Climat et écocitoyens/Boisement
Le reboisement est un thème peu en vogue face à d'autres considérations plus économiques qui se sont encore renforcées ces dernières années mais il est à mettre en lien avec un grand thème qui fait débat à savoir celui de la déforestation.
Ce sujet brûlant qui est en lien avec la dégradation des conditions climatiques et de vie sur la planète recouvre un grand nombre de domaines, que ce soit celui du filtrage de l'air par les arbres, leur rôle primordial pour les écosystèmes et la biodiversité, et même de façon importante dans le cycle de l'eau
En 2005, la déforestation a été qualifiée d'« alarmante » par Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. La destruction de la forêt serait responsable de 18 à 20 % des émissions de gaz à effet de serre. De plus, les températures augmenteraient de trois degrés environ dans les zones déboisées. La déforestation est donc un des éléments importants qui causent le réchauffement climatique.
Ainsi, en lien avec cette question, on voit apparaître différentes solutions. Outre des tentatives de réduction de la déforestation et de protection de certaines zones, l'idée du reboisement fait son chemin dans les esprits et des initiatives et plans d'actions variés voient le jour. Ces initiatives et plans d'actions peuvent être portés par différents acteurs individuels : des groupes, collectivités, voir même des pays.
Domaines d'actions possibles
modifierDe nombreux reboisements par plantations ont été effectués dans le monde :
- pour restaurer des stocks de bois d'œuvre (c'est par exemple l'origine de la Forêt de Tronçais, décidée par Colbert)
- pour stabiliser des sols érodés par des activités minières ou par la déforestation (c'est par exemple le cas de la reforestation du Mont Aigoual en France au XIXe siècle ; première opération rationnelle entamée sur les bases scientifiques de l'époque, suite à des séries d'inondations catastrophiques et des apports de sédiments qui ont dégradé les rivières et presque comblé le port de Bordeaux)
- pour stabiliser des sols pollués (sur friches industrielles) ou en pentes (terrils, flancs et bordures de carrières), ou après la Première Guerre mondiale sur les sols de la zone rouge. C'est par exemple l'origine de la Forêt de Verdun ou de la Forêt de Vimy, forêts de guerre artificiellement plantées lors de la reconstruction sur des champs antérieurement cultivés, voire sur d'anciens villages totalement détruits par les combats et pollués par les nombreux cadavres, débris et restes de munitions.
- en tant que « forêt de protection », par exemple ;
- sur des périmètres de captage d'eau potable ou de champ captant
- en tant que réserve naturelle, arboretums, parcs urbains boisés
- sur des zones sensibles aux tremblements de terre (forêts de protection au Japon, restaurées notamment par Akira Miyawaki)
- sur des zones à risque de type glissement de terrain, coulée de boue et/ou avalanches. Ces forêts ou boisements peuvent protéger des villes, des installations industrielles, zones d'activité, etc.
Mais la plupart de ces actions sont surtout l’œuvre des pays et des États plus que d'acteurs privés ou de petites collectivités. Néanmoins, cela n’empêche pas ces individus et collectivités d'entreprendre et de réaliser des actions en lien avec la problématique de la reforestation et du reboisement comme on va en voir quelques exemples par la suite.
Ainsi, par exemple, de grandes agglomération ont conservé, renforcé ou reconstitué des « forêts urbaines » (la moitié environ de la surface de Bruxelles est constituée de la Forêt de Soignes), parfois volontairement pour maîtriser la péri-urbanisation (ex Barcelone, qui a classé la forêt riveraine en zone naturelle protégée). La forêt est aussi considérée comme facteur de réduction de la pollution de l'air et d'amélioration des micro-climats (effet-tampon sur les chocs thermiques et hygrométriques). C'est aussi un milieu de haute valeur paysagère et aménitaire pour la population.
Quelques villes ont de véritables projets de forêt urbaine (comme Nantes en France, qui prévoit l'aménagement de trois massifs dans son agglomération)
La ville de Zurich (Suisse) a conservé une forêt péri-urbaine, dont l'exploitation commerciale a progressivement cessé, mais qui pourrait éventuellement aussi servir de réserve de bois-énergie en cas de crise majeure.