Le mouvement Wikimédia/Les associations locales

Il existe au sein du mouvement Wikimédia, une quarantaine d’associations locales et souvent nationales, que l’on nomme chapitres en s’inspirant du terme chapter habituellement utilisé en anglais. Ces organismes peuvent être perçus comme des satellites de la Fondation Wikimédia autorisés à utiliser les marques déposées du mouvement, pour collecter de fonds propres et organiser des événements de manière administrativement indépendante. Elles ont aussi pour objectif d’apporter un support aux éditeurs des projets Wikimédia, tout en assurant la promotion des projets édités, au niveau de leurs zones géographiques[1].

Carte de répartition des chapitres Wikimédia en 2019
Figure 29. Répartition mondiale des chapitres Wikimédia avec en couleurs foncées, les chapitres existants ou approuvés, et en couleurs claires, les chapitres planifiés ou en discussion.

Ces instances locales contribuent aussi aux recrutements de nouveaux contributeurs ou contributrices. Cela peut se faire durant l’organisation de rencontres hors-ligne par exemple, où des personnes intéressées peuvent rencontrer des éditeurs ou éditrices plus chevronnés, ou encore via l’organisation de concours d’éditions ou d’enrichissement des projets Wikimédia. Ceux-ci peuvent s’adresser à un public d’étudiants[2], ou à des photographes à qui on propose alors de télécharger leurs clichés sur Wikimedia Commons, à l’image des concours Wiki Loves[3], ou encore à tous types personnes que l’on invite à contribuer sur l’ensemble des projets, comme cela s’est fait lors du concours intitulé Wikicheznous[4].

Tout comme l’association Wikimédia France qui fut créée le vingt-trois octobre 2004 sous le régime de la loi 1901[5], les autres associations affiliées au mouvement sont toutes à but non lucratif. Elles diffèrent entre elles par leurs tailles, leurs moyens de financements, leurs infrastructures, leurs nombres de membres et d’employés, etc. Certaines profitent d’un financement d’État comme c’est le cas de l’association polonaise[6] et italienne[7]. là où d’autres ne fonctionnent qu’avec des dons bien souvent déductibles qui leur sont directement offerts et qui permettent de compléter les subventions annuelles accordées par la Fondation.

Les transferts d’argent en provenance de la Fondation ne sont toutefois accordés qu’à la suite d’un protocole rigoureux qui exige la production de plans d’action et de rapports d’activité[8]. Un fonctionnement valable pour tous, même pour les associations suisse et allemande, les premières à voir le jour[9], et qui sont les seules à pouvoir gérer indépendamment la bannière des récoltes de fond, adressées aux visiteurs des projets Wikimédia connectés dans leurs pays[10].

Comme indiquer sur une page du site Méta-Wiki régulièrement mise à jour et accessible à partir du code QR repris ci-contre, les associations locales, dont au moins l’une d’entre elles est présente sur chaque continent habité, étaient au nombre de 38 en janvier 2023[11]. Il s’agit d’un nombre en constante évolution, puisque de chaque année de nouvelles associations sont susceptibles de rejoindre le mouvement, au moment où d’autres peuvent perdre leur qualité d’affilié, suite à un manque de réactivité face aux exigences de la Fondation.

Enfin, il faut savoir que certaines associations locales sont beaucoup plus développées que d’autres. En fin d’année 2021, la majorité de celles-ci n’engageaient pas plus d’une dizaine de travailleurs, pendant qu’une vingtaine d’entre elles fonctionnent qu’avec des bénévoles et sans bureau[12]. Tandis que comme cela fut déjà expliqué précédemment, l’association allemande regroupe plus de cent cinquante salariés au sein d’un grand édifice situé au cœur de la ville de Berlin.

Toutes ces observations permettent de voir qu’au stade de développement actuel du mouvement, et à l’image de la société humaine dans son ensemble, l’organisation Wikimédia ne témoigne toujours pas d’une grande homogénéité en matière de financement, ou de répartition géographique des salariées. C’est donc là de nouveau un contraste important face aux projets de partage de la connaissance, puisque ceux-ci continuent à fonctionner de manière équitable et sur base d’une participation éditoriale censée être non bénévole et non hiérarchisé.

  1. Merrilee Proffitt, Leveraging Wikipedia connectingcommunities of knowledge, (ISBN 978-0-8389-1732-9, OCLC 1050279294, lire en ligne).
  2. Wikipédia, « Projet:Wikiconcours lycéen 2020-2021 ».
  3. Meta-Wiki, « Wiki Loves Heritage X campaigns ».
  4. Wikimédia France, « Lancement de l'opération #Wikicheznous ».
  5. Ariane Beky, « La Fondation Wikimedia se dote d’une section française », sur Net Économie, .
  6. Wikimedia Polska, « Organizacja pożytku publicznego ».
  7. Wikimedia Italia, « Cinque per mille ».
  8. Méta-Wiki, « Subventions:APG/Information ».
  9. Jörg Sydow, Elke Schüssler et Gordon Müller-Seitz, Managing inter-organizational relations:debates and cases, (ISBN 978-1-137-37002-0, OCLC 1061274553), p. 295.
  10. Méta-Wiki, « Fundraising ».
  11. Méta-Wiki, « Wikimedia locaux ».
  12. Méta-Wiki, « Wikimedia offices ».