L'enquête sur l'« Affaire Priore »



Introduction

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Wikipédia propose un article sur : « Affaire Priore ».

L’étude que nous présentons est l’analyse d’un problème scientifique vieux déjà de quelques dizaines d’années.

Elle concerne l'effet d'un rayonnement électromagnétique d’un type particulier produit par des générateurs imaginés et construits par Antoine Priore, un ingénieur radio-électronicien et chercheur indépendant. Le rayonnement produit par ses appareils pourrait avoir des applications thérapeutiques importantes dans le traitement de certaines maladies graves.

  • Antoine Priore était convaincu que « son » rayonnement pouvait guérir des cancers humains.
  • Un certain nombre de chercheurs universitaires, suite à des expérimentations avec l'appareil d'Antoine Priore, pensaient que le rayonnement émis par les appareils d'Antoine Priore produisait une stimulation de certains systèmes immunologiques et de reconnaissance cellulaire par un mécanisme d'interaction onde électromagnétique - biologie.

En son temps, « l'Affaire Priore » a soulevé des passions, des espoirs et des déceptions, avant de tomber dans un semi-oubli après la mort d’Antoine Priore en 1983.

Ce résumé de «l’affaire Priore» amène à se poser quelques questions, d’autant qu’il existe aujourd'hui une préoccupation scientifique et médiatique concernant les effets biologiques éventuels des champs électromagnétiques. Une attention particulière est portée :

  • aux lignes à haute tension et aux champs magnétiques de 50 Hz qu'elles engendrent.
  • aux micro-ondes utilisées par les téléphones mobiles,
  • aux champs électromagnétiques produits par les installations domestiques.

Les milliers d’études scientifiques effectuées à ce jour ne laissent aucun doute sur le fait qu’il existe une action des champs électromagnétiques sur les êtres vivants. Cette action, selon les caractéristiques physiques des champs, peut être nocive ou bénéfique. De nombreux essais d’applications thérapeutiques ont été menés à l’aide de divers types de champs. La vaste majorité de ces études considéraient les effets, pris isolément :

  • des champs électriques,
  • des champs magnétiques, (statique, oscillants et pulsés),
  • des ondes de radiofréquence (H.F.),
  • ou des micro-ondes.

Il apparaît que chacun de ces champs peut produire des effets biologiques, mais les effets obtenus à ce jour sont toujours de faible importance.

L’originalité des appareils d’Antoine Priore est qu’ils réalisaient un mélange des différents types de champs ci‑dessus. Y aurait-il alors un effet de synergie entre ces champs pour agir sur un système biologique et produire les effets rapportés par les chercheurs ?

Monsieur le professeur Robert Courrier, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, disait en mars 1965, en présentant certains des travaux d’Antoine Priore devant l’Académie :

« Quand il s'agit d'un problème aussi grave que le cancer et qu'on voit poindre une lueur, on a le devoir de rechercher ce que représente cette lueur ; on n'a pas le droit de l'éteindre avant de savoir ce qu'elle vaut. »

Une parole sensée n’engage que son auteur, en conséquence de quoi, durant plus de 20 ans, l’affaire s’est enlisée entre : les polémiques passionnelles et les coups bas ; les expériences scientifiques irréfutables ; les jalousies de carrière ; les intérêts financiers ; les incompréhensions mutuelles ; et, sûrtout, l’ego surdimensionné de certains protagonistes...

Le temps passe. Antoine Priore décède en mai 1983 laissant, à son domicile, deux appareils en panne. Le plus petit des deux est celui sur lequel la plupart des expériences sur de petits animaux ont été faites. Le second est un grand appareil, conçu pour traiter des malades, et qui a fort peu fonctionné.

Avec la disparition d’une partie des protagonistes, amis ou adversaires, « l'affaire » tombe dans un semi-oubli. La société Leroy-Somer, qui a investi des sommes importantes dans la construction du dernier appareil, abandonne ses investissements suite à une panne technique.

Une équipe universitaire s’est constituée en 1984, afin de reconstruire un appareil Priore. Financée à hauteur de plusieurs millions de francs sur fonds publics et privés, elle n'a jamais publié le moindre résultat.

Que faut-il penser ?

Notre réponse était qu'il fallait mettre à la disposition de quiconque, toute l'information « confidentielle » sur l'affaire Priore et de présenter une analyse critique et dépassionnée de cette information.

Dans ce rapport nous avons voulu répondre à trois questions essentielles :

  • « Antoine Priore avait-il probablement fait une découverte de première importance pour la biophysique ? »

Si oui :

  • « Pour quelles raisons cette probable découverte n’a-t-elle pas été développée ? ».
  • « Peut-on percer le secret Priore et reconstruire des appareils à même de reproduire les effets observés par les biologistes expérimentateurs ? »

Une réponse naïve

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Une réponse immédiate et simple, voire simpliste :

Il suffit de reconstruire un appareil Priore et de faire des essais pour pouvoir conclure !

Comme pour toute réponse évidente à un problème complexe, elle élude les vrais problèmes et les nombreuses embûches. Certains problèmes peuvent même ne pas être identifiés si on ne s’imprègne pas profondément du dossier.

