« Neurosciences/L'épissage synaptique, l'élimination des synapses inutiles » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
mAucun résumé des modifications
Ligne 20 :
 
Un exemple classique d’élagage synaptique lié aux neurotrophines est celui de l'innervation de la glande mammaire de la souris. Chez la souris adulte, la glande mammaire est fortement innervée par des neurones sensoriels chez la femelle, mais pas chez le mâle. Au début du développement, la glande mammaire est innervée chez les deux sexes, mais régresse ensuite chez le mâle. Les recherches ont montré que cela était lié à une expression différente des récepteurs des neurotrophines. Au début du développement, la glande mammaire émet des neurotrophines et notamment du BDNF (''Brain Derived Nerve Factor''), qui favorise la survie des synapses, en agissant sur un récepteur nommé TrkB, localisé à la surface des neurones et des axones. Puis, chez le mâle, les hormones sexuelles mâles favorisent l'expression d'un récepteur particulier dans la glande mammaire, qui devient insensible à la neurotrophine BDNF. Les neurones ne percoivent plus le signal de survie des neurotrophines et l'élagage synaptique démarre. Au final, les mâles perdent leur innervation car les neurones concernés deviennent insensibles aux neurotrophines, alors que ceux de la femelle ne sont pas touchés.
 
Il faut noter que si des synapses sont éliminées, les synapses survivantes deviennent plus efficaces et émettent plus de neurotransmetteurs après élagage synaptique. Tous les exemples observés montrent une claire amélioration de la force synaptique au fur et à mesure que les synapses surnuméraires sont élaguées. Le mécanisme derrière cette augmentation serait soit l'augmentation du nombre de boutons synaptiques par axone, soit l'amélioration du largage de neurotransmetteurs dans la synapse. Diverses observations semblent indiquer que les synapses survivantes augmentent leur nombre de boutons synaptiques, les plus parlantes étant les observations du ganglion périphérique submandibulaire. Dans ce ganglion, les axones et synapses peuvent facilement être comptés, pour diverses raisons. Et les observations montrent que si le nombre d'axones diminue avec l'élagage synaptique, le nombre de synapses proprement dit augmente. La seule explication est que les axones survivants forment plus de synapses qu'avant, en formant de nouveaux boutons synaptiques.
 
De nombreuses recherches ont mis en évidence le rôle des cellules gliales dans l'élagage synaptique. Par exemple, la microglie et le système immunitaire nerveux sont impliqués dans la disparition des axones, une fois que ceux-ci se sont détachés de leur synapse et qu'ils commencent à régresser. La régression axonale peut se faire soit par rétractation de l'axone, soit par dégradation de l'axone inutile. Si l'axone se fragmente, il laisse derrière lui des débris axonaux et des fragments de cellule que les cellules gliales nettoient. Aussi bien les astrocytes que la microglie se chargent de nettoyer les débris axonaux, bien que dans des proportions différentes. D'autres recherches plus récentes semblent indiquer que les cellules gliales auraient un rôle plus large qu'un simple nettoyage des restes synaptiques, mais la recherche est encore en cours sur le sujet.
Ligne 39 ⟶ 37 :
Voyons d'abord l'élagage synaptique lors de la formation des jonctions neuromusculaires. Seule une branche unique forme une jonction neuromusculaire, même si elle se subdivise en plusieurs boutons synaptiques à son extrémité. Du moins, c'est ce qu'on observe dans un système nerveux mature. Mais lors du développement, ce n'est pas le cas. Les motoneurones émettent des axones et branches en direction des muscles et les synapses motoneurone-muscle se forment au hasard. Aucun mécanisme n'empêche un neurone de se connecter à plusieurs fibres musculaires, de même que rien n’empêche plusieurs neurones de faire synapse à une même fibre musculaire, ou encore à plusieurs branches d'un même axone de se connecter au même neurone. Mais un tel réseau de connexions ne marcherait pas très bien et il faut idéalement une seule branche, une seule jonction neuromusculaire par fibre musculaire. Pour cela, les synapses surnuméraires sont progressivement éliminées de manière à ne laisser qu'une seule jonction neuromusculaire par fibre musculaire. Les branches des axones sont élaguées, de même que les axones en trop sont éliminés.
 
