Monétique/Les paiements par carte
Le modèle carte
modifierCe modèle est appelé le modèle carte ou modèle à quatre coins. Il permet d'expliquer le fonctionnement des systèmes carte voire des autres moyens de paiement. Il s'agit d'un modèle dans la réalité les acteurs peuvent jouer plusieurs rôles en même temps.
Exemples de systèmes carte
modifierLes systèmes "domestiques" européens
modifierCe sont les systèmes nationaux qui deviennent progressivement régionaux :
- CB en France
- MisterCash Bancontact en Belgique
- EC en Allemagne
- Euro600, ServiRed et QuattroB en Espagne
- Pago Bancomat en Italie
- PIN au Pays Bas
- Switch et Solo au Royaume-Uni
CB (Cartes bancaires) France
modifierNe pas confondre avec Carte Bleue (correspondant en France de Visa)
Bancontact (ex MisterCash / Bancontact) Belgique
modifierIl s'agit à l'origine de deux systèmes concurrents et incompatibles présents en Belgique.
Ce système est géré par l'ex-société Banksys cédée en 2006 à Atos Worldline (mais la possession de marque reste aux mains des banques). 10 millions de cartes étaient en circulation en 2006 pour 670 millions de transactions par an. Ce système est "en ligne" ou à vérification systématique. C'est à dire que le solde du compte est vérifié avant le paiement ou le retrait. Ceci est similaire aux cartes Maestro de Mastercard ou Visa Electron. Il explique ainsi le faible taux de fraude en Belgique par rapport à la France. Enfin le coût pour les commerçants est relativement faible.
Dans un premier temps, dans un communiqué datant du 30 mars 2007, la Febelfin (Fédération belge du secteur financier) a annoncé sa décision de ne pas migrer vers le SEPA le système Mister Cash / Bancontact. Ceci aurait induit son abandon rapide, au profit dans un premier temps du système Maestro de MasterCard. Toutefois, en février 2011la décision de principe a été prise de prolonger le schéma national Bancontact/Mister Cash, tenant compte des règles du SEPA.
EC Allemagne
modifierLes cartes EC sont acceptées dans certains distributeurs de billets en France.
Les trois systèmes espagnols
modifierL'Espagne possède trois systèmes concurrents :
- Euro600 25% du marché
- ServiRed 50% du marché
- CuatroB 25% du marché
Ces 3 systèmes fusionnent officiellement en février 2018[1].
Pago Bancomat en Italie
modifierEn Italie, le nombre de cartes de débit (Bancomat) serait de 26 million tandis que le nombre de cartes de crédit (CartaSi) serait de 12,5 millions. En comparaison avec les autres grands pays européens, le marché italien est plutôt petit.
Switch et Solo au Royaume Uni
modifierLe système Switch disparaît en 2002 au profit de Maestro UK, mais ce n'est qu'en 2011 que Maestro UK est fusionnée avec Maestro internationale. Le système Solo disparaît la même année.
Les systèmes dans le reste du Monde
modifierRuPay en Inde
modifierSchéma indien créant en 2012 par le NPCI visant à accélérer le développement de nouvelles technologies en lien avec les systèmes de paiement à l'échelon du pays, notamment les paiements par mobile sans contact[2].
MIR en Russie
modifierCrée à l'initiative de Vladimir Poutine en 2014 afin d'affranchir la Russie de l'hégémonie des systèmes américains de paiement par carte[3].
Troyan en Turquie
modifierCréé en 2016 pour les mêmes raisons que le réseau MIR en Russie et avec les mêmes ambitions que le réseau RuPay en Inde[4].
GIM-UEMOA Afrique de l'Ouest
modifierLe réseau GIM-UEMOA est un regroupement interbancaire de la zone UEMOA zone économique de l'Afrique de l'Ouest regroupant 8 pays. Il a été créé en Février 2003. Il émet des cartes respectant la norme EMV. Il n'est pas présent en France, mais il peut émettre des cartes co-marquées Visa ou MasterCard.
Ce réseau n'a pas réellement un caractère national mais un caractère régional. Il a donc quelques similitudes avec les réseaux du futur SEPA : présent sur plusieurs pays et une monnaie commune le franc CFA.
Par contre, il faut noter les spécificités économiques de la zone UEMOA : la faible population globale (80 millions d'habitants pour 8 pays), le faible taux de "bancarisation" 5,84% en 2005, une faible expérience dans ce domaine (2003), la faiblesse des économies 7 membres sur 8 font partie des PMA (Pays les Moins Avancés). Le secteur bancaire dans la zone UEMOA reste fragile, une forte crise a touché ce secteur entre 1980 et 1995 avec la faillite d'une quinzaine de banques. Il existe enfin une unité linguistique puisque le français est langue officielle de 7 des 8 membres (exception faite de la Guinée-Bissau de langue portugaise).
