Guide du vélo en ville/La sécurité

Un moyen de transport sert :

  • à déplacer des personnes, et éventuellement du matériel, d'un endroit à un autre ;
  • en un temps raisonnable ;
  • avec un coût raisonnable ;
  • en toute sécurité.

La sécurité est une préoccupation majeure dans toute activité, ou du moins devrait l'être. Du fait de sa fragilité, le ou la cycliste étant en contact direct avec l'extérieur, c'est un élément d'une importance majeure.

Posons le problème modifier

Le ou la cycliste, conducteur·trice ou passager·e, est exposé·e essentiellement à trois dangers :

  • chute : glissade (plaque d'égout mouillée, marquage au sol mouillé, revêtement rendu glissant par la pluie ou le gel…), obstacle (bordure de trottoir, nid de poule, objet sur la chaussée…) ;
  • percussion contre un obstacle, immobile (poubelle, muret, voiture à l'arrêt…) ou en mouvement (véhicule, piéton que l'on viendrait percuter) ;
  • percussion par un véhicule en mouvement (voiture, bus, camion, autre vélo…).

N'ayant que deux roues, le vélo est par nature instable et l'humain qui l'enfourche n'a que peu de protection, voire pas de protection.

La sécurité est avant tout de trois ordres :

  • une question d'attitude, de comportement : nous sommes les premiers acteurs et actrices de notre sécurité ;
  • une question de lisibilité : ne sommes pas responsable du comportement des autres usagers de la route mais aux moins, ceux-ci et celles-ci doivent nous voir et bien comprendre notre trajectoire afin de pouvoir bien se comporter envers nous ;
  • une question de matériel.

Tout ceci sera détaillé dans les différents chapitres de ce wikilivre mais nous brossons ici les grands principes de base.

Une question de comportement modifier

Le respect du Code de la route est une obligation légale, mais c'est aussi le minimum pour garantir la sécurité. Rouler à droite mais à distance prudente des voitures en stationnement (à cause des portières qui peuvent s'ouvrir), respecter les priorités, faire preuve de courtoisie…

Le respect du Code implique notamment :

  • le respect des feux et des priorités ;
  • le fait de ne pas utiliser de dispositif qui pourrait distraire l'attention comme un téléphone portable, un casque audio ou des oreillettes[1].

Il faut aussi prendre en compte les défaut des véhicules, le sien et les autres, en particulier les angles morts, le fait que les autres usagers peuvent être surpris par la présence de vélos (par exemple des piétons qui se fient au bruit, des automobilistes qui s'avancent à un stop car ils ou elles ne voient pas).

Il convient donc d'être attentif afin d'anticiper les manœuvres des autres véhicules, en particulier les changements de voies, de direction et sortie de stationnement, car certains conducteurs et conductrices omettent d'utiliser les clignotants et de vérifier les rétroviseurs et angles morts ; et de savoir bien s'insérer dans la circulation lorsqu'il n'y a pas de voie protégée et qu'il faut rouler au sein du flot de véhicules à moteur.

Une question de lisibilité modifier

Le vélo doit être visible. Il doit donc être équipé des éléments de visibilité obligatoires — éclairages et catadioptre (éléments réfléchissants), surtout en cas de mauvaise visibilité (tunnel, circulation de nuit ou par temps de brouillard) — et éventuellement d'éléments complémentaires — gilet à haute visibilité.

La trajectoire du vélo doit être prévisible. Il faut donc respecter les règles de circulation et signaler ses changements de voie et de direction, en tendant le bras ou en utilisant un clignotant ou un dossard à flèches lumineuses.

Une question de matériel modifier

Les cinq principaux organes du vélo sont :

  • les éléments de signalisation : éclairages et catadioptres (vus précédemment), sonnette ;
  • la transmission : ce qui relie les pédales à la roue arrière et permet au vélo d'avancer ;
  • la direction : le guidon qui permet de tourner ;
  • les freins, qui permettent au vélo de ralentir et de s'arrêter ;
  • les roues qui assurent le contact avec la route et en particulier les pneus qui assurent l'adhérence, donc la capacité à tourner et à freiner sans glisser.

Il faut donc vérifier périodiquement que tout ceci est fonctionnel : à l'achat, que ce soit du matériel d'occasion ou neuf — on a déjà vu des vélos neufs mal réglés ou avec des éléments desserrés —, après une longue période sans utilisation, régulièrement (par exemple une fois par mois). Mais il faut aussi faire une contrôle rapide avant chaque utilisation.

