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Les félins
modifierEn Afrique, on dit qu'un lion mâle rugit comme ceci : « Ha inchi na yanni ? Yangu, yangu, yangu ! » (Quel territoire est-ce ? le mien, le mien, le mien !). Il est difficile d'entendre ce défi ancien sans se rapprocher un peu du feu de camp. Mais à quoi rime cet appel étrange ? Les félins se retrouvent partout sur la planète. Le chat (ainsi que le chien) s'avère l'un des premiers carnivores domestiqués. On en retrouve des traces archéo-paléontologiques remontant à près de 10 000 ans. Pourtant, en observant le chat du voisinage traquer un écureuil, n'a-t-on pas l'impression de voir en miniature un tigre traquer le cerf sur les prairies de Rhanthambore ! Et en voyant le lion jouer avec ses petits, n'a-t-on pas l'impression de voir notre chatte éduquer les siens par le jeu !
Et pourtant, parce qu'ils sont majestueux et sauvages, ces grands félins sont bien différents du chat du voisin. En tant que super-prédateur, ils ont des fonctions écologiques essentielles, notamment en consommant en priorité les animaux vieux, malades, blessés. On les imagine volontiers princes de leur royaume, confiants alors qu'autour d'eux, les petits animaux filent et se cachent. On voit cependant des antilopes brouter et s'abreuver à quelques dizaines de mètres d'eux, sachant instinctivement que les lions sont rassasiés.
Longtemps, les grands félins n'ont eu à craindre que certains de leurs semblables. Puis le développement de la chasse (apparition et utilisation du feu, des pièges, des silex taillés, de lances et de propulseurs, des arcs et flèches, de poisons, et enfin l'invention de la poudre et du fusil) a menacé la plupart des grands carnivores sauvages. En même temps, l'élevage et l'agriculture devenaient de plus en plus consommateurs d'espace, repoussant les félins vers des forêts de plus en plus petites, fragmentées et éloignées les unes des autres. Enfin, à partir du XIXème siècle, mais surtout au XXème siècle, la pollution globale de l'environnement s'ajoute aux faits précédents pour expliquer la régression des félins sauvages. Étant au sommet de la chaîne alimentaire, leur organisme comprend de nombreux polluants, dont certains nuisent à leur reproduction. Étant de moins en moins nombreux, leur patrimoine génétique se réduit, leur offrant moins de chances de s'adapter à un environnement de plus en plus changeant.
Les hommes des régions tropicales ont cohabité avec les félins et les grands animaux. En Europe et en Amérique du Nord, la régression des grands félins, comme celle des grands mammifères (mammouths, bisons, cerfs mégacéros, etc.) a été entamée dès la préhistoire. Hormis le mythique tigre à dents de sabre (Smilodon) qui a disparu spontanément avant la fin de la dernière ère glaciaire, tous les félins de l'hémisphère nord avaient supporté trois difficiles périodes glaciaires. Ils ont pourtant rapidement régressé au moment de l'extension des populations humaines (Cro-Magnon, Néanderthal).
Il y a 10 000 ans, l'Europe était encore parcourue par le puissant Lion des cavernes et l'Asie, par des panthères et des tigres. Le lynx était encore un animal des plus communs, des confins des glaces polaires à la méditerranée. Hormis les zoos, il ne reste aujourd'hui sur ces territoires que quelques tigres en Sibérie, traqués par les braconniers. Le tigre de Sibérie, comme ses ancêtres préhistoriques des ères glaciaires, supporte des températures de -50°C. Il a probablement été la toute première des sous-espèces du tigre que nous connaissons, les 7 autres sous-espèces s'étant adaptées aux jungles du sud (tigre du Bengale, tigre d‘Indochine..) après avoir contourné ou traversé l'Himalaya il y a 10 000 ans, en venant de l'actuelle Sibérie. Survivra-t-il au XXIème siècle ?
Heureusement, de plus en plus de gens considèrent les grands fauves comme des amis à admirer et non comme des ennemis à détruire. Apprenons-en plus sur ces grands félins et leur univers. Après tout, nous apprécions mieux ce que nous comprenons, et sauvegardons ce que nous apprécions. De plus, les félins jouent un rôle essentiel dans l'environnement. En éliminant les animaux malades ou inadaptés à leur environnement, ils limitent aussi les épidémies et contribuent à la sélection naturelle.
Les grands prédateurs
modifierDans la nature, les félins font partie des plus grand prédateurs. Les ours grizzlis peuvent avoir un léger avantage en taille par rapport à un tigre de Sibérie, mais le tigre est, de loin, plus agile et plus rapide. Un loup a peut-être un meilleur odorat qu'un jaguar, mais le jaguar peut attraper une grosse proie seul. Les félins ont une vision nocturne (de nuit) excellente, l'ouïe fine (ils entendent très bien, et loin), d'excellents réflexes et une grande force physique. Leur agilité à se déplacer sans se faire remarquer, et des couleurs facilitant le camouflage (se cacher), les aident à surprendre leur proie.
Se nourrir
modifierLe tigre a besoin de près de 10 kg de viande par jour ; il peut cependant ingurgiter jusqu'à 50 kg de viande en un seul repas. Les principales proies du tigre sont le gaur (sorte de taureau sauvage) le cerf sambar et le buffle. Selon les espèces, il peut aussi attaquer le cerf axis, le sanglier, le singe ou le lézard. Il s'attaque parfois aux porcs-épics, mais si les piquants se logent dans ses pattes, le tigre peut en mourir car il n'est plus à même de se servir de ses pattes et donc de chasser. Les félins ont un tube digestif très court qui décompose rapidement la viande et en extrait l'énergie et les matériaux constituants. Les félins ne pourraient pas survivre en ne mangeant que de l'herbe.
Les félins chassent pour survivre. Les animaux herbivores (qui mangent de l'herbe et des feuilles) ont un estomac spécial laissant le temps aux bactéries de décomposer les sucres végétaux complexes en sucres simples faciles à digérer. Les félins ont un système digestif court qui extrait rapidement l'énergie de leur aliments. Ils ne peuvent donc pas survivre en milieu végétal.