Utilisateur:William Ellison/brouillon
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modifierBiographie
modifierAntoine Priore est né le Modèle:Date de naissance- près de Trieste en Italie, ville dans laquelle il fait ses études et obtient, en 1932, un diplôme d'ingénieur électronicien décerné par l'école Alessandro Volta avant d'effectuer son service militaire dans la marine italienne comme aspirant à l'Académie Navale de Livourne.
En 1938, Priore est rappelé dans la Marine, d'abord avec le grade d'enseigne, puis avec celui de lieutenant. Durant la guerre, il est envoyé en Albanie pour remettre en fonctionnement une centrale électrique, mais l'armistice de Cassibile étant signé par les Italiens en Modèle:Date-, le maréchal Badoglio demande aux soldats italiens de rejoindre les Alliés ce qui le fait passer dans le camp des adversaires du Troisième Reich. Fait prisonnier par les Allemands, il est successivement détenu dans plusieurs camps et bases militaires. C'est ainsi qu'en Modèle:Date-, Antoine Priore est affecté à l'entretien de la base sous-marine de Bordeaux. Avec la complicité de Louis Durand, un commissaire principal de police appartenant à la résistance, Priore s'en évade en Modèle:Date- et rejoint le maquis F.T.P. en Dordogne, puis l'armée de la Libération au 7e bataillon F.T.P. de la Dordogne, brigade Carnot, avec le grade de sergent-chef où il prend part aux derniers combats pour la libération de la région.
C'est pendant la période 1938-1944 qu'il parfait ses compétences en technologie des générateurs très haute fréquence et des radars. En 1949, il suit une formation préparatoire à l'École Professionnelle Supérieur de Paris[1].
Revenu à la vie civile, il s'installe à Bordeaux, travaillant pendant la journée dans l’atelier de radioélectricité de M. Saintamon, 39 cours Balguerie et le soir comme projectionniste de cinéma. Priore ayant l'esprit inventif, il met au point des dispositifs électroniques de protection de radiorécepteurs contre des court-circuits, de mesure automatique de pression des pneus des voitures, de régulation des phares de voiture. Mais son intérêt principal est de mettre en application une observation qu'il a faite en 1942 : une orange soumis à un environnement électromagnétique particulier ne pourrissait pas, même après plusieurs mois[2]. Antoine Priore voulait mettre au point un système industriel de « stérilisation » de fruits et légumes. Grâce au soutien de ses anciens compagnons de résistance, il parvient à équiper un laboratoire personnel avec des équipements militaires américains, appareils à la pointe de la technologie de l'époque.
Au cours de ses rencontres avec des médecins et biologistes bordelais à l'occasion de ses expérimentations sur les moisissures, Priore fait, vers 1951, la connaissance de Françis Berlureau, médecin vétérinaire des abattoirs de Bordeaux. Berlureau attire l'attention de Priore sur un petit ouvrage : Cancer : un dérangement électrique[3] de Charles Laville, ingénieur de l'École nationale vétérinaire d'Alfort. Cette plaquette, sans bases expérimentales ou théoriques, relate les élucubrations de son auteur qui prétend que l'origine des cellules malades est un déséquilibre électrique et qu'une guérison de la maladie peut être obtenue par l'application d'un champs électromagnétique approprié. Pour Priore, c'est la révélation : on peut guérir le cancer avec des ondes électromagnétiques ! Il y consacre le reste de sa vie. Dès 1952 des journaux locaux parlent de lui[4].
Francis Berlureau obtient de Jacques Chaban-Delmas, récemment élu maire de Bordeaux, l'autorisation pour Priore d'utiliser les équipements du laboratoire des abattoirs pour ses recherches. C’est la première manifestation du soutien que Chaban-Delmas lui accordera tout au long de ses recherches (voir la section:Mairie de Bordeaux ci-dessous).
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« Antoine Priore 1958, avec pansements » | |
« Dr Fournier, Dr Berlureau, Commissaire Durand et Antoine Priore vers 1960 » |
Avec le concours de plusieurs médecins bordelais (principalement le Dr. Fournier, de Blaye et le Dr. Dagréou, de Bègles), Priore traite des patients cancéreux avec ses appareils. Les documents existants (voir section : Pratique illégale de la médecine) relatent quelques cas des patients qui ont survécu.
En 1957 Antoine Priore quitte la rue Poyenne à Bordeaux pour s'installer dans un petit pavillon, cours Gambetta à Floirac, dans la proche banlieue de Bordeaux. Il continue de soigner les malades qui sollicitent son aide. C'est dans une pièce de cette maison et dans les bâtiments construits sur son terrain, qu'il entreprend la construction de ses machines. Il investit son temps et ses ressources dans des recherches dont il ne tire aucun profit, accumulant les dettes pour subvenir aux besoins de sa famille.
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« Pr. J. Biraben » |
Le Dr. Fournier, dont plusieurs patients sont soignés et guéris par Antoine Priore, tente de l'introduire dans le milieu des cancérologues bordelais. En 1958/1959, il prend contact avec professeur Lachapèle, directeur de l'Institut Bergonié. Les Docteurs Delmon et Biraben expérimentent son appareil avec des rats sur lesquels a été greffée une tumeur. Les résultats sont très encourageants et, en juin 1960, Jacques Chaban-Delmas demande l'avis d'une commission de médecins pour les suites à donner aux recherches de Priore. En 1962, malgré un avis très négatif de la commission dont Lachapèle fait partie, ce dernier est toutefois disposé à donner un local à Priore pour construire un appareil à l'hôpital. Antoine Priore refuse l'offre, car il a peur que l'on vole sa découverte. Le professeur Lachapèle, qui sait parfaitement que Priore traite des malades clandestinement, est convaincu, par ce refus, qu'il est un charlatan. Par la suite il utilisera toute son influence auprès de ses collègues pour dénigrer Antoine Priore.
