Photographie/Émulsions argentiques/Influence de l'exposition sur la formation des germes
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Supposons que nous développions simultanément dans un même bain deux plages d'une même surface sensible, la première ayant subi une exposition pendant un temps très long sous un faible éclairement, la seconde une exposition de courte durée sous un éclairement. En suivant la montée de l'image, nous constaterons un certain nombre de phénomènes :
- le noircissement de la première plage s'amorce plus vite que celui de la seconde et progresse plus rapidement pendant un certain temps.
- la première plage atteint assez vite son noircissement maximal, puis la seconde finit par la rattraper, voire par la dépasser.
Le développement d'une émulsion dépend donc de la manière dont elle a été exposée ; nous ferons d'ailleurs ultérieurement une étude quantitative de ce phénomène, appelé effet Kron.
La première plage que nous avons étudiée porte de nombreux germes superficiels, tandis que la seconde porte essentiellement des germes internes. Les premiers sont évidemment bien plus efficaces que les seconds pour amorcer la réaction de réduction des cristaux d'halogénures, puisque le révélateur commence son action par la surface et non par l'intérieur.
Par développement dans un révélateur ne contenant aucun solvant des halogénures tel que sulfite de sodium, thiosulfate, thiocyanate, etc., on n'agit que sur les cristaux porteurs de germes externes, de sorte que les cristaux qui ont été exposés à un faible éclairement noircissent statistiquement beaucoup plus vite que les autres. Les révélateurs courants contiennent pratiquement toujours un solvant, même léger comme le sulfite et c'est pourquoi, dans notre exemple, la couche qui é reçu un éclairement intense prend du retard au début de l'opération, mais finit par combler ce retard au fur et à mesure que les germes internes sont atteints par la solution.
Il est relativement facile de ne développer que les cristaux porteurs de germes externes, en utilisant un révélateur dénué de pouvoir solvant, mais si nous voulons faire le contraire, nous devons commencer par détruire l'image latente externe que n'importe quel révélateur peut évidemment atteindre. C'est possible en trempant la surface sensible dans une solution étendue de bichromate de potassium qui réoxyde les germes superficiels et les fait disparaître, et il faut ensuite utiliser un révélateur solvant pour atteindre les germes internes.
Le fait de pouvoir développer à volonté l'image latente interne ou l'image latente externe permet d'envisager, comme nous le verrons, un certain nombre d'applications pratiques. Le mode de préparation des émulsions est important car si l'on envisage de les utiliser de cette façon, on peut favoriser dès la fabrication la formation ultérieure de l'une ou l'autre des espèces de germes.