Photographie/Conditions particulières de prise de vues/Le plein soleil

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Caractéristiques du plein soleil

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Le plein soleil donne une lumière très directe, brutale, avec des contrastes très élevés entre les zones éclairées et les ombres. Ces contrastes sont très souvent plus importants que le contraste utile (ou « dynamique ») des films ou des capteurs, par conséquent l'ensemble des valeurs de la scène photographiée ne peut pas être intégralement enregistré sur une seule image. Il s'ensuit donc inévitablement une perte d'informations et la présence, sur la photographie, de zones plates, sans détails, voire carrément sous ou sur-exposées. Cependant, cet éclairage ne doit pas être négligé dans certaines circonstances, en particulier pour obtenir des effets graphiques et des jeux d'ombres intéressants, par son aptitude à donner des contours nets.

Lorsque le plein soleil est associé à un ciel bleu profond, un autre problème se pose : les zones à l'ombre sont éclairées non pas par le soleil, mais par le ciel, elles reçoivent par conséquent une lumière très bleue que le film ou le capteur enregistre telle quelle. Ces ombres sont donc porteuses d'une forte dominante que l'œil corrigera automatiquement en observant la scène réelle, mais qu'il remarquera immédiatement sur les photographies. Il existe donc non seulement de forts écarts de luminosité mais aussi de forts écarts de température de couleur.

La présence éventuelle de zones surexposées doit généralement être évitée à tout prix : en effet, lorsque nous observons une photographie, notre regard se porte en priorité sur les zones les plus claires et lorsque celles-ci ne contiennent aucun élément intéressant, il devient absolument certain que cette photographie est ratée. Seule exception, si les zones surexposées sont de très petite taille, l'œil les accepte assez bien et elles ne nuisent généralement pas à la lisibilité de l'œuvre. Les reflets spéculaires qui se produisent à la surface de l'eau entrent dans cette catégorie : la lumière qu'ils renvoient est de toute manière trop intense pour que nous puissions les regarder directement sans ressentir un certain éblouissement, de sorte que la perception de l'image se rapproche alors de la perception de la réalité.

Le fait que les ombres soient bouchées, sans détails, est généralement considéré comme moins gênant et là encore, on se rapproche des conditions réelles de la perception. Devant un paysage violemment éclairé, les pupilles de nos yeux se ferment de façon que nous puissions percevoir correctement les zones lumineuses, mais il nous est alors impossible de distinguer simultanément des détails dans les zones les plus sombres ; pourtant, de ce point de vue, nous bénéficions de possibilités bien supérieures à celles des films ou des capteurs.

Mesurez attentivement la lumière

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La meilleure façon de mettre toutes les chances de son côté est encore de surveiller très attentivement les conditions de la pose que l'on s'apprête à effectuer. La mesure matricielle n'est pas toujours la meilleure solution, en particulier lorsque l'étendue du contraste de la scène photographiée dépasse les possibilités d'analyse du système.

La plupart des systèmes de mesure actuels sont capables de détecter la présence de reflets spéculaires et ils ne réagissent plus au-delà d'un certain niveau, tout se passe donc à peu près comme s'ils éliminaient purement et simplement les zones correspondantes. Ce n'est cependant pas toujours le cas et en l'absence de cette « coupure », le risque d'une sous-exposition massive est bien réel.

Comme toujours l'histogramme donne des indications précieuses mais qu'il faut savoir interpréter. Dans le cas des éclairages brutaux, il présente souvent deux pics plus ou moins larges, l'un à droite correspondant aux hautes lumière et l'autre à gauche aux ombres. Si le pic des lumières est amputé, cela se traduit immanquablement par des zones « brûlées » sur la photographie. Les reflets spéculaires provoquent quant à eux l'apparition d'une barre très étroite qui vient s'ajouter à la droite de ces deux pics. Si cette barre est perceptible, il y a fort à parier que le reste de la photographie sera considérablement sous-exposé ; il sera alors judicieux d'exposer davantage en ouvrant le diaphragme ou en augmentant le temps de pose.

En cas de doute, il est toujours possible de « bracketer », après quoi il faudra évidemment choisir la moins mauvaise image de la série ou, si l'on a opéré sur pied avec un sujet immobile, à combiner des éléments pris dans différentes images pour obtenir un résultat plus acceptable.

