Photographie/Techniques particulières/Reproduction des documents/La reprographie

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La reprographie est définie comme « toute méthode permettant de reproduire directement un document, à une échelle visible, sans recopie manuelle ».

Les techniques de la reprographie

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Procédés faisant appel uniquement à la technique photographique argentique

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Ces procédés sont abandonnés de nos jours, sauf peut-être pour certains usages bien particuliers. La reproduction est obtenue par l'intermédiaire d'un négatif que l'on transforme en positif par inversion directe ou par tirage sur un papier sensible. Parfois, on utilise directement un négatif sur papier.

On opère généralement par contact de l'original avec le papier de copie, l'insolation de ce dernier étant obtenue à travers l'original, ou par réflexion sur celui-ci. Dans les deux cas, le contact des deux supports doit être parfait, et l'image est inversée par rapport à l'original.

Lorsque la reproduction est obtenue par réflexion, la lumière traverse d'abord la surface sensible, se réfléchit ensuite sur les blancs de l'original et atteint une seconde fois l'émulsion. Celle-ci doit avoir un seuil de sensibilité supérieur au niveau de l'insolation par la seule lumière incidente, elle doit en revanche réagir à la somme des énergies incidente et réfléchie. Cette insolation par réflexion est appelée réflectographie.

Le développement peut se faire de diverses façons. On utilise généralement des émulsions à révélateur incorporé, qu'il suffit de mouiller avec une solution très alcaline pour obtenir le développement. Celui-ci est très rapide et il faut le stopper immédiatement par un fixage ou une stabilisation. Certaines machines utilisaient des procédés de développement-fixage simultané.

Pour les originaux très encombrants ou intransportables, on a construit des systèmes d'insolation qui pouvaient être posés directement sur les documents. Il fallait alors leur associer une développeuse indépendante. La machine Exacop 240 de Lumière, par exemple, était conçue à cet effet.

Procédés par transfert de matière

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Le négatif insolé est développé au contact d'un papier spécial comportant des germes de développement physique. Le révélateur incorporé à ce négatif va permettre le transfert des sels d'argent non insolés vers le positif, où ils seront transformés en une image argentique. Dans le procédé Verifax de Kodak, la gélatine est tannée, donc insolubilisée et durcie dans les parties exposées, mais les parties non insolées du négatif restent transférables sur un autre papier, la copie étant alors dans le bon sens, ou sur une plaque offset. La machine Verifax Cavalcade de Kodak donnait en 20 s des copies sèches et très stables, qui présentaient toutefois des contrastes trop accentués et donc un mauvais rendu des demi-teintes. On pouvait obtenir jusqu'à 7 copies positives à partir d'un même négatif.

Procédés héliographiques

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Les composés diazoïques comportent des molécules dans lesquelles deux atomes d'azote sont liés par une double liaison. Celle-ci peut s'ouvrir assez facilement sous l'effet du rayonnement ultraviolet, qui les transforme en composés incolores dits leucodérivés.

Dans les parties non insolées, les composés diazoïques peuvent être combinés avec divers copulants pour former des colorants azoïques. Le développement correspond à la réaction de copulation et s'effectue en présence de produits acides ou basiques, on utilise le plus souvent les vapeurs ammoniacales. Le nombre des produits utilisables étant très grand, il est facile de faire varier la couleur et la sensibilité des papiers ou des films translucides.

Les dimensions des amas de molécules diazoïques étant plusieurs centaines de fois plus petites que celles des grains d'argent, il est théoriquement possible d'obtenir des images beaucoup plus fines que celles fournies par les émulsions argentiques conventionnelles. En réalité, il existe toutefois de sérieuses limitations.