Pour tenter de se protéger, Antoine Priore dépose trois plis cachetés à l'Académie des sciences : le 20 février 1961, pli n°14184 et le 25 avril 1962, plis n° 14297 et 14299[5]. Ces plis n'ont jamais été décachetés.
Vers 1963, par l'intermédiaire du Dr. Berlureau, Priore réussit à attirer l'attention des chercheurs de l'Institut de Recherche Scientifiques sur le Cancer de Villejuif, les professeurs Rivière et Guérin, qui font des expériences à Floirac avec des animaux greffés avec des cancers expérimentaux. Tous les cancers régressent. Le résultats figurent dans les comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris en 1964/1965.
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« Pr. Robert Courrier (1963) » |
Le Modèle:Date-, le Professeur Robert Courrier, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences présente, en séance publique, la troisième publication de professeurs Rivière et Guérin. Leurs observations marquent peut-être le début d'une piste importante dans la lutte contre le cancer. Le professeur Courrier termine sa présentation sur ces mots : « Quand il s'agit d'un problème aussi grave que le cancer et qu'on voit poindre une lueur, on a le devoir de rechercher ce que représente cette lueur. On n'a pas le droit de l'éteindre avant de savoir ce qu'elle vaut. »
La Presse avait été alerté le 25 février, par le service de communication de l'Académie, d'une importante communication sur le cancer prévu pour le 1 mars. La salle est comble et le matin même il y a des gros titres dans les journaux nationaux, soit « Antoine Priore, l'homme qui a vaincu le cancer ! », soit « Antoine Priore, le charlatan ! ». L'ambiance à l'Académie est « électrique »[6]. Les académiciens cancérologues étaient tous très hostiles : selon certains témoins, le professeur Antoine Lacassagne et le professeur Courrier en sont presque venus aux mains.
Antoine Priore est pourchassé par des journalistes, courtisé par des industriels qui voyaient en lui un marché potentiel énorme, et attaqué par les cancérologues parisiens.
Dans les vingt années qui suivent, Antoine Priore construit, avec l'aide de financement de l’État et des apports privés, une série d'appareils de plus en plus puissants. Quelques dizaines de chercheurs universitaires (CNRS, INSERM etc.) et plusieurs milliers d'animaux (souris, rats et lapins) ont pu constater des effets du rayonnement émis par les appareils sur leurs modèles de maladies expérimentales. Les controverses parasitent et empêchent l'investigation scientifique de ce qui est, peut-être, une découverte importante. Antoine Priore est obsédé par l'idée que s'il révèle « son secret », sa découverte sera reprise par d'autres et il sera oublié, puisqu'il n'appartient pas au sérail de la recherche scientifique. Cette attitude, qui engendre beaucoup de difficultés pour ses défenseurs, donne des munitions à ses détracteurs.
En 1980, Antoine Priore, diabétique, est victime d'un AVC qui le rend hémiplégique ; il meurt le Modèle:Date de décès- à 22 heures des suites de ces deux affections.
Il ne laisse à son décès aucun document permettant de connaître le détail du fonctionnement de ses appareils.
L'Affaire Priore
modifierLa question fondamentale qui se pose est : Si les effets observés sont si spectaculaire, pourquoi n'existe-il pas des appareils dans les laboratoires universitaires qui tentent d'élucider le mystère du « rayonnement Priore » ?
Selon le protocole scientifique habituel, les répliques des appareils de Priore auraient dû être construits et utilisés dans plusieurs laboratoires indépendants pour revérifier les expériences faites au domicile de Priore et après confirmation, des essais cliniques sur des humains.
La réponse à la question, et c'est la pierre d'achoppement de l'« Affaire Priore », réside dans l'attitude d'Antoine Priore lui-même envers la méthode scientifique. Il refuse catégoriquement de laisser d'autres personnes que lui-même manipuler les contrôles de ses appareils et de construire un appareil ailleurs que chez lui. Il a peur, s'il laisse partir ses appareils, d'être dépossédé de sa découverte. En plus, il a l'intime conviction que ses appareils peuvent guérir le cancer et il ne voit aucune nécessité de perdre du temps avec des études universitaires sur des animaux ; il faut fabriquer industriellement ses appareils toute de suite et soigner les malades. Il maintient cette attitude jusqu'à sa mort.
Suite à la présentation du Professeur Courrier à l'Académie des sciences du 1 mars 1965, le microcosme de la recherche médicale se divise en trois groupes :
- Les chercheurs qui ont effectivement menés des expériences chez Priore, et sont convaincus d'une découverte importante. Ils sont d'accord pour faire des répliques des appareils dans des laboratoires universitaires. Leur problème est de convaincre Antoine Priore.
- Les chercheurs qui croient d’emblée qu'Antoine Priore est un escroc et que son refus de révéler « son secret » est la preuve qu'il est un charlatan. Ils sont presque tous cancérologues. Aucun n'a fait des observations avec un appareil d'Antoine Priore.
- La majorité, qui attendent une solution pour ou contre Priore.
La presse populaire s'en mêle avec les titres racoleurs comme « Priore, l'homme qui a vaincu le cancer ! » ou « Priore l'escroc ! ».
