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Brassaï, de son vrai nom Gyula Halász, était un photographe français d'origine hongroise, né le 9 septembre 1899 à Brasov (ville hongroise aujourd'hui roumaine) et mort à Nice le 8 juillet 1984. Brassaï fut surtout connu pour ses photographies, mais il était aussi dessinateur, peintre, sculpteur et écrivain. Son père, professeur de littérature française, avait fait ses études à la Sorbonne, où il a également enseigné.

Biographie

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Gyula Halász avait trois ans quand sa famille emménagea à Paris pour un premier séjour, en 1903-1904. De retour en Hongrie, il commença sa scolarité à Brasov, puis à Budapest. C'est là que, jeune homme, il étudia la peinture et la sculpture, avant d'être engagé en 1917-1918 dans la cavalerie austro-hongroise pendant la première guerre mondiale.

En 1920 il partit pour Berlin où il travailla comme journaliste avant de suivre, de 1921 à 1922, les cours de l'Akademische Hochscule de Berlin-Charlottenburg. Il y rencontra des artistes tels que Wassily Kandinsky, Oskar Kokoschka ou encore László Moholy-Nagy. En 1924 il déménagea pour s'installer à Paris, dans le quartier du Montparnasse, apprenant le français à la lecture des œuvres de Marcel. Il y travailla d'abord comme peintre et journaliste, principalement pour des périodiques germanophones ; au cœur du Paris artistique des années 1920, il se lia d'amitié avec Henry Miller, Léon-Paul Fargue, Henri Michaux et Jacques Prévert.

En 1926, il rencontra André Kertész, dont les photographies illustraient ses articles ; fasciné par l'activité nocturne de Paris, qu'il souhaitait enregistrer, il achèta un appareil Voigtländer en 1929 puis quitta son travail de journaliste pour devenir photographe. En 1932, il adopta le pseudonyme de Brassaï (c'est-à-dire « de Brasov »), sous lequel on connaît aujourd'hui l'essentiel de son travail. Son premier recueil, Paris de nuit, connut un grand succès et l'a fait nommer « l'œil de Paris » par Henri Miller, dans un de ses textes. En dehors du Paris interlope, Brassaï s'est aussi intéressé à la haute société, à la vie intellectuelle, à la danse et à l'opéra.

Par l'intermédiaire de son ami Maurice Raynal, critique d'art à l'Intransigeant, Brassaï fit la connaissance de l'éditeur d'art Tériade, qui lui présenta Picasso, dont il a photographié les sculptures et l'atelier pour le premier numéro de la revue Le minotaure. Réciproquement, Picasso était fort impressionné par les dessins de Brassaï. Il fit aussi des portraits de Salvador Dalí, Henri Matisse, Alberto Giacometti, Jean Genet et les Surréalistes André Breton, Paul Éluard, Robert Desnos, Benjamin Péret, Tristan Tzara. Les Surréalistes attribuaient à la photographie un rôle important dans la façon de percevoir la réalité.

De 1930 jusqu'à 1963, Brassaï a collaboré à de nombreux périodiques, tels que Minotaure, Verve, Picture Post, Lilliput, Coronet, Labyrinthe, Réalités, Plaisire de France ou encore Harper's Bazaar. Pour cette dernière revue particulièrement, il a photographié de nombreux artistes, écrivains, etc. Il a visité de nombreux pays (Grèce, Irlande, Brésil, Italie, États-Unis, etc.).

Ses affinités avec les Surréalistes est à l'origine d'une série de photographies de « sculptures involontaires. » Des objets trouvés tels que des tickets de transport, du savon, des pochettes d’allumettes ou encore des dés à coudre devinrent pour Brassaï unesource d'inspiration. Pour les « Transmutations », il utilisa des négatifs de verre exposés comme support de dessins qu’il grava à même la plaque, pour ensuite les exposer une deuxième fois. Des nus féminins traités sur le mode graphique et transformés en guitare, violon ou mandoline témoignent de l’influence de Picasso. Pour la série « Graffiti », Brassaï fit le lien entre cette forme d’expression spontanée et anarchique et les peintures troglodytes ; ces photos sont apparentées aux conceptions de l’« art brut » exprimées par Jean Dubuffet et Jean Fautrier. Une de ses photographies de la série des Graffiti sera utilisée en couverture du recueil de Jacques Prévert Paroles en 1946.

Sa première exposition personnelle a montré des photographies de Paris de nuit, en 1933, à Paris puis à Londres. En 1934 il a reçu la médaille Emerson à Londres pour son livre Paris de nuit. Il a fait cette même année la connaissance de Matisse alors qu'il travaillait pour Verve.