Les machines à tirer les plans permettent de reproduire des documents translucides, comme des calques portant un tracé à l'encre de Chine, pour un coût très modéré, même pour de très grandes surfaces. Elles sont capables de travailler avec des rouleaux de papier sensibilisé de grande largeur avec un défilement continu. D'autres machines ont des dimensions plus modestes. Certaines, comme la machine Diazotherm 600 de Ferrania-Bauchet réalisaient le développement de façon purement thermique, sans faire appel à l'ammoniac ou à d'autres produits chimiques ; la source lumineuse est constituée par 5 tubes fluorescents de 120 W placés dans un cylindre tournant, la largeur utile atteint 1,2 m, la vitesse de défilement varie de 10 à 200 m/h selon les caractéristiques de l'original à reproduire.

Photocopie par dégagement de chaleur

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Le procédé date de 1940 et il a été breveté sous le nom de Thermofax. Il repose sur le fait que les zones noires d'un document absorbent beaucoup plus la lumière, et surtout les infrarouges, que les zones claires. Sous l'effet d'un rayonnement suffisamment intense, ces zones sombres s'échauffent et deviennent des sources de chaleur. On met ce phénomène à profit en superposant à l'original une surface sensible à la chaleur mais transparente aux infrarouges. La copie est immédiate mais il faut toutefois la refroidir très vite afin que la diffusion de la chaleur ne vienne pas nuire à la netteté des images reproduites.

Une variante consiste à utiliser une feuille intermédiaire recouverte d'une couche sensible comportant un colorant transparent à l'infrarouge. Cette couche sensible fond et devient collante sous l'action de la chaleur, ce qui permet de la transférer sur un papier ordinaire.

Les originaux en couleurs donnent des résultats imprévisibles, car tout dépend de la nature des colorants utilisés et de la façon dont ils absorbent ou non l'infrarouge.

Un procédé voisin a été mis au point : l'original est recouvert par pulvérisation d'une poudre incolore, volatile et noircissant à la chaleur. On place contre l'original qui vient d'être préparé un papier translucide et l'on expose l'ensemble au rayonnement thermique. La poudre déposée sur les parties noires se volatilise sous l'effet de l'échauffement et vient se fixer sur le papier pour fournir une copie. Le photocopieur 107, modèle 76, de la société 3 M, fonctionnait sur ce principe.

Procédés électrophotographiques

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Grâce à l'effet photoélectrique, certaines substances isolantes exposées à la lumière deviennent conductrices. On utilise en photocopie électrostatique à peu près exclusivement le sélénium et l'oxyde de zinc.

La surface sensible est chargée d'électricité statique par effet Corona, en la faisant défiler devant des fils conducteurs portés à une très haute tension. En projetant sur cette surface l'image de l'original à reproduire, on rend conductrices, et donc on décharge, les parties exposées à la lumière. Les parties non insolées conservent leurs charges, que l'on transfère ensuite par contact sur une feuille de papier ordinaire. La surface sensible reçoit un dépôt d'une poudre spéciale, appelée toner, qui se fixe sur les zones chargées correspondant aux parties sombres de l'original. Cette poudre est constituée de minuscules sphères de résine thermofusible chargées de colorants, qu'il suffit de faire fondre sur le papier pour assurer la stabilité de l'image.

Dans le procédé Electrofax, la surface sensible est un papier spécial traité à l'oxyde de zinc, il n'y a aucun transfert de poudre sur un autre support. Un simple chauffage suffit à fixer l'image définitive. Les machines fonctionnant selon ce principe sont très simples, mais le papier spécial est beaucoup plus onéreux que les papiers ordinaires.

Lorsque l'on opère par transfert, la surface sensible est un papier spécial traité à l'oxyde de zinc et enroulé sur un tambour ou un tambour revêtu de sélénium. Le papier, ou master, est réutilisable plusieurs centaines de fois, après quoi il doit être changé. Les tambours de sélénium permettent de faire plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de milliers de copies. La poudre déposée sur la surface sensible est ensuite transférée sur le papier sous l'effet des charges électrostatiques, puis elle est fixée par chauffage.

