« La science de la finance/Le financement de l'économie » : différence entre les versions

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S'il y a une ruée sur une banque, c'est à dire que beaucoup de déposants veulent récupérer leur argent en même temps, une banque peut être illiquide tout en étant solvable. Dire qu'elle est illiquide veut dure ici qu'elle n'a pas la trésorerie suffisante pour s'acquitter de ses obligations. Elle doit donc se déclarer en faillite. Mais elle est solvable, parce que ses actifs, et en particulier tous les prêts qu'elle a consentis sont supérieurs au passif. Il suffirait qu'on lui prête la trésorerie nécessaire pour qu'elle échappe à la faillite et qu'elle rembourse ultérieurement tous ses créanciers. Afin de protéger le système bancaire contre ce risque d'illiquidité, les banques centrales acceptent désormais de jouer le rôle de prêteur en dernier ressort (Bagehot 1873, Bernanke 2015). Si une banque est solvable, et si personne ne veut lui prêter, la banque centrale s'engage à lui avancer les fonds nécessaires, à un taux légèrement supérieur au taux sur le marché. Bien sûr il faut que la banque centrale juge que la banque est solvable, et elle demande des garanties.
 
==LesLa politiquespolitique monétairesmonétaire contracycliquescontracyclique et la maîtrise de l'inflation==
 
Une banque centrale a toujours les moyens de refroidir une économie en surchauffe et donc de lutter contre l'inflation, parce qu'elle est en position dominante sur le marché des fonds prêtables. Si elle refuse de prêter l'argent qu'elle peut créer, elle fait monter les taux d'intérêt et dissuade ainsi les agents de s'engager dans certains de leurs projets. Mais les banques centrales ne veulent pas abuser de ces hausses de taux, parce que des taux élevés sont mauvais pour le développement économique. En période de prospérité, elles cherchent donc à maintenir les taux à un niveau assez bas, et elles les relèvent seulement pour lutter contre une éventuelle inflation. Si tout va bien, l'économie bénéficie ainsi à la fois d'une inflation faible et maîtrisée et de taux d'intérêt peu élevés. De ce point de vue, on peut se réjouir que les banques centrales aient acquis le pouvoir qui est le leur aujourd'hui.