Précis d'épistémologie/La valeur du savoir

(en cours de réécriture)

Un énoncé est un savoir dès qu'il est la conclusion d'une justification concluante, mais cela ne veut pas dire qu'il est pour autant un très bon savoir. Un énoncé peut être vrai et justifié et sans intérêt, s'il ne dit rien qui mérite d'être connu. Les principes précédents suffisent pour justifier le savoir mais ils ne suffisent pas pour l'évaluer.

L'idéal d'intelligibilité

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Nous recherchons un savoir qui rende le monde et nous-mêmes intelligibles. Nous ne voulons pas seulement connaître des énoncés vrais et justifiés. Nous voulons des explications.

Nous demandons aux théories empiriques d'être confirmées par les observations passées et de prédire des observations futures, mais cela ne suffit pas. Nous voulons aussi qu'elles nous donnent de bonnes explications de ce que nous observons. Prédire ne suffit pas pour expliquer.

Nous demandons aux théories éthiques d'évaluer les actions, les comportements, les fins, les paroles... mais cela ne suffit pas. Nous ne voulons pas seulement qu'elles nous disent ce qui est souhaitable, ou obligatoire, nous voulons aussi qu'elles nous disent pourquoi, qu'elles expliquent leurs évaluations.

Nous ne demandons pas seulement aux théories abstraites de prouver des théorèmes, nous voulons aussi et surtout qu'elles nous éclairent, qu'elles nous aident à comprendre la réalité, abstraite ou concrète, qu'elles la rendent intelligible.

Qu'est-ce qu'une bonne explication ? Que faut-il pour qu'une théorie nous éclaire ou nous illumine ?

N'importe quelle connaissance qui nous aide à connaître un être, ne serait-ce que par analogie, peut être considérée comme une explication. Mais nous demandons davantage pour que la réalité soit intelligible. Nous voulons être capables de répondre par le raisonnement aux questions que nous pouvons nous poser. Nous voulons connaître des principes à partir desquels on peut prouver ce que nous devons expliquer. N'importe quel système de principes ne fait pas forcément l'affaire. Au lieu de nous éclairer, il peut rendre les choses encore plus obscures. Quelles conditions doivent satisfaire nos principes pour nous éclairer, pour rendre la réalité plus intelligible ?

Nous ne savons pas très bien. Nous ne pouvons pas tout savoir là-dessus parce que la science innove, parce que personne ne connaît par avance les explications qu'elle découvrira. Mais nous avons quand même des critères d'évaluation qui nous orientent dans la recherche des bonnes explications. La simplicité des principes, leur généralité, l'analyse de la complexité, la connaissance des fins, et parfois la beauté théorique, sont les principaux critères invoqués pour évaluer nos explications. Ils valent également pour les savoirs empirique, éthique et abstrait.

Demander la simplicité des principes, c'est simplement demander qu'ils soient en petit nombre et qu'ils puissent être formulés en peu de mots. Demander leur généralité, c'est demander qu'ils puissent être appliqués à un grand nombre de cas particuliers. De telles exigences peuvent sembler excessives et irréalistes. Pourquoi le monde avec toute sa complexité pourrait-il être expliqué à partir d'un petit nombre de principes simples ? Les êtres sont toujours différents les uns des autres. Pourquoi alors devraient-ils tous obéir aux mêmes principes ?

À l'idéal d'intelligibilité on associe parfois la beauté comme critère d'évaluation des théories. On demande qu'elles soient belles, ou qu'elles nous révèlent la beauté du réel. Ce n'est pas vraiment un critère parce qu'on ne sait pas d'avance ce qui fait la beauté d'une théorie ou de la réalité. Mais le désir de beauté est une motivation puissante pour la recherche du savoir. C'est un peu surprenant a priori. Pourquoi la réalité devrait-elle être belle ? Ne faut-il pas croire à la vie en rose pour affirmer qu'une théorie doit être belle pour être vraie, ou qu'elle doit révéler la beauté du monde ? Pourtant le désir de beauté n'est pas vain. En physique théorique surtout (Albert Einstein, Paul Dirac), mais aussi dans toutes les autres sciences, la recherche de la beauté a conduit aux découvertes les plus fondamentales.

