« La ville opportunités ou menaces pour la faune nocturne ? » : différence entre les versions

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=== Un changement de conscience ===
La ville est aujourd’hui considérée sous un nouveau regard. Bien que des erreurs soient encore commises, elle se veut plus respectueuse pour la biodiversité qu’avant. L’émergence des trames noires renforce d’autant plus l’attention portée à la faune nocturne.
 
Parallèlement à cela, on assiste à une demande croissante de la part des citadins pour le verdissement des villes. Philippe Clergeau, instructeur au Muséum national d’Histoire naturelle évoque le mouvement actuel: “Il existe aujourd’hui un refus du tout minéral et une vraie demande pour une nature de proximité dans la ville”. L’Ile-de-France fait ainsi face à de nombreuses sollicitations des habitants pour mettre en place des jardins familiaux, des parcs, etc. Bien que ces milieux soit plus accueillants et riches de biodiversité que des surfaces imperméabilisées, il n’en demeure pas moins que toutes les espèces nocturnes n’y trouveront pas leur compte (Mao, 2009). La limite entre intérêts purement écologiques et anthropologiques est mise en évidence, révélant l’importance d’une bonne communication sur les enjeux environnementaux impliqués.
 
Le comportement de chaque individu est essentiel pour la cohabitation de l’Homme avec la faune nocturne. En effet, la demande d’éclairage publique en ville pour des raisons de sécurité ont conduit à une sur-illumination. Il en est de même pour les éclairages automatiques installés à l’entrée des habitations ou dans les jardins. Les chouettes sont par exemple affectées, les chauves-souris également. Une sensibilisation de la population est nécessaire. Un “Jour de la Nuit” a été instauré le 20 septembre de chaque année où les villes participant éteignent la majeure partie des éclairages publics. C’est également l’occasion de proposer aux personnes des activités d’observation nocturne et d’avertir sur les conséquences engendrées pour la faune nocturne (Huet, 2015). La “Nuit de la Chouette” est un autre exemple. Survenant au printemps une année sur deux, cet événement met en avant l’importante de la protection des rapaces nocturnes et des attitudes à adopter afin de nuire le moins possible (LPO & FPNRF, 2015). Les villes peuvent donc mettre en place différents outils de sensibilisation du grand public: sorties d’observation, expositions, conférences, ateliers, etc.
 
Il en est de même avec l’utilisation par les particuliers de produits phytosanitaires dans leurs jardins. L’utilisation abusive fut bien souvent décriée. Une proposition de loi visant à prohiber l’utilisation de pesticides dans les jardins privés et espaces verts publics a été votée par le Parlement. Elle s’appliquera dès 2022 et sera précédée deux ans auparavant de l’interdiction d’avoir en sa possession de tels produits hors usage professionnel (Assemblée Nationale, 2014). Un nouveau mouvement apparaît également au sein des villes, celui de ne plus lutter contre les adventices. La ville de Nantes a décidé de laisser les “mauvaises herbes” se développer sur les trottoirs, au bord des caniveaux, des arbres. Elle propose ainsi un changement des consciences auprès de la population. En effet, les adventices sont en majorité considérées par les individus comme un manque d’entretien et donc une forme de saleté. L’exemple de Nantes vient contrer cet a priori. Les vertus alimentaires de certaines espèces comme le pissenlit sont évoquées, ou encore les rôles écologiques joués au niveau de l’érosion, de la fertilité des sols, etc. Ces mesures sont bénéfiques pour la faune nocturne, les chenilles de papillons de nuit y trouvent une source d’alimentation, pour d’autres espèces cela permet le déplacement, offre une zone de refuge, etc. (Parcs & Jardins de Nantes, 2014).
 
L’utilisation de transports doux peut également contribuer à une meilleure qualité de l’air, une réduction de la pollution sonore et la diminution du phénomène d’ “îlot de chaleur”. A Lille, des vélos en libre service ont été installés (Transpole Lille Métropole, 2014), des bus roulant au gaz naturel pour véhicules (GNV) sillonnent la ville. Ce carburant a l’avantage d’émettre moins de polluants que les autres hydrocarbures, notamment en rejet carboné. En outre, les nuisances sonores seraient réduites par l’utilisation de GNV. Sa combustion serait moins rapide et produirait moins de vibrations, soit un bruit des moteurs réduits de près de 4 dB. Un véhicule roulant au GNV émettrait ainsi deux fois moins de bruit qu’un véhicule diesel (Meyer, 2014).
 
=== La biodiversité dans la ville de demain ===