Photographie/Conseils aux débutants/Avant toutes choses

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Avant de se lancer dans la photographie, il n'est pas interdit de réfléchir et de se poser quelques questions...

La photographie est une technique qui, comme toutes les autres, peut être apprise moyennant quelques efforts ; tout photographe doit en connaître au moins les rudiments, et si possible beaucoup plus, pour être à l'aise le moment venu lorsque l'occasion de prendre une photo se présente.

Une photo... pour qui ?

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Observons tout d'abord que la plupart des photographes débutants critiquent volontiers le travail des autres mais peinent à considérer objectivement leurs propres images.

La raison en est assez simple : le fait de prendre une photographie répond à une intention qui peut être d'ordre émotionnel, documentaire, esthétique, etc. Si cette intention n'est pas ressentie par la ou les personnes qui doivent examiner la photographie, alors celle-ci risque fort d'être jugée comme mauvaise ou pire, sans intérêt.

La première qualité d'un photographe est de savoir tirer le meilleur parti possible de la scène qui se déroule sous ses yeux. La seconde qualité, au moins aussi importante que la première, est de savoir sélectionner le meilleur de sa propre production. Il est inutile en effet d'encombrer ses tiroirs ou ses disques durs avec des photographies dont on peut penser qu'elles n'auront jamais aucun spectateur, même pas le photographe lui-même.

Qu'est-ce qu'une bonne photo ?

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Chacun de nous est en droit de dire, sans avoir à se justifier : « une bonne photo est une photo qui me plait ».

Il n'existe pas de définition objective d'une bonne photo. D'ailleurs, si l'on connaissait une recette miraculeuse ou une formule mathématique permettant d'en obtenir une à chaque pression sur le déclencheur, cela se saurait depuis longtemps ; en même temps, la photographie deviendrait une occupation fort ennuyeuse. Nous sommes là très clairement dans le domaine de la subjectivité.

On peut faire des photos pour des amis, pour sa famille, pour répondre à une commande, par goût des collections, pour garder un souvenir personnel, pour la présenter à un concours, pour servir de témoignage, etc. En gros, il y a les photos que l'on prend pour soi-même et celles que l'on prend pour les autres.

En tout état de cause, une photo ne peut être jugée que par rapport à certains critères qui tiennent notamment à sa destination : une bonne photo pour l'album de famille n'a pas beaucoup de chances de plaire au jury d'un concours. De plus, le contexte et l'époque ont eux aussi une influence ; ce que l'on apprécie mal aujourd'hui aura peut-être une grande valeur demain, voir par exemple les photographies de Paris prises par Eugène Atget ou les photographies des Landes par Félix Arnaudin.

Faire des photographies ou de la photographie ?

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Tout le monde est capable de faire des photographies, il suffit pour cela d'appuyer sur un petit bouton appelé « déclencheur ». Pour beaucoup, cela suffit pour engranger des souvenirs ou des documents mais un photographe peut aussi avoir l'ambition de présenter publiquement ses œuvres et dans ce cas, il faut qu'il aborde d'autres domaines, celui du témoignage ou celui de l'art.

Constater ou organiser

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La plupart des photographies, en particulier celles qui sont prises par les amateurs, relèvent du constat : les êtres et les choses sont spontanément en place, constituant une scène intéressante aux yeux du photographe. Cet intérêt peut être relatif à des situations très diverses, graphisme, jeux de lumières, humour, insolite, valeur documentaire, spectacles, etc. L'auteur n'intervient pas directement sur les éléments qui l'entourent mais il est a priori libre de choisir le point de vue, la composition, le cadrage, l'instant du déclenchement, etc. Dans les cas du reportage et de la photographie de nature, notamment, il doit s'interdire de modifier quoi que ce soit et/ou d'influencer le déroulement de l’action en cours.

Un photographe ne fait pas toujours exactement ce qu'il veut lorsqu'il est sur le terrain et quelques imperfections sont pardonnables. Il n'est d'ailleurs pas toujours souhaitable de les corriger par voie informatique en post-production et c'est même interdit par principe dans le cas de la photographie de nature ou de reportage.

