Photographie/Finition et présentation des photographies/Projection des diapositives

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Généralités

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Une projection de diapositives, cela se prépare soigneusement. Un tri sévère s'impose, afin de ne présenter à son public, même s'il est purement familial, que des diapositives de bonne qualité.

Par ailleurs, il ne suffit pas de présenter de bonnes diapositives en vrac pour faire une bonne projection : il faut soigner l'ordre de passage des vues, les commentaires, et aussi veiller aux enchaînements. Un mélange de photographies verticales et horizontales n'est pas toujours du meilleur effet en raison du caractère « heurté » que cela ne manque pas d'entraîner. De même, une diapositive sombre projetée après plusieurs diapositives très claires sera fortement défavorisée.

Un pupitre lumineux, capable de montrer simultanément au moins 20 ou 25 diapositives, est un accessoire pratiquement indispensable à la préparation d'une projection de qualité. Les modèles du commerce ne sont pas nombreux et leur qualité, de même que leur prix, sont très variables. Il est assez facile pour tout bon bricoleur de se fabriquer un pupitre approprié à ses besoins.

Cet article se limite aux aspects techniques de la projection, un autre est consacré aux montages de diapositives, sonorisés ou non.

  pour en savoir plus : les diaporamas argentiques ou numériques


Examen des diapositives

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Afin de faire un premier tri ou d'aller plus avant dans l'organisation d'une projection, il n'est pas mauvais d'examiner attentivement les diapositives. On peut bien sûr sortir la table de projection, le projecteur et l'écran, mais il est généralement plus simple d'utiliser une visionneuse. Ce petit appareil comporte une source lumineuse éclairant un écran blanc ou un dépoli, un système de passage des vues manuel ou semi-automatique et une loupe qui permet d'agrandir l'image.

Les projecteurs

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Les premières lanternes magiques, ancêtres de nos modernes projecteurs, ont été inventées bien avant la photographie. Fondamentalement, un projecteur de diapositives comporte une lampe, un miroir et un condenseur permettant de concentrer la lumière utile, un système de passage des vues et un objectif formant l'image de la diapositive sur l'écran. Naturellement bien d'autres compléments et perfectionnements peuvent être rencontrés dans les divers modèles commercialisés.

L'apogée des projecteurs remonte aux années 1960, avec l'introduction de nombreux dispositifs électriques et électroniques permettant par exemple un passage semi automatique des diapositives, une mise au point automatique, etc.

La source de lumière

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C'est elle que l'on accuse généralement de produire et de rayonner trop de chaleur, en particulier au niveau de la fenêtre de projection. Il faut toutefois regarder les choses de plus près.

Dans pratiquement tous les cas, la source de lumière est une lampe à incandescence, à moyenne tension et de type classique pour les projecteurs anciens, à basse tension et à halogènes pour les projecteurs plus modernes.

Une bonne partie de la puissance électrique consommée par ces lampes est directement convertie en chaleur, le reste correspond à une émission de rayonnement lumineux comportant une proportion relativement faible de lumière visible, environ 15 %, et beaucoup d'infrarouge « calorifique », environ 85 %. Il faut bien entendu filtrer la lumière destinée à traverser la diapositive, de façon à absorber un maximum d'infrarouge, faute de quoi l'échauffement atteindrait de valeurs prohibitives.

Le filtre anticalorique

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D'une manière idéale, ce filtre devrait arrêter la totalité du rayonnement infrarouge et laisser passer la totalité de la lumière visible. En réalité la « coupure » procurée n'est jamais parfaite ; les filtres de la meilleure qualité possible (verre KG 1 de Schott par exemple, utilisé sous une épaisseur de 4 à 6 mm), arrêtent environ 99 % de l'infrarouge, mais aussi de 20 à 30 % de la lumière visible. Ils laissent passer une notable quantité de très proche infrarouge mais arrêtent un peu trop le rouge, ce qui leur donne une légère teinte verdâtre.

