον ψυχὴ ὁ μῦθος τῆς τραγῳδίας, δεύτερον δὲ τὰ ἤθη (παραπλήσιον γάρ ἐστιν καὶ ἐπὶ τῆς γραφικῆς· [1450b][1] εἰ γάρ τις ἐναλείψειε τοῖς καλλίστοις φαρμάκοις χύδην, οὐκ ἂν ὁμοίως εὐφράνειεν καὶ λευκογραφήσας εἰκόνα)· ἔστιν τε μίμησις πράξεως καὶ διὰ ταύτην μάλιστα τῶν πραττόντων. Τρίτον δὲ ἡ διάνοια· τοῦτο δέ [5] ἐστιν τὸ λέγειν δύνασθαι τὰ ἐνόντα καὶ τὰ ἁρμόττοντα, ὅπερ ἐπὶ τῶν λόγων τῆς πολιτικῆς καὶ ῥητορικῆς ἔργον ἐστίν· οἱ μὲν γὰρ ἀρχαῖοι πολιτικῶς ἐποίουν λέγοντας, οἱ δὲ νῦν ῥητορικῶς. Ἔστιν δὲ ἦθος μὲν τὸ τοιοῦτον ὃ δηλοῖ τὴν προαίρεσιν, ὁποία τις [ἐν οἷς οὐκ ἔστι δῆλον ἢ [10] προαιρεῖται ἢ φεύγει] διόπερ οὐκ ἔχουσιν ἦθος τῶν λόγων ἐν [10a] οἷς μηδ᾽ ὅλως ἔστιν ὅ τι προαιρεῖται ἢ φεύγει ὁ λέγων διάνοια δὲ ἐν οἷς ἀποδεικνύουσί τι ὡς ἔστιν ἢ ὡς οὐκ ἔστιν ἢ καθόλου τι ἀποφαίνονται. Τέταρτον δὲ τῶν μὲν λόγων ἡ λέξις· λέγω δέ, ὥσπερ πρότερον εἴρηται, λέξιν εἶναι τὴν διὰ τῆς ὀνομασίας ἑρμηνείαν, ὃ καὶ ἐπὶ τῶν ἐμμέτρων καὶ [15] ἐπὶ τῶν λόγων ἔχει τὴν αὐτὴν δύναμιν. Τῶν δὲ λοιπῶν ἡ μελοποιία μέγιστον τῶν ἡδυσμάτων, ἡ δὲ ὄψις ψυχαγωγικὸν μέν, ἀτεχνότατον δὲ καὶ ἥκιστα οἰκεῖον τῆς ποιητικῆς· ἡ γὰρ τῆς τραγῳδίας δύναμις καὶ ἄνευ ἀγῶνος καὶ ὑποκριτῶν ἔστιν, ἔτι δὲ κυριωτέρα περὶ τὴν ἀπεργασίαν [20] τῶν ὄψεων ἡ τοῦ σκευοποιοῦ τέχνη τῆς τῶν ποιητῶν ἐστιν. |
CHAPITRE VI Définition de la tragédie. - Détermination des parties dont elle se compose. - Importance relative de ces parties. I. Nous parlerons plus tard de l'art d'imiter en hexamètres (21) et de la comédie (22), et nous allons parler de la tragédie en dégageant de ce qui précède la définition de son essence. II. La tragédie est l'imitation d'une action grave et complète, ayant une certaine étendue, présentée dans un langage rendu agréable et de telle sorte que chacune des parties qui la composent subsiste séparément, se développant avec des personnages qui agissent, et non au moyen d'une narration, et opérant par la pitié et la terreur la purgation des passions de la même nature (23). III. J'entends par "langage rendu agréable" celui qui réunit le rythme, l'harmonie et le chant, et par les mots "que chaque partie subsiste séparément" j'entends que quelques-unes d'entre elles sont réglées seulement au moyen des mètres, et d'autres, à leur tour, par la mélodie. IV. Mais, comme c'est en agissant que (les poètes tragiques) produisent l'imitation , il en résulterait nécessairement que l'ordonnance du spectacle offert est la première partie de la tragédie ; vient ensuite la mélopée et, enfin, le langage parlé, car tels sont les éléments qui servent à produire l'imitation (24). V. J'entends par "langage parlé" la composition des mètres, et par "mélopée" une chose qui possède en soi une valeur évidente pour tout le monde (25). VI. Maintenant, comme l'imitation a pour objet une action et qu'une action a pour auteurs des gens qui agissent, lesquels ont nécessairement telle ou telle qualité, quant au caractère moral et quant à la pensée (car c'est ce qui nous fait dire que les actions ont tel ou tel caractère), il s'ensuit naturellement que deux causes déterminent les actions, savoir : le caractère moral et la pensée ; et c'est d'après ces actions que tout le monde atteint le but proposé, ou ne l'atteint pas. VII. Or l'imitation d'une action, c'est une fable (26) ; j'entends ici par "fable" la composition des faits, et par "caractères moraux" (ou mœurs) ceux qui nous font dire que ceux qui agissent ont telle ou telle qualité ; par "pensée", tout ce qui, dans les paroles qu'on prononce, sert à faire une démonstration ou à exprimer une opinion. VIII. Il s'ensuit donc, nécessairement, que toute tragédie se compose de six parties qui déterminent son caractère ; ce sont: la fable, les mœurs, le langage, la pensée, l'appareil scénique et la mélopée. IX. Deux de ces parties concernent les moyens que l'on a d'imiter ; une, la manière dont on imite ; trois, les objets de l'imitation ; puis c'est tout. X. Un grand nombre d'entre eux (27) ont employé ces formes ; et, en effet, tout (poème tragique) comporte en soi de la même façon un appareil scénique, un caractère moral, une fable, un langage, un chant et une