Au contraire, le photographe peut décider d'organiser son sujet. Il devient alors « créateur » ou « metteur en scène » de son œuvre, avec ou sans la participation de tierces personnes. Comme il jouit de la totale maîtrise des éléments de ses prises de vues, qu'il s'agisse de modèles vivants ou d'objets, il est seul responsable des défauts que peuvent présenter ses images, tant du point de vue du thème (nature morte, portrait, nu, etc.) que de la qualité technique de ses clichés. La différence entre Dieu et les photographes, disent les mauvaises langues, est que Dieu ne se prend pas pour un photographe. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant vécu...

Photographier la famille, les amis et les animaux de compagnie

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Parmi les milliards de photographies prises chaque jour dans le monde, beaucoup représentent la famille, les amis ou les animaux de compagnie. Ces sujets sont affectivement très proches du photographe et comptent parmi les plus accessibles. Bien qu'ils paraissent « faciles », ils posent en réalité deux types de problèmes, notamment pour les débutants. D'une part, leur proximité avec le photographe empêche celui-ci de percevoir les défauts de ses prises de vues : expressions fâcheuses, déformations de perspective, ombres disgracieuses, composition maladroite, décor laid ou incongru qui détourne l'attention, etc. D'autre part, ces photographies n'intéressent qu'un nombre très limité de spectateurs en dehors, du moins peut-on l'espérer, du photographe lui-même.

Les fameuses « soirées-diapos » de la fin du 20e siècle avaient souvent une très fâcheuse réputation, et force est de constater que le passage au numérique n'a pas toujours arrangé les choses.

Photographier les vacances et les voyages

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C'est l'occasion pour beaucoup de photographes occasionnels de faire prendre l'air à leur matériel, du moins pour ceux qui n'ont pas encore renoncé à utiliser exclusivement leur téléphone portable...

Une bonne partie des photographies de vacances est constituée de souvenirs personnels qui relèvent du cas précédent, en ce sens qu'elles ne peuvent intéresser que très peu de spectateurs. L'autre partie peut comporter des photographies plus ou moins documentaires montrant la vie des gens dans des pays lointains, la flore et la faune, les monuments, les paysages que l'on a pu y découvrir, etc. Outre les proches et ceux qui ont partagé les activités du photographe, ces dernières peuvent en principe être présentées à des amis éloignés ou à des personnes étrangères, mais il faut pour cela qu'elles relèvent du meilleur et non du pire : entendons par là qu'elles doivent présenter un minimum de qualités techniques, mais aussi un sujet bien mis en valeur par une composition soignée.

De ce point de vue, la photographie numérique peut constituer un avantage mais aussi un double piège :

  • le faible coût des prises de vues et la possibilité d'effacer immédiatement ce que l'on a raté incite le photographe à multiplier les prises de vues hâtives. Toute photographie numérique doit être soignée comme s'il s'agissait de LA photo du millénaire, faute de quoi on peut être réduit à trier entre le mauvais et le médiocre.
  • la multiplication des prises de vues peut engendrer la constitution de collections trop importantes que l'on n'a plus le temps de gérer correctement, il devient alors très difficile de préparer une projection bien construite à l'intention de ses proches ou d'un plus vaste public.


Le monument est connu, il faut donc faire au moins aussi bien que les cartes postales...

Attention au mélange des genres ! Les touristes qui photographient systématiquement leur famille ou leur petite amie devant un monument croient bien faire en combinant un sujet personnel et un sujet documentaire mais le résultat final est TOUJOURS désastreux car rien ne relie l'un à l'autre.

En revanche des personnages ou des animaux autochtones, qui ne sont pas des pièces rapportées mais font partie du décor, peuvent donner des images plus vivantes et plus intéressantes !