Compte tenu de la composition initiale du rayonnement de la lampe, l'infrarouge ne représente plus que 8 à 10 % du rayonnement qui sort du filtre. Un filtre deux fois plus épais n'améliorerait pas automatiquement cette proportion : il serait en effet peu efficace pour arrêter l'infrarouge résiduel, qui correspond à une étroite bande spectrale proche du rouge et pour laquelle le verre est relativement transparent, mais en revanche il absorberait à nouveau une forte proportion de la lumière visible, procurant une lumière très affaiblie, comportant une proportion à peu près inchangée d'infrarouge. Pour compenser la perte de lumière il faudrait alors augmenter la puissance de la lampe, ce qui augmenterait du même coup la quantité d'infrarouge transmis, tandis que la teinte verdâtre serait fortement renforcée.

Le verre constituant le filtre anticalorique doit donc être utilisé sous une épaisseur optimale permettant d'éliminer suffisamment d'infrarouge sans trop diminuer la transmission de la lumière visible, ni colorer notablement cette dernière.

La soufflerie de refroidissement

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Dans les projecteurs les plus simples, on ne trouve aucun système de ventilation à circulation forcée, mais seulement des évents par lesquels l'air chaud est évacué grâce à la convection. Cependant, tous les projecteurs un tant soit peu puissants sont équipés d'une soufflerie assurant le refroidissement de la lampe, de l'ensemble de l'appareil. La diapositive placée dans la fenêtre de projection est également refroidie mais paradoxalement, son refroidissement ne doit pas être trop intense, faute de quoi l'on favoriserait la condensation sur les verres de protection.

Les fabricants de projecteurs prennent donc grand soin de régler de façon optimale la circulation d'air dans leurs appareils et naturellement, il ne faut rien changer aux réglages, car cela aurait pour effet d'accentuer les défauts au lieu de les réduire.

Le système de passage des vues

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Les projecteurs les plus simples sont alimentés à la main, chaque diapositive étant introduite à son tour dans un système à glissière, tandis que la diapositive précédente est retirée.

Certains projecteurs ont été dotés de passe-vues semi-automatiques (par exemple le système Slimatic de Tiranty, amovibles ou non. Les diapositives sont introduite par paquets dans un bac d'entrée, elles passent les unes à la suite des autres dans la fenêtre de projection et se retrouvent, toujours en paquet, dans un bac de sortie. En alimentant le bac d'entrée et en vidant le bac de sortie, il est alors possible de réaliser des projections de longue durée en continu. Ce système est pratique pour faire des tris et ne nécessite aucune préparation, les diapositives étant rangées dans des boîtes appropriées qu'elles regagnent une fois qu'elles ont été montrées. L'inconvénient principal de ces systèmes est l'impossibilité de revenir en arrière pour revoir une diapositive.

Les projecteurs les plus courants sont alimentés par des paniers qui reçoivent les diapositives. Celles-ci doivent être préalablement introduites, puis retirées de ces paniers pour être stockées dans des boîtes de rangement moins encombrantes. Il existe des paniers droits de 36 ou 50, les plus courants, et des paniers circulaire pouvant recevoir 80 ou 100 vues selon les marques. Le retour en arrière est possible, contrairement aux systèmes où les vues passent en vrac. Les paniers circulaires sont beaucoup plus encombrants que les paniers droits, mais ils autorisent le passage des vues en continu.

De rares modèles de projecteurs peuvent recevoir aussi bien des vues en vrac que des paniers droits ou circulaires, moyennant des adaptateurs appropriés.

Les systèmes de mise au point

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L'obtention d'une image nette sur l'écran de projection nécessite un déplacement axial de l'objectif de projection. Ce déplacement peut être réalisé manuellement, grâce à une télécommande ou à l'aide d'un système automatique. Ce déplacement est réalisé lors de l'installation du projecteur mais il faut généralement faire des corrections de mise au point pendant les séances de projection.

Les divers systèmes « autofocus » reposent à peu près tous sur le même principe, décrit dans le chapitre consacré à la mise au point.

