Wikigreen/le-compost
Foire aux questions
modifier- Pourquoi faire un compost ?
- Par quoi commencer quand on n'y connaît rien ?
- Que mettre dans son compost ? Peut-on tout composter ?
- Peut-on mettre des épluchures non Bio ?
- Faut il couper les déchets en petits morceaux ?
- Faut-il de la place pour avoir un compost ?
- Comment choisir son emplacement dans un petit jardin ?
- Quelles sont les étapes d'un compost ?
- Faut-il remuer le compost ? Comment l’aérer? Faut-il l'arroser ?
- Comment faire pour que le compost ne moisisse pas ?
- Quels sont les contenants possibles ?
- Peut on faire un compost sur le balcon ?
- Un compost est-il contraignant ?
- Un compost qui n'est pas fait dans les règles peut-il être "anti-écologique" ?
- Comment fonctionnent les composteurs collectifs ?
- Quelle réglementation pour le compost ?
- Que faire du compost si on n'en a pas l'usage ?
Introduction
modifierPour les adeptes du "zéro déchet", il est un point qui revient de plus en plus : le compost. En effet, la question mérite d'être débattue puisqu'il faut bien rappeler que les biodéchets (constitués de nos déchets alimentaires et des autres déchets naturels biodégradables) représentent tout de même 1/3 de nos poubelles résiduelles.
D'après la section "écologie" du Gouvernement (source : https://www.ecologie.gouv.fr/biodechets), "La loi [NDLR : Loi de Transition énergétique du 17/08/2015] prévoit que tous les particuliers disposent d’une solution pratique de tri à la source de leurs biodéchets avant 2025." (ainsi que cela a déjà été initié par d'autres pays européens tels l'Allemagne, l'Italie, la Suisse, l'Autriche, l'Espagne, ou encore la Belgique...)
En effet, aujourd'hui, le tri se fait à l'arrivée en centre, et la majorité de ces déchets est encore malheureusement enfouie et/ou incinérée. Cela a pour effets délétères entre autre, l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, de polluants dangereux pour notre santé, ainsi qu'un coût financier non négligeable de recyclage (voir la fiche de synthèse produite par l'association Zero Waste France (source : https://www.zerowastefrance.org/publication/tout-sur-le-compost/)
À noter également que selon l'ADEME, les pertes et les gaspillages alimentaires représentent 29 kg par an et par habitant, ce qui, comparé aux 120 kg par an et par habitant de biodéchets (source zero waste) reviendrait à 1/4 de déchets évitables !
Alors, on s'y met ?
modifierComme nous l'avons vu, les questions sont nombreuses autour de cette thématique ! La première question est bien sûr : "pourquoi faire ?"
Voyons un peu... En termes de pratiques dites "écologiques", le compost apporte une réponse à nombre de problématiques :
- que faire de ses déchets de cuisine ?
- où jeter facilement ses résidus de taille d'arbres, fleurs, d'entretien du jardin ?
Au fond du jardin, pardi !
Ainsi, le compost peut donc répondre à deux objectifs :
- assurer soi-même le traitement des biodéchets, ce qui permet de réduire le volume de sa poubelle. C'est l'un des "5 R" de l'écologie au quotidien : "rendre à la terre". Ce principe repose sur l'idée qu'il est possible et relativement facile d'assurer soi-même la disparition de ses biodéchets par biodégradation. Il est donc intéressant de faire un compost même si on n'a pas l'usage du terreau qu'il produit, simplement pour réduire ses propres déchets.
- produire un terreau de qualité qui viendra enrichir le jardin. Cette disposition est intéressante surtout lorsque l'on fait un potager (car les légumes puisent des nutriments dans la terre, que le terreau viendra compenser). Mais aussi lorsqu'on fait pousser des fleurs : un terrain plus riches les fera plus belles et plus résistantes.
En pratique
modifierComposteur de jardin
modifier- Choix de l'emplacement :
- choisir un emplacement qui ne soit pas trop prêt de la maison ni des endroits les plus fréquentés du jardin. Mais il doit rester facilement accessible depuis la cuisine.
- Choisir un emplacement mi-ombragé, mi-ensoleillé, pour faciliter la décomposition, tout en évitant de trop grandes chaleurs directes.
- Choisir un emplacement discret : par exemple à côté d'une rangée d'arbustes ou de buissons.
- Choisir un emplacement où le sol est nu, afin de faciliter les échanges entre la terre et le compost (vers de terre, micro-organismes).
- Choisir un emplacement aéré, c'est à dire pas contre un mur ou une clôture. Parallèlement, l'emplacement doit rester à l'abri des vents froids.
- Choisir un emplacement espacé du logement des voisins
- Un compost sur le balcon :
- Choisir un composteur avec un fond, et facile à déplacer.
- Il doit fermer de façon hermétique, pour éviter les odeurs incommodantes.
- Disposer le composteur de balcon dans un endroit pratique, en dehors des voies de circulation.
- Le volume idéal est de 10 litres.
- La présence d'un petit robinet en bas du récipient permet de récupérer de l'engrais sous forme liquide.