L'élagage synaptique dans la jonction neuromusculaire est réalisé par un mécanisme de ''winner takes it all'', à savoir que les synapses entrent en compétition et que seule la plus adaptée survit. Des expériences ont montré que le processus de sélection de l'axone/branche survivant n'est pas figé. Déjà, le processus est asynchrone, à savoir qu'il a lieu à des vitesses différentes ou des ''timings'' distincts dans chaque branche. L'axone/branche survivant n'est pas déterminé et il peut même être inversé. Lors de certaines observations, les chercheurs ont remarqué que certaines branches bien parties pour gagner la course se faisaient dépasser par une remontée surprise d'un axone parti perdant.
 
Il faut noter que si des synapses sont éliminées, les synapses survivantes deviennent plus efficaces et émettent plus de neurotransmetteurs après élagage synaptique. TousLes les exemples observésobservations montrent une claire amélioration de la force synaptique au fur et à mesure que les synapses surnuméraires sont élaguées. Le mécanisme derrière cette augmentation serait soit l'augmentation du nombre de boutons synaptiques par axone, soit l'amélioration du largage de neurotransmetteurs dans la synapse. Diverses observations semblent indiquer que les synapses survivantes augmentent leur nombre de boutons synaptiques, les plus parlantes étant les observations du ganglion périphérique submandibulaire. Dans ce ganglion, les axones et synapses peuvent facilement être comptés, pour diverses raisons. Et les observations montrent que si le nombre d'axones diminue avec l'élagage synaptique, le nombre de synapses proprement dit augmente. La seule explication est que les axones survivants forment plus de synapses qu'avant, en formant de nouveaux boutons synaptiques.
Fait important, l'axone restant innerve une portion de plus en plus grande de la fibre musculaire. L'aire occupée par les plaques motrices augmente progressivement. D'un côté les axones et branches axonales régressent, de l'autre l'axone restant s'étend.
 
LFait important, l'élagageaxone synaptiquerestant dansinnerve laune jonctionportion neuromusculairede estplus réaliséen parplus un mécanismegrande de ''winnerla takesfibre itmusculaire. allL'',aire àoccupée savoir quepar les synapsesplaques entrent en compétition et que seule la plusmotrices adaptéeaugmente survitprogressivement. OnD'un acôté vules plusaxones haut que leset branches survivantesaxonales envahissentrégressent, lesde plaquesl'autre motricesl'axone desrestant branches éliminéess'étend. Cela a amené les scientifiques à supposer que l'élagage se faisait par interaction entre branches proches. Toute branche déstabilise les branches proches, situées dans son environnement immédiat, mais n'agit pas sur les branches éloignées, celles connectées plus loin sur la fibre musculaire. Au fur et à mesure, une seule branche survit localement et elle prend la place des branches vaincues. Mais en prenant de la place, elle entre au contact de branches éloignées, et le processus se répète. Mais cette théorie a cependant montré que ce n'est pas exactement ce qui se passe, car il arrive qu'une branche ne prenne pas la place de ses voisines éliminées. En effet, il arrive qu'il ne survive que des branches très éloignées incapables d'interagir entre elles, mais le processus d'élagage se poursuit malgré tout et seule une de ces branches survit. Le processus est donc plus compliqué qu'une simple compétition locale et des facteurs internes aux neurones pré- et post-synaptique doivent entrer en jeu.
 
L'avis actuel est plutôt que les neurones entrent en compétition non pas au niveau de l'aire innervée sur la fibre, mais en termes de ressources synaptiques. Les ressources synaptiques en question sont les vésicules synaptiques, les neurotransmetteurs, les enzymes qui fabriquent l'acétylcholinéstérase et tout ce qui aide à libérer des neurotransmetteurs. Et ces ressources sont limitées et réparties dans les différentes branches. Un grand nombre de branches implique que chaque branche aura un faible nombre de ressources, et inversement pour un faible nombre de branches. Les axones avec beaucoup de branches sont désavantagés alors que ceux avec peu de branches sont avantagés. Plus un axone a de branches, plus chaque branche manquera de ressources pour stimuler la plaque motrice, par rapport à la concurrence. En conséquence, les neurones éliminent les branches inutiles pour économiser en énergie et utiliser leurs ressources au mieux.