Sociologie des institutions/Introduction

Toute institution se présente comme un ensemble de tâches, de règles de conduite entre les personnes, de pratiques. Chaque institution est dotée d'une finalité particulière ; elle n'existe, ne dispose, ne décide que par les pratiques de ceux qui la composent.

Sociologie des institutions
Introduction
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Comment définir les institutions ? Le plus ancien usage du terme « institution » à travers celui de la fondation donc l'établissement d'un ordre particulier se différencie de la nature. Montaigne évoque l'institution des enfants, il sous-entend leur éducation. Montesquieu fait une différence entre mœurs et institutions. = Rousseau : « les institutions altèrent nos penchant naturels ».

Définition des institutions en sociologie

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Le concept d'institution est fondateur pour la sociologie française. Pour Émile Durkheim, cela permet la construction de la sociologie comme une science sociale autonome. « Les règles de la méthode sociologique » 1894 La sociologie est la science des institutions, de leur genèse et de leur fonctionnement.

Les institutions sont des manières collectives d'agir et de penser, elles ont leur existence propre en dehors des individus. Pour Émile Durkheim, les faits sociaux ne sont pas naturellement et immédiatement intelligibles mais doivent être compris à travers l'expérimentation et l'observation. Les faits sociaux exercent une influence coercitive sur les personnes.

Fustel de Coulanges, professeur d'Émile Durkheim, ouvrage sur « la cité antique » 1864. Les institutions de la Grèce et de Rome. Les institutions ont une solidité qui résiste aux siècles, aux croyances de leur origine. Les individus ont perdus leur croyance. Les institutions sont devenues opaques mais subsistent. La société est réglée par les institutions. Une institution est un ensemble d'activité de toute instituée que les individus trouvent devant eux. Ce qu'est la fonction de l'ordre biologique de même que la science de la vie est celle des fonctions vitales. La science de la société est la science des institutions : marcel mauss 1901

Max Weber (1864-1920) fondateur de l'école allemande de sociologie. Pour lui, « l'institution se rapproche de l'idée d'association, c'est un groupement dont les règlements statutaires sont octroyés avec un succès relatif à l'intérieur d'une zone d'action délimitante à tout ceux qui agissent d'une manière définissable selon les critères déterminés ».

C'est un régulateur des rapports sociaux. Le terme d'institutionnalisation est le processus qui tend à organiser les rapports aux modèles sociaux. Un déclin du concept de sociologie. Après Durkheim : notion de système, de structure.

Taliott Parsons (1902-1979) sociologue américain, il insiste sur les structures institutionnelles.

Erwing Goffman (1922-1982) pour lui le terme d'institution concerne les organismes sociaux différents. Ce sont des lieux ouverts ou fermés. Une classification des institutions en fonction des institutions totales. Il érige des obstacles entre ceux qui sont dehors et ceux dans l'institution. 5 groupes d'institution, ce sont des organismes qui prennent en charge les personnes incapables.

Définition de l'institution en droit

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M Hauriou 1925 : théorie de l'institution et de la fondation. Une idée évolutionniste. Il définit l'institution comme "un projet d’œuvre ou d'entreprise qui se réalise et dure juridiquement dans un milieu social, pour la réalisation de ce projet, un pouvoir s'organise et lui procure des organes, d'autres part des différents membres du projets dont intéressées à la réalisation de l'idée. Il se produit des manifestations de communication dirigée ou organisée par des pouvoirs et règle par des procédures ».

Un lente évolution sociale : 2 institutions : celle vivante et celles inhérentes. Les institutions inhérentes résultent d'un double processus d'incorporation et de personnification. Incorporation c'est un pouvoir organisé. Une institution cesse de se réduire aux individus, elle a une individualité La personnification, c'est la communauté effective, la manifestation de deux communions de l'institution et des personnes. Un lien étroit entre les institutions et le droit. Les institutions vivantes ont besoin du droit pour exister. 3 types de droit : institutionnel, statutaire et disciplinaire qui sont utilisés par les institutions. L'état est une institution complexe formé d'un ensemble d'institutions articulées.