Enregistrez vos photos en mode RAW

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Les images enregistrées au format TIF et surtout au format JPEG sont construites après un retraitement des données fournies par le capteur. Il s'ensuit nécessairement une perte d'information, surtout dans les zones où les pixels ont des caractéristiques de couleurs très voisines. Dans les cas les plus difficiles, vous pourrez généralement récupérer quelques informations qui vous permettront de déboucher les zones sur-exposées eny faisant apparaître des détails qui auraient été supprimés par la compression en JPEG. Il ne faut cependant pas attendre de miracles de ce procédé. Le débouchage des ombres est également envisageable à partir des fichiers RAW mais il engendre presque toujours des zones très bruitées et les résultats sont moins bons que pour les hautes lumières..

Rapprochez-vous du sujet et resserrez le cadrage

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Cela revient à se poser la question fondamentale : quel est le sujet de la photo ? Une fois que votre sujet est bien déterminé, il vous faut resserrer le cadrage en adoptant une focale plus longue ou mieux, en vous rapprochant, de façon à faire disparaître hors du cadre les éléments trop ou trop peu lumineux qui, par un mauvais rendu, nuiraient à la qualité générale de la photo.

Un ciel laiteux mais lumineux est souvent un facteur favorable pour obtenir un rendu adouci des sujets proches, en revanche s'il figure sur la photo, l'effet est détestable. Le regard supporte parfaitement un ciel entièrement bleu mais ressent une impression très négative lorsqu'un ciel blafard est traduit par de vastes zones blanches. Votre photo, dans ce cas, sera toujours meilleure si vous parvenez à supprimer le ciel !

Procurez-vous une ombrelle

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Quand on ne peut pas déplacer le sujet pour le mettre à l'ombre, alors c'est l'ombre qui doit venir au sujet. Une ombrelle protège de la pluie et du soleil mais quand elle est blanche, elle constitue un excellent diffuseur de lumière. C'est ce que font souvent les professionnels pour éclairer le mieux possible leurs modèles, par exemple pendant des prises de vues publicitaires, avec parfois de gros moyens matériels et humains.

Le petit jeu consiste ici à tenir à la fois l'ombrelle et l'appareil. Un pied permettant de tenir en place l'appareil ou encore mieux, l'ombrelle, est souvent bienvenu. L'éclairage diffus permet de photographier plus facilement certains sujets, comme des fleurs, et en prime l'ombrelle peut réduire notablement les effets du vent. En revanche la présence d'un gros objet blanc inconnu incite souvent les insectes et autres bestioles à prendre la fuite dans les meilleurs délais.

Faites attention à la sensibilité

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L'idéal est d'opérer à 50, 64 ou 80 ISO mais 100 est aussi une valeur acceptable lorsque l'appareil ne descend pas plus bas. Si vous avez oublié que l'appareil était réglé sur 400 ou 800 ISO, vous avez toutes les chances de surexposer vos photos car bien souvent vous atteindrez les limites de la fermeture du diaphragme. Il vaut presque toujours mieux abaisser la sensibilité plutôt qu'augmenter la vitesse.

Ceci étant, il est au contraire souvent judicieux d'adopter une sensibilité élevée pour mettre en valeur les détails de votre sujet, si celui-ci est à l'ombre. Beaucoup d'appareils donnent aujourd'hui de très bons résultats jusqu'à 1 200 ISO ou plus, mais attention à ne pas oublier d'annuler ce réglage dès que vous revenez à des conditions de prise de vue plus normales.

Même aux plus basses sensibilités, les éclairages violents vont souvent vous obliger à fermer énormément le diaphragme. Or, pour certaines prises de vues, vous pourrez souhaiter obtenir une profondeur de champ très réduite. Dans ces conditions, le seul recours est d'utiliser un filtre gris neutre qui, en absorbant beaucoup de lumière, vous permettra d'opérer avec un diaphragme très ouvert.

N'oubliez jamais le pare-soleil

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C'est un accessoire toujours utile, quel que soit d'ailleurs l'éclairage. Dans le cas présent, il évitera que des rayons lumineux tombant sur les montures des lentilles viennent former des images-fantômes ou provoquent une diffusion nuisible à la qualité des images (flare).

Mettez si possible l'appareil à l'ombre

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Il s'agit là encore de minimiser l'effet des lumières parasites qui viennent altérer l'image. L'aide d'une tierce personne est quelquefois bienvenue pour tenir un écran au-dessus de votre appareil.