« Drogues et Expériences/Cocaïne » : différence entre les versions
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{{Voir homonymes|Crack}}
{{Chimiebox
| nom =
| image =
| image2 =
| tailleimage =
| legende = Crack sous forme de « cailloux »
<!-- Général -->
| DCI =
| nomIUPAC =
| synonymes =
| CAS = {{CAS|
| EINECS = {{EC|}}
| ATC = {{ATC|
|
|
| apparence = solide blanc à jaunâtre
<!-- Propriétés chimiques -->
| formule = |C=
| masseMol =
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<!-- Propriétés physiques -->
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| pvrRotatoire =
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| pointEclair =
| limitesExplosivite =
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| esfLiquide =
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<!-- Propriétés biochimiques -->
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<!-- Propriétés électroniques -->
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<!-- Cristallographie -->
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<!-- Propriétés optiques -->
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| transparence =
<!-- Précautions -->
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| NFPA704 = <!--{{NFPA 704|Flammability=|Health=|Reactivity=|Other=}}-->
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<!-- Classe thérapeutique -->
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<!-- Données pharmacocinétiques -->
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| biodisponibilite =
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| demiVieElim =
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<!-- Considérations thérapeutiques -->
| voieAdministration =
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<!-- Caractère psychotrope -->
| categoriePsycho = Stimulant
| modeConsommation = Inhalation
| autresNoms = <li>freebase, coke basée, cocaïne purifiée</li>
<li> kecra, caillou, youka, biscuit</li>
| risqueDependance = très élevé (psychique)
<!-- Composés apparentés -->
| autres =
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| autresanions =
| isomères =
<!-- Supplément -->
| supplement =
}}<!-- ----------------------------- Fin de l'infoboite ----------------------------- -->
Le '''crack''' est un [[stupéfiant]] dérivé de la [[cocaïne]].
==Historique==
La consommation de la « ''pasta'' » (nom donné au dépôt qui se fait lors de l'extraction de la [[cocaïne]] des [[feuille]]s de [[coca]]) est très répandue dans les zones de culture traditionnelle où elle se consomme dans des [[cigare]]s faites de [[papier journal]]<ref name="larousse">{{ouvrage| éditeur =Larousse| titre =Dictionnaire des drogues et des dépendances|
auteurs =Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur| année =2004| isbn =2-03-505431-1}}</ref>.
Cette présentation peu onéreuse se développe à partir des [[années 1970]] d'abord au [[Pérou]] puis au [[Venezuela]]. Elle commença à s'exporter aux [[États-Unis]] quand les politiques entreprirent de renforcer les contrôles sur les [[précurseur]]s et les [[solvant]]s permettant de purifier la cocaïne et avec elle, s'exporta la façon de la purifier qui utilisait alors de l'[[éther éthylique]]<ref name="larousse"/>.
Ce procédé de [[purification]] fut simplifé par les usagers des [[Espace caraïbe|Caraïbes]] qui chauffèrent la pasta avec du [[bicarbonate de sodium]] — parfois de l'[[ammoniaque]] — solubilisé dans du [[rhum]] en [[solution aqueuse]]. La [[cristallisation (chimie)|cristallisation]] obtenue permettait d'avoir accès à une forme fumable de cocaïne. Cette technique se propagea aux États-Unis pour s'appliquer non plus seulement à la pasta mais au [[Cocaïne|chlorhydrate de cocaïne]] (la cocaïne en poudre)<ref name="larousse"/>.
Les premières apparitions du crack se firent aux débuts des [[années 1980]] à [[Los Angeles]], [[Houston]], [[San Diego]], [[Miami]], et dans les Caraïbes. À partir de [[1983]], le crack commença à envahir tout le reste des États-Unis, plus particulièrement la côte Est. À partir de [[1985]], il y eut une hausse fulgurante de consommateurs, surtout dans les [[ghetto]]s [[afro-américains]], avec près de {{Référence nécessaire|1,5 millions de nouveaux ''adeptes'' par an}}.
Cette période appelée ''l'épidémie du crack'' durera jusqu'{{Référence nécessaire|en [[1991]] avec un taux record de consommateurs de près de 10 millions à 12 millions}}. {{Référence nécessaire|Elle a été l'une des plus traumatisante pour l'histoire des États-Unis avec une très grande montée de la criminalité. En [[1992]], ce chiffre se stabilisa avec de moins en moins de nouveaux consommateurs par an}}.
Il a été rapporté selon certaines sources que ce serait la [[Central Intelligence Agency|CIA]] qui aurait implanté la [[drogue]], notamment le crack, et les [[armes à feu]] dans les ghettos noirs<ref>Robert Chalmers, [http://news.independent.co.uk/world/americas/article317908.ece « ''Susan Bell: a shameful secret history'' »], ''The Independent'', [[9 octobre]] [[2005]].</ref>.