Approche de l'institution en terme de science politique

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La science politique est égale à 3 notions

  • Polity : le politique au sens de gouvernement c'est à dire l'état des institutions. Cette définition apparaît restrictive car c'est le politique à travers ces structures. Cela néglige la vie politique, le jeu politique, cela n'engage pas toute l'approche politique et la science politique.
  • Policy : ici le politique au sens de « les politiques ». a travers le policy on s'intéresse à a production de l'état ou d'institution c'est à dire les politiques publiques. Cela permet de comprendre l'action de l'État au sens sectoriel. Une approche décisionnelle.
  • Politics : on s'intéresse aux acteurs, aux conflits, aux rapports égaux entre les acteurs et les institutions. L'analyse porte moins sur les structures et plus sur les acteurs et les stratégies.

L'analyse des institutions emprunte à chacune des 3 définitions :

  • polity : le politique au sens de gouvernement c'est à dire de l'état et des institutions. Cette définition apparaît restrictive, c'est le politique à travers ses structures, comment s'exerce le gouvernement à travers ses structures. On néglige la vie politique, le jeu politique n'engage pas toute l'approche politique et science politique.
  • Policy : ici le politique au sens de « les politiques publiques ». À travers les policy, on s'intéresse à la production de l'état ou des institutions c'est à dire les politiques publiques. Cela permet de comprendre l'action de l'état au sens sectoriel. La politique est le lien et l'exercice de la politique. On s'intéresse aux moments d'interruption des institutions. Une approche décisionnelle qui n'appréhende pas toute le politique.
  • Politics : on s'intéresse aux acteurs, aux conflits, aux rapports entre ces acteurs et les institutions. L'analyse porte moins sur les structures mais sur les acteurs et leurs stratégies.

L'analyse des institutions emprunte à chacune des 3 définitions : polity : les institutions sont une forme de politique et forment les structures et bases de fonctionnement du gouvernement de la société, policy : les institutions président des politiques et forment le processus de décision, politics : les institutions politiques, administratives, européennes sont un lieu d'expérimentation de la politique et un lieu de conflit vers une stratégie de renouvellement.

Les conceptions

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2 courants qui tournent autour de l'institutionnalisation.

Le courant néo-institutionnaliste : de March et Olsen. Ces deux auteurs insèrent sur une marge d'autonomie, de leur environnement social. Puis, ils insistent sur le rôle d'institution comme une « collective de procédure et de standard qui définissent et défendent des valeurs, des normes, des institutions, des identités et des croyances ». Ils ont appliqué cette théorie à la commission européenne et à la CJCE. Les institutions sont beaucoup plus des tableaux de négociation ou des arènes de conflit mais engendrent des craintes institutionnelles qui vont déterminer les comportements des acteurs. Le néo-institutionnalisme est en rupture avec le modèle « behaviorisme » qui voit dans les institutions le pendant des déterminants sociaux (régulation sociale, conflit et luttes sociale).

Le behaviorisme : courant des années 40-50, qui se marque par l'étude scientifique et expérimentale du comportement des individus sans tenir compte de leurs intentions. Les institutions ont une autonomie qui les sépare de leur environnement social (selon les néo- institutionnalistes). Elles peuvent développer des procédures pour engendrer leurs normes.

Une critique que l'on peut faire à propos du néo-institutionnalisme, c'est son désintérêt pour la pratique des acteurs au sein des institutions ou de l'usage de l'institution par les acteurs.

L'approche constructiviste des institutions de Berger et Luckmann « la construction sociale de la réalité ». L'institution est un processus général différent de celui des néo-institutionnalistes. 3 étapes : le processus d'extériorisation, celui d'intériorisation et celui de l'objectivisation. L'extériorisation : processus qui fait que l'institution se détache des individus qui ont été à son origine. L'objectivisation : processus dans lequel les institutions acquièrent une réalité objective ou s'être détaché des individus du groupe. L'intériorisation : processus qui voit les institutions être incorporées au vécu de chacun, sont intériorisés aux individus.

L'accent est mis sur les acteurs de l'institution, sur les usages qu'ils font de l'institution en sachant que ces acteurs sont intéressés à la définition de rôle de pouvoir et d'autorité.