L'analyse de la complexité

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Analyser un système complexe consiste à identifier ses parties, à dire comment elles sont assemblées, et comment elles interagissent, si le système est dynamique. Puisqu'une partie est en général elle-même un système, composé de parties, qui sont elles-mêmes des systèmes, et ainsi de suite, on distingue plusieurs niveaux, le niveau macro, celui du système entier, et divers niveaux micro ou nano.

On se donne souvent comme idéal de savoir une analyse telle que le niveau macro soit expliqué à partir du niveau micro. Les propriétés du système, son mouvement ou son comportement, doivent être expliqués à partir des propriétés des parties, de leurs mouvements ou de leurs comportements, de la façon dont les parties sont assemblées et de leurs lois d'interaction. Lorsque cet idéal de savoir est atteint, on a une explication réductionniste, ou analytique, du système. Dans les sciences empiriques, les systèmes complexes sont souvent trop mal connus pour qu'un tel idéal soit atteint. En revanche, lorsqu'il s'agit d'êtres abstraits, cet idéal de savoir analytique est toujours atteint, parce que les êtres abstraits sont complètement déterminés par nos définitions. Même s'il est très complexe, un système abstrait est toujours composé d'éléments très simples, dont les propriétés fondamentales sont complètement connues. Les principes qui permettent de déduire ses propriétés à partir de celles de ses parties et de leur mode d'assemblage sont eux aussi complètement connus et peuvent être formulés avec un petit nombre de lois simples.

On prétend parfois récuser l'idéal de savoir analytique en remarquant avec raison que le niveau micro doit lui-même parfois être expliqué à partir du niveau macro. Par exemple, pour comprendre le comportement d'un individu, il faut connaître la société dans laquelle il vit. Mais cela ne contredit pas l'idéal de savoir analytique. Il demande que les phénomènes sociaux soient expliqués à partir des comportements individuels, mais il n'exige pas que nous sachions tout sur les individus avant de connaître leur société. Pour connaître les individus, toutes les sources de connaissance sont les bienvenues, y compris le savoir déjà acquis sur leur société. Il y a bien un cercle, parce que nous nous servons des connaissances au niveau micro pour acquérir des connaissances au niveau macro et inversement, mais il n'est pas vicieux. Nous développons le savoir sur les systèmes complexes en faisant dialoguer les savoirs des niveaux macro et micro.

Les explications réductionnistes sont parfois ridiculisées sous le nom de réductionnisme, une sorte de programme matérialiste et scientiste qui exigerait d'une façon irréaliste que toutes nos connaissances scientifiques soient prouvées avec des explications réductionnistes à partir des lois fondamentales sur les interactions entre particules élémentaires. Les explications réductionnistes sont très largement utilisées dans toutes les sciences empiriques, mais il n'y a vraisemblablement aucun scientifique qui souscrive au programme du réductionnisme tel qu'il vient d'être formulé. Et à l'exception des physiciens, ils sont peu nombreux à se soucier des interactions entre particules et de leurs lois, qu'en général ils ne connaissent pas.

Le but des explications réductionnistes, l'idéal de savoir analytique qu'elles s'efforcent d'atteindre, n'est pas de tout prouver à partir de la physique des particules. Il s'agit bien de comprendre l'univers observable et tout ce qu'il contient comme de vastes systèmes, qui sont tous composés à partir des même éléments, et dont les comportements résultent des interactions entre ces éléments. Mais il ne s'agit pas de tout prouver à partir des lois d'interaction entre les éléments. Le but d'une explication réductionniste n'est même pas forcément de prouver. Si les parties et leurs lois d'interaction sont déjà bien connues alors oui les explications réductionnistes permettent parfois de prouver des lois du comportement macroscopique à partir de lois microscopiques. Mais souvent on donne une explication réductionniste en se contentant de postuler des lois microscopiques. Dans de tels cas, les lois macroscopiques qui résultent des lois microscopiques ne sont pas prouvées. Elles ne sont pas moins hypothétiques que les prémisses dont elles résultent. Malgré son caractère hypothétique, une telle explication peut tout de même avoir une grande valeur scientifique, si elle dissipe une partie du mystère de la complexité.