pensée. XI. Le point le plus important, c'est la constitution des faits, car la tragédie est une imitation non des hommes, mais des actions, de la vie, du bonheur et du malheur ; et en effet, le bonheur, le malheur, réside dans une action, et la fin est une action, non une qualité. XII. C'est par rapport aux mœurs que les hommes ont telle ou telle dualité, mais c'est par rapport aux actions qu'ils sont heureux ou malheureux. Aussi ce n'est pas dans le but d'imiter les mœurs que (les poètes tragiques) agissent, mais ils montrent implicitement les mœurs de leurs personnages au moyen des actions; de sorte que ce sont les faits et la fable qui constituent la fin de la tragédie ; or la fin est tout ce qu'il y a de plus important. XIII. Je dirai plus : sans action, il n'y aurait pas de tragédie, tandis que, sans les mœurs, elle pourrait exister ; et en effet, chez la plupart des modernes, les tragédies n'ont pas de place pour les mœurs (28), et, absolument parlant, beaucoup de poètes sont dans ce cas (29). Ainsi ; chez les peintres, c'est ce qui arrive à Zeuxis comparé à Polygnote. Polygnote est un bon peintre de mœurs, tandis que la peinture de Zeuxis n'a aucun caractère moral. XIV. Ce n'est pas tout : si l'on débitait une suite de tirades morales et des discours ou des sentences bien travaillées, ce ne serait pas là ce que nous disions tout à l'heure constituer une œuvre tragique ; on le ferait beaucoup mieux en composant une tragédie où ces éléments seraient moins abondants, mais qui posséderait une fable et une constitution de faits. XV. II en est de même (30) dans les arts du dessin ; car, si l'on étalait pêle-mêle les plus riches couleurs, on ne ferait pas autant plaisir qu'en traçant une figure déterminée au crayon. XVI. Ajoutons que les parties de la fable les plus propres à faire que la tragédie entraîne les âmes, ce sont les péripéties et les reconnaissances. XVII. Une autre preuve encore, c'est que ceux qui abordent la composition dramatique peuvent arriver à une grande habileté sous le rapport du style et des mœurs, avant de savoir constituer les faits. Au surplus, c'est ce qui est arrivé à presque tous les premiers poètes. XVIII. Ainsi donc le principe, et comme l'âme de la tragédie, c'est la fable. Les mœurs viennent en second lieu ; car l'imitation (31) est l'imitation d'une action et, à cause de cette action, l'imitation de gens qui agissent. XIX. Puis, en troisième lieu, la pensée, c'est-à-dire la faculté de dire avec convenance ce qui est dans le sujet et ce qui s'y rapporte, partie qui, en fait d'éloquence, est l'affaire de la politique et de la rhétorique. En effet, les personnages que les anciens mettaient en scène parlaient un langage politique, et ceux d'aujourd'hui parlent un langage oratoire. XX. Le caractère moral, c'est ce qui est de nature à faire paraître le dessein. Voilà pourquoi il n'y a pas de caractère moral dans ceux des discours où ne se manifeste pas le parti que l'on adopte ou repousse, ni dans ceux qui ne renferment absolument rien comme parti adopté ou repoussé par celui qui parle. La pensée, c'est ce qui sert à démontrer qu'une chose existe ou qu'elle n'existe pas, ou, généralement, à énoncer une affirmation. XXI. En quatrième lieu vient la diction : or j'appelle "diction" comme on l'a dit précédemment (32), l'élocution obtenue au moyen de la dénomination, ce qui est d'une même valeur, soit qu'il s'agisse de paroles versifiées, ou de discours en prose. XXII. En cinquième lieu vient la mélopée, partie la plus importante au point de vue du plaisir à produire. Quant à l'appareil scénique, c'est une partie qui, certes, entraîne les âmes, mais elle est indépendante de l'art et n'appartient en aucune façon à la poétique ; car la tragédie subsiste indépendamment de l'exécution théâtrale et des acteurs, et ce qui est essentiel pour la confection de l'appareil scénique, c'est plutôt l'art du costumier que celui du poète. |
Pièces
Les auteurs grecs ont écrit de nombreuses pièces diverses qui sont toujours au goût du jour. Nous vous proposons d'en découvrir quelques-unes, et même pourquoi pas de les jouer !