Une notion de rôle et de pouvoir. Comment s'organise et se distribue le pouvoir ? L'adoption d'une approche qui est celle d'un sociologue : Bourdieu. Notion de champ qui permet de comprendre la distinction des positions au sein d'un espace social.

Approche anthropologique des institutions

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Mary Douglas « ainsi pense les institutions » 1986

L'ouvrage de Mary Douglas

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C'est une spécialiste de l'Afrique, anglaise, auteur d' 1 étude sur la souillure des rites de pureté et critique la séparation entre les primitifs et les sociétés modernes. Son ouvrage : elle débute dans sa réflexion : quelle est la capacité des institutions à penser par elle-même ?

Ce n'est pas la personnalité juridique qui suffit de donner à 1 groupement ou 1 institution, une pensée ou un sentiment déterminé. Ce n'est pas l'existence légale d'1 institution qui lui donne un comportement propre. Cette idée est en rupture avec d'autres théories : celle marxiste, celle individualiste ou rationaliste. Pour le marxisme, on suppose qu'une classe sociale agit, perçoit en fonction de ces propres intérêts donc les institutions sont le reflet des conflits de classe. Pour le rationalisme, elle présente l'action collective qu'en fonction de calculs coûts avantages des individus.

Pour M Douglas, elle estime que les personnes contribuent l la société sans intérêt manifeste personnel. Dans ce postulat, elle développe son approche des institutions. Les institutions sont pour elle créatrice d'identité. Les institutions se souviennent et oublient. Les institutions font des classifications au sein de la société. L'aspect classificatoire de chaque institution.

Elle reprend l'approche de Durkheim qui tente d'expliquer comment les institutions effectuaient des classifications. Pour lui, c'est le sacré qui crée l'institution .en effet, les formes sociales élémentaires n'ont ni Constitution, ni roi ni aucune autorité suprême coercitive pourtant n'a bien du sacré. À travers les classifications, on nous permet de penser. Ces classifications sont déjà fournies toutes fautes en même temps que notre vis sociale. Ces classifications sont incorporées par les personnes.

Ces classifications sont opérationnelles à tout les niveaux de la société .au sommet on trouve les règles sociales les plus générales qui déterminent les catégories de penser. C'est l'ensemble de notre vision, de notre façon de penser. 1 institution peut être la famille, au sein de celle-ci les personnes reproduisent les schémas d'autorité, de division du travail.

Constamment nous pensons en fonction de ces catégories et classifications des institutions. Il faut faire un travail sur soi pour mieux penser ces catégories. Les individus ne contrôlent pas les classifications. Leur seule marge de manœuvre c'est de faire des choix en leur sein. Conclusion de cet ouvrage : 4 étapes :

-les personnes construisent collectivement les institutions - les institutions créent les classifications - les classifications donnent en retour des principes d'identification des citoyens -ces principes d'identification permettent aux personnes de se penser dans la société et de penser le monde, la société.


Le courant d'anthropologie lancée par Marc Abeles

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M Abeles ethnologue français qui crée un laboratoire de recherche a paris : le laboratoire d'anthropologie des institutions et organisations sociales.

Cette démarche s'intéresse à la façon de l'institution construite son territoire et définit un espace politique. Il s'agit d'observer des phénomènes collectifs mobilisant les ressources culturelles des individus dans 1 espace déterminé.

Cela sur plusieurs registres : affectif, symbolique, intellectuel, pratique. Le registre affectif : rapport entre institution et individus Le registre symbolique Le registre intellectuel : rapport entre la production des idées Le registre de pratique : quelle est la pratique de l'individu dans l'institution.

La culture des institutions. Cette spécificité montre comment les institutions produisent des cultures, de la culture. Le lien entre culture et institution peut apparaître contradictoire car il existe 1 présentation de la culture comme une mise en cohérence globale d' 1 société alors même que l'institution est issue non pas d'1 processus de cohérence mais de fragmentation marqué par la division du travail et la professionnalisation.

Définition : « la culture d' 1 institution est un ensemble d'aptitude et de comportement acquis au sein de l'institution » La culture d'1 institution ne se joue pas seulement dans l'espace interne de l'institution.

