« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Motivation » : différence entre les versions

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Cette vision de la motivation, basée sur les conditionnements serait à remettre en cause d'après les travaux des spécialistes en psychologie sociale. Selon les théories actuelles, il existe deux grands types de motivation. La motivation extrinsèque est celle qui pousse à faire quelque chose en échange d'une récompense, d'un renforcement positif. Elle est à opposer à la motivation intrinsèque, qui est celle de nos intérêts, de nos passions, etc. Celle-ci est clairement meilleure en terme d'apprentissage, et est plus robuste sur le long terme.
 
===Effet des renforcements===
Les renforcements basés sur des conditionnements augmentent la motivation extrinsèque, et non la motivation intrinsèque. Or, expérimentalement, la psychologie sociale a clairement montré que la motivation extrinsèque disparaît dès que les récompenses ne sont plus données, ou que l'élève s'y habitue : on observe des phénomènes d'extinction lors de la suppression des récompenses. Par contre, la motivation intrinsèque perdure longtemps, sous certaines conditions. Mais, manque de chance, la motivation extrinsèque peut rapidement remplacer la motivation intrinsèque. Exemple : un élève intéresse par une matière ou un sujet finira par perdre son intérêt pour celle-ci si en fonction de ses notes.
 
Les renforcements basés sur des conditionnements augmentent la motivation extrinsèque, et non la motivation intrinsèque. Or, expérimentalement, la psychologie sociale a clairement montré que la motivation extrinsèque disparaît dès que les récompenses ne sont plus données, ou que l'élève s'y habitue : on observe des phénomènes d'extinction lors de la suppression des récompenses. Par contre, la motivation intrinsèque perdure longtemps, sous certaines conditions. Mais, manque de chance, la motivation extrinsèque peut rapidement remplacer la motivation intrinsèque. Exemple : un élève intéresse par une matière ou un sujet finira par perdre son intérêt pour celle-ci si en fonction de ses notes.
 
Mais, manque de chance, la motivation extrinsèque peut rapidement remplacer la motivation intrinsèque. Exemple : un élève intéresse par une matière ou un sujet finira par perdre son intérêt pour celle-ci si en fonction de ses notes. Grosso-modo, tout ce qui est perçu comme une contrainte, comme une obligation, ou une récompense a tendance à diminuer la motivation intrinsèque, et à augmenter la motivation extrinsèque.
 
De ce point de vue les notes sont assez catastrophiques. Pour comprendre pourquoi, il faut savoir que nombre d'élève travaillent pour la note, plus que par motivation pour la matière. C'est un fait connu de nombreux enseignants, qui considèrent que les notes sont une bonne carotte pour les élèves, qui les force à travailler. Combien d'entre eux croient encore que la note sert de salaire aux élèves... Mine de rien, même des enseignants traditionalistes médiatiquement connus en parlent : Brighelli parle d'élèves consommateurs de savoir, par exemple.
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Résultat : une inappétence pour ceux qui ne reçoivent pas les renforçateurs (notes faibles), ainsi que des des comportements de recherche d'augmentation des notes basés sur la triche, le bachotage, et les trucs et astuces utiles pour avoir de bonnes notes ou la moyenne. Ce qui est franchement délétère sur la motivation et les résultats. Les approches basées sur l'évaluation formative sont légèrement moins concernées par ce phénomène, ce qui est un argument de plus en faveur des approches par compétences.
 
===Attribution===
Autre détail : si on veut motiver les élèves, il faut agir à la source de la motivation intrinsèque. L'origine de la motivation intrinsèque vient du fait que l'on puisse '''s'attribuer nos réussites'''. On est plus motivé quand on sait que notre réussite provient de n os efforts, de notre talent, etc.
 
Autre détail : siSi on veut motiver les élèves, il faut agir à la source de la motivation intrinsèque. L'origine de la motivation intrinsèque vient du fait que l'on puisse '''s'attribuer nos réussites'''. On est plus motivé quand on sait que notre réussite provient de n os efforts, de notre talent, etc.
 
En quoi cela peut-il donner lieu à des techniques pédagogiques utiles en classe ? Diverses analyses statistiques ont montré que plus un élève croit que l'intelligence et la réussite scolaire n'est pas innée, plus il progresse. Après tout, rien de plus évident : plus on dit à un élève qu'il peut progresser et que sa situation n'est pas une fatalité, plus il progressera... Il fallait bien des études statistiques de haute volée pour en être sûr !
 
En conséquence, certains se sont dit qu’ « entraîner » les élèves à croire en la non-innéité de l'intelligence, à croire qu'ils peuvent progresser et s'attribuer leurs réussites, leur permettrait de progresser. C'est le principe de l'attribution training.
 
==Références==
 
<references/>
 
[[Catégorie : Pédagogie : psychologie cognitive appliquée à l'enseignement (livre)]]