Dans LaTeX, un bloc est une portion de texte comprise entre deux accolades « {…} ». Souvent, une instruction agit sur un bloc, par exemple :

\emph{texte}

ou bien un bloc sert à limiter la zone sur laquelle agit une instruction de portée « infinie », par exemple

{\em texte}

On utilisera parfois le bloc vide

{}
Les accolades n'apparaissent pas sur le rendu final

(voir la section suivante pour mettre des accolades dans le texte final).

Caractères réservés

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Dans le premier exemple, nous avons vu que la contre-oblique « \ » servait à indiquer les instructions, les accolades « {} » un bloc et que le tilde « ~ » indiquait l'espace insécable. Si nous voulons faire figurer ces caractères dans le document final, on ne peut donc pas les taper tels quels dans le fichier source. Il existe d'autres caractères réservés, en voici la liste :

{ } % # $ ^ ~ & _ \

l'avant-dernier caractère est le tiret de soulignement ou underscore (touche 8 sur un clavier de PC, ou touche à droite de la parenthèse fermante sur un clavier Mac).

Si nous voulons utiliser ces caractères, il faudra entrer :

  • \{ pour {
  • \} pour }
  • \% pour %
  • \# pour #
  • \$ pour $
  • \textasciicircum pour ^ (mnémotechnique anglais : text, ASCII, circumflex) ;
  • \textasciitilde pour ~ (mnémotechnique anglais : text, ASCII, tilde) ;
  • \& pour &
  • \_ pour _
  • \textbackslash pour \ (mnémotechnique anglais : text, backslash).

Les commandes avec un caractère réservé peuvent être suivies par n'importe quoi, il n'y a pas d'ambiguïté. Par contre, les commandes constituées de lettres ne peuvent pas être suivies de lettres : comment savoir où s'arrête la commande ? Elles peuvent par contre être suivies d'un signe autre qu'une lettre : un nombre, un signe de ponctuation…

Si l'on veut, dans le document final, accoler une lettre au caractère obtenu avec une telle commande, il faut indiquer la fin de la commande :

  • soit laisser une espace après la commande ; cette espace sera ignorée pour le rendu final ;
  • soit placer une paire d'accolades vides {}.

Par exemple

  • \textasciicircumA génère une erreur ;
  • \textasciicircum˽A et \textasciicircum{}A donnent « ^A » ;
  • \textasciicircum{}˽A donne « ^ A ».

Le caractère « ˽ » sert à indiquer l'espace, pour clarifier les choses. On note ici que le fait que le fichier contienne un caractère espace (obtenu avec la barre d'espacement du clavier) ne signifie pas que le document final aura une espace[1].

Diacritiques et ligatures

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Au chapitre premier exemple, nous avons vu qu'avec l'extension inputenc, nous pouvions choisir le jeu de caractères et donc utiliser les caractères accentués, les caractères de la langue française et de manière plus spécifique diacritiqués, du clavier. Le problème se pose lorsque le clavier ne permet pas de faire les caractères que nous voulons, par exemple :

  • les capitales accentuées[2] comme « É » ;
  • les lettres des langues étrangères au clavier : accents français avec un clavier anglais, lettres danoises avec un clavier français, …

Voici quelques exemples :

  • \'e ou \'{e} pour é ;
  • \`e ou \`{e} pour è ;
  • \^\i ou \^{\i} pour î ;
  • \`A ou \`{A} pour À ;
  • \"e ou \"{e} pour ë ;
  • \c˽c ou \c{c} pour ç,

et ainsi de suite. On remarque que :

  • le diacritique est une commande qui est suivie directement par la lettre :
    • \' (contre-oblique et apostrophe) pour l'accent aigu,
    • \` (contre-oblique et apostrophe inversée) pour l'accent grave,
    • \^ (contre-oblique et chapeau) pour l'accent circonflexe,
    • \" (contre-oblique et guillemet double anglais) pour le tréma,
    • \c (contre-oblique et c) pour une cédille ; la lettre cédillée doit être mise entre accolades, ou bien séparée d'une espace ;
  • pour mettre un accent sur le i minuscule, il faut utiliser \i (contre-oblique, i), afin de supprimer le point sur le i avant de placer l'accent.