Afrique centrale
modifierUn projet similaire à GIM est prévu dans la zone CEMAC.
Systèmes internationaux
modifierLes deux principaux réseaux Visa et MasterCard
modifier- VISA
- MasterCard
La classification pour savoir quel est le premier réseau dépend des chiffres considérés (nombre de pays, nombre de cartes, nombre de commerçants affiliés).
Visa
modifierVisa serait le premier réseau. Il est présent dans 160 pays et 1 300 millions de cartes sont en circulation (chiffres de 2005).
Visa dans le cadre du SEPA propose des "cartes bas de gamme". Elles visent le remplacement des systèmes domestiques ou le marché des jeunes. Il s'agit de cartes de retrait uniquement (Visa Plus) ou de retrait/paiement avec vérification systématique (Visa Electron).
MasterCard
modifierMasterCard serait le second réseau. Il est présent dans 210 pays et 680 millions de cartes sont en circulation (chiffres de 2004).
MasterCard (de manière similaire à Visa) dans le cadre du SEPA propose des "cartes bas de gamme". Elles visent le remplacement des systèmes domestiques ou le marché des jeunes. Il s'agit de cartes de retrait uniquement (Cirrus) ou de retrait/paiement avec vérification systématique (Maestro) associées à une assistance.
Autres réseaux américains
modifierAmerican Express et Diners Club international sont volontairement sur des secteurs de cartes de prestige (haut de gamme) avec assurance. Ce créneau devient de plus en plus difficile car les réseaux traditionnels comme Visa et MasterCard proposent maintenant des produits concurrents.
Diners Club international
modifierCitons d'abord que ce réseau est le premier à avoir eu l'idée d'utiliser la carte comme moyen de paiement en 1950.
Le réseau Diners est présent dans 200 pays et a 12 millions de commerces affiliés dont 100 000 en France. Le nombre de cartes de ce type est assez limitée en France environ 50 000 en 2001. Les services de Diners en France semblent maintenant en retard par rapport à ces concurrents.
Depuis 2004, les cartes Diners sont co-marquées MasterCard dans certains pays notamment les États-Unis d'Amérique. Ceci permet de bénéficier de la taille du réseau MasterCard. Par contre, cet accord ne concerne pas la France.
Il existe un autre partenariat avec British Airways (mais ne concerne pas la France).
American Express
modifierAmerican Express est issu des sociétés de diligence. En 1850 Henry Wells, William G Fargo et Butterfield Wasson & Co fusionnent et donnent naissance à American Express Company. En 1974, Amex lance la carte Gold, en 1984 la carte Platinum et depuis peu de la Blue card. Attention, il s'agit de cartes de prestige (revenu régulier de 20 000 euros par an). Amex associe à ses cartes un programme de fidélité ambitieux. Enfin Amex gère à la fois l'acceptation (côtés commerçants) et l'émission des cartes (côtés particuliers partie effectuée par les banques pour les autres cartes comme Visa et MasterCard). En 2005, 71 millions de cartes American Express étaient en circulation.
Discover Card
modifierDiscover Card est un réseau des Etats Unis dont les cartes sont acceptées dans de nombreux pays d'Amérique. Par contre, il n'est pas présent en Europe. Un accord prévu pour 2008 avec JCB va permettre l'utilisation des cartes Discover au Japon. Un autre accord lie Discover au réseau chinois CUP.
Réseaux non américains
modifierJCB est le premier émetteur de cartes de paiement au Japon. Il a lancé ses premières cartes en 1961. Il s'est ouvert à l'international en 1981. Maintenant les cartes JCB sont émises dans 18 pays ou territoires et acceptées dans 190.
Le réseaux chinois CUP est présent en Europe et en France depuis peu (2007). Ce réseau ne doit pas être négligé vu la taille énorme des principales banques chinoise (ICBC, China Construction Bank et Bank of China).
Statistiques concernant la fraude
modifierLes cartes de paiement restent globalement un moyen de paiement sur. La fraude en France représente en 2006 0.064% des montants selon l'observatoire de la sécurité des cartes de paiement. Cette organisme dépendant de la banque de France fournit chaque année un rapport global concernant la fraude.
La France a un des taux les plus bas du monde. Cependant la Belgique aurait un taux plus bas de 0.002% des montants.
Le co-marketing, le co-branding et le co-badging
modifierDéfinitions
modifierLe co-marketing est en principe la situation la plus simple. Il s'agit de la situation où l'émetteur de la carte et son promoteur sont différents, et font tous deux la promotion de la carte.
Le co-marquage (équivalent du terme anglais de co-branding) est l'apposition sur les cartes bancaires en plus du logo de l'établissement de crédit émetteur, d'une marque non bancaire, dans le cadre d'un partenariat commercial. On peut donc imaginer une carte bancaire comportant à la fois le nom d'un banque et le nom d'une grande chaîne de magasins. Un autre partenariat dans une gamme de cartes plus sélective est celui entre les compagnies aériennes et les grands réseaux de cartes.
