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== Production ==
 
=== Fabrication ===
[[Fichier:Récolte de la résine de cannabis, Uttarakhand, Inde.ogv|thumb|150px|Récolte de la résine de cannabis, Uttarakhand, Inde.]]
La résine de cannabis est issue des glandes sécrétoires des feuilles et fleurs que porte la plante femelle (bien qu'ils contiennent du THC, les plants mâles ne produisent pas de résine). Diverses techniques d'élaboration du haschich sont employées dans le monde. La plus répandue, utilisée dans le monde [[arabe]], consiste à faire sécher les plantes, puis à les [[tamis]]ertamiser afin de séparer les gouttes de résine de la matière végétale. Selon la finesse du tamis, plusieurs qualités sont obtenues. La résine peut être ensuite stockée afin de la bonifier. La résine poudreuse est ensuite pressée, après chauffage.
Le [[Maroc]] est le premier producteur mondial de cannabis<ref>http://www.yabiladi.com/articles/details/23861/maroc-reste-premier-producteur-mondial.html</ref>.
 
[[Fichier:Haschisch rif maroc.JPG|left|thumb|Champs de cannabis dans le [[Rif]], au [[Maroc]].]]
La résine de [[cannabis]] est issue des glandes sécrétoires des feuilles et [[fleur]]s que porte la [[plante]] femelle (bien qu'ils contiennent du [[THC]], les plants mâles ne produisent pas de résine).
Une autre méthode d'utilisation sont des presses hydrauliques, ce qui donne les fameuses plaquettes dures, de couleur jaunâtre/verte/marron, ensuite celle-ci est versée dans un grand [[:w:Mortier et pilon|mortier]] sous lequel est allumé un feu. Lorsqu'elle est suffisamment chaude, une lourde pierre est actionnée afin de presser la résine. Le produit obtenu, appelé ''charas'', est de couleur vert foncé à noir, très mou et très odorant. Dans la région de l'[[Himalaya]], le haschich s'appelle également ''charas'', mais l'influence [[hindou]]ehindoue fait que l'on ne coupe pas les plantes (le cannabis est sacré dans l'hindouisme). La résine est récoltée en frottant les sommités fleuries avec les mains. Au bout d'un certain temps, la résine s'accumule sur les [[paume]]spaumes et les [[doigt]]sdoigts. Celle-ci est alors grattée, et forme le fameux charas de l'Himalaya. Comme pour la résine tamisée, le ''charas'' produit de cette façon nécessite une période de bonification avant de pouvoir révéler toute sa palette de saveurs et d'effets. Chaque région possède ses substances de coupe spécifiques. À noter que la présence de tels produits n'est pas systématique, et c'est généralement le haschich destiné à l'exportation qui est frelaté.
 
[[Fichier:Plan de haschisch.jpg|thumb|upright|Plants de cannabis dans le [[Rif]], au [[Maroc]].]]
Diverses techniques d'élaboration du haschich sont employées dans le monde. La plus répandue, utilisée dans le monde [[arabe]], consiste à faire sécher les plantes, puis à les [[tamis]]er afin de séparer les gouttes de résine de la matière végétale. Selon la finesse du tamis, plusieurs qualités sont obtenues.
CesC'est troisdans appellationsle haschich marocain que l'on trouve le plus d'adjuvants nocifs, tels que [[:w:Médicament psychotrope|médicaments psychotropes]], était souvent composée de feuilles de cannabis pulvérisées, liées avec de la paraffine, auxquelles on ajoutait des médicaments pour augmenter l'effet désiré. Depuis quelques années, la production de haschich est en forte augmentation, et de nouvelles techniques de production sont apparues. Ils font toujours appel à la même technique : les fleurs sèches sont mises dans une série de sacs tamis spécialement élaborés pour cet usage, puis le tout est plongé dans un seau d'eau et de glace. La température basse modifie les propriétés rhéologiques de la résine, qui de visqueuse et collante devient dure et cassante, ce qui permet de la séparer plus facilement de la matière végétale. Le mélange est remué vigoureusement afin de permettre une bonne séparation. La matière végétale flotte à la surface, tandis que la résine plus lourde traverse le premier tamis et se dépose dans un autre sac enveloppant celui contenant les fleurs. La résine peut alors être tamisée à nouveau afin de séparer les différentes qualités. Celle-ci est ensuite séchée, puis pressée ou laissée sous la forme de poudre, selon les préférences du consommateur. Ce mode de fabrication donne un produit non altéré et de très forte puissance.
 