On peut aussi utiliser les ligatures :

  • \oe pour œ ;
  • \OE pour Œ ;
  • \ae pour æ ;
  • \AE pour Æ.

Les physiciens pourront avoir recours à \AA pour Å.

Le problème des commandes composées de lettres (comme \c, \i, \oe et \AA) est le même que ci-dessus. Par exemple, il faut taper

  • c\oe˽ur ou c\oe{}ur pour obtenir « cœur » ;
  • fa\^\i˽t ou fa\^\i{}t pour obtenir « faît » ;
  • \c˽ca ou \c{c}a pour obtenir « ça ».

Cette précaution est par contre inutile si le caractère suivant n'est pas une lettre. Comment alors indiquer que l'on veut une espace après ? Deux solutions :

  • soit on indique explicitement la présence d'une espace dite « justifiante » (c'est-à-dire non insécable et de dimension variable pour s'ajuster à la longueur de la ligne et au nombre de caractères), avec la commande (contre-oblique, espace) ;
  • soit on indique la fin de la commande avec des accolades vides {}, le tout suivi d'une espace.

Par exemple :

On peut obtenir \OE\ avec \textbackslash OE, et \AE{} avec \textbackslash{}AE.
Le symbole de l'angstr\"om est \AA.

donne

On peut obtenir Œ avec \OE, et Æ avec \AE. Le symbole de l'angström est Å.

Quelques autres caractères

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Voici quelques autres caractères que l'on peut obtenir.

Caractères LaTeX
Saisie Caractère Note
\copyright © copyright
\dag obèle
\ddag double obèle
\dots points de suspension (plus espacés que trois points)
\o ø o barré
\O Ø notation de l'ensemble vide (mathématiques)
\P pied-de-mouche
\pounds £ livre sterling
\S § paragraphe
\ss ß eszett (lettre allemande)
\textbar | tube
\textperiodcentered · point centré
\textregistered ® registred
\texttrademark trade mark
\textvisiblespace ˽ matérialisation d'une espace

Certains caractères ont une saisie simplifiée.

Caractères LaTeX
Saisie Caractère Note
?` ¿ « ` » est l'apostrophe inversée (accent grave) ; alternative : \textquestiondown
!` ¡ idem ; alternative : \textexclamdown
- - division (trait d'union)
-- tiret demi-cadratin, alternative : \endash
--- tiret cadratin, alternative : \emdash
<< « guillemet français ouvrant, avec le codage de polices T1 mais voir ci-dessous
>> » guillemet français fermant, avec le codage de polices T1 mais voir ci-dessous

Les symboles ci-dessus peuvent aussi être mis directement dans le fichier .tex si vous utilisez un codage adéquat, comme l'ISO Latin 1 ou l'UTF8 (cf. Premier exemple > Améliorations du code source). Notez que l'utilisation des guillemets français tels quels ne provoque pas un affichage correct des espaces en français, dans le cas d'une citation, il faut donc utiliser \og et \fg à la place (voir ci-après).

L'euro (la monnaie) a été introduite récemment par rapport à l'histoire de LaTeX. Elle n'est donc pas disponible dans les fontes de base. Pour l'obtenir, il faut :

  • charger l'extension eurosym, en mettant \usepackage{eurosym} dans le préambule ;
  • dans le texte, utiliser la commande \euro (éventuellement \euro{}).

Cas du point d'abréviation anglais

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En typographie anglaise, l'espace après un point final de phrase est plus grande que l'espace après un point d'abréviation. Par défaut, LaTeX considère qu'un point est un point final, mais il peut reconnaître dans certains cas les points d'abréviation (comme par exemple dans U.F.O.). Si l'on veut forcer un point d'abréviation, il faut utiliser .\@ (point, contre-oblique, arobase).

Exemple
U.F.O.\@ means ``undentified flying object''.

