Photographie/Netteté des images/Le flou de bougé

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Netteté des images photographiques


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Problèmes de masses inertes et de masses mobiles

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En l'absence de tout système de stabilisation, on sait depuis longtemps que les défauts de netteté sont corrélés avec la masse « globale » des appareils et avec la masse de leurs pièces mobiles. Le flou de bougé peut avoir deux causes principales : d'une part les mouvements involontaires de l'opérateur qui tient l'appareil à main levée, d'autre part les mouvements moins perceptibles mais bien réels qui sont liés au déplacement de certaines pièces des appareils au moment de la prise de vue : mécanismes de relevage du miroir sur les appareils reflex, présélection du diaphragme, rideaux de l'obturateur, etc.

Les appareils trop légers sont très sensibles à tous ces mouvements intempestifs, c'est pourquoi on trouve parfois en les démontant des masses de plomb servant de lest :

Indépendamment bien sûr des mouvements des sujets, deux causes importantes de flou doivent être prises en compte : d'une part, les vibrations du matériel et d'autre part, les turbulences atmosphériques.

Comment réduire les vibrations du matériel

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Les longues focales couramment utilisées par les photographes, en particulier ceux qui s'intéressent aux animaux sauvages et à la nature, s'échelonnent communément entre 200 et 600 mm. Ces objectifs sont en général beaucoup plus lourds que les boîtiers qui les reçoivent et ils sont pour la plupart dotés d'un collier de fixation qui permet de les monter sur un trépied, afin de ne pas faire travailler les montures dans de mauvaises conditions. Nous ne nous intéresserons pas ici au problème des appareils dotés de zooms à très forte amplitude, qui sont généralement de très faible luminosité aux focales les plus longues et beaucoup plus légers que les véritables téléobjectifs très lumineux.

La première faute des photographes inexpérimentés est de faire de fausses économies en utilisant des trépieds et des têtes de fixation trop peu rigides. Un bon trépied doit fournir un appui très rigide, tout en permettant des réglages rapides. Une seconde erreur est de ne pas écarter suffisamment les pieds pour assurer la stabilité. Enfin, un bon trépied doit être suffisamment haut pour que l'appareil arrive au niveau du visage. Il est particulièrement important de pouvoir régler les longueurs des pieds indépendamment, en particulier si l'on se trouve dans une forte pente ; avec des pieds trop courts, la visée devient très problématique.
Lorsque le trépied est utilisé sur un sol mou, dans la neige ou dans la boue, il ne faut pas hésiter à enfoncer quelque peu les branches jusqu'à ce qu'elle atteignent un appui suffisamment ferme. Choisissez de ce fait un matériel facile à nettoyer au retour de vos séances de prise de vues.
  • Le maintien de l'appareil  :
Lors d'une prise de vues, les diverses pièces mises en mouvement dans l'appareil et dans l'objectif, le relevage du miroir, le déclenchement de l'obturateur, l'action des mécanismes qui ferment le diaphragme, etc., produisent des vibrations. Celles-ci ne durent que peu de temps mais elles sont particulièrement néfastes lorsque leur durée correspond plus ou moins au temps de pose en usage. C'est pourquoi il faut généralement éviter les poses allant de 1/25 à 1/4 s, à moins que l'appareil ne soit vraiment fixé de façon très sûre.
Par ailleurs, contrairement à ce que l'on croit bien souvent, le corps humain constitue un excellent amortisseur capable de limiter la transmission des vibrations entre l'appareil et l'objectif. L'œilleton de votre viseur permet d'amortir une partie des vibrations si vous gardez votre tête appuyée pendant la prise de vue. Ensuite, gardez votre main gauche appuyée sur l'extrémité du barillet de l'objectif, en appuyant légèrement. Au moment de la prise de vue, faites rouler votre doigt sur le déclencheur, plutôt que d'appuyer brutalement, et ne le retirez pas trop vite.
  • Le suivi du sujet :
Il nécessite un mouvement d'ensemble du boîtier et de l'objectif, il faut pouvoir le pratiquer dans toutes les conditions possibles, ce qui ne peut s'apprendre que par la pratique. Heureusement, les images ratées lors des prises de vues avec un appareil numérique ne coûtent rien et il vous est loisible de multiplier les prises de vues, quitte à trier par la suite. Cependant, certains sujets tels que des animaux craintifs ou des sportifs en pleine action ne feront pas un second passage juste pour vos beaux yeux. C'est pourquoi nous vous conseillons de vous entraîner avec des sujets plus faciles, les voitures qui passent sur une route par exemple, afin d'acquérir les bons réflexes qui vous seront nécessaires pour agir très vite dans le feu de l'action.
Avec la pratique, vous pourrez trouver le bon emplacement entre deux des pieds du tripode, qui sera évidemment muni d'une tête permettant les mouvements de rotation souhaités. Veillez à ce que l'axe de rotation autour duquel se font les déplacements horizontaux soit parfaitement vertical. La présence d'un niveau à bulle est hautement souhaitable.
Tout comme les adeptes du golf ou du tennis qui savent ne pas arrêter leur geste une fois que la balle est frappée, vous devez aussi apprendre à ne pas arrêter votre mouvement de suivi au moment où vous déclenchez. Cet apprentissage est essentiel car vous serez parfois amené à opérer à des vitesses de l'ordre de 1/15 s, même (ou surtout) avec des téléobjectifs puissants, raison de plus pour vous livrer à de multiples essais.
  • Éviter la fatigue inutile et se tenir prêt à l'action :
Avec la fatigue, les mouvements se font moins précis, et par ailleurs déplacer sur le terrain un lourd équipement peut vite devenir une corvée. Bien des façons de transporter le matériel sont possibles, mais beaucoup sont peu appropriées, tant pour le confort du porteur que pour la rapidité de mise en œuvre du matériel.
Il est généralement conseillé de tenir le trépied devant soi, l'appareil et l'objectif étant appuyés sur l'épaule gauche tandis que la base du trépied est orientée vers la droite. Les pieds seront dans tous les cas préréglés à la bonne longueur. Vous devez être capable de mettre le trépied en place rapidement mais avec souplesse et qui plus est, en silence. Restez toujours derrière le trépied, il semble bien que cela « casse » votre silhouette humaine et de nombreux photographes animaliers ont constaté que les animaux étaient ainsi rendus moins craintifs.

