Étymologie de la langue française/Évolution et disparition des mots

Évolution ou disparition des signifiés

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Les mots évoluent et, éventuellement, disparaissent avec la chose, l'action ou le sentiment qu'ils représentent.

Cette évolution (disparition) peut porter sur des mots isolés ou des champs sémantiques entiers.

On pense immédiatement aux articles de mode (habillement ou décoration) par définition passagers. Ainsi « culotte » et « pantalon » ne désignent-ils manifestement plus aujourd'hui ce qu'ils désignaient au XVIIe siècle. Nous ne comprenons plus immédiatement pourquoi les Révolutionnaires français étaient qualifiés de « sans-culottes », et même l'expression « user ses fonds de culotte sur les bancs de l'école » apparaît désuète. Knickerbockers (abrégé en knickers) très répandu entre les années 1920 et 1940 pour désigner un pantalon de golf est en passe de complètement disparaître. Gibus, chapeau haut-de-forme que l'on peut aplatir pour le ranger grâce à un système de ressorts inventé par Antoine et Gabriel Gibus dans les années 1830, est largement oublié.

Toutefois l'ensemble du vocabulaire est concerné. Voici un retour sur une ou deux générations.

Dans les années 1950, « tender », « micheline » et « tub » faisaient partie du vocabulaire standard. Aujourd'hui le premier n'est plus d'un usage immédiat et les deux autres ont complètement disparu.

  • le tender (en anglais serviteur de to tend « servir », qui partage son radical avec « attendre », le serviteur étant à la disposition de son maître ou de sa maîtresse) était le wagon que l'on accrochait derrière la locomotive à vapeur pour y stocker le charbon et une partie de l'eau nécessaires au voyage.
  • la micheline était un autorail construit par la société Michelin avec des roues métalliques entourées de bandages pneumatiques. Dépassant les 100 km/h, elle était rapide pour l'époque et surtout confortable.
  • le tub, anciennement écrit tob, est entré dans la langue française vers 1880. Il s'agissait d'une grande bassine (ce mot signifie « baquet » en anglais) que l'on installait au milieu de sa cuisine (car il y avait encore peu de salles de bains) pour prendre une douche (en se versant un broc d'eau chaude sur la tête) ou un bain (en remplissant le tub avec un broc). Le mot « broc » est lui-même en voie de disparition.

Pour s'en tenir à une époque plus récente, il y a vingt-cinq ans les manuels d'organisation de travail de bureau se référaient à des stencils, du vernis correcteur et des documents ronéotés, vocabulaire qui n'a plus cours aujourd'hui.

  • le stencil (« pochoir » en anglais, du verbe « to stencil », « enluminer ») qui partage la même origine que le français « étinceler » était un support de papier que l'on passait entre deux rouleaux dont l'un était enduit d'encre
  • lorsque l'on commettait une faute de frappe, on « rebouchait » la perforation du pochoir avec un vernis proche du vernis à ongles dit « vernis correcteur ».
  • « Ronéo » était le nom de l'entreprise qui produisait la machine encreuse ; le dépôt de la marque eut lieu en 1921. Cela donna « ronéoté » qui concurrençait « polycopié » ou « multigraphié ». Seul « polycopié » demeure aujourd'hui pour désigner le support de cours donné par des professeurs à leurs étudiants, le sens du mot demeurant (« qui est copié plusieurs fois ») même si le mode de reproduction n'est plus le même.

Dans ces mêmes années 1950 on comprenait qu'un pharmacien fût amicalement appelé un potard car il préparait encore quelques potions magistrales en mélangeant des produits puisés dans de nombreux pots comme on en voit dans les musées de pharmacie et que l'on retrouve aujourd'hui plutôt chez certains marchands de thé.

À la même époque les centraux téléphoniques n'étaient pas encore entièrement automatisés et les demoiselles des P.T.T. constituaient le personnel obligatoirement féminin qui assurait à la main la mise en relation. Le demandeur appelait le central, annonçait le numéro demandé et la jeune femme le connectait.

