Mathématiques avec Python et Ruby/Quaternions et octonions en Ruby
Complexes
modifierOn a vu dans le chapitre précédent que pour Ruby, un nombre complexe z est essentiellement une structure abritant deux réels, accessibles par z.real et z.imag respectivement. La construction de Cayley-Dickson généralise ce point de vue: En prenant deux complexes a et b, on peut les regrouper dans une nouvelle structure qui est considérée comme un nombre: Un quaternion.
Dans toute la suite, on va profiter de la gestion des fractions offerte par cmath, avec
require 'cmath'
Quaternions
modifierDefinition et affichage
modifierDéfinition
modifierLa définition d'un quaternion se fait dans une classe nommée Quaternion:
class Quaternion
end
La première méthode, l'initialisation, crée donc deux variables a et b (qui seront des complexes, mais Ruby ne le sait pas encore):
Initialisation
modifier def initialize(a,b)
@a,@b = a,b
end
Les nombres complexes a et b seront des propriétés du quaternion:
Propriétés a et b
modifier def a
@a
end
def b
@b
end
Désormais on accède aux deux complexes a et b d'un quaternion q par q.a et q.b.
Affichage
modifierPour afficher un quaternion q avec puts(q), il est nécessaire de redéfinir (une sorte de surcharge) sa méthode de conversion en chaîne de caractères (string):
def to_s
'('+a.real.to_s+')+('+a.imag.to_s+')i+('+b.real.to_s+')j+('+b.imag.to_s+')k'
end
La notation des points se lit de droite à gauche, par exemple a.real veut dire la partie réelle de a et q.a.real, la partie réelle du a de q.
Le quaternion de Ruby ne possède alors que deux propriétés, a et b, mais on va se rattraper sur les méthodes, qui opèrent sur un quaternion (ou deux):
Fonctions
modifierModule
modifierLe module d'un quaternion est un réel:
def abs
Math.hypot(@a.abs,@b.abs)
end
Conjugué
modifierLe conjugué d'un quaternion est un quaternion de même module que celui-ci:
def conj
Quaternion.new(@a.conj,-@b)
end
Opérations
modifierAddition
modifierPour additionner deux quaternions, on additionne leurs a respectifs, et leurs b respectifs, et on crée un nouveau quaternion à partir des deux nombres complexes obtenus:
def +(q)
Quaternion.new(@a+q.a,@b+q.b)
end
Pour calculer et afficher la somme des quaternions p et q, il suffit alors d'entrer puts(p+q).
Soustraction
modifierLa soustraction des quaternions relève d'un principe analogue:
def -(q)
Quaternion.new(@a-q.a,@b-q.b)
end
Multiplication
modifierLe produit de deux quaternions est plus difficile à définir:
def *(q)
Quaternion.new(@a*q.a-@b*q.b.conj,@a*q.b+@b*q.a.conj)
end
La multiplication des quaternions n'est pas commutative, comme le montre l'exemple suivant:
p=Quaternion.new(Complex(2,1),Complex(3,4))
q=Quaternion.new(Complex(2,5),Complex(-3,-5))
puts(p*q)
puts(q*p)
Division
modifierPour diviser un quaternion par un autre, on peut faire ainsi:
def /(q)
d=q.abs**2
Quaternion.new((@a*q.a.conj+@b*q.b.conj)/d,(-@a*q.b+@b*q.a)/d)
end
Comme ils ont le même module, le quotient d'un quaternion par son conjugué est égal à 1:
p=Quaternion.new(Complex(2,1),Complex(3,4))
puts((p/p.conj).abs)
Cet exemple révèle que , c'est-à-dire que , qui est une décomposition de comme somme de 4 carrés.
Résumé
modifierLa classe Quaternion de Ruby tient en entier dans un fichier plutôt léger, au vu de ses possibilités:
require 'cmath'
class Quaternion
def initialize(a,b)
@a,@b = a,b
end
def a
@a
end
def b
@b
end
def to_s
'('+a.real.to_s+')+('+a.imag.to_s+')i+('+b.real.to_s+')j+('+b.imag.to_s+')k'
end
def +(q)
Quaternion.new(@a+q.a,@b+q.b)
end
def -(q)
Quaternion.new(@a-q.a,@b-q.b)
end
def *(q)
Quaternion.new(@a*q.a-@b*q.b.conj,@a*q.b+@b*q.a.conj)
end
def abs
Math.hypot(@a.abs,@b.abs)
end
def conj
Quaternion.new(@a.conj,-@b)
end
def /(q)
d=q.abs**2
Quaternion.new((@a*q.a.conj+@b*q.b.conj)/d,(-@a*q.b+@b*q.a.conj)/d)
end
end
Si on enregistre ce fichier sous le nom quaternions.rb, il suffit d'insérer require 'quaternions' pour être en mesure d'effectuer des calculs sur les quaternions.