La poudre peut être amenée au contact du tambour à l'état de suspension dans un liquide diélectrique mais dans toutes les machines récentes elle est projetée à sec, d'où le nom de Xérographie donné à ce procédé. Parmi les premières machines mises sur le marché, une des plus connues était un photocopieur fabriqué par la société Bell & Howell. Le procédé a donné son nom à la société Rank Xerox.

Procédés de diffusion liés à la reprographie

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L'Hectographie

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Le texte est reproduit à l'envers, sur un papier épais enduit de kaolin, par transfert de colorant à partir d'un carbone spécial. Le texte peut être tapé à la machine ou écrit à la main à l'aide d'un stylo à bille. On obtient ainsi une matrice d'impression contre laquelle on presse des feuilles de papier ordinaires très légèrement imbibées d'alcool ; une petite partie du colorant se dissout et se décalque sur le papier, ce qui produit une copie à l'endroit. La matrice peut également être obtenue par transfert thermique. Le procédé est rapide, économique, mais limité aux tirages en quantité peu importante.

Le Stencil

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Un papier spécial très résistant est imperméabilisé par un vernis. Il suffit de perforer la couche imperméable, sans couper le support, pour obtenir une sorte de pochoir permettant de réaliser un très grand nombre d'exemplaires. Généralement, la perforation est obtenue de la manière la plus simple par la frappe d'une machine à écrire ou encore à la main, à l'aide d'un stylet spécial et d'une plaque d'appui rugueuse.

Les graveurs de stencils comportent un cylindre tournant sur lequel on monte côte-à-côte le stencil à graver et l'original à reproduire. D'un côté, une cellule photoélectrique balaye l'original et fournit un signal à la machine. De l'autre, un stylet émet des étincelles à grande fréquence et perfore le stencil dans les zones correspondant aux noirs de l'image. L'opération dure de 5 à 10 minutes pour un usage normal, mais on peut diminuer le pas axial de déplacement de la cellule et du stylet pour atteindre une définition de 600 lignes par pouce, ce qui permet de reproduire des photographies avec une qualité suffisante pour obtenir des demi-teintes. Ces matériels sont aujourd'hui largement périmés, même pour l'obtention de copies indélébiles d'actes notariés, par exemple.

On pouvait également graver les stencils par voie photographique. Après insolation par contact et traitement, les parties insolées étaient rendues insolubles et les parties non insolées poreuses, ce qui donnait la possibilité d'obtenir des clichés prêts à l'emploi. En insolant par projection et non plus par contact, un changement d'échelle du document était possible.

L'Offset

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Le principe est connu depuis longtemps et sert pour l'obtention de lithographies. Le cliché comporte des zones humides qui repoussent l'encre et des zones grasses où elle peut s'accrocher. Les clichés sont obtenus sur du papier, sur des feuilles d'aluminium ou de zonc, ou encore sur des feuilles de plastique de type polyester.

Les clichés peuvent être obtenus par diverses méthodes. Outre les procédés directs qui permettent une réalisation manuelle ou par frappe à la machine, on utilise couramment des clichés en papier à l'oxyde de zinc traités par copie électrostatique et qui permettent d'obtenir sans difficulté plusieurs centaines d'exemplaires. Les clichés métalliques comportent une émulsion argentique et sont insolés à travers un original sur film spécial. Ils donnent facilement plusieurs dizaines de milliers de copies.

Quel que soit le mode d'obtention des clichés, le principe final est toujours le même : l'encre retenue par les parties grasses est transférée à l'envers sur un rouleau de caoutchouc appelé blanchet, qui à son tour la transfère sur le papier. Les clichés doivent donc toujours être réalisés à l'endroit.

Bibliographie

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  • COMBES, Marcel .- La reprographie (à suivre). In : Photo-Ciné-Revue, avril 1968, pp. 179-782.
  • COMBES, Marcel .- La reprographie (à suivre). In : Photo-Ciné-Revue, mai 1968, pp. ?
  • COMBES, Marcel .- La reprographie (fin). In : Photo-Ciné-Revue, juin 1968, pp. 302-305.


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