Le co-badgeage (équivalent du terme anglais de co-badging) est l'apposition sur les cartes bancaires de logos du système de paiement partenaires. Cette situation est assez rare, surtout mise en place par l'établissement CETELEM.
Dans la réalité, la distinction entre co-marketing et co-marquage est parfois difficile à évaluer. De même la distinction entre cartes privatives et cartes bancaires co-marquées peut être faible.
Évolution de la situation en France
modifierJusqu'à fin 2006 en France, seul le co-marketing était autorisé (le co-badging et le co-branding étaient formellement interdits). Cette situation montrait l'hostilité des acteurs des cartes de paiement "universelles" à ce type de situation. Pourtant le co-branding des cartes de paiement était assez courant en Europe. Avec deux tendances principales, dans environ 70% des cas le co-branding concerne une chaîne commerciale (grand magasin, marque de voiture) et dans 30% des cas il concerne le domaine "affinitaire" (sport, associations caritatives).
Dans une décision du 16 janvier 2007, le GIE Cartes bancaires "CB" autorise en France le co-branding (transposé en français en co-marquage).
Exemples
modifierEn dépit de nombreuses annonces, il existe un nombre très limité d'exemples de Co-marquage des cartes de paiement en France. J'exclus ici toutes les cartes liées aux grands chaînes de supermarché.
- Co-marquage entre la carte MasterCard et la FFF commercialisée par le Crédit Agricole
- Co-marquage aux États-Unis d'Amérique entre Visa et Warcraft
La carte Regliss (Visa, la Banque Postale, SNCF)
modifierLa carte Regliss est une carte co-marquée (ou co-brandée) Visa/Carte Bleue, CB, Banque Postale, SNCF. Elle est disponible depuis novembre 2008. Elle est destinée à la tranche 12-25 ans, en lien avec la carte 12-25 propre à la SNCF. Il existe un service de contrôle parental pour la tranche 12-17 ans.
Il s'agit d'une carte prépayée Visa permettant de faire des paiements et des retraits sur les réseaux CB et Visa. Elle est donc utilisable en France et à l'étranger. Le coût est de 18 euros par an. Le seul regret est le faible nombre de services offert en plus par la SNCF (essentiellement des services d'information concernant les voyages).
Chiffre en France
modifierIl n'existe pas de chiffres officiels, mais des estimations évaluent les cartes co-marquées entre 150 000 et 200 000. Ce chiffre reste faible par rapport au 50 million de cartes en circulation.
La norme EMV
modifierGénéralités sur l'EMV
modifierL'EMV (pour Europay MasterCard et Visa, ses trois fondateurs) est un ensemble de spécifications concernant l'utilisation de la puce sur les cartes de paiement. L'EMV remplace progressivement des normes plus anciennes spécifiques aux pays. Ainsi en France, la norme des puces des cartes de paiement était Bo puis Bo'. Bo' est progressivement abandonné.
L'EMV est soutenu par les réseaux internationaux. Ceci va permettre progressivement l'utilisation de la puce pour les paiements internationaux et faire chuter la fraude. De plus la sécurité est renforcée par l'EMV par rapport aux anciennes normes (Bo') au niveau des longueurs de clés et au niveau du risque de rejoue des transactions.
Cependant, il reste encore quelques failles intrinsèques à cette norme. Une étude récente illustre ce problème.
La version actuelle est l'EMV 5.2.
L'EMVCo
modifierL'EMVCo est un organisme créé en 1999, par Europay international, MasterCard international et Visa international afin de maintenir et d'améliorer les spécifications EMV. Depuis les membres de l'EMV ont évolué : Europay a disparu, acquis par MasterCard en 2002, et JCB a rejoint l'EMVCo en 2005.
Déploiement de l'EMV en France
modifierLes chiffres données par le groupement cartes bancaires CB au 31/05/2007 montre que le déploiement de l'EMV est pratiquement terminé.
- 100% des cartes
- 97% des terminaux de paiement (TPE)
- 96% des grandes enseignes
- 99,98% des distributeurs de billets (DAB)
Déploiement de l'EMV en Europe
modifierLe déploiement de l'EMV en Europe a commencé dès 1996 et est terminé à ce jour.
- ↑ El Pais - La CNMC aprueba la fusión de ServiRed, 4B y Euro 6000, Madrid 1 FEB 2018 - 19:46 CET
- ↑ Times of India - Finally, India card Rupay to replace Visa, MasterCard. Mar 21, 2011, 22:00 IST
- ↑ StratPol - La carte MIR : élément de la souveraineté bancaire russe. 29 janvier 2018
- ↑ Finextra - Turkey launches national payments system. 29 April 2016