{{Référence nécessaire|Le crack est arrivé en [[Europe]] à la fin des [[années 1980]] et a pris une place importante à [[Paris]], notamment dans le nord-est à [[Stalingrad (métro de Paris)|Stalingrad]] de [[1991]] à [[1996]]. Le trafic s'est par la suite propagé en [[banlieue]], au nord de Paris, et en particulier à Saint Denis ou le trafic a pris une grosse ampleur}}.
{{Référence nécessaire|Actuellement, le [[XVIIIe arrondissement de Paris|XVIII{{e}} arrondissement de Paris]] (quartiers [[la Goutte d'Or]], [[Porte de la Chapelle]], [[Château Rouge]]) est le seul endroit d'Europe n'ayant pas abandonné le trafic de crack}}.
==Chimie==
Le crack est le résultat de la [[purification]] par [[cristallisation (chimie)|cristallisation]] de [[cocaïne]] lorsque celle-ci est dissoute dans de l'[[ammoniaque]] (technique la plus répandue car la plus simple), du [[bicarbonate de soude]] (moins répandu car les dosages doivent être exacts), ou de l'[[éther éthylique]] (ancienne technique qui n'est plus utilisée car trop [[toxique]]) ; et chauffée. Cette transformation chimique qui rend la cocaïne fumable lui donne alors l'apparence d'un [[Pierre (matériau)|caillou]] blanc ou jaunâtre qu'il faut rincer à plusieurs reprises avant de consommer : on dit que la cocaïne est « ''basée''<ref>Voir ''[[free base]]''.</ref> » autrement dit transformée en crack.
Ce crack peut-être fabriqué par l'usager lui-même<ref>{{ouvrage| éditeur =La découverte| titre =Drogues et dépendances, données essentielles| auteurs =[[OFDT]]| année =2005| isbn =2-7071-4536-X}}</ref>.
==Usage personnel==
Les ''crackeurs'' (usagers de crack) sont généralement des populations précaires, ils peuvent aussi être nommés ''crack head''.<ref name="larousse"/>.
===Mode de consommation===
Le crack est fumé, il tire son effet de la [[Transfert thermique|chaleur]] pour n'en rester que des [[vapeur]]s, inhalées par l'usager.
L'outil de consommation le plus courant est la [[Pipe|pipe à air]], souvent fabriquée par les usagers eux-mêmes de manière très simple à partir de [[Canette à boisson|cannettes en fer]], dosettes à [[pastis]], ou autres objets à disposition faisant l'affaire.
On appelle une pipe à crack artisanale un « ''youyou'' » qui désigne plus particulièrement celles faites à partir d'une [[bouteille]] en [[Matière plastique|plastique]] plantée horizontalement d'un [[stylo à bille]] vide et dont le goulot est recouvert d'une feuille d'[[aluminium]] percée de quelques trous. L'usager dépose alors un tapis de [[cendre]]s de [[cigarette]] dessus et y introduit un caillou de crack, qu'il soumet longuement à la [[flamme (combustion)|flamme]] du [[briquet]] en aspirant par le stylo jusqu'à ce que le caillou crépite et fonde entièrement.
Cette opération provoque de petits craquements assez sonores, originaires de son nom<ref name="mildt">{{ouvrage| éditeur =comité français d'éducation pour la santé et de la [[Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie|mildt]]| titre =Drogues, savoir plus risquer moins| année =2000| mois =juillet| isbn =2-908444-65-8}}</ref>.
Une autre méthode moins répandue consiste à le fumer en cigarettes. L'usager retire le [[tabac]] jusqu'à la moitié de la cigarette, y introduit son caillou de crack, remplit sa cigarette avec du tabac et fume cette dernière. Parfois s'ajoute au crack et au tabac du [[cannabis]], le tout roulé en [[joint (drogue)|joint]] s'appelle un « ''sprang''{{référence nécessaire}} » ou un « ''blaka jango'' » (''black joint'', ''joint noir'')<ref name="larousse"/> ou un « ''juicy'' ».
===Argot===
* ''modous'' : [[dealer]]s de crack
* ''balachadha'' : [[crac]]k en argot indien
* ''Pookie'' : Ce terme désigne une personne qui fume du crack — il ferait référence au personnage de Pookie dans le film de 1991 ''[[New Jack City]]''.
==Effets==
=== Effets à court terme===
Le crack provoque des effets et des conséquences similaires à la [[cocaïne]], mais plus violents, rapides, et brefs<ref name="mildt"/>.
Il provoque une montée immédiate qui se caractérise par une forte stimulation mentale et une impression de rêve qui s'achève à la [[descente]] et ne peut continuer qu'avec une nouvelle prise.
Il est alors difficile de ne pas renouveler la [[dose]]. La descente (l'état durant le quel l'effet de la/des drogues s'amenuise, en tendant vers la disparition) est connue pour être pénible : [[dépression (médecine)|dépression]], [[anxiété]], [[épuisement]], mal-être.