Pour Max Weber la bureaucratie est un ensemble rationnel des activités sociales. Pour lui l'état moderne exerce 1 domination légale rationnelle qui repose sur l'autorité de la loi. L'administration impose 1 forme commune à ses agents mais on observe des variantes de culture administrative dans les administrations. Selon Weber, à l'intérieur du cadre administratif général, se développe des secteurs par des spécificités culturelles.

Au sein même d'1 ministère, on note des différences en terme de culture administratif. Pour le ministère des finances, des différences entre la direction du trésor et celle de l'impôt.

L'identification de ces cultures n'est possible que dans l'appareil interne de l'état. L'individu externe ne se rend pas compte de ces fragmentations car sublimé par le principe d'unicité de l'état. Ces spécificités peuvent être observées entre administrations identiques de différents États. Les agents introduisent des traits culturels spécifiques liés à leur traits ou tradition nationales.

Si on compare différents secteurs de différents États, on a des traits culturels très différent : le rapport à l'ordre hiérarchique, rapport entre collègues, mode de travail.

Ces cultures évoluent selon l'évolution de la société. La notion de culture des institutions est souvent instrumentalisé. Une nécessité d'améliorer le management des institutions ou organisations. On comprend la volonté d'introduire une nouvelle culture dans les institutions.

L'approche en terme de culture dans institutions traite de façon importante les ou le langage des institutions. C'est 1 manifestation immédiate des propriétés culturelles des institutions. On parle de langage de la banque mondial ou le FMI. Le langage est le reflet de la pratique collective de l'institution et peut avoir dans effets secondaires en terme de production intellectuelle des institutions et leur transformation en général. Les anthropologues s'intéressent à la vie quotidienne du sien des institutions, aux modes de relations des personnes au sein des institutions.

Quelle est la méthode d'analyse des anthropologues ? La méthode ethnographique : séjourner dans l'institution au moyen de l'observation participante.

L'approche anthropologique se résume : À partir de pratiques et de discours de ses représentants, il s'agit d'étudier comment ces idées et cultures en relation avec les différentes cultures d'institutions. Ces cultures d'institution ne produisent pas d'identité global, totale ou unique.

Un individu peut être de plusieurs institutions. Ces appartenances peuvent évoluer. Il faut se garder de considérer l'individu comme représentant d'une seule culture, d'une seule institution. Le danger culturaliste : doter l'individu d'une seule culture. On parle d'une vision culturaliste de l'ethnie. Le danger peut être aussi observé dans l'analyse des institutions. De donner à une seule personne toutes les propriétés du groupe. Il faut parler du groupe et non de la seule personne.

La méthode de l'observation participante. Les institutions sont une ou plusieurs métaphores de la société c'est à dire elles ne sont pas une forme de société car il apparaît difficile de naître dans l'institution seule. Envisage des caractéristiques plus générales.

Genèses de l'état moderne

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Analyses et travaux sur la construction de l'état. Les genèses :

  • les origines féodales de l'état et la dynamique de l'occident,
  • la centralisation de la concentration du pouvoir par la structure de l'état,
  • la question de l'étatisation.

Origines féodales de l'état

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L'état doit être interprété sur la longue durée. Les origines de celui-ci se situent au 12/13e siècle en Europe occidentale. La notion de féodalité et état peuvent apparaître contradictoire.

Pour M Bloch, la féodalité désorganise l'état car elle multiplie les relations d'hommes à hommes. Pour d'autres, l'apparition de l'état moderne n'est que le processus d'étatisation de l'organisation féodale. Pendant la période carolingienne, 1 développement des relations de patronage, 1 dévouement personnel.

Dès le 8e siècle, des carolingiens prennent l'habitude d'exiger de tout ceux qui ont l'exercice de l'autorité en leur nom, qu'ils deviennent leurs vassaux, c'est la vassalité. Le contrat vassalique : contrat de fidélité d'1 seigneur envers son vassal. Ces relations créent un vaste réseau de dévouement personnel. Progressivement, 1 forte évolution, 1 transformation des relations de bénéfice à u ne relation de fief. On parle de patrimonialisation du pouvoir. Le pouvoir rentre dans le patrimoine privé.