Tant qu'on ne connaît pas la composition d'un système complexe et qu'on n'a pas d'explication réductionniste de son comportement, celui-ci reste très mystérieux, même s'il nous est familier. On connaît parfois des lois, par expérience, qui permettent d'anticiper des effets, des réactions, des résultats, mais ces lois elles-mêmes restent très mystérieuses. Même si on sait les justifier, par la justesse des anticipations auxquelles elles conduisent, ou en les prouvant à partir d'autres lois bien justifiées par les observations, elles ne perdent pas leur mystère. Il n'y a que les explications réductionnistes qui permettent de dissiper une partie du mystère (mais elles conduisent souvent à d'autres mystères, puisque les lois microscopiques elles-mêmes doivent être expliquées, sauf si on suppose que les parties sont des particules élémentaires). Tant qu'on n'a pas d'explication réductionniste d'une loi de comportement d'un système complexe, il y a un manque d'explication. L'idéal de savoir analytique, expliquer le tout à partir des parties, s'impose toujours pour comprendre la complexité. S'il n'est pas satisfait, il demande à être satisfait. Cet idéal est un moteur de la découverte scientifique, parce que nous trouvons parfois les explications que nous cherchons.

Se donner un idéal de savoir analytique pour les sciences empiriques revient à affirmer que la matière est intelligible, que l'univers observable peut être expliqué avec des théories, qu'il suffit que nos théories déterminent avec quelques principes les propriétés des éléments ou des parties, les assemblages et les lois d'interaction, pour qu'elles expliquent les comportements de tous les systèmes complexes que nous observons. Il n'est pas évident a priori qu'un tel idéal puisse être vraiment atteint. Pourquoi la matière devrait-elle être intelligible ? On peut en douter. Rien ne lui impose d'être à notre mesure. L'univers n'est-il pas beaucoup plus que tout ce que nous pouvons en penser ?

La connaissance des fins

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Un agent peut expliquer son comportement simplement en disant ce qu'il veut et les moyens qu'il a réunis. Même s'il ne nous l'explique pas , nous pouvons comprendre son comportement en nous mettant à sa place, en imaginant que nous voulons ce qu'il veut et que nous croyons ce qu'il croit. Si nous arrivons à simuler ainsi intérieurement l'enchaînement de ses actions, leurs motivations et les croyances qui les accompagnent, nous pouvons expliquer son comportement de la même façon que lui-même (Weber 1904-1917).

La compréhension des fins permet d'expliquer les comportements des êtres humains et de nombreux animaux. Pour expliquer ce qu'ils font nous avons seulement besoin de connaître ce qu'ils veulent et les moyens qu'ils se donnent. La compréhension des fins est fondamentale pour la préparation à l'action et l'apprentissage, parce ce que nous apprenons à agir en comprenant les fins des autres.

La compréhension des fins permet d'expliquer le fonctionnement d'un système artificiel. On le comprend en comprenant les inventeurs ou les ingénieurs qui ont imaginé les fins, les fonctions, que le système peut accomplir. L'explication par les fins est toute aussi fondamentale pour la science du fonctionnement des corps vivants, la physiologie (Aristote, Les parties des animaux). Dans ce domaine, la validité de l'explication par les fins est a priori très étonnante, parce qu'il n'y a pas d'ingénieur qui ait dessiné les plans des corps vivants. Comment les organes des êtres vivants peuvent-ils avoir des fins s'il n'y a pas eu d'inventeur qui les a imaginées ?