Octonions
modifierCe qui est intéressant avec la construction de Cayley-Dickson utilisée ci-dessus pour les quaternions, c'est qu'elle se généralise: En définissant une structure (un objet) comprenant deux quaternions a et b, on définit un octonion.
Définition et affichage
modifierDéfinition
modifierComme pour les quaternions, on décrit l'objet octonion dans une classe Octonion:
class Octonion
def initialize(a,b)
@a,@b = a,b
end
def a
@a
end
def b
@b
end
Au passage on définit les propriétés a et b de l'octonion comme celles du quaternion, sauf que cette fois-ci ce ne sont plus des complexes mais des quaternions. Mais comme Ruby est faiblement typé, cette particularité n'apparaîtra que lorsque a ou b sera utilisé.
Affichage
modifierLà encore, la méthode to_s se définit comme celle des quaternions, mais il y a 8 nombres à afficher au lieu de 4:
def to_s
'('+a.a.real.to_s+')+('+a.a.imag.to_s+')i+('+a.b.real.to_s+')j+('+a.b.imag.to_s+')k+('+b.a.real.to_s+')l+('+b.a.imag.to_s+')li+('+b.b.real.to_s+')lj+('+b.b.imag.to_s+')lk'
end
Pour accéder au premier de ces nombres, que est la partie réelle du a de a, on note a.a.real. Autrement dit, on parcourt un arbre binaire, de profondeur 3.
Fonctions
modifierLes fonctions sur les octonions se définissent presque comme celles sur les quaternions, Cayley-Dickson oblige:
Module
modifierComme pour les quaternions:
def abs
Math.hypot(@a.abs,@b.abs)
end
Conjugué
modifier def conj
Octonion.new(@a.conj,Quaternion.new(0,0)-@b)
end
Opérations
modifierAddition
modifierComme pour les quaternions, on additionne les octonions composante par composante (a avec o.a, b avec o.b):
def +(o)
Octonion.new(@a+o.a,@b+o.b)
end
Soustraction
modifier def -(o)
Octonion.new(@a-o.a,@b-o.b)
end
Multiplication
modifier def *(o)
Octonion.new(@a*o.a-o.b*@b.conj,@a.conj*o.b+o.a*@b)
end
Non seulement la multiplication des octonions n'est pas commutative, elle n'est plus associative non plus:
m=Octonion.new(p,q)
n=Octonion.new(q,p)
o=Octonion.new(p,p)
puts((m*n)*o)
puts(m*(n*o))
Division
modifier def /(o)
d=1/o.abs**2
Octonion.new((@a*o.a.conj+o.b*@b.conj)*Quaternion.new(d,0),(Quaternion.new(0,0)-@a.conj*o.b+o.a.conj*@b)*Quaternion.new(d,0))
end
Là encore, le quotient d'un octonion par son conjugué est de module 1:
puts(m/m.conj)
puts((m/m.conj).abs)
Résumé
modifierL'objet Octonion de Ruby est lui aussi, assez léger:
class Octonion
def initialize(a,b)
@a,@b = a,b
end
def a
@a
end
def b
@b
end
def to_s
'('+a.a.real.to_s+')+('+a.a.imag.to_s+')i+('+a.b.real.to_s+')j+('+a.b.imag.to_s+')k+('+b.a.real.to_s+')l+('+b.a.imag.to_s+')li+('+b.b.real.to_s+')lj+('+b.b.imag.to_s+')lk'
end
def +(o)
Octonion.new(@a+o.a,@b+o.b)
end
def -(o)
Octonion.new(@a-o.a,@b-o.b)
end
def *(o)
Octonion.new(@a*o.a-o.b*@b.conj,@a.conj*o.b+o.a*@b)
end
def abs
Math.hypot(@a.abs,@b.abs)
end
def conj
Octonion.new(@a.conj,Quaternion.new(0,0)-@b)
end
def /(o)
d=1/o.abs**2
Octonion.new((@a*o.a.conj+o.b*@b.conj)*Quaternion.new(d,0),(Quaternion.new(0,0)-@a.conj*o.b+o.a.conj*@b)*Quaternion.new(d,0))
end
end
En l'enregistrant sous le nom octonions.rb, il suffit d'écrire
require 'octonions'
pour être en mesure d'effectuer des calculs sur les octonions en Ruby.