On peut toutefois aisément mettre en exergue deux problèmes de fond :

  • Nul ne sait reproduire, avec certitude, et à l’identique, un seul des appareils construits par Antoine Priore.
  • Même si une réplique exacte d’un appareil de Priore était réalisée, personne ne connaît avec suffisamment de précision les réglages à adopter en vue d’un traitement particulier.

De nombreux paramètres sont ajustables : fréquences, taux de modulation, intensités des champs électromagnétiques, etc., réglages qui n’étaient connus que de Priore seul. Or, il ressort des cahiers d’expériences des biologistes que les réglages de l’appareil sont d'une importance primordiale pour l’observation d’un phénomène biologique donné.

En conséquence, la construction d'un appareil ad hoc, si elle est nécessaire, peut ne pas être suffisante pour une réponse à la première question. Trois possibilités se présentent :

  • La copie de l’appareil est la bonne et les tests réussissent.
  • La copie de l’appareil est la bonne et les tests échouent.
  • La copie de l’appareil n’est pas bonne.

Dans la première situation la preuve est faite, mais dans les deux autres, l’échec peut être dû à une incompréhension des réglages, un manque de savoir faire technique ou simplement à l’absence d’effets observables.

Nous pensons qu'avant de se lancer dans la construction et l'essai d'appareils du type Priore, il faut tenter de répondre aussi objectivement que possible à la première question en utilisant le matériel disponible. Il va sans dire que, vu le temps qu’a duré « l’Affaire » et vu le nombre de personnes impliquées, il existe un nombre considérable de documents, documents sur lesquels il doit être possible de se forger une conviction intime.

  • Conviction négative : auquel cas beaucoup de temps, d’énergie et d’argent seront gagnés.
  • Conviction positive : indispensable à une recherche efficace. Il ne doit demeurer aucun doute dans l’esprit des chercheurs concernés, seule une conviction profonde de l’existence d’un effet peut leur permettre de surmonter les échecs de construction et de réglage, qui inévitablement se produiront.

Il est impossible, sur la base d’une étude purement documentaire, de donner une « preuve scientifique et irréfutable » de l'existence de « l'effet Priore », seule la reproduction indépendante des résultats prétendument observés pourra constituer une telle preuve !

En revanche on peut parfaitement espérer, sur cette même base, se forger une intime conviction sur l'existence ou non de l'effet. Répétons-le, cette conviction nous paraît capitale pour les décisions à prendre et les suites à donner.

L'Étude

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Notre étude se divise en trois étapes :

  • La première étape, qui constitue une part importante du travail effectué, fut de rassembler tous les documents et témoignages directs que nous avons pu retrouver sur les divers aspects de l’Affaire Priore : articles scientifiques, rapports, cahiers de laboratoire, lettres personnelles entre les protagonistes, notes et journaux intimes, etc. Tous ces documents sont maintenant aisément accessibles sur « Archives de l'Affaire Priore ».
  • La deuxième étape fut une analyse du contenu de l’ensemble du dossier, un travail de recoupements et de synthèse.
  • La troisième étape a consisté à formuler une réponse aussi objective que possible aux questions posées ci-dessus et à les communiquer dans ce rapport.

La constitution du dossier

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Notre première tâche, qui constitue une part importante du travail effectué, fut de rassembler tous les documents et les témoignages directs que nous avons pu retrouver sur les divers aspects de l’affaire Priore : articles scientifiques, rapports, cahiers de laboratoire, lettres personnelles entre protagonistes de l’affaire, notes et journaux intimes, etc.

En son temps, l'affaire était assombrie par une pléthore de documents secrets ou confidentiels qui ont fait flamber des imaginations fertiles vers des conclusions totalement erronées.

Nous n'avons exclu aucun document dans notre possession des Archives Priore et nous estimons que les tampons : Confidentiel, Diffusion restreinte, etc. sont caducs ; pour les documents personnels nous avons reçu l'autorisation du bénéficiaire ou de l'auteur de les rendre accessible à quiconque dans le but d'une étude historique de l'affaire Priore.

Bien évidement, nous n’avons pas la prétention de croire que notre dossier est complet. Si un lecteur est en possession de documents en rapport avec Antoine Priore et qui ne sont pas sur Archives Priore, nous en prendrons connaissance avec le plus vif intérêt.

Afin de mettre à disposition une documentation à la fois authentique et facilement exploitable par un lecteur intéressé, nous avons enregistré tous les documents en deux formats. L’un est un format image (au format pdf, tiff ou jpg), l’équivalent d’une photocopie du document, dans l’autre format, le contenu d'un document est présenté comme un fichier de traitement de texte simple.

Le premier format permet d’accéder aux documents manuscrits, aux signatures des lettres, photographies, plans, etc. et permet l'archivage électronique de l'ensemble du dossier. Le second format est plus compact et peut être utilisé avec un programme de gestion électronique de documents pour faciliter une recherche personnelle par mots clefs dans l'ensemble du dossier.

Il est par conséquent possible, à qui le veut, de faire sa propre analyse de l’« Affaire Priore » et d’étayer celle-ci à l’aide de justificatifs documentaires appropriés. Il suffit de réaliser les étapes deux et trois de notre démarche.