Pièces
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Pièces/Antigone
Extraits de pièces à jouer
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Antigone
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Extrait 1
modifierIsmène et Antigone parlent. Deux de leurs frères sont morts et Créon, le Roi, a autorisé la sépulture pour l'un mais pas pour l'autre...
Grec | Français |
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Ἰσμήνη τί δ᾽ ἔστι; δηλοῖς γάρ τι καλχαίνουσ᾽ ἔπος. |
Ismène Qu'est-ce ? Il est manifeste que tu tournes[10] quelque chose dans ton esprit. |
Ἀντιγόνη οὐ γὰρ τάφου νῷν τὼ κασιγνήτω Κρέων τὸν μὲν προτίσας, τὸν δ᾽ ἀτιμάσας ἔχει. [...] |
Antigone Créon n'a-t-il pas décrété les honneurs de la sépulture pour l'un de nos frères, en les refusant indignement à l'autre ? [...] |
Ἰσμήνη τί δ᾽, ὦ ταλαῖφρον, εἰ τάδ᾽ ἐν τούτοις, ἐγὼ λύουσ᾽ ἂν ἢ ᾽φάπτουσα προσθείμην πλέον; |
Ismène Ô malheureuse ! si la chose est telle, à quoi me résoudre ? |
Ἀντιγόνη εἰ ξυμπονήσεις καὶ ξυνεργάσει σκόπει. |
Antigone Vois si tu veux agir avec moi et m'aider ! |
Ἰσμήνη ποῖόν τι κινδύνευμα; ποῦ γνώμης ποτ᾽ εἰ; |
Ismène Que médites-tu ? Quelle est ta pensée ? |
Ἀντιγόνη εἰ τὸν νεκρὸν ξὺν τῇδε κουφιεῖς χερί. |
Antigone Veux-tu enlever le cadavre avec moi ? |
Ἰσμήνη ἢ γὰρ νοεῖς θάπτειν σφ᾽, ἀπόρρητον πόλει; |
Ismène Penses-tu à l'ensevelir, quand cela est défendu aux citoyens ? |
Ἀντιγόνη τὸν γοῦν ἐμὸν καὶ τὸν σόν ἢν σὺ μὴ θέλῃς ἀδελφόν· οὐ γὰρ δὴ προδοῦσ᾽ ἁλώσομαι. |
Antigone Certes, j'ensevelirai mon frère qui est le tien si tu ne le veux pas. Jamais on ne m'accusera de trahison. |
Ἰσμήνη ὦ σχετλία, Κρέοντος ἀντειρηκότος; |
Ismène Ô malheureuse ! Puisque Créon l'a défendu ? |
Ἀντιγόνη ἀλλ᾽ οὐδὲν αὐτῷ τῶν ἐμῶν μ᾽ εἴργειν μέτα. |
Antigone Il n'a nul droit de me repousser loin des miens. |
Notes
modifier- ↑ Pascal Thiercy, Aristophane et l'ancienne comédie, PUF, coll. Que sais-je ?, 1979, p. 8-9.
- ↑ Le terme est attesté depuis 1714 en anglais, mais la critique littéraire identifie ce trope dans la littérature antérieure.
- ↑ Bernard Dupriez, Gradus, les procédés littéraires, 1984
- ↑ Michèle Aquien, dictionnaire de poétique, 1993
- ↑ La Politique, traduction de Jean Tricot, Librairie philosophique J. Vrin, 1995, p. 584 (Livre VIII, 7, 1342a 10)
- ↑ Aristote, Poétique, 1449b28
- ↑ https://fr.wikisource.org/wiki/Aristote
- ↑ Paul Demont et Anne Lebeau, Introduction au théâtre grec antique, Livre de Poche, 1996, pp. 63-66.