Antoine Priore et ses proches ont un réseau d'influence qui n'a rien à voire avec « le petit italien, bricoleur de dimanche, parlant mal le français » que la presse populaire et certains médecins utilisent pour le dénigrer. Ce réseau est constitué d'anciens résistants, de familles « importantes » dont un membre a été soigné par Antoine Priore, de personnages hauts placées, mais hors du monde médical. Les cabinets des ministres, premier ministre et président se sont saisis du dossier ! Avec comme conséquence qu'Antoine Priore et ses associés industriels reçoivent subventions et soutiens de l'État, et suscitant la jalousie des chercheurs officiels.
L'« Affaire Priore » est un enchevêtrement d'expériences scientifiques impeccables, de batailles d'égos surdimensionnés, de manœuvres politiques et de passions humaines. Le récit chronologique des évènements est long et difficilement compréhensible sans de longues digressions[7]. Les seules éléments objectifs et parfaitement documentés sont :
- Les observations des effets biologiques faites par des chercheurs universitaires (INSERM et CNRS) ;
- Les mesures du rayonnement émis par un appareil faites par des physiciens du C.N.R.S.
Cette liste d'observations forme la colonne vertébrale à laquelle on peut attacher les diverses controverses. Les faits objectifs sont exposés dans les quatre sections qui suivent, puis les controverses sont liées au faits historiques.
Préhistoire
modifierL'utilisation de l'électricité dans toutes ses formes à des fins thérapeutiques a une très longue histoire[8] (Jean-Paul Marat a publié un ouvrage en 1784[9]). En ce qui concerne les ondes électromagnétiques, presque immédiatement après leur découverte en 1888 par Hertz, Nikola Tesla imagine un montage pour soigner des malades. Ce montage est amélioré par Paul Oudin et le professeur Arsène d'Arsonval qui utilise les rayonnements à des fins thérapeutiques. Pour sa part, Georges Lakhovsky utilise dans les années 1920, à l'Hôpital de la Salpêtrière, un appareil de son invention qui émet des ondes électromagnétique à très large spectre pour soigner des cancers. Cependant, la nature immatérielle des ondes électromagnétiques incite des escrocs, tels que Albert Abrams (en) et Wilhelm Reich, à duper des malades.
Au début du XX{{{2}}} siècle, tous les grands hôpitaux européens ont un département d'électrothérapie. Des ouvrages destinés aux médecins, portant sur l'« Électrothérapie », la « D'Arsonvalisation » ou encore la « Diathermie », sont publiés jusque dans les années 1950[10].
Le recours à ces techniques n'est pas motivé par un effet notable sur la maladie traitée, mais plutôt par manque d'autres propositions thérapeutiques[N 1]. Après le Seconde Guerre mondiale, l'essor des antibiotiques, anti-inflammatoires et autres médicaments ayant des effets rapides et spectaculaires, les appareils électriques tombent en désuétude. Toutefois, des appareils de Diathermie, qui provoquent un réchauffement à l'intérieure du corps par l'action d'ondes électromagnétiques métriques sont parfois encore utilisés dans les cabinets de kinésithérapie.
Premiers appareils et expériences d'Antoine Priore
modifierImages externes | |
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« Priore et appareil c 1952 a » | |
« Priore et appareil c 1952 b » | |
« Priore et appareil c 1952 c » |
La documentation des travaux de Priore entre 1949 et 1960 est pauvre. Il existe quelques photos, datant de 1952, montrant Antoine Priore devant un appareil assez simple qui n'a rien à voir avec les appareils construits à partir de 1957. Un examen attentif des images révèle que l'appareil est un montage de type Tesla - D'Arsonval - Oudin.
Les expérimentations de cette époque, qui sont plutôt des tâtonnements sans protocole rigoureux, portent sur les moisissures[11], le vieillissement du vin et la croissance des végétaux. Avec le Dr. Berlureau, ce sont des mesures électriques faites sur des pièces prélevées sur des animaux abattus[12]. En juin 1953, le Dr. Berlureau confie à Priore une chatte avec un cancer mammaire. Il la traite et l'animal guérit[13].
La même année, le Dr. Berlureau présente Priore au Professeur Blanquet de la Faculté de Médecine de Bordeaux. Il est convenu de charger le Dr. Delmon de tester l'effet du rayonnement sur un rat greffé avec une tumeur expérimentale, la « T8 de Guérin ». Cette tumeur est mortelle à 100% au bout de 45 jours après la greffe. Il s'avère que le rat traité par Priore montre une régression totale de la tumeur[14]. Il sera encore question de cette tumeur en 1959 avec des expérimentations sur des lots d'animaux statistiquement significatifs, d'abord par les professeurs Delmon et Biraben et, en 1964, par les professeurs Rivière, Guérin et Courrier. Pour Antoine Priore ces résultats sont un feu vert ; il continue de traiter des animaux domestique fournis par le Dr. Berlureau, mais surtout, avec le concours de certains médecins bordelais, il se lance dans le traitement des malades.
Antoine Priore doit agrandir son appareil pour convenir aux humains. Il n'existe pas de documentation technique sur ces appareils (beaucoup d'archives sont détruits lors d'un incendie chez Priore en juillet 1958). Mais vu la structure de l'appareil de 1964 il est très probable que Priore s'est inspiré des petits appareils d'électro-stimulation dans lesquels les ondes à haute fréquence allument le gaz dans une lampe à décharge (Électro-stimulateur de Tesla (en)). Yves Badie, souffleur de verre bordelais[N 2] relate qu'il a fait, pour Priore pendant cette période, des centaines de tubes à décharge, de tailles et formes différentes. Le principe de l'appareil est exactement le même, sauf que Priore voit très grand et ajoute des champs magnétiques oscillants et des micro-ondes !
