Mujje Tulye en Côte d'Ivoire/Alimentation et célébrations

Quels mets lors des célébrations ?

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Les cérémonies et autres célébrations festives sont des occasions de grandes dégustations culinaires. En Côte d’Ivoire, l’un des critères de réussite d’une fête ou d’une réception (mariage, funérailles, baptême etc.) est la nourriture, tant dans sa qualité que dans sa disponibilité en quantité. C’est pourquoi ces cérémonies suscitent la mobilisation d’importantes ressources financières et humaines.

La maîtresse de maison, à l’occasion d’une cérémonie de dot ou de mariage fera, par exemple, appel à ses sœurs, voisines et amies pour l’assister dans la cuisine. Ce domaine relevant encore de l'expertise des femmes, tandis que les finances étant de la responsabilité des hommes.

Au menu, l’on s’attendra aux mets du terroir quand il s’agira de cérémonies traditionnelles (mariage, fête de générations, funérailles) alors qu'une plus grande liberté s'observe lors des fêtes populaires. L'on a affaire selon qu'elles soient chrétiennes (Noël, Pâques etc) ou musulmanes (Ramadan, Tabaski), à des variétés culinaires, qui restent néanmoins attachées au poulet chez les chrétiens et au mouton chez les musulmans.

Les plats du terroir lors des célébrations traditionnelles

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Tout le long de l’année[1]ont lieu dans différentes contrées du pays des célébrations soit en l’honneur de divinités, ou se rattachant au cycle de la vie ou au cycle agraire[2]Ainsi l’igname est-elle célébrée de l’est à l’ouest entre janvier et décembre par plusieurs peuples. Elle marque le début de l'année en pays Akan, d 'Aboisso[3] à tous les groupes du Centre en passant par Agnibilékro et Bondoukou. Chez les Abrons et les Agnis, cette cérémonie donne lieu à des manifestations grandioses avec la présence du roi et de sa cour en grand apparat. Pendant ces festivités, l’igname est consommée sous toutes ses formes cuites. Les plats de foutou d’igname  et d’ akpessi ne manquent par exemple pas chez les Agni.  

Le riz, culture vivrière des bas-fonds du sud-ouest, est lui fêté en janvier à Grabo (dans la région de Tabou) et en décembre par la tribu Ouadie. Il y a aussi le maïs qui a sa fête en Juillet à Yesimala, dans le département de Bondoukou au nord-est du pays. A cette occasion, le Cabato sera consommé en abondance. Les cérémonies traditionnelles représentent des occasions de promouvoir la culture du terroir dans un pays caractérisé par sa forte diversité culturelle et par le métissage qui s'est ensuivi. La cuisine n'y fait point exception. Aussi selon que vous assisterez à des funérailles en pays Attié ou à une cérémonie de mariage chez les Abouré, attendez-vous au très épicé biocosseu ou à la sauce Gbeta à base d'huile rouge.

Le poulet, la protéine animale des fêtes chrétiennes

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La volaille représente la principale source de protéines animales en Côte d’Ivoire. [4]C’est même la protéine des fêtes. A Noël et Pâques, sans omettre le Nouvel An, les mets à base de poulet foisonnent.

En tête des mets de fêtes, le kedjenou (mélanger en français) de Poulet. Cette spécialité de l’ethnie baoulée s’est imposée comme l’un des classiques culinaires festifs de tout le pays[5]. Sa particularité : un goût délicieux[6] de soupe de poulet cuit à la vapeur et savamment relevé à l’épice. 

Suit le poulet braisé, un met qui peut être accompagné avec presque tout. Du riz et une sauce, de l’Attiéké, des bananes plantains frits ou seul avec une sauce tomate pimentée…tout y passe. Mariné pendant quelques heures, le poulet est ensuite cuit aux braises (ou au grille).

Au niveau des recettes importées, les plats sénégalais du Poulet Yassa[7] et du Tiéboudiene (appelé en Côte d’Ivoire « Tchep ») constituent aujourd’hui des adoptions culinaires typiques des grandes célébrations populaires ivoiriennes.

Le mouton, la protéine animale des fêtes musulmanes

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En Côte d’Ivoire, le mouton et les fêtes musulmanes font quasiment corps. Cette réalité est telle que la Tabaski y est considérée comme la fête du mouton[8]. Importation en masse, inflation du prix du mouton sont le lot chaque année des périodes de fêtes musulmanes.

