Photographie/Composition/Généralités

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Qu'entend-on par composition ?

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Cette notion n'est pas très simple à définir, alors nous allons essayer de la faire comprendre ou ressentir.

Lorsque nous comparons plusieurs photos d'un même sujet, toutes parfaitement exposées et parfaitement nettes, certaines nous semblent meilleures que d'autres. Pourquoi ? Tout simplement parce que les divers éléments présents dans le cadre sont mieux agencés, chacun à sa juste place prend toute son importance et l'ensemble dégage une impression d'équilibre, ou au contraire de mouvement, propice à la bonne perception du ou des sujets.

   
La Roque sur Cèze (Gard)

Si l'on vous demande de choisir entre ces deux photos, laquelle préférerez-vous ?
Et saurez-vous dire pourquoi l'une vous semble meilleure que l'autre ?


Bien définir le sujet

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Chaque photographie doit présenter un sujet autant que possible unique et facilement identifiable par le spectateur. Une fois ce sujet bien défini, il faudra bien sûr le mettre en valeur par tous les moyens possibles : netteté maximale sur un fond flou, éclairage spécifique, contraste de couleurs, point de vue, etc.


Importance de la simplification

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Naturellement, la notion de composition ne concerne pas uniquement les photographes mais également d'autres artistes comme les peintres ou les sculpteurs. Cependant, les démarches des photographes et des peintres sont sensiblement différentes, en raison même des techniques utilisées. Les peintres partent d'une toile vide sur laquelle ils ajoutent des éléments ; s'ils ne le font pas, certaines parties de la toile resteront blanches. Les photographes, au contraire, partent d'un cadre a priori rempli par le sujet qu'ils ont devant eux et ils doivent se demander si tous les éléments susceptibles d'être inscrits sur la surface sensible sont bien indispensables à la qualité de la future photographie. En d'autres termes, les peintres, comme d'ailleurs les écrivains et les compositeurs de musique, travaillent par addition, alors que les photographes travaillent plutôt par soustraction.

Les bonnes photographies sont celles où les sujets sont montrés avec le plus de pertinence et de précision et celles où transparaît l'émotion que le photographe a éprouvée devant les scènes qu'il a tenté de transcrire. Dans ce but, tous les détails inutiles doivent être éliminés ou estompés car ils détournent de l'essentiel l'attention du spectateur. Beaucoup de photographes reconnus affirment que beaucoup de photographies pourraient être améliorées si on les débarrassait des éléments étrangers ou inutiles.

La recherche de la simplicité n'est évidemment pas la préoccupation des seuls photographes, elle concerne bien d'autres corps de métiers. C'est par la simplicité que l'on se donne un maximum de chances d'attirer et de retenir l'attention du spectateur. Pour Pete Turner, un grand photographe états-unien, la recherche de la simplicité est le but ultime, quel que soit l'art que l'on pratique, et l'atteindre est une des choses les plus difficiles qui soit.

Le sens de la composition est-il inné ?

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On entend souvent dire qu'Untel possède un grand sens de la composition parce qu'il est en quelque sorte né avec. Que l'on croie ou non aux prédispositions, il faut se dire qu'heureusement, les photographes sont capables de s'améliorer par l'étude et par l'expérience, sans que cela devienne forcément un pensum ou une punition. Nous sommes tous entourés de photographies jusqu'à l'envahissement, la plupart d'entre elles nous sont indifférentes mais quelques unes retiennent notre attention, nous plaisent, nous interrogent, nous émeuvent, etc. À chaque fois que nous en trouvons une de cette sorte, nous pouvons nous demander pourquoi une telle « rencontre » se produit et mieux encore tenter d'exprimer les raisons par écrit. Nous pouvons faire de même avec les photos qui nous sont indifférentes ou qui nous déplaisent. C'est une bonne manière d'étudier la composition, que de l'aborder par ses effets sur le spectateur. Elle conduit tout naturellement à étudier la façon dont sont agencés les divers éléments constitutifs d'une image et petit à petit celui qui la pratique trouve autour de lui, sous ses yeux, nombre de compositions « toutes prêtes ».

Quelques trucs pour de meilleures images

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Fermez un œil !

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Beaucoup de photographes s'extasient devant la beauté d'un paysage, la luminosité si particulière d'un sous-bois, la majesté d'un monument. Mais quelle déception quand ils en voient les images ... Sans doute, cher Lecteur, avez-vous éprouvé un jour ce sentiment, sans en bien comprendre la cause !
L'explication est pourtant simple : nous percevons notre environnement avec nos deux yeux et ceux-ci envoient à notre cerveau deux images légèrement différentes qui nous permettent de bénéficier d'une vision en relief ; l'appareil photographique, à moins d'être destiné spécialement à la stéréoscopie, ne possède qu'un « œil », son unique objectif, ce qui donne au contraire une vision « plate », comme si la scène observée n'était plus qu'à deux dimensions.
Le conseil que l'on peut donner ici est donc simple : fermer un œil ! Cela donne au photographe une idée de ce que son appareil enregistra ; s'il n'est alors pas dissuadé d'appuyer sur le déclencheur, du moins saura-t-il à quoi s'en tenir. Heureusement, d'autres éléments que la vision binoculaire permettent de restituer plus ou moins bien la sensation de relief, ils seront examinés dans les pages suivantes.
 