La structure des appareils de Priore
modifierLes appareils de Priore sont souvent présentés dans la presse populaire et par ses détracteurs comme étant totalement mystérieus, incompréhensibles, des « boites noires », des « bricolages du professeur Nimbus » émettant un rayonnement miracle qui guérit tout.
La réalité est toute autre. Ils s’inscrivent dans la lignée d’une culture thérapeutique qui a vu le jour vers 1890 et qui s’est éteinte après 1950 avec l’essor de la thérapeutique biochimique.
- Les composants principaux des appareils sont connus.
- Les appareils émettent un rayonnement électromagnétique qui est, en partie, caractérisé par des physiciens du C.N.R.S.
- Le rayonnement émis doit être adapté au modèle biologique traité et les paramètres de réglage sont très précis.
Cependant, il reste de nombreuses zones d’ombres. Tout n’est pas connu concernant la construction des appareils et pour le rayonnement émis, ses caractéristiques fines résultant des « réglages secrets » d'Antoine Priore, restent ignorés.
L'élément central des appareils est une « lampe à plasma » ou lampe à décharge. C'est le gros objet vertical au dessus la table d'expérimentation que l'on voit dans les photos. Il est semblable à une tube de néon des éclairages domestiques, mais remplis de diverses électrodes et entouré de bobines produisant des champs électromagnétiques.
Dans la pièce, autour de la lampe à décharge, se trouvent plusieurs émetteurs d'ondes métriques, un émetteur de micro-ondes qui aliment les électrodes dans la lampe et les sources électriques nécessaires pour la génération des champs magnétiques intenses et oscillants.
Cet appareillage remplit la pièce et les émissions électromagnétiques perturbent le voisinage, en particulier un centre de communications militaires proche et l’aéroport de Bordeaux-Mérignac ! Il est nécessaire de confiner tout l'appareillage par une cage de Faraday très performante.
La figure ci-contre schématise l'élément principal d'un appareil Priore, le tube à décharge, et identifie les différents constituants participant à la production du rayonnement.
Les dimensions du tube à décharge varient en fonction de l'appareil : les premières sont d'environ 20 cm de diamètre et 50 cm de longueur, la dernière est de 60 cm de diamètre et 4 m de longueur ! Le montage de ce dernier est décrit par Pierre Genty[15]
L'ampoule de verre est remplie de néon ou d'argon sous basse pression (quelques mm de mercure) et le gaz est ionisé par : un champ électrostatique, des ondes centimétriques (micro-ondes) et des ondes métriques (ondes H.F.).
Les électrodes du tube sont alimentées par des émetteurs haute fréquence puissants (dans son dernier appareil, le M600, il y a trois émetteurs, chacun de 7,5 kW !). L'accord entre les émetteurs H.F. et le gaz ionisé est très délicat, car la charge peut varier énormément. Une fausse manœuvre provoquera un retour de l’énergie H.F. vers l'émetteur, avec des conséquences dramatiques, détruisant les émetteurs du M600). Autour du tube il y a des bobines qui produisent des champs magnétiques qui interagissent avec le gaz ionisé. À l'intérieur de l'ampoule se trouvent trois composants électroniques :
- Une anode en carbone, muni d’ailettes. Les micro-ondes sont dirigées vers l'anode et puis réfléchis dans l'axe du tube à décharge. L'anode est tournante, ce qui produit une modulation des micro-ondes dans le gaz ionisé.
- Une cathode intermédiaire chauffante et une deuxième cathode en bas de l'ampoule de verre.
Le champ électromagnétique sortant par la base de la lampe irradie les sujets placés sur la table d’expérimentation à environ 25 cm en dessous.
Une étude partial du rayonnement émis par un appareil Priore a été faite par A-J. Berteaud et A. Bottreau, chercheurs au C.N.R.S. en 1971-1972, dans le cadre d’un contrat entre Antoine Priore et la Direction des Recherches et Moyens d'Essais (organisme de recherche militaire)[16].
Antoine Priore permettait aux physiciens de disposer leurs appareils de mesure autour du tube à décharge, mais pas de manipuler les contrôles de son appareil. Les physiciens ont détecté les composants principaux du rayonnement, malheureusement pour des raisons techniques liées aux appareils de mesure à leur disposition, ils étaient dans l'impossibilité de caractériser finement le champ électromagnétique émis. Toutefois, en collaboration avec le professeur Pautrizel, ils étudiaient l'effet du rayonnement sur des souris trypanosomisées en fonction de l'éloignement de l'axe central du tube à décharge. L'effet est maximum sous l'axe et diminue progressivement pour devenir nul quand les souris sont à plus de 20 cm de l'axe.
- Le gaz ionisé est créé dans la lampe à décharge dans une atmosphère raréfiée de néon (pression de quelques millimètres de mercure) entre une cathode à chauffage indirect réalisée en molybdène (8) et une anode en carbone (7). La tension de fonctionnement est d’environ 430 volts, pour une intensité du courant de décharge d'environ 200 milliampères.
- Le gaz ionisé ou plasma est confiné à l’aide d’un champ magnétique longitudinal créé par des bobines à air (3 et 5) possédant un diamètre intérieur de 30 cm. Ces bobines entourent le tube à décharge et produisent en son centre un champ magnétique maximal d’environ 1 200 gauss.
- Les ondes électromagnétiques : Les ondes électromagnétiques métriques sont introduites dans la partie haute du tube à l’aide de deux antennes (6) et une autre au même plan mais placée à 120 °. Les ondes centimétriques sont introduits par le cornet (2) placé en face d'une électrode tournante (7), munie de plans réflecteurs qui permet de renvoyer les ondes centimétriques suivant l'axe du tube.