Objet de sacrifice, la viande servira à la cuisson des mets prévus pour la fête. Ainsi, la principale source de protéine animale dans les assiettes des familles musulmanes sera-t-elle le mouton. Sous des formes culinaires variées : grillé, farci, braisé, fumé, choucouya, gigot, en sauce, en brochettes, etc.

Les différentes fonctions accordées à la nourriture

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La cuisine pour nourrir

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Kabato, plat prisé des peuples du Nord de la Côte d'Ivoire

Riche de ses 60 ethnies, la Côte d’Ivoire possède une variété culinaire. Chaque groupe possède un régime alimentaire adapté à son mode de vie. Le peuple Sénoufo, vivant dans la savane du nord du pays cultivent le riz, l'igname, l'arachide, le mil. Leurs mets tels que le « Kabato » accompagné de la sauce arachide, sont donc faits de grains.

Les autres peuples du Nord tels que les Dioula ou les Koulango dépendent de la culture du riz, du mil, et de l’arachide[9].

Les peuples Côtiers jouissent d'une grande variété de fruits de mer. L’on y retrouve des sauces à base de poissons et autres produits de la pêche : crevettes, langoustes etc. Le foufou à la sauce requin est une recette typique des peuples côtiers du Sud[9].

Malgré divers régimes et habitudes alimentaires, les peuples de Côte d'Ivoire ont une alimentation basée  généralement sur les céréales et les tubercules. Ainsi certains aliments sont de base à travers tout le pays. Il s’agit entre autres de l’igname, de la banane plantain, du riz, du mil, du maïs et de l’arachide[9].

La nourriture, objet de culte

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Divinité Akan

La cuisine tient un rôle central dans les rites et célébrations religieuses des peuples de la Côte d'Ivoire. Chez les peuples Akans, la festivité la plus importante est celle de la Nouvelle Igname. Offrandes et prières sont alors adressées aux mânes des ancêtres et aux esprits. C'est un moment de réjouissance où le peuple leur témoigne reconnaissance pour la récolte de la nouvelle igname.

 
Plat de Foufou

L'igname symbolise le lien avec la terre, les ancêtres disparus. La coutume veut donc que l’on ne consomme point la nouvelle récolte d’igname avant l’accomplissement du rituel aux ancêtres. Afin d’accomplir le rite, la nouvelle igname est préparée et pilée jusqu'à obtenir le foufou, auquel l’on ajoute de l'huile rouge. Cette patte est ensuite répandue sur les chaises royales et aussi sur les outils de travail : faucille, daba, machette : C’est le début du rituel d’adoration et de reconnaissance aux ancêtres.[10]

À Agboville par exemple, localité  des Abbey, un peuple du groupe Akan, la fête des ignames est aussi appelée « Djidja » et s’étend sur trois jours. Durant cette période danses et surtout mets locaux sont à l’honneur. Les femmes n’ont alors le droit de concevoir d’autre plat que le Foufou d’igname « Kponan »[11]. Après ces festivités et rituels, les villageois peuvent sans aucun risque, consommer la nouvelle igname.

Un prétexte pour se retrouver

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Le vin de palme, boisson alcoolisée locale, accompagne généralement les repas au village

En ville, les occasions de manger ensemble sont parfois rares du fait des occupations. Toutefois, le repas est le moyen privilégié de se retrouver en famille ou entre amis à l’occasion de jours fériés, célébrations civiles, religieuses ou de plus en plus en afterwork. Le repas est alors accompagné de boissons, alcoolisées ou non, de bière ou de spiritueux[12]. En zone urbaine aussi bien qu’au village, manger en commun est indissociable des retrouvailles et moments de partage. Manger en commun suit cependant certaines règles coutumières.

En campagne le repas rassemble hommes et femmes selon leur statut. Les femmes et les filles mangent en groupe, les hommes en forment un autre, et les plus jeunes un troisième groupe. Les villageois les plus âgés mangent en premier[12]. Cette coutume est réputée prévenir tout aliment contaminé ou aigre. Si la nourriture est détectée mauvaise, les plus âgés vont prévenir les plus jeunes et les empêcher de la consommer[12]. Le repas est généralement accompagné de spiritueux ou de boisson locales.

Références

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