Parmi les champs sémantiques qui disparaissent on trouve :

  • le vocabulaire des chevaux qui n'est plus directement utilisé que par celles et ceux qui pratiquent l'équitation alors que, inversement, le vocabulaire de l'automobile constitue un pourcentage appréciable du vocabulaire du français moyen du début du XXIe siècle et s'adapte en permanence aux améliorations du véhicule : le mot « starter », employé pour désigner un levier ou un bouton qui enclenchait un dispositif facilitant le démarrage des voitures a disparu en vingt ans car le démarrage est maintenant automatique mais « ABS » ou « GPS » sont des sigles connus de tous.
  • le vocabulaire de l'héraldique, science des blasons, qui jusqu'à la fin du XXe siècle bénéficiait d'une planche en couleur dans tous les dictionnaires classiques du type Petit Larousse illustré et dont la connaissance reste nécessaire pour une bonne compréhension de la littérature française antérieure à la Seconde Guerre mondiale.
  • le vocabulaire de l'industrie textile et de la métallurgie dans une France qui importe (pour le textile) ou d'usines très automatisées (pour la métallurgie) et donc sans grands effectifs pour relayer le vocabulaire technique en dehors du métier.

Les évolutions de la société

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La notoriété respective des professions, l'importance des effectifs employés par les différentes branches économiques ou le contenu des activités des contemporains expliquent aussi des évolutions.

Du temps où le service militaire pouvait durer jusqu'à trois ans pour un homme dont l'espérance de vie à la naissance était de l'ordre de 60 ans, le vocabulaire courant comportait de nombreuses références à ces obligations civiques aujourd'hui disparues ou en voie de disparition, d'autant que l'armée est devenue plus technique.

À la même époque, le caractère essentiellement rural de la France faisait aussi que la plupart des lycéens étaient internes, d'où des références linguistiques à ces longues années (de 7 à 10 ans) pas toujours faciles à en lire les récits. Ce même caractère rural faisait aussi que quasiment chacun connaissait le vocabulaire de la campagne (culture et élevage, oiseaux, fleurs).

L'évolution des mentalités

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Les grands courants comme l'abandon d'une vie religieuse quotidienne prégnante, l'émancipation de la femme, la possibilité d'une consommation de biens et services élargie, un plus grand respect des handicapés ou la régression de la xénophobie rendent malséantes voire obscures des expressions autrefois courantes :

  • « mettre à l'index » est une expression d'origine ecclésiastique signifiant : « mettre à l'Index librorum prohibitorum les livres qu'un Chrétien ne doit pas lire ». La censure catholique n'ayant plus guère d'audience, la mise à l'index n'est plus comprise de certains bacheliers.

Beaucoup de jurons autrefois fort inconvenants car ils enfreignaient le commandement le nom de Dieu n'invoquera sont aujourd'hui oubliés voire précieux comme « pardieu », « palsambleu » (« par le sang de Dieu »), « sacrebleu » (« bleu » y est le substitut de « Dieu »)

  • « tuer le mandarin », expression signifiant que l'on se souciait aussi peu d'une décision que de tuer un mandarin (lettré et haut fonctionnaire chinois) a complètement disparu
  • betterave pour diabétique (la France a longtemps tiré l'essentiel de son sucre des betteraves de Champagne).

Cette évolution influence aussi la perception du corps et de ses fonctions. Le Moyen Âge était plutôt libre vis à vis du corps et de sa nudité. Il y avait alors autant de vols à Paris qu'aujourd'hui mais le nombre d'heures de travail nécessaires pour s'acheter un vêtement volé était considérablement plus élevé que de nos jours. Aussi, par temps de canicule, les habitants se déshabillaient-ils chez eux et allaient-ils se baigner dans la Seine pour prévenir tout chapardage. Les autorités ecclésiastiques fustigeaient cette façon de faire mais la fréquence de leurs rappels prouve le peu d'impact de l'interdit. À cette même époque les femmes avaient des « mamelles ». Avec le Quattrocento italien puis la Renaissance française elles eurent des « seins » en même temps que s'introduisaient des règles de convenance réfrénant l'expression corporelle (ne pas émettre de bruits à table, ne pas y relater ses ébats amoureux, ne pas y faire allusion à une prostituée, etc.).