Attention, de la même manière que la « résine » du cannabis n'a aucune parenté avec la sève des conifères, ce que l'on désigne comme « pollen » n'a rien à voir avec le pollen des plantes mâles. Il s'agit en fait du nom donné à la résine sous forme de poudre, ou très légèrement pressée (la garda d'Afghanistan par exemple).
[[Henry de Monfreid]], dans ''La Croisière du haschich''<ref>{{Ouvrage|titre=La Croisière du hachich|éditeur=Grasset|auteurs=[[Henry de Monfreid]]|langue=français|année=1994|lieu=Mesnil-sur-l'Estrée|pages=50-52|collection=Lectures et aventures|isbn=2-246-02704-7}}</ref>, décrit de manière précise et littéraire cette méthode qu'il a eu l'occasion d'observer dans une ferme grecque, où il s'était rendu pour acquérir du haschich destiné à la contrebande vers l'[[Égypte]].
 
La résine peut être ensuite stockée afin de la bonifier (en [[Afghanistan]], où la résine est conservée dans des sacs en peaux de [[chèvre]], le stockage avant pressage peut aller jusqu'à dix ans). La résine poudreuse est ensuite pressée, après chauffage.
 
[[Fichier:Haschisch rif maroc.JPG|left|thumb|Champs de cannabis dans le [[Rif]], au [[Maroc]].]]
Au [[Maroc]], on utilise des presses hydrauliques, ce qui donne les fameuses plaquettes dures, de couleur jaunâtre/verte/marron (pour l'exportation uniquement). Pour la petite histoire, c'est pour boycotter les cigarettes françaises (en vente au Maroc pendant la période du [[Protectorat français du Maroc]]) que le roi [[Mohammed V du Maroc|Mohammed V]] donna par décret royal, le droit de planter du kif aux cultivateurs dans la région de [[Issaguen (Ketama)|Ketama]] (par ailleurs cultivé depuis plus de 500 ans dans la région). Il faudra attendre le début des années 1970 pour voir arriver dans cette région des hippies, venus fumer le kif marocain. Ils montrèrent aux cultivateurs ketamis les techniques apprises en Afghanistan et au Liban pour faire sécher les plantes, séparer et compresser la résine<ref>''Kif Kif'', film documentaire de Jacques-Henri Bidermann, Philippe Lachambre et Olivier Pousset, [[France]], 26 min, 1994. [http://www.aljadide.com/documentaire-19/maroc-46/culture-du-cannabis-au-maroc-93.htm]</ref>.
 
En [[Afghanistan]], on peut également presser la ''garda'' (nom local de la résine non pressée) à la main. Sinon, celle-ci est versée dans un grand [[Mortier et pilon|mortier]] sous lequel est allumé un feu. Lorsqu'elle est suffisamment chaude, une lourde pierre est actionnée afin de presser la résine. Le produit obtenu, appelé ''charas'', est de couleur vert foncé à noir, très mou et très odorant.
 
Dans la région de l'[[Himalaya]], le haschich s'appelle également ''charas'', mais l'influence [[hindou]]e fait que l'on ne coupe pas les plantes (le cannabis est sacré dans l'hindouisme). La résine est récoltée en frottant les sommités fleuries avec les mains. Au bout d'un certain temps, la résine s'accumule sur les [[paume]]s et les [[doigt]]s. Celle-ci est alors grattée, et forme le fameux charas de l'Himalaya. Comme pour la résine tamisée, le ''charas'' produit de cette façon nécessite une période de bonification avant de pouvoir révéler toute sa palette de saveurs et d'effets.
 
Chaque région possède ses substances de coupe spécifiques. À noter que la présence de tels produits n'est pas systématique, et c'est généralement le haschich destiné à l'exportation qui est frelaté.
 