- ↑ Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr) Source : Article Ekkyklêma de Wikipédia en français (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ekkykl%C3%AAma).
- ↑ Le verbe tourner signifie ici que quelque chose te tracasse, que tu penses à.
L'alphabet | Les déclinaisons | La conjugaison | Divers | Théâtre | Annexes |
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Pièces/Médée
Médée
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Extrait 1
modifierGrec | Français |
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ΑΙΓΕΥΣ Μήδεια͵ χαῖρε· τοῦδε γὰρ προοίμιον κάλλιον οὐδεὶς οἶδε προσφωνεῖν φίλους. |
ÉGÉE Médée, salut. Nul ne sait de plus beau préambule pour adresser la parole à des amis. |
ΜΗΔΕΙΑ ὦ χαῖρε καὶ σύ͵ παῖ σοφοῦ Πανδίονος͵ Αἰγεῦ. πόθεν γῆς τῆσδ΄ ἐπιστρωφᾷ πέδον; |
MÉDÉE Salut à toi aussi, fils du sage Pandion, Égée. D'où viens-tu visiter le sol de ce pays ? |
ΑΙΓΕΥΣ Φοίβου παλαιὸν ἐκλιπὼν χρηστήριον. |
ÉGÉE J'ai quitté l'antique sanctuaire de Phoibos. |
ΜΗΔΕΙΑ τί δ΄ ὀμφαλὸν γῆς θεσπιῳδὸν ἐστάλης; |
MÉDÉE Pourquoi étais-tu allé au nombril fatidique du monde ? |
ΑΙΓΕΥΣ παίδων ἐρευνῶν σπέρμ΄ ὅπως γένοιτό μοι. |
ÉGÉE Pour demander comment je pourrais avoir des enfants. |
ΜΗΔΕΙΑ δάμαρτος οὔσης͵ ἢ λέχους ἄπειρος ὤν; |
MÉDÉE Au nom des dieux, quoi ! Tu as vécu sans enfants jusqu'à ce jour ? |
ΑΙΓΕΥΣ οὐκ ἐσμὲν εὐνῆς ἄζυγες γαμηλίου. |
ÉGÉE Oui, sans enfants, par l'arrêt de quelque divinité. |
ΜΗΔΕΙΑ τί δῆτα Φοῖβος εἶπέ σοι παίδων πέρι; |
MÉDÉE As-tu une épouse ? Ou n'as-tu pas connu le mariage ? |
ΑΙΓΕΥΣ σοφώτερ΄ ἢ κατ΄ ἄνδρα συμβαλεῖν ἔπη. |
ÉGÉE Je ne suis pas libre du joug conjugal. |
ΜΗΔΕΙΑ θέμις μὲν ἡμᾶς χρησμὸν εἰδέναι θεοῦ; |
MÉDÉE Eh bien ! Que t'a dit Phoibos à ce sujet ? |
ΑΙΓΕΥΣ μάλιστ΄͵ ἐπεί τοι καὶ σοφῆς δεῖται φρενός. |
ÉGÉE Ses paroles sont trop subtiles pour une intelligence humaine. |
ΜΗΔΕΙΑ τί δῆτ΄ ἔχρησε; λέξον͵ εἰ θέμις κλύειν. |
MÉDÉE M'est-il permis de connaître l'oracle du dieu ? |
ΑΙΓΕΥΣ ἀσκοῦ με τὸν προύχοντα μὴ λῦσαι πόδα— |
ÉGÉE Oui, d'autant plus qu'il exige un esprit pénétrant. |
ΜΗΔΕΙΑ πρὶν ἂν τί δράσῃς ἢ τίν΄ ἐξίκῃ χθόνα; |
MÉDÉE Quel est-il ? Parle, pour que je puisse l'entendre. |
ΑΙΓΕΥΣ πρὶν ἂν πατρῴαν αὖθις ἑστίαν μόλω. |
ÉGÉE De ne pas délier le pied qui sort de l'outre. |
ΜΗΔΕΙΑ σὺ δ΄ ὡς τί χρῄζων τήνδε ναυστολεῖς χθόνα; |
MÉDÉE Avant d'avoir fait quoi ? D'être arrivé en quel pays ? |
ΑΙΓΕΥΣ Πιτθεύς τις ἔστι͵ γῆς ἄναξ Τροζηνίας. . . . |
ÉGÉE ... avant d'être revenu au foyer de mes pères. |
ΜΗΔΕΙΑ παῖς͵ ὡς λέγουσι͵ Πέλοπος͵ εὐσεβέστατος. |
MÉDÉE Mais dans quelle intention es-tu venu en cette terre ? |
ΑΙΓΕΥΣ τούτῳ θεοῦ μάντευμα κοινῶσαι θέλω. |
ÉGÉE Il y a un certain Pitthée, roi du pays de Trézène. |
ΜΗΔΕΙΑ σοφὸς γὰρ ἁνὴρ καὶ τρίβων τὰ τοιάδε. |
MÉDÉE Fils, dit-on, de Pélops; il est très pieux. |
ΑΙΓΕΥΣ κἀμοί γε πάντων φίλτατος δορυξένων. |
ÉGÉE Je veux lui communiquer l'oracle du dieu. |
ΜΗΔΕΙΑ ἀλλ΄ εὐτυχοίης καὶ τύχοις ὅσων ἐρᾷς. |
MÉDÉE Oui, c'est un homme savant et versé en ces matières. ÉGÉE Et pour moi le plus cher de tous mes alliés. MÉDÉE Eh bien ! Bonne chance ! Puisses-tu obtenir ce que tu désires ! |
Étude du texte
modifier- Dans la première réplique d'Égée, relevez le mot salut.