Dans certains cas, il vaut mieux utiliser le tilde, espace insécable, qui permet d'avoir le bon espacement et de ne pas avoir de coupure en fin de ligne :

Exemple
And here's to you Mrs.~Robinson

À l'inverse, si l'on veut forcer un point de fin de ligne (par exemple phrase se terminant par une abréviation, le dernier point d'abréviation étant aussi point de fin de phrase), on peut écrire \@., ou bien mettre le mot entre accolade.

Exemple
This is a U.F.O\@.
ou bien
This is a {U.F.O.}

Tout ceci ne s'applique pas en typographie française (l'espace est identique quel que soit le type de point), et l'extension babel ajuste automatiquement la taille de l'espace après un point (voir plus loin).

Autres langues

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Voici quelques diacritiques (accents) utilisés dans d'autres langues que le français, telles que le roumain :

Diacritiques en langues autres que le français
Saisie Caractère Note
\H{o} ő double accent aigu : tréma long hongrois
\~{n} ñ tilde : espagnol, estonien, vietnamien, võro
\k{a} ą ogonek : polonais, lituanien
\l{} ł l barré  : polonais)
\={o} ō macron : en français, accent « plat, neutre » (lorsque l'on hésite entre l'accent grave et l'aigu ou bien sur des capitales pour des raisons d'esthétique), transcription de l'arabe, du japonais (méthode Hepburn) ou du cantonnais (hanyu pinyin) ; letton, lituanien, latin (en typographie moderne, en remplacement de l'accent aigu)
\b{o} o trait souscrit ou soulignement : langues du Gabon, shoshone, transcription du dakelh
\.{o} ȯ point suscrit ou point en chef : écriture onciale (Moyen-Âge), vieil anglais, vieil irlandais, maltais, turc, polonais, lituanien, cheyenne, transcriptions du sanskrit, de l'arabe, du kazakh, du tadjik, du kurde, du livonien, du tchétchène, du venda, de l'igbo, de l'arménien, de l'ulithien et du basa ; en physique, indique la dérivation par rapport eu temps
\d{u} point souscrit : asturien, vietnamien (quốc ngữ), allemand (dans les dictionnaires), transcription de langues indiennes ou afro-asiatiques, transcription de lettre incertaines en archéologie (épigraphie) ;
\r{a} å rond en chef, anneau en chef : suédois, danois, norvégien, tchèque, lituanien, wallon, picard, alphabet phonétique international (API)
\u{o} ŏ brève : alphabet cyrillique (biélorusse, russe, ukrainien, langues caucasiennes et turques, tchouvache), esperanto, roumain, turc, vietnamien (quốc ngữ)
\v{s} š caron ou hatchek (háček), antiflexe, inflexe, circonflexe inversé ou chevron : slovène, tchèque, slovaque, croate, finnois, écriture latine du bosnien, du serbe et du tamazight, transcription du bulgare et du macédonien
\t{oo} o͡o tirant en chef, tirant suscrit, double brève, dos-d'âne, trait d’union papyrologique : alphabet phonétique international (API), alphabet phonétique ouralien (APO), transcription du cyrillique (méthode ALA-LC), notation Z (modélisation informatique), musique (legato)
\cb{s} ș La virgule souscrite peut être obtenue en utilisant \cb{s} du paquet combelow : roumain

Extension française

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L'extension française utilisée fournit des commandes supplémentaires, facilitant l'édition.

Voici quelques exemples :

Commandes communes à babel option french et à frenchle
  • \og : « suivi d'une espace insécable ;
  • \fg : » précédé d'une espace insécable ;

Si le caractère qui suit le guillemet fermant est un espace, il faut utiliser soit \fg{} , soit \fg\˽.

Commandes de babel option french
  • \degres : ° ;
  • \ier : er ;
  • \iere : re ;
  • \iers : ers ;
  • \ieres : res ;
  • \ieme : e ;
  • \iemes : es ;
  • \bsc{…} : petites capitales, le mot n'étant pas césuré.

Espaces et changements de ligne

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On remarque dans l'exemple ci-dessus que le fait que l'on ait changé de ligne dans le fichier source ne provoque pas de changement de ligne dans le résultat final. Le changement de ligne simple équivaut à un espace. Par contre, si on laisse une ou plusieurs lignes vides, cela indique un changement de paragraphe, caractérisé par un retour à la ligne et :

  • soit un alinéa rentrant (indentation), qui est le cas général en typographie française et anglaise ;
  • soit par un interligne plus grand, solution souvent retenue pour des ouvrages techniques et popularisée par les navigateurs Web et le traitement de texte Microsoft Word, pour lesquels c'est la mise en page par défaut.

