Photographie/Tirage des épreuves/Virages
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Bibliographie
■ préface - SOMMAIRE COMPLET ■ notions fondamentales et conseils pour les débutants ■ aspects esthétiques, thèmes photographiques ■ références scientifiques ■ photométrie, colorimétrie, optique ■ appareils, objectifs, éclairage, accessoires, entretien ■ procédés chimiques ■ procédés numériques ■ caractéristiques physiques des images, densité, netteté ■ compléments techniques et pratiques ■ photographie et vie sociale, histoire, enseignement,institutions, droit... |
Généralités
modifierOn appelle virage un procédé chimique qui consiste à transformer le dépôt d'argent métallique qui constitue une image argentique en noir et blanc en un autre composé chimique plus stable, coloré, etc.
Il existe de très nombreuses formules de virage, certaines sont très onéreuses car elles font appel à des métaux précieux comme l'or, d'autres utilisent des produits toxiques ou malodorants, et il est de plus en plus difficile pour les particuliers de se procurer en quantité raisonnable les produits chimiques nécessaires.
Dans les années 1970, le coffret de virages Colorvir mis au point par le chimiste et photographe français Pierre Jaffeux a permis de diffuser quelque peu les procédés de virage auprès d'un public de photographes avertis mais n'ayant pas de connaissances particulières en chimie. Il s'agissait d'un kit comportant une collection de petits flacons et un manuel d'utilisation. Il suffisait pour l'utiliser de se procurer quelques cuvettes et récipients, de l'acide acétique et du sel de cuisine. Des gants de caoutchouc étaient également conseillés pour éviter de se tacher les mains.
Parmi les photographes contemporains qui ont beaucoup travaillé dans le domaine des virages, à des fins artistiques, il faut citer Denis Brihat, dont les œuvres photographiques et les virages à l'or sont bien connus des amateurs d'art.
Le résultat définitif d'un virage dépend souvent de très nombreux paramètres et il est très difficile de reproduire à l'identique une œuvre déjà réalisée. Les photographes qui désirent réaliser une série de photographies virées, sur un même thème, ont toujours intérêt à traiter toutes les épreuves en une seule fois, sur le même papier, dans les mêmes produits, etc.
Les méthodes informatiques permettent aujourd'hui de modifier à volonté les couleurs d'une image photographique et les procédés chimiques de virage sont de moins en moins pratiqués. Cependant, la modification informatique des images tirent la photographie vers des méthodes standardisées et finalement banales, c'est pourquoi certains photographes qui restent attachés aux aspects plus ou moins artisanaux du métier et au caractère unique des œuvres d'art continuent d'utiliser des procédés chimiques anciens en essayant d'en tirer la quintessence.
Virages destinés à améliorer la conservation des épreuves monochromes
modifierVirages utilisés à des fins esthétiques
modifierProduction d'images présentant un aspect métallique
modifier- Halo-Chrome : produit commercialisé par la société Rockland Colloid Company permettant de transformer le fond blanc d'un image argentique en lui donnant un aspect métallique similaire à celui des plaques d'aluminium photosensibles. Des produits additionnels permettent de donner un aspect métallique non plus au fond blanc, mais aux zones grises et noires de l'image argentique. L'aspect est intéressant mais l'émulsion traitée est très fragile quand elle est encore mouillée, elle craint les rayures et la chaleur. Après traitement les images doivent être protégées (vernis, conservation sous verre, pelliculage), sinon elles risquent de se ternir.
Virages partiels
modifierIl est souvent intéressant de ne virer qu'une partie de l'image pour la mettre en évidence, nous avons pu par exemple traiter ainsi des photos de nus. L'image du corps du modèle virée par sulfuration à la thiourée en sépia se détachait alors particulièrement bien sur le fond de la photographie resté en gamme de gris.
Différents produits peuvent être utilisés pour masquer les parties de l'image qui ne doivent pas être traitées. Nous avons utilisé sur du papier argentique conventionnel (non plastifié) un enduit artisanal constitué de colle latex rendue opaque par un pigment (poudre d'aluminium, colorant en poudre pour mortier, etc.) de façon à ne pas laisser de manque dans la continuité du revêtement. Ne pas utiliser de colorant liquide qui pourrait ne pas se mélanger correctement à la colle ou déteindre sur le papier. Un pinceau fin à poils relativement raides permet de soigner les contours de la zone à protéger ; il ne faut pas hésiter à déposer des gouttes de colle relativement épaisses, que l'on repousse jusqu'à la limite de la zone à protéger. Ensuite on exécute le reste du masquage avec un pinceau plus gros.
Le traitement lui-même est relativement court et les produits n'ont pas le temps de traverser le papier pour atteindre les zones protégées. En revanche, le lavage doit être approfondi pour assurer la conservation du tirage, au bout d'une dizaine de minutes l'eau finit par traverser le papier et les couches d'émulsion, la colle latex perd toute adhérence lorsque la gélatine est gonflée et il devient alors très facile de l'éliminer.
Ce produit est recyclable à l'infini ! Il suffit de récupérer la pellicule de colle, de la laisser complètement sécher et de la redissoudre dans de l'essence C ou de l'essence F.
Pour les papiers plastifiés ce procédé ne fonctionne plus, il faut alors faire appel à un vernis pelable tel que celui qui a été mis au point par Pierre Jaffeux et qui retire sous forme de pellicule à la fin du traitement.
Bibliographie
modifier- CASTELET, Guy .- Des photos chromées en quelques minutes. In : Chasseur d'Images, n° 15, avril-mai 1979, p. 37.
- COGNÉ, Guy-Michel .- Attention aux virages ! In : Chasseur d'Images, n° 6, juillet-septembre 1977, pp. 50-54.