La théorie darwinienne de l'évolution par sélection naturelle suffit pour dissiper ce mystère. Les formes vivantes sont naturellement sélectionnées par leurs capacités à atteindre leurs fins (croissance, survie et reproduction). Si leurs organes n'accomplissent pas leurs fonctions, elles ne laissent pas de descendance. L'accumulation de petites variations à chaque génération et la sélection de celles qui sont les plus fonctionnelles suffisent pour expliquer l'apparition de toutes ces formes vivantes, tellement sophistiquées qu'elles vont souvent bien au delà de la compréhension des ingénieurs (Darwin 1859, Dawkins 1997).

La compréhension des fins est d'une importance fondamentale pour le savoir éthique, puisque nous apprenons à évaluer les actions, les comportements et leurs fins en nous connaissant nous-mêmes, et les autres, comme des agents qui veulent et qui s'en donnent les moyens.

L'évaluation du savoir éthique

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Un savoir éthique sert à évaluer les actions. Mais il doit lui-même être évalué. Nous ne voulons pas n'importe quel système d'évaluation. Nous voulons un bon savoir éthique. Faut-il alors concevoir une succession infinie de savoirs éthiques, le premier évalue les actions, le second évalue le premier, et ainsi de suite ?

L'adoption d'un savoir éthique, l'approbation ou la désapprobation des principes éthiques, sont elles-mêmes des actions. En approuvant un principe éthique on agit sur soi-même parce qu'on détermine sa volonté. Il s'agit bien d'une action parce que nous modifions la réalité. Nous ne sommes pas pareils avant et après l'approbation du principe.

Un savoir éthique est général. Il sert à évaluer toutes les actions (ou parfois toutes les actions d'une certaine catégorie). Un savoir éthique peut donc servir à évaluer les savoirs éthiques. Il n'y a pas de régression à l'infini du savoir éthique parce qu'un même savoir sert à l'évaluation de toutes les actions, y compris l'approbation des principes éthiques. De fait, quelle que soit la sagesse que nous adoptons, qu'il faille l'honorer est toujours un principe de sagesse. Un savoir éthique s'évalue toujours lui-même positivement. Quand on adopte un principe éthique on ne s'engage pas seulement à honorer toutes les actions que le principe nous demande explicitement d'honorer, on s'engage aussi à honorer le principe lui-même et son adoption.

Certains principes éthiques donnent explicitement des critères d'évaluation des principes éthiques. Par exemple, « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » est un principe éthique qui sert à évaluer les principes éthiques, il peut même servir à s'évaluer lui-même : c'est un bon principe parce qu'il porte des fruits à chaque fois qu'il nous permet de reconnaître un bon principe. Bien sûr une telle preuve ne peut pas convaincre un sceptique qui douterait du principe. Mais elle montre que l'évaluation des principes ne conduit pas à une régression à l'infini.

Notre savoir éthique nous sert à évaluer tous les autres savoirs éthiques. Plus un savoir éthique est en accord avec le nôtre, plus nous l'honorons, plus il nous contredit et plus nous le méprisons ou le détestons. Lorsque nous adoptons un savoir éthique nous nous retrouvons automatiquement en désaccord avec ceux qui ont choisi un savoir éthique qui nous contredit. Comme les désaccords dégénèrent souvent en conflits violents, la diversité des savoirs éthiques contribue à la guerre perpétuelle entre les êtres humains.

N'y aurait-il pas un savoir éthique universel sur lequel tous les êtres humains pourraient se mettre d'accord ? Une vérité éthique universelle ? Si une telle vérité existait elle serait aussi la véritable justification du savoir éthique, puisqu'un mauvais savoir éthique se justifie mal quand il se justifie lui-même. Mais les très nombreux savoirs éthiques développés par les êtres humains prétendent généralement être justement cette vérité universelle, et ils se contredisent souvent entre eux. Cela conduit à douter de la possibilité d'une telle vérité. Elle pourrait n'être qu'un rêve, une divagation d'un esprit qui n'a pas les pieds sur terre. Certains indices suggèrent cependant qu'il faut douter de ce doute.