Analyse du dossier

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Notre deuxième étape fut une analyse du contenu de l’ensemble du dossier, travail de recoupement et de synthèse.

Habituellement, dans la présentation des résultats d’une enquête, on commence avec l’énumération des faits, des hypothèses; on évalue des arguments ‘pour’ ou ‘contre’ etc. et éventuellement à la fin du rapport on présente des conclusions étayées par les arguments développés au cours de l’investigation. Nous avons choisi un autre type de présentation.

L’ensemble du dossier de l'Affaire Priore est difficile à démêler. Il existe des liaisons complexes entre des aspects purement scientifiques et techniques et des aspects passionnels, financiers et politiques de l’affaire.

Souvent, nous nous sommes trouvés dans la situation ou, pour expliquer 'A', il faut comprendre la situation 'B', mais pour comprendre 'B' il est essentiel de comprendre 'C', qui, bien sûr, demande la compréhension de la situation 'A' !

C'est pour cette raison que notre enquête est exposée de manière particulière. Elle se présente sous une forme ‘pyramidale’, matérialisé par une série de chapitres, de plus en plus détaillés au fur et à mesure que l’on pénètre dans le dossier.

Souvent nous présentons nos principales conclusions au début d'un chapitre. Le lecteur qui veut seulement les connaître peut arrêter là sa lecture. Celui qui veut en savoir plus et de s'informer de nos justifications doit continuer sa lecture.

Le danger de cette présentation à rebours est que, au départ, nos propos sont catégoriques, nos jugements semblent tomber comme des couperets.

Le lecteur un peu distrait peut penser que nous sommes très partiaux, démagogiques, etc. Il ne faut pas perdre du vue que chaque affirmation, chaque opinion sera justifiée par référence à des documents du dossier, mais cette référence sera donnée 'plus loin' dans le rapport. Cette style de présentation implique quelques 'redits' et les 'notes' de l'Annexe sont un peu rébarbatives et peut contenir des centaines de liens vers les documents originaux.

  • L'enquête sur l'Affaire Priore est ce chapitre
  • Affaire Priore en 25 étapes, un résumé très condensé de l’Affaire Priore qui permet de situer les événements principaux les uns par rapport aux autres.
  • Historique de l'Affaire est un développement de l’aspect historique de l’«Affaire Priore» et destiné à donner un aperçu de l’ambiance passionnelle qui l’a entourée.
  • Les appareils d'Antoine Priore est une description de la structure d'un appareil Priore typique et les caractéristiques du champ électromagnétique émis.
  • Les expériences biologiques est une description détaillée de toutes les expériences menées par des chercheurs universitaires pour étudier les effets du rayonnement émis par les appareils d'Antoine Priore.
  • Les problèmes « humains » de l'Affaire est une description des controverses qui ont parasités l'Affaire et provoqués l'échec d'Antoine Priore.
  • L'après-Priore est une description sommaire de quelques tentatives de reproduire un appareil Priore après son décès en 1983.
  • L'Annexe rassemble toutes les Notes de synthèse, qui sont des analyses détaillées de certains points particuliers de l’étude historique du « Dossier Priore ».
Elles peuvent être lues indépendamment les unes des autres. Mais, pour apprécier le contexte ou l’utilité des Notes il faut être familier avec le Chapitre : Historique de l'Affaire.

Réponses courtes aux questions

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Notre troisième étape a consisté à formuler une réponse argumentée aux quatre questions posées ci-dessus.

Après les enquêtes que nous avons menées et une étude approfondie du dossier constitué, nous avons acquis l'intime conviction que :

  • Les appareils construits par Antoine Priore produisaient, quand il les faisait fonctionner, un rayonnement dont les effets sur des organismes vivants évolués (mammifères) se traduisaient par une stimulation de la reconnaissance cellulaire et de certaines défenses immunitaires.
  • Les raisons pour lesquelles cette découverte a subi de multiples avanies et se retrouve à l’état de quasi abandon sont identifiées et ont déjà été évoquées :
  • orgueil et arrogance d’un certain mandarinat médical,
  • foi naïve de certains chercheurs en la Science pure et impartiale,
  • appât du gain de certains industriels sans scrupules,
  • méfiance d’Antoine Priore qui a tenu à garder « son secret ».

La réponse à la dernière question ne peut être résumée en quelques lignes ici. Nous avons rédigé séparément une proposition de projet de recherche.

Votre étude personnelle

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Quant au lecteur curieux ou sceptique, nous l’invitons à faire sa propre analyse de l'Affaire. Pour faciliter ce travail nous avons inclus dans l'Annexe deux documents :

Ce document est la liste des personnalités qui ont fait des interventions, parfois fugaces, dans l’affaire et sert comme 'aide-mémoire'.
Ce document est le catalogue de tous les éléments du dossier, par ordre chronologique, accompagnés, pour chacun d'eux, de quelques lignes de résumé.
À partir du « Calendrier » il est facile de retrouver, via un hyperlien, le fichier 'originel' sur « Archives de l'Affaire Priore ».