Le mot « sein » vient du latin « sinus » (« courbe ») que l'on retrouve dans « sinueux » et « sinus »/« sinusite » (les sinus sont des cavités de forme irrégulière). Il s'agit du pli que fait un vêtement (toge romaine ou robe médiévale) au niveau de la poitrine. Il reste un souvenir de ce sens en français moderne : « réchauffer un serpent (ou un renard) dans son sein ». Cela ne veut pas dire que l'animal en question sortira de notre poitrine comme Minerve du crâne de Jupiter dans la mythologie romaine mais que, pris de pitié on a placé (garçon ou fille) un serpenteau ou un renardeau abandonné par sa mère dans notre vêtement pour qu'il profite de la chaleur de notre corps et ne meure pas et qu'au lieu de récompenser son bienfaiteur, cet animal le mord. Dès le XVIe siècle, on désigne par le pli du vêtement ce qu'il y a dessous. Le mot « sein » devient seul bienséant tandis que « mamelle », populaire, disparaît sauf volonté spécialement dépréciative. Au XIXe siècle deux phénomènes vont se superposer : d'une part, le mot « sein » est devenu un terme standard et tout le monde comprend à quoi il renvoie, d'autre part, la pudeur (ou la fausse pudeur) est une valeur montante. Le mot est alors remplacé par « poitrine », beaucoup plus neutre et également employé pour les hommes (un soldat blessé à la poitrine). On trouve même l'expression « poumon de maman » employée pour enseigner l'anatomie aux enfants à une époque où le mot « poumon » est très connoté émotionnellement car lié à la tuberculose qui fait d'immenses ravages. De nos jours on est revenu à la forme standard de la Renaissance française.

Autre exemple : Les Plaideurs de Jean Racine met en scène le procès burlesque d'un chien accusé d'avoir mangé un chapon qu'un cuisinier s'apprêtait à rôtir. Des chiots, ses enfants, assistent au procès pour émouvoir le juge qui constate, en vers, « ils ont pissé partout ». À l'époque de Racine ce terme n'est ni grossier ni affecté. Il relève du langage standard et on le retrouve chez Madame de Sévigné par exemple. Au XIXe siècle, avec la volonté affirmée de cacher le corps et ses fonctions, ce mot devient grossier ; des livres se contentent de l'imprimer sous la forme « p..... » et dans les années 1930, il est conseillé aux professeurs de lire « ils ont sali partout ». Même « faire pipi » n'était pas à dire, sauf à un tout jeune enfant. Il convenait surtout de se taire et éventuellement d'utiliser des périphrases qui insistent sur le caractère négligeable de la fonction : « eau salée », « petite commission » en français, « to spend a penny » en anglais. De nos jours le mot racinien reste pour le moins populaire et à éviter, mais « faire pipi » relève du langage standard tout en étant officiellement familier.

Au XIXe le terme « virginité » était lui-même camouflé sous des périphrases comme (pour les filles) « petit capital » qui témoigne d'ailleurs tant de la découverte des principes d'accumulation économique que du peu de considération que l'on nourrissait pour les femmes assimilées à un avoir.