- a) L'onde centimétrique : Cette onde, d'une fréquence de 9,4 GHz, est produite par un magnétron délivrant une puissance de 40 kw crêtes. L'émission est pulsée à une fréquence de récurrence de 1 kHz et la durée d'impulsion est 1 microseconde.
- Elle est amenée jusqu’au tube à décharge à l’aide d’un guide d’onde et y est introduite en regard de l’anode tournante, par l'intermédiaire d'un cornet à section rectangulaire (2), perpendiculairement à l'axe du tube. Les différents plans réflecteurs de l’anode tournante renvoient alors l'énergie micro-onde parallèlement à l'axe du tube, à travers le plasma.
- En étudiant la variation spatiale de la puissance de l’émission UHF dans un plan perpendiculaire à l'axe de l'appareil et à une distance de 5 cm de la face de sortie du tube, A.-M. Bottreau, a obtenu la courbe de variation du champ. Dès que l'on s'écarte de l'axe de l'appareil, la diminution de la puissance moyenne est importante. Au niveau de l'axe de symétrie, cette puissance correspond à une densité d'énergie moyenne égale à 10 microwatts par centimètre carré
- b) L'onde métrique (ou H.F.) : Les deux antennes H.F. (6), situées au niveau de l’anode tournante, sont à 120° l'une de l'autre et à 120° du cornet hyperfréquences (2). Elles sont inclinées de 15° par rapport au plan perpendiculaire à l'axe du tube. Elles émettent chacune une onde métrique modulée en amplitude et en fréquence. Selon Antoine Priore, cette onde H.F. sert à moduler l'onde U.H.F. par l'intermédiaire du plasma et à entretenir ce même plasma. La longueur de l’onde H.F. varie entre 10 m et 25 m, selon le modèle biologique à traiter, et la modulation est de 2,5 MHz.
- Les champs magnétiques : Quatre bobinages produisent des champs magnétiques transverses et longitudinaux par rapport à l’axe du tube. A la base du tube les variations spatiales du champ magnétique sont de deux ordres:
- 1) une variation suivant l'axe du tube à plasma. A. M. Bottreau, a obtenu la distribution de flux de champ magnétique. On constate ainsi qu'à une distance de 25 cm (distance de la sortie du tube à la table d'expérimentation), la valeur du champ magnétique est voisine de 600 gauss :
- 2) une variation dans un plan perpendiculaire à l’axe de l'appareil. Le champ magnétique est constant sur une distance d'environ 8 cm autour de l’axe de l’appareil :
- Pas d'émission ni de rayons X, ni de rayons gamma.
- Pas d'effet de réchauffement sous le tube à décharges par le champs électromagnétique.
Le composant du champ électromagnétique la plus facile à caractériser est l'émission des micro-ondes. Toujours dans le cadre de la convention avec la D.R.M.E., Berteaud et Bottreau construisaient un appareil qui produisaient uniquement l'émission micro-onde[17]. L'effet de ce rayonnement seul sur les souris trypanosomisées est nul.
L'effet de chaque composant (ondes métriques, ondes centimétriques et champs magnétiques pulsés) seul sur les souris typanosomisées est nul et l'effet d'un simple superposition de ces trois champs est également nul. Il semble que c'est façon de les mélanger, avec diverses modulations, qui est « le secret » d'Antoine Priore, car ces facteurs peuvent être modifiés facilement par les contrôles de son appareil.
Les paramètres de réglage
Antoine Priore gardait jalousement les principes de réglage de ses appareils et l’information connue est très fragmentaire. Elle fut glanée par les biologistes qui avaient annoté leurs carnets de laboratoire à partir des bribes d’information fournie par Antoine Priore lors de leurs expériences.
- Le champ magnétique pulsé : Plus l’intensité maximale était forte, plus l’effet biologique était important. Sur l’appareil circa 1964, lorsque l’intensité passait de 320 gauss à 600 gauss, le temps nécessaire pour traiter efficacement les rats était diminué. Avec des souris infestées avec T. equiperdum, pour obtenir une guérison avec cet appareil, en 1966, une durée d’irradiation de 12 heures était nécessaire et la première irradiation devait être réalisée au plus tard 24 heures après l’infestation.
- Avec l'appareil circa 1970 et un champ de 1 200 gauss, la durée n’était plus que de 6 heures et pouvait débuter 48 heures après l’infestation. Au cours d’une expérience avec l'appareil de 1977, avec un champ magnétique d'environ 3 500 gauss, l’irradiation pouvait débuter 72 heures après l’infestation (seulement un jour avant la mort des témoins!) et guérir les animaux.
- Par contre, la fréquence de pulsation du champ magnétique semble avoir été invariable, à savoir, 0,8 Hz.
- Les micro-ondes : Leur fréquence était toujours de 9,4 GHz, qui est la fréquence des magnétrons utilisés par Antoine Priore. La fréquence de répétition et la durée de l’impulsion semblent, elles aussi, être restées toujours les mêmes : 1 kHz et 1 µs. Mais Antoine Priore aurait facilement pu les ajuster.
- Les ondes métriques : Un paramètre, apparemment très important pour l’obtention des effets biologiques, est la fréquence des ondes H.F. Pour les études sur le cancer, leur longueur d’onde était de 21 m ou 14,2 MHz. Les premières expériences du professeur Pautriezel avec les souris trypanosomées ne donnaient aucun résultat à cette longueur d’onde. Progressivement, Antoine Priore la réduisit et l’effet sur les souris trypanosomées augmenta. Avec une longueur d’onde d'environ 17 m ou 17 MHz, la guérison était obtenue pour toutes les souris. Pour les expériences avec les lapins hypercholéstérisés, la longueur d’onde efficace était de 13 m ou 23 MHz. Ainsi, à chaque changement radical du modèle biologique, il était nécessaire d’adapter ce paramètre par tâtonnements, afin d’obtenir des effets.