Photographier pour témoigner

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Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours, une image vaut mille mots... Ces expressions traduisent le fait qu'un document de type plan, dessin, gravure, peinture ou photographie peut contenir une information très riche, immédiatement compréhensible et qui ne pourrait pas être communiquée facilement sous la forme d'un texte.

Il est évident qu'une photographie faite pour témoigner est destinée à être montrée à un public qui va bien au-delà du cercle familial et des amis. Elle doit donc être « libérée » de tout lien affectif que le photographe pourrait avoir avec son sujet, ce qui ne va pas forcément de soi.

Idéalement, une telle photographie devrait se passer de tout commentaire mais c'est rarement possible ; souvent, il faut l'accompagner d'une légende permettant au spectateur de la situer dans son contexte. Toutefois, cette légende ne doit contenir que des éléments objectifs, par exemple le lieu, la date et les circonstance de la prise de vues. Le titre de la première photographie de mendiant présentée ci-dessous est Beggar Bodhgaya India, ce qui tout à la fois donne une information précise et permet de retrouver rapidement le fichier numérique dans le stock. En l'appelant par exemple Misère et infirmité dans le tiers-monde, le photographe introduirait son propre jugement de valeur, tout en étant à la fois beaucoup moins précis et redondant car il répéterait alors par des mots ce que tout spectateur peut percevoir au premier coup d’œil. De ce point de vue, il ne doit pas se comporter en prédicateur ou en donneur de leçons. Donner au spectateur les éléments qui lui permettront de réfléchir et de se forger sa propre opinion vaut toujours mieux que vouloir lui imposer une opinion extérieure « prête à l'emploi ».

Attention au point de vue, au sens physique du terme ! En photographiant une personne, il faut essayer de ne pas avoir un regard plongeant, dominateur ; cela évite en outre les déformations dues à une mauvaise perspective, défaut que l'on trouve très souvent dans le cas des photos d'enfants ou dans celui des photos de mendiants prises par des touristes en Inde ou ailleurs, et qui sont presque toutes entachées de « misérabilisme ».

Le mendiant à Dublin est presque centré, ce qui diminue beaucoup l'impact de la photo. On ne sait pas trop ce que l'auteur a voulu montrer mais on ressent une impression de photo volée, prise de trop loin. Cela évite l'impression de vue plongeante mais donne à l'image un caractère trop banal et impersonnel.

L'exemple de la mendiante ukrainienne montre au contraire ce que l'on peut faire en s'approchant d'une personne et en se mettant à sa hauteur : on préserve ainsi sa dignité. Une composition soignée a en outre permis de situer le sujet principal dans son décor, ce qui donne une photographie beaucoup plus « parlante ».

Une photo qui témoigne doit-elle être belle ? On a beaucoup reproché à certains photographes, comme Sebastiao Salgado, de faire de l'« esthétisme » à partir de la misère du monde. Mais si ces photographes avaient présenté au public des images bâclées, qui aurait pris soin de leur adresser ne serait-ce qu'un regard ?

Une bonne photo-témoignage doit susciter l'étonnement, l'indignation, la compassion, l'amusement, l'envie... et si elle ne suscite que l'indifférence, elle est évidemment ratée !

Réaliser un reportage photographique

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La réalisation d'un reportage digne de ce nom est une démarche plus complète qu'un simple témoignage, lequel peut ne comporter qu'un très petit nombre de photos, voire une seule. Il s'agit là de « couvrir » un événement, comme on dit dans le jargon professionnel, de décrire un fait de société, etc. et de réaliser à cette occasion un ensemble cohérent de photos, accompagnées le plus souvent de textes documentaires. Il ne s'agit pas en principe de donner une opinion mais plutôt d'exposer objectivement des faits, cependant le choix des images et des informations qui les accompagnent permet de donner une vision des choses plus ou moins orientée.

La démarche de création d'un reportage est assimilable au travail d'un photojournaliste. Elle vise évidemment un large public via une conférence, la parution d'un article dans un périodique spécialisé, etc.