3 aspects : son institutionnalisation faible, une forte fragmentation du pouvoir collectif à travers des groupements, sa faible continuité. Comment expliquer l'apparition de l'état ? Norbert Elias : 1939 : « le processus de civilisation » c'est un auteur qui fait des études de sociologie, influencé par Max Weber. Une évolution des manières corporelles, processus de refoulement des manières animales.

À retenir sur la dynamique de l'occident « l'idée de continuité dans la politique occidentale entre le 12 et 18e, cette évolution explique pourquoi les sociétés sont passées d'un mode de domination patrimoniale ver un mode de domination centralisée »

La souveraineté est fragmentée au 12/13e, le pouvoir se partage en différentes seigneuries. C'est pour lui « au terme d'1 concurrence féroce qu'on aboutit à une centralisation du pouvoir politique. Ce processus concurrentiel est née de différents progrès mais sans projet et sans finalité »

L'élément essentiel pou lui : un projet non voulu résultat d'1 série d'action ou ambition d'un grand nombre d'individus. Une notion de concurrence et 1 notion d'interdépendance. L'état est le résultat entre la concurrence entre prétendant sur un territoire donné. Cette concurrence se joue sur 2 questions de monopoles : fiscal et militaire.

Le monopole fiscal permet de centraliser l'état des taxes donc le souverain peut rétribuer ses fidèles en argent et non plus en terre. Une création de nouveaux liens monétaire entre le souverain et les personnes. Le monopole militaire est celui de la violence légitime, seul le roi a l'emploi de la force.

Ces 2 monopoles sont très liés : le fiscal paye le militaire qui garantie au fiscal les recettes. C'est la France où le processus de création d'état s'est fait au plus rapide : la construction d'1 monopole dans une maison et une lutte des maisons de France.

Fin 15e, les principaux concurrents de la maison de France sont éliminés. On a une centralisation gouvernementale à Paris et une centralisation administrative.


La centralisation et concentration du pouvoir

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Étudier les effets des 2 monopoles sur la centralisation et la concentration.


-La fiscalité a comme rôle central de la naissance du pouvoir : la régularité de celle-ci, son caractère national, et sa légitimité. La régularité de la fiscalité est devenue un acte d'autorité alors qu'à l'origine elle était consenti pour une période limitée et dans un contexte de guerre.

Son caractère national : l'impôt ouche tout l'ensemble des sujets du roi.

C'est dans ce sens que la fiscalité d'état se différencie de celle féodale.

Sa légitimité de l'impôt : il se légitime par une idéologie et non plus par on contexte. Une idéologie au nom de l'état. « C'est la servitude fiscale qui renforce l'emprise de l'état ».

-Le militaire : la guerre comme un moteur de la création de l'état moderne avec l'impôt. Essor de l'état et de la révolution militaire.

Pour Charles Tily : la structure de l'état apparaît comme « un produit secondaire des gouvernants pour acquérir des moyens de guerre ». L'état se construit et se renforce dans la guerre.

On met en place une bureaucratie chargée des affaires militaires et internes. (75 % des recettes en France en 1700).

Pour George Simmel, philosophe et sociologue allemand, « sociologie des conflits » 1908 il revient sur les conflits militaires et l'unification des états modernes. Si la France a eu vite un état centralisé c'est du à la guerre entre le royaume uni. De même si des sociétés sont moins unies car elles ont affrontés différents types de conflits et plus tard. Le processus militaire détruit l'ordre féodal. C'est un système d'état en concurrence qui se dégage de la guerre. La diversification des trajectoires.

Le lieu de naissance de l'état, Europe occidentale de l'est. La structure de l'état s'étend à l'Angleterre, Espagne, Scandinavie. Bertrand Badie et Pierre Birnbaum : certains systèmes politiques ont un centre et un état, d'autres ont un état sans centre (Italie), d'autres ont un centre mais sans état (usa et Ru), d'autres n'ont ni centre, ni état. Pour eux, l'état s'apparente à un centre connaissant beaucoup de réticences des acteurs sociaux qui le contestent ces prérogatives.