Défauts constatés dans la projection des diapositives

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Nous n'évoquerons pas ici les souillures ou les accidents qui peuvent avoir endommagé physiquement la couche sensible (rayures, traces de moisissures, etc.). Il est bien évident qu'une projection de qualité ne doit en principe comporter que des diapositives en parfait état.

En revanche diverses sortes de défauts peuvent apparaître au cours d'une projection et toucher tout ou partie des diapositives.

  • les anneaux de Newton se manifestent sous forme de taches annulaires très pâles, présentant les diverses couleurs de l'arc-en-ciel ; habituellement ces taches s'agrandissent et/ou se déplacent au cours de la projection.
  • la condensation fait apparaître des taches brunâtres ou grisâtres, généralement situées vers le milieu de la diapositive, et qui disparaissent généralement au bout de quelque temps : il s'agit de gouttelettes d'eau qui se déposent temporairement sur les verres de protection de la diapositive.
  • le collage se manifeste au contraire par des taches claires et persistantes, qui correspondent aux zones où la gélatine de l'émulsion s'est ramollie sous l'effet de la chaleur et de l'humidité au point de coller à l'un des verres de protection.
  • le popping correspond à un changement de courbure plus ou moins brutal de la diapositive, dont la zone centrale sort du plan de mise au point.

Les modes d'apparition de ces défauts sont souvent un peu plus complexes que ce que s'imaginent la plupart des photographes... Trois facteurs essentiels doivent être considérés : la conception du projecteur, le type de film projeté et le montage de la diapositive.

Dissipation d'énergie dans la diapositive et dans son cache

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La couche d'émulsion de la diapositive absorbe en moyenne 90 % de l'énergie qu'elle reçoit. Dans le cas d'un projecteur de puissance moyenne, cette absorption aurait pour effet de porter la température de cette couche à 250 °C en une seconde, si aucun dispositif de refroidissement n'était prévu.

Dans une diapositive « classique », outre la couche d'émulsion qui porte l'image, divers matériaux sont utilisés : le support du film en acétate de cellulose, le cadre en carton, en métal ou en matière plastique, les verres de protection, les bandes adhésives éventuelles qui maintiennent le film en place. Ces matériaux sont généralement assez mauvais conducteurs de la chaleur, mais leur conductivité thermique est cependant suffisante pour permettre l'évacuation de la majeure partie des calories, de sorte que l'échauffement réel de la couche sensible est limité en pratique entre 40 et 90 °C au-dessus de la température ambiante.

Changements d'état dans la diapositive

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Les élévations de température constatées dans la couche d'émulsion provoquent d'autres changements physiques.

La gélatine qui constitue l'essentiel de la couche d'émulsion est un produit organique dont les molécules ont la propriété de s'entourer d'une sorte d'enveloppe formée de molécules d'eau. Il s'ensuit que cette gélatine gonfle, augmente de volume, lorsque la concentration en eau varie dans l'environnement.

La gélatine « sèche » telle qu'on peut la trouver dans une diapositive stockée dans l'ambiance « normale » d'un bureau ou d'un appartement, ni trop humide, ni trop sèche, contient toujours une certaine quantité d'eau.

Le « popping »

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Plongée brutalement dans le faisceau lumineux d'un projecteur, l'émulsion subit un échauffement très rapide, surtout dans les zones sombres de l'image, qui absorbent beaucoup de lumière, tandis que le support d'acétate, quasi transparent, s'échauffe très peu. La dilatation immédiate de la gélatine et donc beaucoup plus forte de celle du support, l'ensemble se comporte comme une bilame et devient « bombé », avec une convexité du côté émulsion et une concavité du côté du support.

