Guide du vélo en ville/Pourquoi faire du vélo en ville ?
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La pratique du vélo est le plus souvent associée aux loisirs, au sport, aux promenades en plein air, aux jeux des enfants, mais plus rarement aux transports utilitaires des personnes (et encore moins des marchandises). Utilisé comme mode de transport, et spécialement en ville, le vélo serait beaucoup plus dangereux que les autres moyens de déplacement, plus fatigant (surtout si la ville dans laquelle on habite n'est pas plate), plus sujet au vol... Autant de défauts qui se révèlent vite infondés.
Arguments en faveur du vélo
modifierÉconomique, écologique, bon pour ton moral et ta santé : l'essayer, c'est l'adopter ! Pour un argumentaire complet, rendez-vous sur le site de la FUBicy : http://www.fubicy.org/rubrique.php3?id_rubrique=13
Rapide et accessible au plus grand nombre
modifierPour la majorité des déplacements urbains dont les distances ne sont que de quelques kilomètres, le vélo est le moyen de transport le plus rapide, surtout aux heures de pointe ! Moins soumis aux aléas de la circulation (bouchons, travaux...), les temps de trajet à bicyclette sont plus prévisibles et constants.
Le vélo est le mode de déplacement utilisant la force physique le plus efficace : à distance parcourue égale, moitié moins d'énergie nécessaire qu'en marchant !
Si faire du vélo ne peut qu'être bon pour sa forme physique (comme tout exercice physique), il n'est pas nécessaire pour le vélo urbain d'avoir une condition physique particulière : pas besoin d'entraînement ! En roulant sans forcer, en utilisant bien les vitesses, on n'arrive pas en sueur et au bout du rouleau à destination.
Sûr
modifierLa tendance actuelle est à la baisse des accidents impliquant un vélo : pas plus dangereux que la voiture en ville (alors qu'on compte les accidents concernant des enfants cyclistes dans les statistiques). Et puis grâce à la rupture avec la sédentarité que le vélo permet, les cyclistes sont en général en meilleure santé et vivent plus longtemps que les autres !
La plupart des accidents qu'encourent les cyclistes ont lieu sans voiture : le plus gros problème, c'est le mauvais revêtement de la voirie et leur manque d'expérience.
Le non-respect des règles en usage sur les routes, autant par les automobilistes que par les cyclistes, est une cause plus fréquente d'accident. Mais avec un peu d'expérience, en anticipant les trajectoires et surtout en se ménageant une "sortie de secours", en réagissant rapidement, on peut le plus souvent éviter l'accident.
La peur de la collision par l'arrière : ce risque est généralement surestimé par les cyclistes qui, du coup, adoptent des pratiques vraiment risquées pour tenter de réduire ce risque. Être bien placé et visible, surtout la nuit avec l'éclairage, permet d'éviter ce type de collision. En ville, les accidents avec les voitures se produisent plutôt là où les trajectoires se coupent : aux intersections.
Face au vol, de bonnes pratiques (antivol efficace, lieu de stationnement, marquage du vélo...) permettent de réduire considérablement le risque.
La plupart des cyclistes urbains circulent sur les grands axes, mais on peut éviter leur circulation dense en choisissant un itinéraire privilégiant les plus petites rues ou les pistes cyclables existantes : il y a moins de monde et moins de pollution.
Contrairement à ce qu'on peut penser, les cyclistes ne sont pas plus sujets à la pollution automobile que les autres usagers de la rue. Plusieurs études scientifiques ont même montré que les occupants d'une voiture respiraient un air plus pollué qu'un cycliste. Et en roulant à vélo, on contribue à diminuer la pollution de l'air en ville !
À vélo dans la circulation urbaine en toute confiance et en sécurité
modifierQuand on commence à rouler à vélo dans une grande ville, on peut facilement devenir parano... Mais c'est généralement mieux que ça en a l'air vu du trottoir. Le vélo a sa place dans la circulation : c'est un droit, mais qui ne sera pas toujours respecté. Il faut donc être plus prudent que les autres usagers.