=== Conséquences ===
La consommation de crack provoque une [[mydriase|dilatation des pupilles]], une [[hyperthermie|augmentation de la température]], une vasoconstriction déclenchant une [[tachycardie|accélération du rythme cardiaque]] et une [[Hypertension artérielle|élévation de la pression artérielle]]. En conséquence, la population consommatrice de crack est très exposée aux complications de type crises cardiaques, détresse respiratoire, accidents vasculaires cérébraux, crises épileptiques et des troubles gastro-intestinaux<ref name="mildt"/>{{,}}<ref name="ccsa">[http://www.ccsa.ca/NR/rdonlyres/107F5CC9-9E6A-4961-A390-A921F15109E3/0/ccsa0113292006.pdf Rapport canadien]</ref>.
Cette consommation par voie inhalée provoque aussi des problèmes pulmonaires (''crack lung'') comme la [[dyspnée]] et des [[pathologie]]s spécifiques à son usage (brûlure, abcès)<ref name="synthese">{{ouvrage| éditeur =Presses Universitaires de France| collection = Que sais-je ? |titre =Les drogues de synthèse| auteurs =Michel Hautefeuille, Dan Véléa| année =2002| isbn =2-13-052059-6}}</ref>.
Des douleurs abdominales brutales et violentes durant plusieurs heures, voire jours sont décrites par vingt cinq pour cent des sujets d'une étude comparant usagés de cocaïne et de crack<ref name="cairn">[http://www.cairn.info/revue-psychotropes-2003-2-page-9.htm cairn.info]</ref>.
Par son effet anorexigène, mais aussi par la désocialisation habituelle des crackeurs, leur préoccupation majeure qu'est la consommation rituelle du produit laissant peu de temps à autre chose, le crack entraine une malnutrition rapide avec perte de poids (88 % d'une population de consommateur<ref name="cairn"/>), [[Fatigue (physiologie)|fatigue]], chute des [[dent]]s, des cheveux etc.
L'usage régulier entraîne des [[hallucination]]s, une agitation et un comportement violent, une irritablilité ainsi qu'une anxiété, provoquant parfois un épisode de [[Paranoïa|psychose paranoïde]] voire un état suicidaire, particulièrement après une consommation excessive. Les usagers réguliers restent soumis à des altérations de l'humeur plusieurs mois après l'arrêt<ref name="mildt"/>{{,}}<ref name="ccsa"/>.
{{Référence nécessaire|Il donne des [[prurit|démangeaisons]]<ref>Prurit probablement lié à l'[[hyperesthésie]] déclenchée par le crack</ref>, des taches sur le corps et autour des [[yeux]]}}.
Le crack provoque une forte [[Addiction|dépendance]] psychique.
Il existe des centres de [[désintoxication]], prenant en compte la [[toxicomanie]] au crack.
===Autres complications et situations particulières===
Les usagers de crack seraient plus exposés au infections par le [[VIH]] et le [[hépatite C|VHC]] que le reste de la population.
Pendant la grossesse l'usage de cocaïne ou de crack augmente les risques d'avortement spontané, d'accouchement prématuré et d'[[hématome rétro-placentaire]]. Le crack entraine une baisse de perfusion placentaire avec pour conséquence, un retard de croissance fœtal ''in utero''<ref>[http://www.esculape.com/fmc2/grossesedrogue.html esculape.com]</ref>{{,}}<ref name="ulpmed">[http://www-ulpmed.u-strasbg.fr/medecine/cours_en_ligne/e_cours/obstetrique/risques_foetaux_toxicomanie.pdf ulpmed.u-strasbg.fr]</ref>. La mortalité périnatale augmente de 3 % par rapport à une population de même niveau socio-économique. Un syndrome de sevrage majeur chez le nourrisson est particulièrement fréquent dans les trois jours qui suivent la naissance. Les malformations du nourrisson liées à la consommation maternelle de crack sont fréquentes<ref name="ulpmed"/>.
==Soins aux crackeurs==
Il n'existe pas de produit pharmaceutique substitutif du crack. La [[Buprénorphine]] n'est pas efficace pour pallier les effets de manque liés à l'usage de crack.
==Bibliographie==
*[[Gary Webb]], ''Dark Alliance: The CIA, The Contras and the Crack Cocaine Explosion'', Seven Stories Press.
*[[Tristan Jordis]], ''Crack'', Seuil, 2008.
*[[Philippe Bourgeois]], ''En quête de respect. Le crack à New-York'', Paris, Seuil, 2001.
==Notes==
<references/>
==Voir aussi==
===Articles connexes===
* [[Cocaïne]]
* [[Free base]]
* [[
===Lien externe===
{{fr}} [http://www.drogues.gouv.fr Site de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie]
{{Portail|médecine|chimie|pharmacie}}
[[Catégorie:
[[Catégorie:Stimulant]]
[[
[[
[[en:Crack cocaine]]
[[
[[et:Crack]]
[[
[[fa:کراک کوکائین]]
[[
[[
[[
[[
[[it:Crack (stupefacente)]]
[[
[[
[[
[[
[[
[[
[[
[[tr:Crack (uyuşturucu)]]
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