Historique des appareils
modifierL'historique des constructions des appareils et les expérimentations biologiques permet de lier les origines des controverses à des faits précis et donne un éclairage sur les motifs des attaques virulentes. Les détails de l'évolution des appareils depuis celui de 1952 vers l'appareil utilisé par Rivière et Guérin en 1964 ne sont pas connues. Cependant, la structure basique, avec le gros tube à décharge, est établie vers la fin des années cinquante.
Images externes | |
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« MM. Léglise, Genty et Priore c 1971 » | |
« MM. Plantin et Léglise (1969) » | |
« MM. Priore, Léglise (1969) » |
Il est à noter que :
- Antoine Priore ne travaille pas seul. Il a son « équipe fidèle » (Francis Berlureau, Louis Durand, M. Dezes, Pierre Genty, M. Léglise, M. Martinez, Raymond Plantin et Jean Prémont), des bénévoles qui passent leurs temps libre à Floirac pour faire des travaux de main-d’œuvre ; Priore s'occupe des tâches techniques.
- Un appareil n'est pas figé dans le temps. Les composants viennent de stocks militaires et tombent en panne, d'où leur remplacement ou réparation ; Priore fait des modifications et ajouts afin d'améliorer son appareil. Certains de ces ajouts n'ont pas l'effet escompté, mais souvent Priore les laisse en place au lieu de perdre du temps pour les démonter. Quand l'on regarde un appareil, il est parfois possible de discerner des éléments, non-connecté électriquement, qui ne servent à rien. Ceci a provoqué la méfiance de quelques radiologues qui ont examiné l'appareil dans les années 1960.
- Entre 1959 et 1966 l'appareil utilisé pour le cancer expérimentale évolue lentement. Le diamètre du tube à décharge est toujours 200 mm mais l'intensité du champ magnétique oscillant est augmentée d'environ 200 gauss au niveau des animaux jusqu'à 620 gauss. Les composants auxiliaires tombent en panne régulièrement et en 1967 il n'est plus possible de faire des rafistolages. Il faut le démonter complètement et faire un nouvel appareil.
Images externes | |
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« Bottreau, Courrier, Mme Pautrizel, Berteaud, Berlureau, Pautrizel » | |
« Priore, Courrier, Pautrizel, Berlureau » | |
« Priore, Pautrizel, Courrier » |
- Avec l'aide du Professeur Pautrizel, Antoine Priore construit un nouvel appareil, qui sert pour toutes les expériences biologiques jusqu'à 1977. Le diamètre du tube à décharge est de 350 mm. Il y a des modifications du champ magnétique oscillant qui passe de 900 gauss à 1 200 gauss et le remplacement de composants qui tombent en panne.
- Dans un souci d'apaisement, dès que le Professeur Pautrizel obtient des résultats positifs avec son modèle de trypanosomiase, Robert Couurier suggère d'abandonner les travaux sur le cancer et de concentrer uniquement sur les trypanosomes, car ils provoquent certes une maladie tropicale qui tuent des milliers de personnes par an, mais pas en Europe et des effets sur cette maladie ne soulèveront pas des réactions passionnelles. En effet, les travaux de Pautrizel n'ont jamais provoqués de polémiques et ils ont mis en évidence que l'action du rayonnement émis par les appareils de Priore n'agit pas sur la pathogènèse, mais stimulent les défenses immunitaires de l'hôte. Un champ d'investigation très vaste.
- Dans le dernier appareil construit par Antoine Priore en 1974, le diamètre du tube à décharge est de 600 mm et le champ magnétique oscillant est de 4 000 gauss environ. L'appareil a seulement fonctionné pendant 72 heures.
Les industriels et Priore
modifierA partir de mars 1965 de grosses sociétés de radiologie et d'imagerie médicale : la C.G.R. (Compagne Générale de Radiologie (France), Philips (Hollande), General Electric (U.S.A.) Siemens (Allemagne) et Feranti (Royaume-Unie) sont intéressés par les appareils. Antoine Priore les repousse tous. Il ne veut pas s'associer avec un industriel compétent dans le domaine et ainsi risquer de perdre la maîtrise de ses appareils.
Antoine Priore travaille en étroite collaboration avec deux industriels :
- La SOVIREL (Société des Verreries Industrielles Réunies du Loing), filiale du groupe verrier Saint-Gobain, productrice française du verre Pyrex. Elle est associé avec Priore depuis 1958 jusqu'à sa mort en 1983.
- La société Moteurs Leroy (qui devient Leroy-Somer) d'Angoulême, fabriquant de pompes et moteurs électriques. La société intervient dans l'Affaire Priore pendant deux périodes distinctes : 1965-1967 et puis 1972-1983.
Ses relations avec les deux sociétés sont très différentes, avec la SOVIREL elles sont sans la moindre encombre et avec Leroy-Somer elles sont très conflictuelles.
La SOVIREL s'intéresse aux travaux de Priore depuis 1958. Un directeur commercial sillonne le Sud-Ouest à la recherche de débouchés nouvelles pour la société. Il entende parler de l'appareil qui soigne des malades du cancer et dont un élément important est un grande tube de verre contenant des composants électriques. Il en informe sa direction, qui s'y intéresse de près, car il y a un marché potentiel énorme. Par hasard, un membre du Conseil de Direction de la SOVIREL est aussi un malade. Cet homme se fait soigner chez Antoine Priore et il attribue l'amélioration de son état au rayonnement de l'appareil. Son influence auprès de la Direction est primordiale pour la suite.