La politique scolaire et universitaire - l'environnement culturel

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Depuis la formation des États européens modernes, les programmes scolaires façonnent la langue. Très centralisatrice, la France a longtemps imposé des programmes détaillés tendant à l'instauration d'une culture minimale commune à l'ensemble de la collectivité. Selon le contenu de ce programme des expressions naissent, vivent ou disparaissent. Vous pouvez aisément constater que des expressions tirées des grands classiques comme « Avocat passons au déluge » (Jean Racine), « Albe vous a nommé, je ne vous connais plus » (Pierre Corneille) ou « Voilà pourquoi votre fille est muette » (Molière) ne sont plus utilisées de façon courante que par des personnes au bord de la retraite à moins qu'une tradition familiale — et non un enseignement scolaire standard — ne les ait conservées dans la famille. Une remarque identique peut être faite à propos d'autre auteurs comme José Maria de Heredia ou Leconte de Lisle (fin du XIXe siècle). Lorsque Alphonse Allais met en scène le couple Timéo Danaos et Dona Ferrentes, tous les lecteurs de son temps sourient immédiatement, privilège aujourd'hui réservé aux titulaires d'un master de logique ; la formule signifie : « Je me méfie des Grecs, même lorsqu'ils apportent un cadeau. », par allusion au cheval de Troie. Les différentes syllabes constituent un moyen mnémotechnique de se souvenir des principes de la logique d'Aristote qui ont été les seuls enseignés jusque dans les années 1950 où les travaux menés depuis la fin du XIXe siècle à partir des algèbres de relation et multivalentes se sont imposés et, surtout, ont été relayés par l'informatique.

La conception des livres pour enfants joue aussi un rôle important. La Révolution française a unifié les structures juridiques de la France en supprimant les sénéchaux et les baillis et en remplaçant les lieues par les kilomètres ; les boyards et les voïvodes n'ont pas survécu aux bouleversements de l'Europe de l'Est, mais ces personnages continuent de survivre dans les contes avec la fameuse « bobinette qui cherra » du Petit Chaperon rouge. Au contraire, à partir du moment où, en préférant la simplification à la couleur « historique » les nouvelles éditions évoqueront simplement des princes, des seigneurs ou « la porte qui s'ouvre », le vocabulaire se perdra rapidement.

L'inflation

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Comme la monnaie, les mots se dévaluent à l'usage. L'image initiale s'estompe et doit être renouvelée. Aujourd'hui nous pouvons être étonnés d'un simple résultat de calcul et vérifier les données ; à la période classique, l'étonné était celui qui était frappé par le tonnerre (en fait l'éclair). Le sens de ce mot était vraiment fort ; il était proche d'« atterré », « anéanti ». À l'époque d'Émile Littré, le sens initial commençait à s'estomper. On rapporte à ce sujet qu'étant rentrée plus tôt que prévu et s'estimant « surprise » de trouver son mari en galante compagnie, madame Littré aurait obtenu cette réponse de ce dernier : « Surpris c'est nous qui le sommes ; vous, vous êtes étonnée ».

Dans le même ordre d'idées, le coup de foudre était initialement un évènement désastreux (mort, incendie, naufrage…) ; ce n'est qu'à l'époque de Stendhal que la formule se spécialise dans le domaine amoureux d'abord pour caractériser un amour aussi tragique que subit puis abandonne l'aspect tragique pour, aujourd'hui, presque relever du domaine moqueur ou de l'application à des babioles.

Avant la Seconde Guerre mondiale, « masochiste » et « sadique » appartenaient strictement au vocabulaire médical spécialisé. Ils sont ensuite passés dans celui de la littérature puis du journalisme et du quotidien.

À l'origine, « merveilleux  » signifiait « surnaturel » ; ce sens est conservé dans Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll mais il s'est progressivement atténué au sens d'« admirable », « exceptionnel ». Les deux sens co-existent en français moderne : le premier est vieilli, le second courant.

La médiocrité est étymologiquement ce qui se situe au milieu c'est à dire la moyenne ; avec le développement des lycées au XIXe siècle et le souci de ne pas blesser les parents, le terme est passé du sens de « moyen » à celui de « moins que moyen ».

Il en est de même de tous les mots « familiers ». À l'époque de ma grand-mère, « Je m'en fiche. » prononcé lors d'un repas familial entraînait une sévère réprimande. Aujourd'hui, « Je m'en fous. » n'entraîne guère de blâme. La comparaison de deux éditions d'un manuel de conversation franco-néerlandais montre que le même mot néerlandais était traduit en français par « mince » il y a quinze ans et par « merde » aujourd'hui.