Au bout de quelques secondes, l'eau retenue par la gélatine parvient à diffuser dans l'épaisseur de la couche et à s'évaporer, l'émulsion se contracte, tandis que le support échauffé par conduction, au contraire, se dilate. La courbure change alors de sens, parfois très brutalement et avec un petit bruit, à la manière des « criquets » des soldats états-uniens débarquant en Normandie, avec une concavité côté émulsion et une convexité côté support. Si le cadre de la diapositive est fixe dans le passe-vues, la partie centrale du film se déplace dans la direction de l'axe optique du projecteur et la mise au point est perdue. Dès que le bombé atteint une certaine valeur, il devient impossible d'obtenir une image nette à la fois au centre et sur les bords, sauf si l'on utilise un objectif doté d'une certaine courbure de champ et si l'on attend à chaque passage de vue que la courbure atteigne sa valeur d'équilibre.

Naturellement cet effet devient très vite franchement désagréable, surtout lorsque ce changement de courbure est brutal, et même lorsque l'on utilise un projecteur à mise au point automatique qui, en pareil cas, fait souvent « ce qu'il peut ».

Un premier remède a été utilisé par Kodak pour le montage sous cache carton des diapositives Kodachrome : il s'agissait de donner au film, grâce à un certain taux de déformation des bords intérieurs du cache, un bombé initial créant une certaine concavité du côté de l'émulsion. L'usage d'un objectif présentant une certaine courbure de champ devient alors quasi indispensable, sinon il est impossible d'obtenir une image projetée parfaitement nette dans toute la surface du cadre.

Une deuxième solution, efficace de ce point de vue mais qui ne va pas sans inconvénients, consiste à monter les diapositives sous verre, de façon à les contraindre à rester planes.

Les anneaux de Newton

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Lorsque les diapositives sont montées sous verre, leur courbure se trouve limitée mécaniquement du fait du faible espace ménagé entre les deux verres. La dilatation du film n'est pas supprimée pour autant, et celui-ci tend à prendre une forme plus ou moins ondulée, venant en appui en divers endroits sur les verres. Si ces derniers sont suffisamment polis, les phénomènes d'interférences lumineuses engendrent localement, au niveau des points de contact, des anneaux de Newton. Ces anneaux sont généralement mobiles, car le film continue de se déformer sous le double effet de l'échauffement et des transferts d'humidité.

La condensation

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Sous l'effet de l'échauffement, l'eau contenue dans l'émulsion s'évapore. Si la diapositive est montée sous verre, cette eau reste d'abord à l'état de vapeur dans le faible espace qui sépare les verres. Si l'émulsion était très humide, ou si la couche d'air est particulièrement mince, le point de saturation en vapeur peut être atteint (100 % d'humidité relative). Comme les verres s'échauffent moins vite que l'émulsion et l'air enfermé, ils constituent un point de condensation, l'eau se dépose à leur surface sous forme de très fines gouttelettes qui diffusent la lumière, formant les taches sombres bien connues en déviant une grande partie de la lumière hors de l'objectif. Leur teinte brunâtre peut étonner, elle est simplement due au fait que les radiations bleues et violettes sont beaucoup plus diffusées que les jaunes et les rouges.

Le collage

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Si l'humidité et l'échauffement sont particulièrement importants, la diapositive se trouve en grand danger car la gélatine peut se ramollir et se coller au verre là où elle entre en contact avec lui. Comme les réflexions dans l'interface verre-émulsion sont supprimées, il en résulte une augmentation locale de la transparence et donc l'apparition de taches claires sur l'écran.

Une diapositive collée est généralement irrécupérable. On peut parfois la décoller en la laissant tremper suffisamment longtemps dans de l'eau froide, mais si l'on a la chance de pouvoir la décoller au bout de plusieurs heures, elle reste généralement plus ou moins déformée et garde des auréoles. Par ailleurs, certaines diapositives sont conservées par des produits stabilisants ajoutés en fin de traitement. L'élimination de ces produits lors du décollage est un facteur supplémentaire de dégradation.

Images en attente

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Bibliographie

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  • Les défauts constatés dans la projection des diapositives, leur origine, leur condition, leurs remèdes (1ère partie). In : Leica Fotografie, n° 4, 1969, pp. 161-163.
  • Faites-le vous-même : un pupitre lumineux. In : Chasseur d'Images, n° 4, mars-avril 1977, p. 32.


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