La société établit un partenariat avec Antoine Priore basé uniquement de la confiance. Il n'existe aucun contrat écrit, seulement l'accord tacite, qu'en cas d'exploitation des appareils, la SOVIREL fabriquera exclusivement les tubes de décharge. Pendant presque 20 ans la SOVIREL va fournir gratuitement à Priore les « ampoules » spéciales[18] et pendant près de quinze ans, elle détache en permanence un de ses techniciens, Pierre Genty, à Floirac pour contrôler, monter et réparer les nombreuses lampes dont Antoine Priore a besoin.
Leroy-Somer : À la suite de la communication faite à l'Académie des sciences par le Professeur Courrier, Georges Chavanes, qui préside la société des Moteurs Leroy, organise une rencontre avec Priore le 4 mars 1965. Chavanes propose de mettre un local de 500 m2 à la disposition de Priore et même de construire une usine à Bordeaux pour la fabrication et commercialisation des appareils[19]. De quoi à combler les rêves d'Antoine Priore ! A la demande de Jacques Chaban-Delmas, Antoine Priore prendre contact avec G. Chavanes, qui propose de créer une société, la SERESO, pour exploiter et commercialiser les appareils.
L'appareil construit par les ingénieurs de Leroy-Somer ne respecte pas les consignes d'Antoine Priore et les résultats biologiques obtenus sont quasi-nuls. L'association Leroy-Somer - Priore est très conflictuelle et la SERESO est dissoute en 1969.
Une nouvelle association entre Leroy-Somer et Antoine Priore est formée en 1972 avec la création de la SERAP (Société d'Exploitation du Rayonnement Antoine Priore), qui se voit attribuer une subvention de la DGRST d'un montant de 3 500 000 F pour la construction d'un appareil expérimental.
Au lieu de construire l'appareil expérimental prévu dans la Convention avec la DGRST (semblable à l'appareil financé par le Professeur Pautrizel, mais avec des paramètres électromagnétiques variables pour étudier l'effet de chaque paramètre), la construction d'un 'monstre', le M600 est entamée :
- L'appareil en fonctionnement tient dans une pièce de 25 m2.
- Pour abriter le M600 il faut un bâtiment de trois nivaux (voir les photos ci-contre) et la quasi destruction et reconstruction de la maison d'Antoine Priore.
- Le tube à décharge est de 60 cm de diamètre et presque 7 m de longue.
- La bobine qui produit le champs magnétique principal (4 000 gauss) pèse plus de 3,5 tonne.
- Il y a trois émetteurs d'ondes hautes fréquences, chacun d'une puissance de 7,4 kW
Les ingénieurs ne maitrisent pas la technologie liée à des puissances mises en jeu :
- Une mauvaise manipulation en réglant l'accord entre les ondes H.F, UHF et le gaz ionisé dans le tube provoquent un retour de l'énergie vers les émetteurs qui sont alors détruits.
- Le tube à décharge doit être remplacé plusieurs fois.
- Il y a de gros problèmes d'isolation électrique y compris avec la cage de Faraday.
- Le gaz ionisé chauffe le tube en verre et les bobines magnétiques de confinement du gaz ionisé ne fonctionne pas correctement.
Cependant entre le 5 et le 9 février le M600 fonctionne et le Professeur Pautrizel peut entamer les expériences décrites dans la section sur les expérimentations. Les dimensions du M600 sont telles que presque 300 souris peuvent être traitées par le rayonnement simultanément !
Après une expérimentation par le Professeur Pautrizel entre le 5 et le 9 février 1975, l'appareil est démonté pour corriger quelques anomalies techniques qui sont observées. L'appareil n'est jamais remonté.
La collaboration entre Leroy-Somer perdure quelques années de plus, avec des tentatives de construire un appareil plus petit que le M600 ; de fabriquer des générateurs d'ions négatifs en ionothérapie, pour avoir une rentrée d'argent. Mais c'est l'échec total.
La fin : La santé d'Antoine Priore est très précaire. Il est hospitalisé à plusieurs reprises à cause de ses problèmes diabétiques. De plus, lui et sa famille vivent dans un grand dénuement. Il n'a pas les moyens de payer ses factures d'électricité domestique.
C'est dans ce contexte qu'en juin 1982, Paul Ribeau, ingénieur chez Leroy-Somer et responsable pour la construction du M600, lui envoie une proposition surprenante[20] : Il propose à Priore de prendre la direction d'une nouvelle société destinée à commercialiser les appareils Priore dans le monde entier. Il est prévu que cette société sera financée par les États au prorata de leur P.I.B. !!
Mme Priore n'ose pas montrer la lettre à son époux, par peur de le voir entrer dans une colère qui soit nuisible à sa santé.
Antoine Priore meurt le 9 mai 1983 suit à un A.V.C.
Les sources des controverses
modifierIl est normal et souhaitable, à l'annonce d'une découverte d'un phénomène ou d'une invention, qu'elle soit scrutée, analysée rationnellement et sujette à des débats contradictoires. Mais ce qui est essentiel est que toute la lumière soit faite sur les moyens de reproduire le phénomène par un tiers. Dès que c'est fait, quelque soit les opinions, croyances et susceptibilités des uns et des autres, la découverte est validée et la science peut s’occuper de mieux comprendre et expliquer le phénomène.