- χαῖρε, se prononçant kaillepé ou kaillepe.
Lettres de l'alphabet
L'alphabet grec est constitué de vingt-quatre lettres dont sept voyelles et dix-sept consonnes. À celles-ci s'ajoutaient sept lettres obsolètes.
- Le mot alphabet est tiré du nom des deux premières lettres grecques (alpha et bêta),
- La première lettre et la dernière lettre sont alpha et oméga qui symbolisent respectivement le début et la fin de tout.
Lettres principales
modifierMajuscules | Minuscules | Noms des lettres (français) | Noms des lettres (grec ancien) | Prononciation dans l'alphabet latin | Remarques |
---|---|---|---|---|---|
A | α | Alpha | Ἄλφα | a | |
B | β/ϐ | Bêta | Βῆτα | b | « β » en début ou en fin de mot et « ϐ » en milieu de mot |
Γ | γ | Gamma | Γάμμα | g | = galant |
Δ | δ | Delta | Δέλτα | d | |
Ε | ε (ϵ/϶) | Epsilon | Ἒ ψιλόν | é | = réserver |
Ζ | ζ | Zêta | Ζῆτα | z | |
Η | η | Êta | Ἦτα | ê | = fenêtre |
Θ | θ (ϑ) | Thêta | Θῆτα | th | = théâtre |
Ι | ι | Iota | Ἰῶτα | i | |
Κ | κ (ϰ) | Kappa | Κάππα | k/c | = képi, casser |
Λ | λ | Lambda | Λάμϐδα | l | |
M | μ | Mu | Μῦ | m | |
Ν | ν | Nu | Νῦ | n | |
Ξ | ξ | Ksi | Ξῖ | x | = axe (≠ examen) |
Ο | ο | Omicron | Ὂ μικρόν | « o » bref ouvert | = colle |
Π | π (ϖ) | Pi | Πῖ | p | |
Ρ | ρ (ϱ) | Rho | Ῥῶ | r | Le son « r » est grasseyé en grec, comme en français |
Σ | σ/ς (Ϲ, ϲ/Ͻ, ͻ) | Sigma | Σῖγμα | s | « σ » dans un mot et « ς » en fin de mot |
Τ | τ | Tau | Ταῦ | t | |
Υ | υ | Upsilon | ῏Υ ψιλόν | y/u (après « α » « ε » « η » « ι » « ο » « υ ») | |
Φ | φ (ϕ) | Phi | Φῖ | ph | = pharmacie |
Χ | χ | Khi | Χῖ | « ch » dur | = chœur |
Ψ | ψ | Psi | Ψῖ | ps | = psychologue |
Ω | ω | Oméga | Ὦ μέγα | « o » long fermé | = côté |
Voir compléments sur Origine de l'alphabet
modifierOrigine de l'alphabet
Voir compléments sur Lettres de l'alphabet grec
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Alpha est la première lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤀. C'est une voyelle. Aujourd'hui, elle est très employée dans d'autres domaines tels que la physique ou les mathématiques. |
Bêta est la deuxième lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤁. |
Il ne faut pas confondre le bêta minuscule avec le eszett allemand. (ß)
Gamma est la troisième lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤂. |
Delta est la quatrième lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤃. |
Epsilon est la 5 lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤄. Son nom grec peut être traduit par e simple. |
Zêta est la septième lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤆. |
Êta est la huitième lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤇. Attention
Attention Il ne faut pas confondre le êta avec un H latin majuscule ou un n latin minuscule. |
Thêta est la huitième lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤈. |
Iota est la neuvième lettre de l'alphabet du Grec ancien. Elle est tirée de la lettre phénicienne 𐤉. |
La numération
Il existe en grec ancien plusieurs manières d'écrire des nombres :
- Soit à l'aide de symboles (soit signes dits « acrophoniques » parce qu'ils représentaient grosso modo la première lettre de leur nom soit par des lettres, comme la numération hébraïque ou arabe).