En 1940, malgré les sollicitations des Allemands, il refusa de demander une autorisation de photographier, et ne put donc ni publier ses photographies, ni poursuivre son métier.

En 1943 il a écrit Bistrot-Tabac, puis commencé à photographier les sculptures de Picasso, travail qu'il publiera plus tard en 1949 avec un texte de Daniel-Henri Kahnweiler dans le livre Les sculptures de Picasso. En 1944 il recommença le dessin. En 1945 il rencontra Gilberte-Mercédès Boyer, qu'il épousa en 1948. Il réalisa également des décors photographiques pour des pièces de théâtre ; en 1945 pour Rendez-vous, de Jacques Prévert, Joseph Kosma et Roland Petit, créée au Théâtre Sarah-Bernhardt ; en 1947 pour En passant, de Raymond Queneau, créée au Théâtre Agnès Capri ; en 1949 pour D'amour et d'eau fraîche, d'Elsa Triolet, au Théâtre des Champs-Élysées ; en 1950 pour Phèdre, ballet de Jean Cocteau et Georges Auric, à l'Opéra de Paris.

En 1949 il écrivit le poème surréaliste Histoire de Marie, avec une préface d'Henry Miller.

En 1956, il tourna au Zoo de Vincennes le film Tant qu'il y aura des bêtes qui obtint un prix d'originalité au Festival de Cannes. En 1957 il obtint la Médaille d'Or à la Biennale de photographie de Venise, voyagea aux États-Unis et prit ses premières photographies en couleurs.

En plus de ses œuvres photographiques, Brassaï écrivit dix-sept livres et de nombreux articles, dont en particulier Histoire de Marie, publié avec une introduction d'Henry Miller.

Brassaï repose au Cimetière du Montparnasse, à Paris. En l'an 2000, une grande rétrospective comportant 450 de ses œuvres fut présentée au Centre Georges-Pompidou, grâce au concours de sa veuve, Gilberte.

Prix et récompenses

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En 1966 Brassaï a reçu, avec Ansel Adams, le prix de l'American Society of Magazine Photographers.

En 1974 il a reçu la Médaille de la Ville d'Arles et il fut élevé au rang de Chevalier des Arts et des Lettres.

En 1976 il fut fait Chevalier de la Légion d'honneur.

En 1978 il gagna le premier « Grand Prix national de la photographie », à Paris.

Publications

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  • Paris de nuit [textes de Paul Morand] .- Paris, Arts et Métiers graphiques, 1932.
  • Du mur des cavernes au mur d'usine. In : Minotaure, n° 3-4, 1933.
  • Trente dessins [poème de Jacques Prévert] .- Paris, Pierre Tisné, 1946.
  • Les sculptures de Picasso [texte de Daniel-Henry Kahnweiler] .- Paris, Éditions du Chêne, 1949.
  • Histoire de Marie [introduction d'Henry Miller] .- Paris, Éditions du Point du jour, 1949.
  • Camera in Paris .- Londres, The Focal Press, 1949.
  • Brassaï [textes d'Henry Miller et de Brassaï] .- Paris, Éditions Neuf, 1952.
  • Séville en fête [textes d'Henri de Montherlant et Dominique Aubier] .- Paris, Delpire, 1954.
  • Graffiti .- Paris, Éditions du Temps, 1961.
  • Conversations avec Picasso [texte de Brassaï] .- Paris, Gallimard, 1964.
  • Transmutations [portfolio de 12 gravures] .- Paris, Éditions Les Contards, 1967.
  • Brassaï [texte de Lawrence Durrell] .- New-York, The Museum of Modern Art, 1968.
  • Lewis Carroll et la photographie [texte de Brassaï]. In : Lewis Carroll, lettres et photos, L'Herne, 1972.
  • Portfolio of 10 photos .- New-York, 1973.
  • Le Paris secret des années 30 .- Paris, Gallimard, 1976.
  • Henry Miller, Natürliche Größe .- Francfort sur le Main, S. Fischer, 1977.
  • Henry Miller, rocher heureux [texte de Brassaï] .- Paris, Gallimard, 1978.
  • Les artistes de ma vie [texte de Brassaï] .- Paris, Denoël, 1982.
  • Marcel Proust sous l'emprise de la photographie .- Paris, Gallimard, 1997.
  • Lettres à mes Parents : 1920-1940 .- Paris, Gallimard, 2000.
  • Brassaï .- Paris, Centre Pompidou, 2000.

