Ville30/Les zones résidentielles et zones de rencontre

Plan Ville30
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Au début des années 1970, la ville néerlandaise de Delft aménage des woonerven (quartiers résidentiels) pour accorder une place plus importante aux activités sociales entre voisins et aux jeux d'enfants. Il n'y a plus de trottoirs, plus de division physique entre usagers et l'ensemble de l'espace public est de plain-pied. Les enfants et les adultes s'approprient la rue y laissant mobilier de jardin, plantes et jeux. La frontière entre propriété privée et espace public devient plus floue, plus mobile, le partage est de mise et les liens entre voisins sont renforcés. La voiture n'y est tolérée que pour un usage local, à cadence fortement réduite et les piétons sont prioritaires. En 1976, la législation néerlandaise reconnaît officiellement le woonerf et y impose une limite de 20km/h aux voitures.

Ce concept gagne en popularité dans la seconde moitié des années 1970 dans le monde occidental avec des applications similaires aux expériences néerlandaises : home zones au Royaume-Uni, Begegnungszone (zones de rencontre) en Allemagne, complete streets aux Etats-Unis, etc. En France, elles sont expérimentées dès 1985, mais n’obtiennent un statut juridique qu'en 2008. En Belgique, la « zone résidentielle » apparaît en 1978. Dans le cadre du Code de la rue (voir § Législation) en 2004, on introduit la notion de « zone de rencontre ». Il s'agit d'une zone au statut similaire à la zone résidentielle et délimitée par la même signalisation. Mais à la différence que cette dernière peut aussi s'appliquer aux aires commerciales, scolaires, touristiques ou à d'autres fonctions sociales.

En Belgique, pour instaurer une zone résidentielle ou une zone de rencontre, le trafic doit être local et faible (maximum 120 véhicules par heure aux heures de pointe dans les deux sens de circulation confondus). L'espace public doit être traité de plain-pied et les voiries ne peuvent être situées à plus de 500 mètres d'un axe de circulation. Enfin, le projet doit recueillir l'approbation des résidents avant d'être appliqué. Une zone résidentielle ou de rencontre peut également être définie, sur décision des autorités communales, de façon temporaire pour une fête de quartier ou, de façon plus systématique, par exemple en dehors des périodes scolaires, notamment pour donner champs libre aux jeux d'enfants.