- Soit en écrivant les nombres en entier (un, deux, trois, quatre...).
Nous connaissons également un système de numération scientifique, inspiré des mathématiques babyloniennes. Il n'en sera pas fait état ici.
Numération acrophonique
modifierDès le Ve siècle avant l'ère chrétienne, en Attique, région d'Athènes, apparaissent des chiffres dont chaque signe (à l'exception de celui pour 1) n'est autre que la première lettre du nom du nombre, tracé dans l'alphabet local athénien [1], à savoir :
- Ι pour 1 (un trait ; seul chiffre qui n'est pas lié au nom du nombre),
- Γ pour 5 (ΠΕΝΤΕ, πέντε, pénte)[2],
- Δ pour 10 (ΔΕΚΑ, δέκα, déka),
- Η pour 100 (ΗΕΚΑΤΟΝ, ἑκατόν, hekatón) [3]
- Χ pour 1000 (ΧΙΛΙΟΙ, χίλιοι, khílioi)
- Μ pour 10 000 (ΜΥΡΙΟΙ, μύριοι, múrioi).
C'est pour cette raison qu'on parle d'une numération acrophonique.[4] La notation des nombres suivait le principe additif que l'on retrouve dans les chiffres romains. Ainsi, 3 s'exprimait par ΙΙΙ, 9 par ΓΙΙΙΙ, 400 par ΗΗΗΗ, etc.
Il existait des signes notant des valeurs intermédiaires, représentés par une ligature des deux chiffres fondamentaux pour :
Chacun de ces chiffres est composé de celui pour 5 auquel on a souscrit celui du multiplicateur.
Presque exclusivement épigraphique, ce système numéral s'est surtout utilisé pour indiquer des prix et des mesures. Bien que s'étant étendu, en raison du rayonnement d'Athènes, à d'autres cités grecques (avec de nombreuses variantes locales, selon les alphabets épichoriques), il a été détrôné par le système alphabétique.
Numération alphabétique
modifierCe système existe encore aujourd'hui en Grèce, à la manière des chiffres romains dans les pays de langues romanes. Il utilise, outre les lettres courantes de l'alphabet grec, trois lettres archaïques, digamma (tracé le plus souvent comme un stigma), koppa (distinct du koppa littéral ancien) et sampi (évolution d'une lettre plus ancienne). Purement additive, cette numération ne nécessite pas l'utilisation du zéro. Cependant, le calcul basé sur ces écritures est impossible : les anciens Grecs utilisaient des jetons placés sur des abaques, de bois ou de marbre, partagés en colonnes.
Histoire
modifierLa numération alphabétique est plus récente que la numération acrophonique. Elle a été introduite à Athènes en même temps que l'adoption du modèle ionien de Milet, en -403. Elle est cependant bien plus ancienne puisqu'on en trouve des attestations à Milet vers −700. On la nomme pour cette raison aussi « numération milésienne » ; l'alphabet de Milet, devenu « classique » grâce à Athènes, n'utilisait pas les trois lettres supplémentaires mentionnées dans l'écriture des mots : leur maintien dans la numération est donc un archaïsme qui s'explique par la nécessité d'avoir à disposition trois fois neuf signes différents.
Ces signes, évoluant avec le temps, se sont transmis à d'autres écritures ayant emprunté le reste des lettres grecques : l'alphabet copte, l'alphabet gotique et l'alphabet cyrillique.