Ce paysage n'est pas inintéressant mais l'absence de vision binoculaire le rend relativement « plat ». La haie, en particulier, semble plus ou moins posée sur le champ de coquelicots et seules nos habitudes de perception de l'espace peuvent nous donner une information sur l'étendue en profondeur de la scène.
 
La perte du relief est encore plus nette ici. On peut d'ailleurs conseiller aux adeptes du monochrome d'aller au-delà de la recommandation précédente : fermer complètement un œil et ciller l'autre amoindrit considérablement la perception des couleurs. Pour réussir une telle photo en noir et blanc, il faut utiliser un filtre approprié au moment de la prise de vue ou prendre la photographie en couleurs et en retravailler les couches colorées par la suite. Surtout, dans ce cas, n'utilisez jamais le mode monochrome des appareils numériques car il fait perdre toutes les informations utiles pour l'amélioration ultérieure des images.

Attention aux arrière-plans

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L'arrière-plan n'est généralement pas le centre d'intérêt principal d'une photographie ; il doit plutôt contribuer à mettre le sujet principal en valeur sans apporter d'éléments de distraction pour le regard.

Chacun de nous a déjà vu des photographies ratées en raison de la présence imprévue d'un personnage ou d'un camion passant dans le champ lors d'un reportage, d'un poteau ou d'une ligne électrique venant gâcher un paysage, d'une prise de courant ou d'une pantoufle dénaturant l'intimité d'un nu, etc. Parfois, un élément du fond interfère avec le sujet principal de telle façon que cela donne une « troisième image » comique mais la « victime » n'apprécie pas toujours... Les éléments du fond qui se présentent sous forme de lignes sont souvent les plus gênants.

Méfiez-vous particulièrement des appareils reflex : la visée se fait à pleine ouverture, avec une très faible profondeur de champ, tandis que la photographie est généralement prise avec le diaphragme plus ou moins fermé et donc avec une zone de netteté beaucoup plus étendue. De ce fait on retrouve sur l'image des éléments que l'on n'avait pas vus lors de la visée. Le testeur de profondeur de champ présent sur les bons appareils reflex est précieux pour détecter la présence de tels éléments et il faut en user sans modération en toutes circonstances. Dans le cas de la macrophotographie cependant, bien qu'il soit théoriquement indispensable, il se révèle hélas souvent inefficace pour la simple raison que si le diaphragme est très fermé, l'image de visée devient tellement sombre que l'on n'y distingue plus rien de ce qui apparaîtra plus tard sur la photo.

  • Regardez le fond avant de vous intéresser au sujet principal :
Selon vieux proverbe en usage chez les portraitistes, on doit d'abord s'intéresser au décor avant de regarder le modèle. Évidemment l'informatique peut faire des miracles, mais tout est tellement plus simple quand le travail inutile peut être évité dès la prise de vue ... Regardez les objets, les couleurs, les lignes directrices du fond, évaluez leur futur degré de netteté ou de flou, etc.
  • Déplacez le sujet :
C'est souvent plus simple que de déplacer la maison qui est derrière, si celle-ci ne doit pas figurer sur la photo.
  • Changez d'angle :
Tournez autour du sujet et observez ce qui se trouve dans le champ, en même temps veillez à ce que l'éclairage mette en valeur votre sujet.
  • Choisissez bien la focale :
Plus la focale de votre objectif est courte, plus l'angle embrassé est grand et plus la probabilité de trouver dans le champ un ou plusieurs éléments indésirables augmente.
  • Ouvrez le diaphragme :
C'est la seule façon efficace de faire baisser la profondeur de champ de façon à rendre flous les éléments les plus lointains du décor
  • Éloignez le sujet du décor :
Là encore, cela permettra de jouer sur les différences de netteté.
  • Cadrez votre sujet plus serré :
Plus le sujet occupe de place dans le cadre, moins il en reste pour les éléments indésirables.
  • Fabriquez votre propre décor :
C'est après tout ce que font presque tous ceux qui souhaitent faire du portrait ou du nu dans leur appartement. Il est généralement plus simple de masquer tous les impedimenta qui encombrent la plupart des appartements avec une grande pièce de tissu que de procéder à un déménagement.
  • Améliorez vos images sur l'ordinateur :
Sans vous laisser aller à des effets spéciaux qui sont aujourd'hui à peu près complètement passés de mode, veillez à équilibrer les contrastes, à redresser les perspectives, à masquer ou effacer les mégots ou les papiers gras qui traînent au sol, etc. À l'occasion, saturez un peu plus les couleurs du sujet et désaturez légèrement celles du fond. Assombrissez discrètement les zones trop claires pour qu'elles attirent moins le regard.