Les personnes qui troublent l'ordre public ont été appelées « Apaches » en 1902, « sauvageons » dans les années 1990 puis « racailles ». Les Apaches constituaient une tribu amérindienne passant pour être très violente vis à vis des ennemis vaincus. « Racaille » est un très vieux mot normand [1138] venant lui même du latin populaire « rasicare » (« gratter ») lui même issu de « radere » (« raser »). Il donne en ancien français « rasche » qui désigne une teigne dont les piqûres démangent comme celles des poux. Cette famille compte également le verbe « racler » (une casserole) et la raclée (fessée, gifle) que l'on a peut-être prise dans notre enfance quand on n'était pas sages.

Les décisions judiciaires

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Il existe quelques cas de « condamnation à mort » d'un mot par décision judiciaire. Dans les années 1930, une société française inventa un produit de synthèse, la viscose, diffusé sous le nom de soie artificielle. Les producteurs de soie naturelle intentèrent un procès pour faire cesser cette appellation qui fut interdite. Le produit fut renommé « rayonne » car sa structure rappelait les rayons d'une toile d'araignée et fut exporté aux États-Unis d'Amérique sous ce nom. C'est avec cette prononciation et cette orthographe qu'il rentra en France.

Les modalités de la disparition

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La disparition d'un mot peut être lente, par exemple si l'expression initiale n'est plus comprise mais que la formule paraît drôle (peut-être d'autant plus drôle que l'on ne la comprend pas). Voici quatre exemples dont deux assez proches :

  • En faire une pendule. Lors de leur apparition, les pendules de table étaient des objets chers et de grande taille. Il convenait de les décorer avec art. Le serrurier qui les construisait choisissait donc un « sujet de pendule » pour illustrer le socle. Il s'agissait souvent d'un sujet historique ou mythologique en rapport avec les goûts, le passé ou les ambitions du futur propriétaire de l'objet, bref quelque chose d'important et de solennel d'où l'expression qui signifie : tu ne vas pas m'en faire quelque chose d'aussi important qu'un sujet de pendule. On trouvait encore une expression similaire jusque dans les années 1960 : cela ferait un beau sujet de pendule pour se moquer de quelqu'un qui donnait trop d'importance à ce qui lui était arrivé.
  • En faire un fromage. On se situe quelques siècles après l'invention des pendules, au XIXe siècle, dans le milieu du spectacle. Les procédés d'impression des affiches de l'époque faisaient que l'on imprimait les couleurs une à une sur du papier blanc puis que l'on terminait par l'impression du noir. Pour que les noms des principaux acteurs ressortent mieux on les imprimait en noir sur fond blanc. Avant l'impression en noir, l'affiche présentait ainsi des blancs que l'on appelait des réserves dans le langage officiel et des fromages (car elles étaient le plus souvent de forme ronde) dans la pratique. Vouloir en faire un fromage c'est donc vouloir avoir le premier rôle, placer son affaire au premier plan.
  • Coupe sombre. Lorsque les bûcherons exploitent la forêt, ils peuvent effectuer soit des coupes limitées (pour permettre à une nouvelle génération d'arbustes de pousser) soit des coupes plus importantes (par exemple pour faire passer une route). Dans le premier cas la coupe est sombre car le feuillage global reste suffisamment important pour empêcher la lumière du Soleil de venir jusqu'au sol ; dans le second, elle est claire puisque l'absence de couverture végétale permet aux rayons solaires de frapper le sol. Une coupe importante (par exemple dans le budget d'un service ou les effectifs d'une entreprise) est donc, techniquement, une coupe claire. Dans les faits on la dit souvent sombre car l'idée de sombre, de nuit, liée à celle de gravité, de difficulté l'a emporté sur l'aspect « métier » du bûcheron.
  • Potasser. Lorsque nous potassons un examen puis un dossier, nous évoquons la révision des premiers wagons de chemin de fer et de quelques autres machines de la grande époque mécanique. Les premiers wagons faisaient l'objet de révisions périodiques selon une échelle allant de 1 à 5. Les révisions du premier niveau correspondaient à l'entretien courant. Au niveau 5, les wagons étaient entièrement débarrassés de tout élément annexe ou accessoire et plongés dans un bain de potasse pour en sortir parfaitement dégraissés et débarrassés d'oxydations. Potasser c'est donc procéder à la plus grande révision possible.