Les sujets de reportage sont extrêmement variés, de même que les conditions de prise de vues. Traiter un sujet tel que la construction d'un ouvrage d'art important nécessite beaucoup de disponibilité pendant plusieurs mois ou plusieurs années, en revanche un événement soudain tel qu'un accident ou un tremblement de terre demande une réaction très rapide. Il v de soi que pour diverses raisons tous les sujets possibles de reportage ne sont pas accessibles au premier venu. Il est souvent difficile, voire impossible, d'obtenir les accréditations ou les autorisations nécessaires pour se rendre au bon endroit, et il faut aussi tenir compte des contingences matérielles et économiques. Par ailleurs, les reporters photographes professionnels qui opèrent dans des zones de combats ou dans des pays instables le font souvent au péril de leur vie.

Soigner chaque prise de vue

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Les premiers appareils automatiques et les premiers objectifs à focale variable ont grandement contribué à rendre les photographes paresseux et de ce point de vue, la généralisation des appareils numériques et des smartphones n'a rien arrangé.

« Jadis », c'est-à-dire dans les années 1960, les photographes devaient choisir en toute connaissance de cause l'ensemble des paramètres de la prise de vue : le film utilisé, noir ou couleur, et le trio indissociable sensibilité, diaphragme et temps de pose. L'utilisation d'un flash et/ou d'un trépied s'imposait dès que la lumière devenait trop faible pour que l'on puisse photographier autrement. Il fallait choisir avec soin le point de vue, notamment si l'on ne disposait que d'un appareil doté d'un objectif inamovible de focale fixe. Les plus chanceux, ou les plus fortunés, disposaient d'appareils à objectifs interchangeables et devaient donc choisir celui dont la distance focale permettait le meilleur cadrage. Il fallait aussi, bien entendu, effectuer manuellement la mise au point.

Si le choix du point de vue et du cadrage restent aujourd'hui à la charge du photographe, presque toutes les autres opérations sont réalisées de façon automatique ou semi-automatique. Il faut dire que les appareils s'en tirent plutôt bien, mieux que beaucoup de photographes que l'on laisseraient seuls effectuer tous les réglages. Cependant chacun des autres paramètres influence directement la formation de l'image et dans de nombreux cas, des valeurs sensiblement différentes de celles choisies par l'appareil peuvent donner de meilleurs résultats.

Il n'est pas possible de passer ici en revue tous les cas possibles, la lecture des divers chapitres de ce livre permettra à tout photographe un tant soit peu courageux de comprendre ce qui se passe quand on ouvre ou ferme le diaphragme, quand on augmente ou diminue le temps de pose ou la sensibilité, etc.

Le travail en laboratoire a été remplacé par la post-production sur ordinateur, du moins pour les photographes assez courageux pour soigner au mieux leurs images mais tous es défauts de prise de vue ne sont pas forcément rattrapables, et de toute manière, la meilleure façon de résoudre un problème est toujours d'éviter qu'il apparaisse.

Aller au-delà de la simple réalité

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L'appareil photographique est a priori une machine capable de mettre en mémoire une représentation de la réalité ; c'est en fait rarement le cas et il est même susceptible d'enregistrer les images de choses qui n'ont jamais existé.

Lorsque l'on photographie des sujets mobiles en utilisant des temps de pose suffisamment importants, leurs images se déplacent sur la surface sensible qui, contrairement à l’œil, en conserve la trace. De ce fait, les points lumineux localisés engendrent des lignes nettes, tandis que les zones lumineuses d'une certaine étendue forment des zones floues ou diffuses présentant des motifs orientés dans la direction du mouvement. Si l'appareil a été fixé sur un trépied, l'image des autres éléments du décor reste nette.


De même, si l'appareil bouge pendant la prise de vue d'un sujet immobile, la surface sensible en conservera le souvenir. On peut bien entendu combiner les mouvements de l'appareil avec ceux du sujet et, pourquoi pas, un coup de zoom, pour obtenir des images originales.

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Images en attente

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Conseils aux débutants