[[Fichier:Plan de haschisch.jpg|thumb|upright|Plants de cannabis dans le [[Rif]], au [[Maroc]].]]
C'est dans le haschich marocain que l'on trouve le plus d'adjuvants nocifs, tels que [[Médicament psychotrope|médicaments psychotropes]], cirage, [[cire]], [[colle]], huile de vidange, [[henné]]. La fameuse « [[savonnette]] » qui était très répandue en France dans les [[années 1990]], était souvent composée de feuilles de cannabis pulvérisées, liées avec de la [[paraffine]] ou de l'huile de vidange, auxquelles on ajoutait des médicaments pour l'effet.
 
Dans les pays du sous-continent indien, on utilise surtout du ''[[Ghî]]'' (beurre clarifié), mais aussi les déjections d'animaux, le jus de [[tabac]], l'[[essence de térébenthine]], la [[datura]], le [[café]], etc.
 
Depuis quelques années, la production de haschich est en forte augmentation en [[Occident]], et de nouvelles techniques de production sont apparues. Le ''[[skuff]]'' n'est en fait qu'une appellation commerciale donnée au haschich fabriqué aux [[Pays-Bas]] dans les [[années 1990]]. Le mot ''skuff'' vient d'une contraction du mot ''skunk'' (terme générique sous lequel était désignée la marijuana hollandaise, mais à l'origine un petit méphitiné du Nouveau-Monde, le sconse ou [[mouffette]], ''via'' une variété hollandaise de cannabis particulièrement puissante et odorante) et de ''stuff'' qui signifie « matos » en [[anglais]]. C'est un mot qui n'est quasiment plus utilisé depuis l'apparition de techniques de production telle que le ''water-hash,'' l’''ice-hash,'' le ''bubble-hash''.
Ces trois appellations font appel à la même technique : les fleurs sèches sont mises dans une série de sacs tamis spécialement élaborés pour cet usage, puis le tout est plongé dans un seau d'eau et de glace. La température basse modifie les propriétés rhéologiques de la résine, qui de visqueuse et collante devient dure et cassante, ce qui permet de la séparer plus facilement de la matière végétale. Le mélange est remué vigoureusement afin de permettre une bonne séparation. La matière végétale flotte à la surface, tandis que la résine plus lourde traverse le premier tamis et se dépose dans un autre sac enveloppant celui contenant les fleurs. La résine peut alors être tamisée à nouveau afin de séparer les différentes qualités. Celle-ci est ensuite séchée, puis pressée ou laissée sous la forme de poudre, selon les préférences du consommateur.
Ce mode de fabrication donne un produit non altéré et de très forte puissance.
 
Attention, de la même manière que la « résine » du cannabis n'a aucune parenté avec la sève des conifères, ce que l'on désigne comme « pollen » n'a rien à voir avec le pollen des plantes mâles. Il s'agit en fait du nom donné à la résine sous forme de poudre, ou très légèrement pressée (la garda d'Afghanistan par exemple).
 
=== Conditionnement ===
Aujourd'hui, le haschich se conditionne surtout en plaquettes, en olives ou en blocs semblables à des savonnettes. Le produit se compacte assez facilement ce qui permet aux trafiquants d'en cacher des quantités importantes dans des volumes restreints. Les plaquettes sont entourées de cellophane en essayant de rendre l'emballage hermétique à l'eau et à l'air. Ensuite, les plaquettes sont cachées dans des paquets eux-mêmes dissimulés par les trafiquants. Dans les pays où la consommation de cannabis est réglementée mais tolérée, des commerces se sont spécialisés dans la vente de conditionnements discrets et secrets spécialement pour le haschich.
 
Les plaquettes sont entourées de [[cellophane]] en essayant de rendre l'emballage hermétique à l'eau et à l'air. Ensuite, les plaquettes sont cachées dans des paquets eux-mêmes dissimulés par les trafiquants.
 
Dans les pays où la consommation de cannabis est réglementée mais tolérée comme les [[Pays-Bas]], des commerces se sont spécialisés dans la vente de conditionnements discrets et secrets spécialement pour le haschich. Il existe ainsi des bombes aérosol de réparation de [[chambre à air]] dont le socle se dévisse pour laisser apparaître un double fond, des fausses canettes de [[soda]] sont également réalisées sur le même principe ainsi qu'une quantité d'autres objets hétéroclites.
 
== Variétés ==