 
Merendera montana:

Cette fleur voisine des Colchiques est difficile à bien photographier car elle se situe au ras du sol et il faut éviter un angle de vue trop plongeant. Le groupe montré ici est bien situé dans un cadre de montagnes dont le léger flou atténue la présence. On peut regretter que le photographe n'ait pas « fait le ménage » et retiré quelques brins d'herbe sèche trop présents. La ligne claire formée par le haut d'un rocher perturbe aussi la vision, un point de vue légèrement plus bas aurait permis de l'atténuer. En rognant un peu le côté droit et le bas qui est trop flou, on décentre la fleur, ce qui la met mieux en valeur.

 
Capra ibex dans le décor du Grand Paradis :

Il est bien naturel de situer le bouquetin dans son décor habituel mais ici le photographe n'avait pas vraiment la chance avec lui. Le problème vient surtout de l'éclairage très mauvais qui transforme pour partie l'animal en une tache sombre à contre jour où beaucoup de détails sont noyés. Il n'était évidemment pas possible d'envoyer un éclair de flash pour déboucher les ombres, comme on aurait pu le faire en d'autres circonstances. Comme la montagne est à la fois nette et lumineuse, c'est elle qui attire le plus le regard et l'on se trouve alors en présence de deux sujets qui se font concurrence.

 
Plan rapproché d'un papillon non identifié sur une fleur :

L'émotion, peut-être, d'avoir ce bel animal dans le viseur, a fait oublier le fond et la verticalité au photographe. Par ailleurs, si l'image n'est pas fermée par un petit liséré ou un encadrement, les zones délavées du ciel se perdent dans le décor. Un seul mot convient ici, « dommage », tout autre commentaire technique étant inutile.

 
Coquelicots :

Tout ce rouge, ça fait bien dans le décor, mais le morceau de maison à gauche aurait pu être évité ; il n'apporte rien d'intéressant pour valoriser le sujet, il est laid, et par dessus le marché il constitue une tache blanche vers laquelle se dirige inévitablement le regard.

Soignez le jeu des ombres et des lumières

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Cette photo représentant un sujet très contrasté peut être considérée comme posée correctement car les zones claires ne sont délavées à aucun endroit par la surexposition. En revanche le fait que les détails présents dans les zones sombres sous la colonnade de la partie gauche ne peuvent pas être distingués n'est pas spécialement gênant.

Ce sont avant tout les ombres et les lumières qui vont vous permettre de mettre en valeur ce que vous voulez montrer. Faites très attention aux éléments situés dans le cadre et qui produisent les plus grands contrastes, par eux-mêmes, ou par rapport à d'autres éléments de la photo, ou encore par rapport au fond sur lequel celle-ci est présentée (voir à ce sujet la page qui traite du montage des photos sous passe-partout).

Le regard se porte naturellement vers les zones des images présentant les plus hautes luminosités. Lorsque ces zones appartiennent au sujet principal, il faut impérativement que ce qui peut s'y trouver soit intéressant et surtout qu'une éventuelle surexposition n'en supprime pas les textures au point de les rendre illisibles. Quand elles appartiennent à l'environnement et que l'on ne peut malheureusement pas éviter de les inclure dans le cadre, alors autant que ces zones soient vides, floues, visuellement neutres et situées hors des points forts de la composition.

Inversement, la présence de zones très sombres pauvres en détails ne constitue pas forcément un handicap, car dans la vie courante on ne perçoit généralement pas les éléments qui s'y trouvent. Photographions par exemple une maison dont l'enduit est très clair et dont les portes et les fenêtres sont ouvertes : personne ne s'étonnera que la photo ne permette de rien distinguer à l'intérieur. En revanche si les murs extérieurs sont « cramés », cela donne une grande tache blanche sans détail et visuellement inacceptable. Pour autant, les photos mal tirées dont les noirs sont totalement bouchés ne sont pas forcément géniales.

L'histogramme de la photo, quand il est accessible, donne à cet égard des indications précieuses, tout comme les indicateurs de sur et sous-exposition présents sur la plupart des appareils sérieux.

Les bons portraitistes et les bons photographes de nu connaissent parfaitement la façon de jouer des ombres et des lumières. Ils savent qu'aucun visage ni aucun corps n'est parfait et ils se débrouillent toujours pour mettre en lumière tout ce qui peut mettre en valeur les modèles, tout en laissant dans l'ombre leurs côtés les moins intéressants ou les plus disgracieux.

Images en réserve

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