Pédaler en sécurité ne repose pas sur la chance ou sur le comportement des automobilistes, cela dépend aussi de l'attitude des cyclistes, de leur manière de conduire leur vélo, en restant maîtres de leur trajectoire, attentifs à tout ce qui pourrait survenir...
L'objectif de ce texte, voulu le plus court et clair possible est d'augmenter la sécurité et le sentiment de confiance des cyclistes débutants, ou déjà expérimentés.
Commencer par les conditions dans lesquelles on se sent le plus à l'aise, puis passer progressivement à celles qui sont plus difficiles à appréhender. On peut s'entraîner à rouler sur un espace sans voiture : parking désert, place piétonne. L'objectif est de se sentir totalement à l'aise, ne faire qu'un avec son vélo. Pour qu'une fois dans la circulation on n'ait plus qu'à se concentrer sur sa place par rapport aux autres usagers.
Pour conduire en sécurité, il faut pouvoir analyser l'ensemble des informations sur les conditions de circulation à un moment donné. Ce n'est pas évident pour les enfants : leur apprentissage doit donc se faire sous la responsabilité d'un accompagnant.
Cinq principes de bases
modifier- Toujours circuler au milieu de la voie de circulation, jamais sur le côté droit ni sur le trottoir ou l'accotement. Un vélo est légitime sur la plupart des voies de circulation automobile, il doit prendre sa place afin de se mettre en sécurité ;
- à l'approche d'une route plus importante que celle sur laquelle on se trouve, ou sur laquelle il y a plus de circulation ou des véhicules circulant à vitesse importante, toujours regarder des deux côtés avant de s'engager pour vérifier que la voie est libre ;
- quand on modifie sa trajectoire sur la droite ou la gauche, toujours regarder devant et derrière pour vérifier si c'est possible sans risque. Indiquer son intention, par un signe bien visible de la main, aux autres usagers ;
- à l'approche d'une intersection, se positionner en fonction de la direction que l'on va prendre : à droite si on va à droite, à gauche si on va à gauche, proche du centre si on va tout droit ;
- se positionner en fonction de sa vitesse relative à celle des autres usagers, entre les intersections : en stationnement, contre le bord, les lents à côté, les plus rapides sur la gauche, proche du centre.
Un bon positionnement est la compétence la plus importante à acquérir. Rouler là où on a la meilleure vue, où l'on est le mieux vu par les autres et rendre ses intentions plus prévisibles augmente la marge de sécurité des cyclistes. Il ne faut pas hésiter à prendre sa place : aux endroits où 2 cyclistes peuvent rouler de front, se mettre à la place du deuxième cycliste à gauche ; sur une chaussée divisée en bandes de circulation (à condition qu'on roule à une vitesse raisonnable), se placer tout près du milieu de sa bande de circulation pour obliger les automobilistes à changer de bande. Par peur de la circulation, de nombreux cyclistes l'ignorent et se mettent, paradoxalement, en danger.
Mais cela ne suffit pas pour être totalement en sécurité : il faut également, comme tout usager, être vigilant par rapport aux comportements des autres, prévoir leurs erreurs, quand la visibilité est faible, aux intersections, ou quand un comportement paraît bizarre.
Il faut également faire attention aux angles morts en regardant dans le rétroviseur le conducteur [1].
Comme les piétons et contrairement aux automobilistes enfermés dans leurs voitures, les cyclistes ont l'avantage d'être en contact direct avec l'ensemble de leur environnement, et peuvent établir un contact visuel avec les autres usagers, indiquer leur intention avec un signe de la main, remercier un autre usager, attirer l'attention, etc... Cela permet de baisser le niveau d'agressivité entre usagers en humanisant les rapports, en signifiant à l'autre qu'on voit son comportement.
La question du code de la route fait débat parmi les cyclistes. De nombreuses associations d'usagers le trouvent trop inadapté à l'usage du vélo sans pour autant appeler à ne pas le respecter, laissant à chacun le choix de le respecter ou non. La réflexion la plus intéressante actuellement est la proposition d'une refonte du code actuel qui ne prend que peu en compte les autres usagers de la route vers un code de la rue sur le modèle belge par exemple.
- ↑ http://www.youtube.com/embed/gAethD1Io_Y Illustration de la circulation dans Paris