C'est en France, que se développe l'état le plus fort car le pouvoir politique a rencontré le plus d'opposition. En grande Bretagne, la société a connu des morcellements territoriaux donc un état moins fort.

« C'est un appareil de domination différencié qui garantie la pleine efficacité du domaine militaire financier et fiscal »


L'étatisation qui pose la question des rapports entre l'état avec la société.

Cela fait de l'état une forme d'organisation particulière située dans le temps et l'espace. On revient entre le lien du développement de l'état et la civilisation des mœurs. La question entre état et religion La question du gouvernement des hommes

1. Le développement de l'état et la civilisation des mœurs

Le processus de civilisation des mœurs est un produit de l'affirmation progressive de l'état pour Elias. C'est l'état qui impose une plus grande maîtrise de la vie affective, un conditionnement des pulsions et ce processus se manifeste par des obligations pour les personnes de refouler leur passion spontanée et le développement d'auto contrainte consciente ou automatique. L'imposition progressive du monopole de la violence légitime par l'état.

2. L'état et la religion

L'apparition de l'état occidental consacre la dissociation entre deux ordres d'activités : le politique et la religion. Pour beaucoup, c'est l'Europe chrétienne qui a inventé l'état, qui a inventé un modèle commun définissant des relations entre ces deux ordres. « Le christianisme a joué un rôle majeur dans la construction de l'état, qui n'a cessé d'augmenter quand la religion s'est séparé du pouvoir politique (proclamation de l'autonomie du pouvoir spirituel au pouvoir politique). Cette capacité ou ce modèle de séparation était sous-jacent dans le christianisme. C'est un processus complexe et que l'église en tant qu'institution ne s'est pas satisfaite d'une restriction pendant longtemps. Pour Elias, le processus de construction de l'état est toujours en cours, i lest toujours en mouvement.

3. L'état comme gouvernement des hommes

À travers les travaux de Michel Foucault (1926-1984) Cet auteur est difficile à situer. Son approche est transversale entre les disciplines : philosophie et histoire. Sa démarche est originale et suscite beaucoup d'interrogations dans les sciences sociales. Il invente une méthode fondée sur l'étude des discours. On s'intéresse ici qu'à une partie de son œuvre. Ouvrage de 1975 « surveiller et punir » : naissance de la prison

Cet ouvrage porte ses recherches sur le pouvoir : c'est celui qui contrôle les corps et esprits des individus. Comment opère ce pouvoir ? D'où détient il sa légitimité ? Foucault y répond : le pouvoir opère non en vertu d'un droit dont les principes vaudraient a priori mais en instituant des dispositifs, des technologies de pouvoir. En 1978, il s'intéresse à la « gouvernementalité ». Il veut signifier la façon dont l'état gouverne les hommes. C'est au 16e siècle, que l'article du gouvernement devient une question centrale pour l'état.

« L'état doit prendre à sa charge le gouvernement des hommes, dans leurs rapports, leurs liens avec les choses : richesse, ressource, territoire, frontière, climat, fertilité mais aussi le rapport des hommes avec es coutumes, les habitudes les manières de penser ».

Le rôle dans le développement de l'état : des symboles. Comment l'état royal s'était développé à travers des symboles. « Le lit de justice » : institution très ancienne, remonte à 1360. C'est une assemblée consultative qui rassemblait le roi et les membres du parlement pour traiter les affaires importantes de l'état. Le nom de l'institution provient du fait qu'il fallait dresser une structure en bois couverte de draps que l'on appelait « lit » dans le parlement. L'institution prend le nom de la structure. Le rôle du rituel car celui-ci est à l'origine du nom de l'institution mais aussi l'enjeu du conflit sur la définition même de l'institution. « François 1er en 1527 décide de siéger sur un trône et s'isole de toute l'assemblée ». Une nouvelle distribution des pouvoirs s'organise avec la séparation des pouvoirs judiciaires et administratifs au détriment du parlement. Comment à travers le rituel d'une institution, on peut modifier le rôle de l'institution. Le rôle de l'institution se joue dans une lutte des formes de l'institution.