Le savoir éthique fait partie du savoir-vivre (la somme de tous les savoir-faire qui permettent de vivre). Sa valeur dépend du savoir-vivre dans lequel il s'intègre. Si par exemple un savoir éthique nous prescrit des objectifs inaccessibles, parce que nous n'avons pas le savoir-faire adéquat, il est automatiquement disqualifié, parce qu'il ne nous aide pas à bien vivre, parce qu'il tend plutôt à nous empêcher de bien vivre.

On conçoit souvent l'éthique, ou la morale, comme un système d'interdictions, qui tend donc à limiter le champ de nos actions, à réduire l'espace des possibles. Mais c'est plutôt le contraire qui est vrai. En nous enseignant ce qui est souhaitable, un savoir éthique nous fait voir des possibilités auxquelles nous n'aurions pas songé autrement. Et en nous donnant des règles pour l'action, il augmente nos moyens d'action, parce qu'il y a beaucoup d'objectifs qui requièrent de la discipline pour être atteints.

Un savoir éthique est toujours soumis à l'épreuve de la vie. Il doit faire ses preuves et montrer sa valeur en nous aidant à bien vivre et en nous faisant découvrir de bonnes façons de vivre. Ainsi nous pouvons faire l'expérience de la vérité de l'idéal. Les rêves font partie des chemins vers la vérité, parce qu'ils nous font découvrir ce qui n'existe pas encore. La vérité du rêve n'est pas une absurdité.

Un savoir éthique est évalué à partir des comportements qu'il évalue. Il y a bien un cercle, mais il n'est pas vicieux. Le savoir éthique se développe naturellement ainsi, par une sorte de dialogue entre l'idéal et l'expérience.

Tous les êtres humains ont naturellement les mêmes besoins fondamentaux (Maslow 1954) : l'alimentation, la protection contre les intempéries, la santé, la sécurité, l'intégration dans une communauté qui nous reconnaît et nous respecte, s'aimer soi-même, aimer les autres et être aimé d'eux, s'accomplir soi-même... Un savoir éthique qui se heurte à la satisfaction de ces besoins est automatiquement disqualifié parce qu'ils sont nécessaires au bien vivre. Les besoins fondamentaux déterminent donc un savoir éthique universel, qui peut être reconnu par tous les êtres humains. Tenir ce savoir pour une vérité universelle, c'est simplement affirmer que nous avons vraiment ces besoins fondamentaux. Un tel savoir ne suffit pas pour décider de toutes les questions éthiques, mais il est toujours une base à partir de laquelle on peut raisonner.

Un savoir éthique peut conduire à l'autodestruction, s'il nous fait mépriser ce dont nous avons besoin pour vivre. On assiste alors au triste spectacle d'une volonté qui s'anéantit elle-même, à cause d'un mauvais savoir éthique. Il faut que la volonté se veuille elle-même, qu'elle veuille continuer à exister, qu'elle ne souhaite pas sa propre destruction. Il faut que l'esprit soit pour l'esprit (Hegel 1830). Ce principe est une vérité éthique universelle. Il ne se réduit pas à un simple égoïsme parce que nos besoins fondamentaux sont souvent des besoins sociaux. Quand nous sommes solidaires nous voulons que la volonté des autres continuent à exister. Vouloir l'esprit n'est pas seulement se vouloir soi-même, c'est aussi et surtout vouloir que la société continue à faire vivre l'esprit.

Une mauvaise interprétation de la théorie de Darwin affirme que la sélection naturelle impose nécessairement l'égoïsme. Étant en compétition les uns avec les autres, les êtres vivants seraient obligés de toujours favoriser leurs intérêts individuels au détriment de ceux des autres. Le plus important serait d'avoir des griffes et des dents. Mais cette interprétation ignore l'omniprésence de la coopération et de la solidarité dans le monde vivant. Comme beaucoup d'animaux nous avons des instincts de solidarité. Croire que l'égoïsme est une loi de la nature est une erreur grave. Nous avons naturellement besoin d'être solidaires pour nous accomplir.


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