Pour mémoriser plus facilement les points de contrôle, nous allons procéder de l'avant vers l'arrière et de haut en bas. Le contrôle complet se fait comme suit :

  1. Tenir le guidon d'une main et tenir la roue avant de l'autre, faire tourner le guidon : on doit ressentir l'effort au niveau de la roue sans que ça « branloche ».
  2. Toujours dans la même position : lever le guidon pour faire décoller la roue avant du sol et faire tourner la roue avant avec l'autre main : la roue doit tourner librement sans frotter avec les freins ni avec le cadre.
  3. Appuyer sur les poignées de frein et pousser sur le guidon, un frein après l'autre : les roues doivent rester bloquées.
  4. Allumer l'éclairage avant : il doit s'allumer (s'il s'agit d'un alternateur « dynamo », il faut rouler pour que cela s'allume).
  5. Observer le catadioptre blanc avant : il doit être propre.
  6. Pour les vélos à assistance électrique : vérifier la charge de la batterie sur l'écran d'affichage.
  7. Actionner la sonnette : elle émet un son audible.
  8. Regarder le frein avant : il doit être en bon état ; pour un frein sur jante à câble, le patin de frein est assez épais, le câble est en bon état.
  9. Tâter le pneu avant : il doit être suffisamment dur.
  10. Observer le pneu avant : il ne doit pas être lisse ni craquelé.
  11. Observer le catadioptre de roue : il doit être propre.
  12. Faire tourner les pédales autour de leur axe : elles doivent tourner librement.
  13. Observer les catadioptres de pédales : ils doivent être propres.
  14. Tenir le cadre d'une main, par exemple à la selle, et une pédale de l'autre, et faire bouger la manivelle dans tous les sens :
    1. Vers l'avant, cela ne doit pas bouger (puisque l'on empêche le vélo d'avancer).
    2. vers l'arrière : cela doit tourner librement s'il s'agit d'une roue libre, cela ne doit pas bouger s'il s'agit d'une roue fixe, cela doit déclencher le frein s'il y a un frein à rétropédalage.
    3. Sur le côté : cela ne doit pas bouger (pas de jeu).
  15. Toujours dans la même position : faire décoller la roue arrière du sol et faire tourner la manivelle vers l'avant : la roue arrière doit tourner librement sans frotter avec les frein ni avec le cadre.
  16. Tenir le cadre d'une main et la selle de l'autre, essayer de faire bouger la selle : elle ne doit pas bouger.
  17. Allumer l'éclairage arrière : il doit s'allumer (s'il s'agit d'un alternateur « dynamo », il faut rouler pour que cela s'allume).
  18. Observer le catadioptre rouge arrière : il doit être propre.
  19. Regarder le frein arrière : il doit être en bon état ; pour un frein sur jante à câble, le patin de frein est assez épais, le câble est en bon état.
  20. Tenir le cadre (ou la selle) d'une main et la roue arrière de l'autre : elle ne doit pas bouger de gauche à droite.
  21. Tâter le pneu arrière : il doit être suffisamment dur.
  22. Observer le pneu arrière : il ne doit pas être lisse ni craquelé.
  23. Observer le catadioptre de roue arrière : il doit être propre.
  24. Vérifier que l'on a un antivol muni d'une clef et qu'il fonctionne bien : il s'ouvre et se ferme.

Si l'on roule fréquemment et que l'on entretient bien son vélo, on sait qu'il est en bon état. Néanmoins, il faut effectuer un contrôle rapide avant chaque voyage :

  1. Contrôler visuellement l'état des freins et des pneus.
  2. Vérifier que les freins fonctionnent.
  3. Se mettre sur le côté du cadre, le tenir à deux mains (une vers l'avant et une vers l'arrière) et « secouer » le cadre en maintenant les roues au sol. Vérifier qu'il n'y a pas de jeu.
  4. Décoller les roues du sol l'une après l'autre. Pousser doucement avec le bout du pied sur le côté de la jante pour vérifier qu'il n'y a pas de jeu. Les faire tourner avec le pied pour vérifier qu'elles tournent bien.
  5. vérifier que les catadioptres sont propres, que les éclairages et la sonnette sont fonctionnels.
  6. vérifier la présence de l'antivol et de sa clef.
  7. Si l'on fait un trajet conséquent, vérifier que l'on a le matériel de réparation de base : pompe à vélo, trousse de réparation d'une crevaison (et éventuellement chambre à air de rechange), jeu de petites clefs pour resserrer les vis.
  8. S'asseoir sur la selle et vérifier que les pneus ne s'écrasent pas.
  9. Rouler lentement au départ pour vérifier que le vélo se comporte bien.

Si l'on constate un problème, il faut y remédier avant d'utiliser le vélo.

Références modifier

  1. « Article R412-6-1 du Code de la route », sur Légifrance (consulté le 18 avril 2023).