On peut laisser plusieurs lignes vides, cela équivaut à une seule ligne vide.

De même, si l'on met plusieurs espaces, c'est comme s'il n'y en avait qu'un seul.

Concernant les blancs entre les mots (espaces, au féminin), il existe plusieurs types d'espaces :

  • espace justifiant (de dimension variable) : obtenu par une ou plusieurs pressions sur la barre d'espacement et/ou une pression sur la touche Entrée, ou bien par  ;
  • espace insécable : ~ (tilde) ;
  • petite espace : \, ;
  • espace fine : \/ : espace encore plus petite, permettant de régler des problèmes de débordement de l'italique (\emph{…\/}), ou bien d'empêcher les ligatures.

Pour introduire un espace horizontal d'une longueur donnée, on utilise la commande \hspace{longueur}longueur est un nombre avec une unité accolée :

  • mm (millimètre) ;
  • cm (centimètre) ;
  • pt (point anglo-saxon) ;
  • dd (point Didot) ;
  • ex (hauteur d'x) ;
  • em (cadratin).

Les unités ex et em sont proportionnelles au corps de la police :

  • la hauteur d'x, parfois appelée à tort « hauteur d'œil », est la hauteur d'un bas de casse (lettre minuscule) sans hampe ni jambage, comme le x ;
  • le cadratin est égal au corps de la police.

Par exemple :

\hspace{1cm} pour un espace de un centimètre ;
\hspace{0,5em} pour un espace d'un demi cadratin.

On peut utiliser un point ou une virgule comme séparateur décimal.

La commande \hfill introduit un espace « ressort » : il pousse ce qu'il y a à gauche et à droite pour occuper tout l'espace restant sur la ligne. S'il y a plusieurs commandes \hfill sur la même ligne, les espaces sont de même largeur.

De même, si l'on veut espacer des paragraphes, on utilise la commande \vspace{longueur}. On peut également utiliser les commandes :

  • \medskip pour sauter une ligne « normale » ;
  • \smallskip pour un « petit » saut de ligne ;
  • \bigskip pour un « grand » saut de ligne.

La commande \vfill introduit un espace « ressort » : il pousse ce qu'il y a au dessus et en dessous pour occuper tout l'espace restant sur la page. S'il y a plusieurs commandes \vfill sur la même page, les espaces sont de même hauteur.

Structuration du code source

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Comme pour tout code source de programme, on a intérêt à structurer le fichier LaTeX afin de retrouver facilement les passages que l'on veut.

LaTeX n'étant pas WYSIWYG, on peut organiser le texte comme l'on veut, ce qui facilite sa lecture à l'écran ; en particulier, on peut introduire un retour de ligne entre chaque portion de phrase, entre chaque proposition. Le fait de pouvoir sauter des lignes entre les paragraphes et mettre des espaces ou tabulations à profusion en début de ligne permet de donner une « forme » au code qui rend son analyse facile (notion d'indentation).

Par ailleurs, on peut introduire des commentaires en utilisant le signe %.

Notons que les commentaires permettent aussi :

  • d'effacer une portion de texte sans la perdre : on met les lignes en commentaires (on place un « % » à leur début) pour enlever le texte du document final, et il suffit de les décommenter (d'enlever le « % ») pour faire réapparaître le texte dans le document final ;
  • de faire comme si l'on ne revenait pas à la ligne, en mettant un « % » à la fin de la ligne.
  1. en typographie le mot espace est au féminin lorsqu'il désigne un écart horizontal
  2. en bonne typographie, on met les accents sur les capitales. Notez que certains systèmes (comme GNU/Linux) gèrent nativement les majuscules accentuées. Pour cela, activez le verrouillage majuscule (touche au-dessus du Shift) et appuyez sur la touche accentuée concernée.

Voir aussi

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Liens externes

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