Liste des signes
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ParticularitésmodifierDans l'Antiquité, l'usage était de surligner les lettres utilisées pour leur valeur numérale afin de les isoler du reste du texte. Cette numération s'étant transmise à certains alphabets dérivés du grec, c'est encore le cas en copte, et ce le fut mutatis mutandis en gotique et en cyrillique utilisé en vieux slave. Parfois, les lettres sont aussi soulignées. En vieux slave, la barre de surlignement est devenue un tilde nommé titlo. Les dizaines suivent les unités jusqu'à dix-neuf inclus. Lorsque les textes ont été imprimés, et ce pour des contraintes typographiques principalement, le surlignement s'est mué en un signe unique — placé à droite des lettres numériques — ressemblant à un accent aigu. Ce signe, nommé κεραῖα, « corne ». De nombreux éditeurs ont confondu la κεραῖα avec l'accent aigu ou l'apostrophe, ce qui est sémantiquement incorrect. Ainsi, le nombre 11 s’écrivait avec la κεραῖα ιαʹ. La κεραῖα est remplacée pour les nombres supérieurs à 999 par l’αριστερή κεραῖα, « corne placée à gauche » comme on l'a vu plus haut. Enfin, la lettre ϛ n'étant plus employée aujourd'hui, le chiffre 6 correspondant est très souvent remplacé par le digramme « στ » ou plus souvent la lettre sigma finale avec laquelle stigma se confond facilement (notamment dans les anciennes écritures onciales médiévales).
Numérotation en lettres (mots complets)modifier Page détaillée: Numération - écriture des nombres en lettres
Notes et référencesmodifier
exercicesnumerationExercices sur la numération grecquemodifier
Exercice 1modifierEcrivez les nombres et chiffres suivants en Grec (numération milésienne).
Si vous avez besoin d'aide, consultez la page Numération.
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Exercice 2modifierTranscrivez les chiffres et nombres suivants en Français (numération Milésienne).
Si vous avez besoin d'aide, consultez la page Numération.
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Exercice 3modifierDéclinez les noms suivants à la première déclinaison.
Si vous avez besoin d'aide, consultez la page Numération. Vocabulaire
ἀκακία, ας: Innocence ou acacia.1. ἀκακία Afficher les réponses
Exercice 4modifierIdentifiez le modèle de déclinaison de chacun des mots suivants (1ère déclinaison, 2ème ou 3ème).
Si vous avez besoin d'aide, consultez les pages 1ère déclinaison, 2ème déclinaison et 3ème déclinaison. Exercice 5modifierLisez le texte ci-dessous. De quoi parle-t-il, à votre avis ?
Si vous avez besoin d'aide, consultez la page Alphabet. Ὁ Σοφοκλῆς Σωφίλου, Κολωνῆθεν, τεχθεὶς 495 π.Χ. τε καὶ θανὼν 406 π.Χ., δεύτερος τῶν τραγικῶν Ἀθηναῖων, ἑπόμενος μὲν τοῦ Αἰσχύλου προηγηθεὶς δὲ τοῦ Εὐριπίδου. Κατὰ μὲν τὴν Σοῦδαν 123 δράματα ζῶν ἐγράψε, παρ’ ὀλίγον καὶ δὴ καὶ 50 ἐτη ἢν ὁ ἀγωνιστὴς ὁ μέγιστος τῶν Ἀθηναῖων δραματουργῶν. Ἑπτὰ δὲ μόνας τραγωδίας ὑπάρχουσιν ὧν ἐντελεῖς οἱ λόγοι. Afficher les réponses
Ce texte est un texte encyclopédique concernant Sophocle. Exercice 6modifier
substantifsLe substantifmodifierIl n'est pas hasardeux mais participe du sens de la phrase, comme dans toute langue. Ainsi l'article apporte ou non une dimension temporelle et spatiale à un nom. Le nom peut être caractérisé « la grande ville »). Le déterminant caractérisant se place entre l’article et le nom ; ceci marque qu’il constitue une unité avec le nom ; une autre preuve de ce lien étroit est que, quelquefois, l’ensemble peut être remplacé par un autre nom (ainsi « petite maison » par « maisonnette »). D’autres déterminants du nom caractérisent le nom actualisé, c’est-à-dire ayant une référence actuelle ; l’actualisation est indiquée par l’article. Ainsi, quand on dit « tous les hommes », on a dans l’esprit un ensemble défini (« les hommes ») dont on précise l’étendue par « tous ». Ces déterminants qui précisent la portée du groupe nominal au-delà de l’actualisation sont appelés spécifiants.[1] Lexiquemodifierἄϐαξ, -κος (nom commun) (m) : Planche, tablette. Tableau de mathématicien. Table à jouer. Plat, assiette. Table pour compter les votes. Référencesmodifier
DéclinaisonsLa syntaxe en grec ancienmodifier
À quoi servent les déclinaisons ?modifierEn grec ancien, on reconnaît les mots non pas à leur place mais à leur terminaison. Chaque nom se décline à cinq cas :
CasmodifierIl existe cinq cas qui sont divers moyens de décliner en tenant compte de la fonction du mot : le nominatif, le vocatif, l'accusatif, le génitif et le datif. Ces cinq cas sont classés dans un ordre qu'il faut retenir et respecter (nominatif, vocatif, accusatif, génitif et datif). Pour faire plus simple, on retient l'initiale de chaque cas : NVAGD.