Les turbulences atmosphériques

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Il s'agit d'un phénomène naturel capable de détruire la netteté d'une façon imparable. La présence de nappes d'air chaud, froid ou humide en mouvement entre l'objectif et le sujet perturbe de façon irrémédiable le trajet des rayons lumineux, l'image devient généralement plus ou moins floue et/ou déformée ; lorsque cela se produit, le mieux est alors de renoncer aux prises de vues ou d'attendre que les choses se calment. Les turbulences atmosphériques ont un effet d'autant plus important que la focale est plus longue et que l'ouverture est plus grande. Avec un diaphragme très fermé, l'effet de flou est diminué mais les objets apparaissent déformés. Les contrastes thermiques, et donc les turbulences, sont bien entendu particulièrement néfastes en été, dans les déserts, en bordure de mer, etc.

Cette photographie obtenue à l'aide d'un télé zoom puissant manque de « piqué ». On comprend mieux les effets des turbulences (ici en bordure du Bassin d'Arcachon) en agrandissant l'image. Celle-ci se révèle brouillée, les objets ont des contours très déformés mais cependant assez nets car le diaphragme était relativement fermé (f/10).

La distance minimale de mise au point

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Se rapprocher du sujet permet souvent d'améliorer la qualité des photographies. Avec un téléobjectif puissant il devient facile d'isoler le sujet en cadrant suffisamment serré et en ouvrant le diaphragme pour que l'arrière-plan soit flou. Cependant, beaucoup de téléobjectifs ont une distance minimale de mise au point très grande, de sorte qu'il est nécessaire d'utiliser une bague allonge pour s'approcher davantage. Cela présente le double inconvénient de faire perdre la mise au point à l'infini et de diminuer de façon plus ou moins importante la luminosité de l'objectif ; cette perte de lumière favorise évidemment le flou de bougé.

Les téléobjectifs modernes ont souvent des distances minimales de mise au point plus faibles que les anciens. En fait, ceux qui possèdent un mécanisme de mise au point interne sont très généralement des objectifs à focale variable qui, comme les objectifs pour la macrophotographie, voient leur focale diminuer quelque peu au fur et à mesure que la distance de mise au point devient plus faible. Il faut dire aussi que ces téléobjectifs modernes sont aussi, très souvent, plus chers que leurs prédécesseurs.

Les multiplicateurs de focale (souvent aux alentours de 1,5x pour ceux qui sont dédiés aux téléobjectifs puissants, ou 2x pour les doubleurs) permettent de serrer les cadrages tout en évitant d'acheter des objectif extrêmes, très onéreux et quasi impossibles à transporter sur le terrain. En contrepartie, ils assombrissent considérablement les images ; la perte théorique atteint 1 diaphragme pour une multiplication de 1,4 et 2 diaphragmes pour un doubleur, mais en pratique il faut souvent compter nettement plus.

Cette perte oblige très souvent à adopter des temps de pose plus longs, ce qui naturellement augmente les risques de flou de bougé. Cet effet peut être aggravé par la difficulté qu'éprouvent les systèmes autofocus à faire convenablement le point sur des images peu lumineuses et /ou peu contrastées.

Bibliographie

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