Choix du contenant :
modifierCela va de : rien, un tas au fond du jardin, certes pas très esthétique, à un composteur acheté auprès de votre déchetterie, ou acheté en kit, en passant par un système fabriqué avec des palettes... Le choix est vaste et les limites soumises à l'imagination du propriétaire....
Et le contenu ?
modifierLe secret d'un compost réussi, c'est d'équilibrer ses composants.
Les déchets de cuisine sont des déchets azotés. Leur particularité est de dégager du méthane lors de leur décomposition. Or le méthane est un puissant gaz à effet de serre. Il faut donc équilibrer le compost, pour limiter ses émissions, et faire en sorte que l'azote reste dans le compost pour servir d'engrais dans le futur terreau.
C'est aussi dans un compost équilibré que s'installeront un maximum de petites bêtes, dont le travail permettra de transformer des déchets en humus. S'il n'y a que des déchets de cuisine, l'environnement leur est vite irrespirable, trop humide, et insuffisamment aéré. Le compost dégagera de mauvaises odeurs.
Comment équilibrer le compost ? Le principe est d'y apporter des matières carbonées, qui vont venir compléter les matières azotées. L'apport de carbone doit être plus important en volume que les déchets de cuisine.
Que mettre en apports carbonés ? Les feuilles mortes, de la paille, des déchets de bois broyés, du papier et du carton.
Concrètement, il faut s'organiser. Un premier principe simple est d'utiliser tous les déchets de taille des arbres ou buissons de votre jardin, pour enrichir votre compost. L'idéal est d'utiliser un broyeur de façon à réduire ces déchets ligneux en copeaux, qui se décomposeront ainsi au rythme des autres matières compostées. Un broyeur peut être partagé entre voisins. Si on n'a pas accès à un broyeur, il est possible de broyer de petites branches à l'aide de sa tondeuse. On peut également se fournir en broyat de bois dans les déchetteries, ou en se rapprochant d'une scierie.
À noter que, parmi les déchets du jardin, la tonte de l'herbe est une matière azotée, comme les déchets de cuisine. Elle n'est donc pas très intéressante pour le compost, mais peut être avantageusement laissée sur place, ce qui enrichira la terre du gazon assez rapidement.
Autres déchets carbonés à utiliser pour équilibrer son compost : les feuilles mortes, à ramasser à l'automne et à stocker à côté de son compost ; de la paille, si on a la possibilité d'en récupérer ; du carton brun, à découper en morceaux (une activité d'hiver à réaliser avec les enfants ?) ; et du papier : les mouchoirs en papier, le papier journal découpé en morceaux, car les encres d'aujourd'hui sont biodégradables(exclure les magazines, qui iront dans la poubelle de tri), le papier absorbant de cuisine, les boîtes à pizza découpées, les sacs à pain déchirés, les enveloppes sans fenêtre, et même les tickets de caisse et récépissés CB. Tous ces papiers doivent être déchirés ou découpés en morceaux.
Pour avoir un compost équilibré, recouvrir les déchets de cuisine de matières carbonées, à mesure. Utiliser une petite fourche pour griffer rapidement la surface du compost, afin d'assurer le mélange.
En été, et en période de sécheresse, il est utile d'arroser régulièrement son compost. Ça permet de conserver une humidité nécessaire au développement de la faune des décomposeurs, et de limiter les émissions gazeuses. Si vous utilisez du savon de Marseille ou un produit biodégradable pour faire votre vaisselle, cette eau conviendra très bien.
En fonction du climat, un compost bien équilibré peut donner un terreau riche après 8 à 12 mois.
Comment s'organiser :
modifierUne fois le composteur installé, que reste-t'il à faire ? Rien !
Presque... Il est conseillé tout de même de l'aérer de temps en temps, mais surtout de le laisser reposer au moins 6 mois pour s'en servir comme terreau (voire plus si un composteur est utilisé pour les déchets des toilettes sèches ; mais cette thématique fera peut être l'objet d'un autre article ?)
Lombricomposteur
modifierLe compost collectif
modifierIl est tout à fait possible, selon la volonté des municipalités et/ou des syndics de copropriété, d'installer un composteur dans des résidences, immeubles, mais également établissements scolaires, entreprises etc... Le terreau ainsi produit permettra ensuite d'amender les plates-bandes des espaces collectifs / entre voisins ?
À titre d'exemple, le SICOVAD (syndicat qui gère l'élimination des déchets ménagers de la Communauté d’Agglomération d’Epinal, la CC de la Porte des Vosges Méridionales et la CC Bruyères Vallons des Vosges) propose une solution de compostage collectif (voir leur site : https://remiremontvallees.com/2021/02/08/le-compostage-collectif-autre-solution-pour-reduire-ses-dechets/) ; ils ont même récemment offert une subvention de 70€ à 50 foyers pour l'achat d'un lombricomposteur !
Témoignages
modifierEt pour aller plus loin, l'association Zero Waste France organise un appel à témoignage : https://zerowastefrance.typeform.com/to/ES1FLZ
Vos témoignages :