Remarquesmodifier
VerbesLe verbemodifier
Lexique de verbesmodifierἀγάλλω (verbe) : jubiler. αὔξω (verbe) : croître.
TempsLes tempsmodifier
exercicestempspresentExercice 1modifierConjuguez au présent de l'indicatif à la voix entre parenthèses les verbes suivants puis traduisez-les en Français à la personne indiquée. Vous l'intégrerez dans une phrase.
Si vous avez besoin d'aide, consultez les pages Conjugaison du Présent, Voix et Modes.
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J'hèle pour jouer.
Nous homologons la viande de ce fabriquant pour qu'il puisse la vendre.
Tu n'aurais pas du jouer avec les allumettes, tu brûles maintenant !
Je grave le portrait de Magos afin qu'il l'expose dans sa maison.
Je délivre mon ami afin qu'il puisse profiter du soleil dehors.
Vous bâtissez le palais de l'empereur. Exercice 2modifierVoici un extrait d'un texte. Relevez les verbes conjugués au présent de l'indicatif actif.
Si vous avez besoin d'aide, consultez les pages Conjugaison du Présent, Voix et Modes. Afficher les réponses
Exercice 3modifier
exercicesimparfaitExercice 1 Facilemodifier
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exercicesfuturExercice 1modifier
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Chapitre3Conjugaison
L'adjectifEn grec ancien comme en latin les adjectifs sont classés en deux catégories :
Les adjectifs de la première classemodifierIls se déclinent au masculin, féminin et neutre. MasculinmodifierAu masculin, ils se terminent toujours par -ος. Par exemple, ἄκρος (extrême) se décline... ἄκρος (trad. ce résultat est extrême).
FémininmodifierAu féminin, ils se terminent par -η sauf si le radical est en ε-, ι- ou ῥ-. Donc, par exemple, le féminin de μικρός (petit) est μικρά (petite). Si le radical est composé ou dérivé, le féminin est identique au masculin. NeutremodifierAu neutre, les adjectifs se déclinent toujours en ajoutant -ον au radical. Les adjectifs de la deuxième classemodifier
La possessionEn grec ancien, l'expression de la possession présente de nombreuses différences avec le français [1]. S'il n'y a aucun doute, l'article défini suffit généralement. Sinon, deux cas de figure sont à distinguer :
Référencesmodifier
LocutionsUne locution est, en linguistique, une unité fonctionnelle du langage, composée de plusieurs mots graphiques, appartenant à la langue et devant être apprise en tant que forme globale non divisible. Les expressions et les proverbes sont des locutions.
Αmodifier
Βmodifier
Γmodifier
Δmodifier
Εmodifier
(Egồ d' esthíô, hína zỗ.)
(Érôs aníkate mákhan.)
Ζmodifier
Ηmodifier
Θmodifier
Ιmodifier
Κmodifier
Λmodifier
Μmodifier
Νmodifier
Ξmodifier
Οmodifier
Πmodifier
Ρmodifier
Σmodifier
Τmodifier
Υmodifier
Φmodifier
Χmodifier
Ψmodifier
Ωmodifier
Lexique
Au cours de vos lectures, vous serez amené à rencontrer des mots que vous n’arriverez pas à traduire en français. Le mieux est d’avoir un dictionnaire grec-français (type Bailly) mais certains mots reviennent souvent ; voici un lexique non-exhaustif grec-français par ordre alphabétique avec des renseignements sur le mot (genre, déclinaison, etc.)
Αmodifierἆ (interjection) : ah ! Βmodifierβαθμίς, -δος (nom commun) (f) : échelon. Γmodifierγα (particule) : Forme dorienne et béotienne de γε. Δmodifierδάγυς, -ύδος (nom commun) (f) : dagyde. Εmodifierἐάν (conjonction) : si (éventuel). Ζmodifierζῆλος, -ήλου (nom commun) (m) : Jalousie ; zèle. Ηmodifierἡ (article défini) : la. Θmodifierθαλάμη, -ης (nom commun) (f) : Gîte ; tanière. Ιmodifierἴαμϐος, -άµϐου (nom commun) (m) : ïambe. Κmodifierϗ (symbole) : Et. (Abréviation graphique valant καί en grec comme & valant et en français.) Λmodifierλαϐή, -ῆς (nom commun) (f) : anse. Μmodifier-μα, -τος (suffixe) : suffixe marquant des noms neutres abstraits. |