Expositions individuelles

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  • 1933 : Paris de nuit - Arts et Métiers graphiques, Paris et Batsford Gallery, Londres.
  • 1946 : Palais des Beaux-Arts, Bruxelles.
  • 1952 : 100 photographies de Brassaï - Musée des Beaux-Arts, Nancy.
  • 1954 : The Art Institute of Chicago, Chicago.
  • 1955 : Brassaï - International Museum of Photography, Rochester et Walker Art Center, Minneapolis.
  • 1957 : Graffiti - The Museum of Modern Art, New-York.
  • 1958 : The language of the wall : parisian graffiti photographed by Brassaï - Institute of contemporary Arts, Londres.
  • 1959 : Eyes of Paris - Limelight Gallery, New-York.
  • 1960 : Graffiti - Triennale, Milan.
  • 1962 : Graffiti, Galerie Daniel Cordier, Paris.
  • 1963 : Brassaï : rétrospective - Bibliothèque nationale, Paris.
  • 1964 : Picasso-Brassaï - Galerie Madoura, Cannes, avec des sculptures de Picasso.
  • 1966 : Retrospective - Kohlnischer Kunstverein, Cologne.
  • 1968 : Retrospective - The Museum of Modern Art, New-York.
  • 1970 : L'art mural par Brassaï - Galerie Rencontres, Paris, photographies en couleurs.
  • 1972-73 : Brassaï, sculptures, tapisseries, dessins, Galerie Verrière, Paris, Lyon.
  • 1974 : Brassaï : hommage - Musée Réattu, Arles.
  • 1975 : Brassaï : the eye of Paris - Baltimore Museum of Art, Baltimore.
  • 1976 : Secret Paris of the 30s - Marlborough Gallery, New-York.
  • 1977 : Das geheime Paris - Galerie Lévy, Hambourg.
Le paris secret des années 30 - Marlborough Gallery, Zurich.
  • 1978 : Le paris secret - Musée des Beaux-Arts, Arnhem, Pays-Bas et Banque Lambert, Bruxelles.
  • 1979 : 130 Photographs - The Photographer's Gallery, Londres.
Artists and studios - Marlborough Gallery, New-York.
Le Paris secret - Camera obscura Gallery, Stockholm.
  • 1984 : Brassaï - Yurakucho Gallery, Tokyo.
  • 1987 : Picasso vu par Brassaï - Musée Picasso, Paris.
  • 1988 : Brassaï, Paris le jour, Paris la nuit - Musée Carnavalet, Paris.
  • 1993 : Brassaï - Centre national de la photographie, Paris.
Brassaï, del surrealisme al informalismo, Fundacio Antoni Tapies, Barcelone et Centre national de la Photographie, Paris.
  • 1998 : Brassaï and company - The Art Institute of Chicago, Chicago.
Brassaï, the eye of Paris - The Museum of Fine Arts, Houston.
  • 2000 : Brassaï - Centre Pompidou, Paris.
  • 2006 : Exposition Brassaï - Musée des Beaux-Arts, Shanghai.
  • 2009-2010 : Musée des Beaux-arts, Nantes.
  • 2010 : Musée des Beaux-arts, Nancy.
  • 2011 : Brassaï en Amérique 1957 - Pavillon populaire des arts, Montpellier.
Paris la nuit - Alliance française, Fortaleza, Brésil.
Brassaï et Dubuffet, Galerie Karsten Greve, Paris.
Musée d'Art moderne, Copenhague.
  • 2013-2014 : Hôtel de ville de Paris du 8 Novembre 2013 au 8 Mars 2014.

Expositions collectives

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  • 1932 : Modern European Photographers - Julien Levy Gallery, New-York.
  • 1937 : Photography 1839-1937 - The Museum of Modern Art, New-York et Karoles Palace, Budapest.
  • 1939 : Maîtres photographes contemporains - Palais des Beaux-Arts, Bruxelles.
  • 1951 : 5 french photographers - The Museum of Modern Art, New-York.
  • 1953 : Post-war european photography - The Museum of Modern Art, New-York.
  • 1955 : The Family of man - The Museum of Modern Art, New-York.
  • 1963 : Grat photographers - photokina, Cologne.
  • 1976 : Photographs from the Julien Levy collection, starting with Atget - Art Institute of Chicago, Chicago.
  • 1981 : Les réalismes - Centre Pompidou, Paris;
  • 1985 : L'amour fou, Photography and surrealism - Corcoran Gallery of Art, Washington.
  • 1986 : Explosante fixe - Musée national d'Art moderne, Paris.
  • 1987 : Regards sur Minotaure - Musée Roth, Genève.
  • 1988 : Une exposition de photographie française à New-York - Centre Pompidou, Paris.
  • 1989 : The new vision, Photography between the world wars - Metropolitan Museum of Art, New-York.

Bibliographie

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  • LECOMTE, Maurice .- Brassaï. In : Dictionnaire mondial de la photographie. Paris, Larousse, 1994, pp. 98-99.