Ville30/Aménagements de la voirie
L'idée que la zone 30 nécessite des aménagements lourds est largement répandue chez les décideurs et au sein de la population. Il apparaît impensable de faire respecter une vitesse réduite sans des contraintes physiques imposantes. Or des rétrécissements de voiries, des chicanes, etc sont coûteux, doivent être planifiés longtemps à l'avance, peuvent restreindre le passage des bus et ont un effet limité. Si de tels aménagements peuvent effectivement réduire la vitesse, ce ne sera souvent que sur un court passage. À la sortie de l'aménagement, le conducteur accélère, reprend sa vitesse initiale et génère, de plus, une nuisance sonore indésirable. La solution peut alors être de répéter ces aménagements à intervalles réguliers, mais il est plus intéressant de concentrer les moyens disponibles sur la réalisation d'une zone plus large et sur des aménagements dédiés à la sensibilisation.
Il est primordial que les entrées de zone soient clairement identifiées comme telles. La signalisation légale est bien sûr de mise mais on peut aussi penser à un plateau surélevé ou une avancée du trottoir sur la rue offrant plus de place et de visibilité aux piétons.
Aux entrées et à l'intérieur de la zone, des effets visuels peuvent rappeler la fonction sociale du lieu. Des luminaires bas, par exemple, contrastent avec les installations faites sur les voies où il est habituel de rouler à vitesse élevée. On peut également multiplier le mobilier urbain : bancs, poubelles, kiosques d'information, range-vélos, terrasses de cafés etc sont autant d'éléments qui rappellent la présence d'autres usagers tout en servant et attirant ces derniers. La décoration joue un rôle important, ainsi des dessins ou des objets colorés peuvent signaler une école ou des traversées fréquentes des enfants du quartier. Rendre le quartier plus vert, par des arbres et des fleurs, renforce aussi ce sentiment tout en apportant une réelle plus-value esthétique. Enfin, un revêtement fait de pavés colorés (et plats pour plaire aux cyclistes et éviter l'augmentation du bruit) contraste avec l'asphalte destiné à la vitesse et contribue donc à sensibiliser l'automobiliste.
Sur les longs axes linéaires, il est conseillé de casser la visibilité à longue distance du conducteur. Plus ce dernier verra loin, plus il sera tenté d'aller vite. Au contraire, si sa vision frontale est limitée, il fera plus attention à ce qui l'entoure et ira, de facto, plus lentement. Dans les rues comprenant une bande de stationnement, on peut, par exemple, l'alterner d'un côté et de l'autre pour créer cet effet.
Enfin, si des aménagements destinés à rétrécir la voirie sont prévus, il est intéressant d'utiliser, dans un premier temps, des obstacles provisoires, voire amovibles. Ceci a l'avantage d'être peu coûteux et de renforcer les citoyens dans l'idée que l'aménagement pourra être repensé s'il ne convient pas ou si la zone est élargie.
Graffiti, peinture au pochoir, collage ou encore installation de mobilier urbain aussi original qu'éphémère sont autant de formes artistiques, appelées art de rue ou street art, qui donnent un nouveau visage à nos villes depuis les années 1960. Au départ, ce sont des artistes qui ne trouvent pas leur place dans les musées et autres espaces consacrés officiellement à l'art. Ils se passent d'autorisation pour se réapproprier l'espace urbain et y représenter de manière illégale leur art. Sorti du cadre conventionnel, ils se permettent une liberté d'expression totale en portant des messages politiques qui ne pourraient l'être autrement.
- « Si le graffiti changeait quelque chose, il serait illégal » (If graffiti changed anything, It would be illegal), Banksy
On peut regretter que certains graffiti dégradent l'esthétisme des bâtiments et que les choix artistiques ne conviennent pas à tout le monde. Mais dans bien des cas, ils occupent des murs de béton, l'intérieur d'un tunnel, des cabines électriques ou d'autres éléments qui n'ont pas fait l'objet d'une réflexion artistique et d'une véritable insertion dans leur environnement. Là aussi, le message est politique : les graffeurs veulent avant tout participer à l'esthétisme de leur ville.
Une variante de cette forme artistique est le Guerrilla Gardening pour lequel des militants plantent fleurs et légumes dans des endroits non autorisés. Ces activistes revendiquent des rues plus vertes et l'utilisation des terres inoccupées pour en faire des potagers.