Jardin au naturel/Comment aménager un jardin au naturel ?/Laisser du bois mort

Jardin au naturel
Plan
  1. Pourquoi créer un jardin au naturel ?
    1. Pour mieux accueillir la faune, la flore et la fonge
    2. Pour son intérêt paysager
    3. Pour protéger sa maison des aléas climatiques
    4. Pour améliorer les récoltes (potager, verger, jardin d'ornement)
    5. Pour diminuer son empreinte écologique
    6. Pour contribuer à la trame verte et bleue
  2. Comment aménager un jardin au naturel ?
    1. Avant de commencer
      1. Établir un état initial
      2. Tenir compte de la réglementation
      3. Dresser le plan général
      4. Choisir ses végétaux
    2. Créer les aménagements structurants
      1. Planter une haie, un bosquet, des arbres fruitiers ou têtards
      2. Creuser une mare
      3. Semer une micro-prairie
      4. Aider les messicoles
      5. Installer des cavités et des cachettes
      6. Réaliser des allées
      7. Végétaliser un mur
      8. Planter des couvre-sol
      9. Laisser du bois mort
      10. Fleurir joli et utile
    3. Comment favoriser certains animaux ?
      1. Les oiseaux
        1. Les haies favorables aux oiseaux
        2. Quelques plantes herbacées utiles aux oiseaux
        3. Les nichoirs
        4. Nourrir les oiseaux en hiver
      2. Les mammifères
        1. Le gîte à hérisson
        2. Aider les chauves-souris
      3. Les amphibiens
      4. Les insectes
        1. Les haies favorables aux insectes
        2. La spirale à aromatiques
        3. Favoriser les perce-oreilles
        4. Aider les hyménoptères
  3. Comment entretenir un jardin au naturel ?
    1. Faire vivre le sol du jardin
    2. Tailler une haie et produire son BRF
    3. Entretenir la mare, le ruisseau, les zones plus humides
    4. Faucher la prairie en gardant des zones refuges
    5. Gérer les petits aménagements
    6. Être vigilant quant aux invasives et pathogènes
    7. Suivre les principes de la lutte biologique
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Laisser voire réintroduire du bois mort dans son jardin est une invitation inhabituelle. Depuis toujours, le « propre » règne dans les espaces publics et dans nos jardins : pelouses superbement tondues, « mauvaises herbes » soigneusement éliminées, feuilles mortes promptement ramassées, fleurs coupées à peine fanées… Pourtant, un arbre mort, ou plus simplement du bois mort sont des éléments naturels et indispensables des écosystème. Ils peuvent aussi participer à la vie et à l’équilibre du jardin. Bien géré, le bois mort est sans danger.

La vie malgré la mort modifier

Un arbre dépérissant est d'abord colonisé par de très petits coléoptères comme les scolytes. Ces deniers y percent des trous d'entrée qui permettent à l'humidité d'entrer dans le bois, et ils creusent de nombreuses galeries dans lesquelles ils introduisent des spores de champignons, lesquels commenceront à décomposer la lignine et la cellulose pour l'eau et les champignons. Plus le bois se décompose plus il devient tendre et attractif pour d’autres insectes, invertébrés, mousses et champignons. Les larves d'invertégrés sont recherchées par des prédateurs, comme les pics. Les trous qu’ils creusent comme ceux qui se forment dans les arbres suite à la chute de branches sont utilisés comme abris par d'autres oiseaux (mésanges, sittelles, chouettes…), des mammifères (loir, lérot, chauve-souris…) ou des insectes (guêpes, frelons, abeilles, papillons…). Les petits trous sont colonisés par diverses espèces d'abeilles et de guêpes solitaires qui y pondent.

Le bois mort tombé au sol sol est également colonisé par de nouveaux animaux. Les perce-oreilles ou les mille-pattes y chassent les insectes xylophages. La faune du sol entreprend également son travail de décomposition. Des mammifères, des oiseaux y recherchent des proies.

Nombre des animaux cités dans ces paragraphes sont auxiliaires du jardinier, du forestier ou de l'agriculteur. Certains pollinisent les fruits et les légumes, d’autres quittent le bois mort pour chasser d’autres insectes dans le jardin, tous participent au cycle du carbone qui enrichit les sols et régule le climat.

Redonner une place au bois mort modifier

Les principes suivants sont bien sûr à adapter selon la surface de la parcelle concernée, sa fréquentation, son utilisation…

  • Si un arbre est couché par la tempête et s’il n’est pas gênant, le laisser se décomposer naturellement.
  • Laisser un arbre dépérissant mourir naturellement.
  • Ne pas l’écorcer, car dans un premier temps de nombreux organismes se protègeront du froid hivernal, de la chaleur estivale et de leurs prédateurs sous l'écorce.
  • Maintenir l’arbre le plus longtemps possible sur pied. Ne le couper et le coucher que le plus tard possible.
  • Là où elles ne sont pas gênantes, ne pas ramasser les branches tombées au sol, ou les conserver à proximité si elles sont gênantes. Ne pas les brûler.
  • Faute d’arbres dépérissant ou mort, il est toujours possible de sacrifier un arbre existant devenu gênant ou de moindre valeur : le moins productif par exemple. Pour ce faire, inciser l'écorce à l’aide d’une scie ou d’une tronçonneuse sur toute sa circonférence pour interrompre la circulation de la sève.
  • A défaut, un bûcher, un tas de branches seront déjà bien précieux.

Gérer les risques modifier

Inutile de l’occulter, un grand arbre mort présente un certain danger, qu’il convient de gérer. Les grosses branches peuvent d’abord être coupées pour ne conserver que la base des charpentières (nom donné aux branches maîtresses). Le tronc peut ensuite être haubané.
Il peut être enfin intéressant de dissuader l’accès au tronc, par exemple en plantant un roncier au pied. Quand le tronc devient très dangereux, il peut être raccourci progressivement, en laissant une souche haute.