L’intransigeance d'Antoine Priore de « révéler son secret » provoque des réactions épidermiques d’agacement chez ceux qui sont censés d'évaluer la portée de sa découverte, qui est normale. La lecture objective et à froid des observations biologiques aurait dû provoquer la réaction : il y a probablement une découverte importante sous-jacente, il faut tout mettre en œuvre pour éclaircir la question, mais au contraire, c'est une réaction plus irrationnelle et plus humaine :Si Priore, le chercheur amateur, ne veut rien dire, c'est parce qu'il y a rien ; il est probablement un escroc.
La réaction soupçonneuse se transforme en circulante dans le milieu médicale, par le processus classique de on dit que.., et devient une certitude : Priore EST un escroc et c'est cette impression qui perdure. Cette idée est renforcée par une rumeur propagée par le professeur Raymond Latarjet qui affirme qu'Antoine Priore remplace des souris malades par des souris saines dans les expériences.
Parmi les détracteurs de Priore il y a un exception : le Professeur André Lwoff (Prix Nobel de médecine). En 1965-1967, ayant eu comme information les on dit que.. il est farouchement opposé à Antoine Priore. Mais, après les travaux du Professeur Pautrizel, il demande à faire une expérience lui-même chez Priore. Il utilise le modèle de la trypanosomiase, qu'il communique à Priore et Pautrizel ; il injecte un marqueur biologique, qu'il communique uniquement à son collaborateur, S. Avraméas, qui suit le traitement à Floirac ; il marque les souris avec un produit légèrement radio-actif et il est le seul à le savoir. Quand les souris reviennent de Floirac guéries, les marqueurs biologique et radio-actif sont vérifiables. Cette expérience le transforme en ardent défenseur de Priore. Il est, en effet, le seul détracteur de Priore qui ait expérimenté l'appareil.
Réactions épidermiques
modifier- Pratique illégale de la médecine L'accusation de soigner des malades et de pratiquer illégalement la médecine est proféré entre 1959 et 1965 pour dénoncer Antoine Priore comme un charlatan. La presse populaire l'utilise pour insinuer qu'Antoine Priore a comme premier motif l’appât de gain et un certain milieu médical l'utilise pour décrédibiliser le travail expérimental fait par les Professeurs Rivière et Guérin. La réalité est plus nuancée.
Les documents concernant les patients traité par Antoine Priore sont très fragmentaires et sont principalement des comptes rendus d'examens anatomo-pathologiques ou attestations de médecins traitants, mais ils correspondent aux pratiques médicales à l'époque.
- Septembre 1954 : Compte rendu d'examen fait par Dr. Angibeau pour M. A.B. : Hodgkin malin[21].
- Décembre 1955 : attestation du Dr. Cotoni : M. A.B. est en bonne santé[22] ;
- Octobre 1966 : attestation du Dr. Moulinier que M. A.B. ne présent aucun affection aiguë ou chronique[23].
- Lettre de remerciement de la part de M. A.B. adressée à Antoine Priore[24]
- Mars 1955 : Biopsie du larynx de M. R. faite par Dr.Parroche : cancer[25] et demande de prise en charges par le Dr. Phillip pour l’enlèvement[26].
- Mai 1955 : M. R. a refusé l'intervention et il s'est fait soigné chez Antoine Priore. CR de biopsie du Dr. Parroche : larynx normal[27].
- Janvier 1958 : CR anatomo-pathologique du lèvre de M. P. par le Dr. Carles : sarcome fibroblastique[28].
- Février 1958 : Lettre du Dr. Cabanie : Après traitement chez Priore M. P. est en bonne voie de guérison[29]
- Avril 1958 : Attestation du Dr. Connardeau : M. P. ne présente plus aucun signe de lésion au niveau de la lèvre supérieure[30].
- Novembre 1959 : CR de biopsie pratiquée sur Mme Q-C par le Dr. Carles : tumeur maligne[31].
- Janvier 1960 : CR de biopsie et examen pratiquées sur Mme Q-C après traitement chez Priore par le Dr. Carles et par le Dr. Machy : tumeur begnine[32].
Le professeur Reboul, radiologue à l'Institut Bergonié propose ensuite qu'Antoine Priore puisse traiter certains de ses patients[33]. Priore accepte la proposition, mais ne peut les traiter à l'hôpital, car son appareil n'est pas transportable. L'administration du C.H.U. refuse le transport des malades chez Priore à Floirac[34]. En conséquence Reboul ne peut pas tester les effets du rayonnement sur ses patients !
En février 1962, le professeur Lachapèle, directeur de l'Institut Bergonié, propose un local à l'hôpital pour Priore de construire un appareil[35]. Priore refuse l'offre car d'abord il est dans l'impossibilité financier de construire un appareil neuf à l'hôpital et il a peur d'être dépossédé de sa découverte.
Le 8 mai 1961 le Dr. Grenoilleau, Inspecteur divisionnaire de la santé, somme Priore de traiter des malades uniquement dans le cadre défini par le directeur de la Fondation Bergonié, le centre anticancéreux de Bordeaux, sous risques de poursuites pour pratique illégale de la médecine[36].
Le traitement des malades du cancer par Antoine Priore s'arrête.
- Antoine Priore soigne des malades du cancer sous le contrôle médical du Dr. Maurice Fournier et du Dr. Henri Dagréou. Le Dr. Fournier tient informé le président de l'Ordre des Médecins de la Gironde et les soins sont prodigués gratuitement[37].
- La Mairie de Bordeaux : La Mairie de Bordeaux joue un rôle essentiel dans le soutien d'Antoine Priore. Jacques Chaban-Delmas est élu Maire en 1947 et les anciens résistants occupent des places importantes dans toute l'administration de la ville. Les faits de résistance de Priore lui permettent d'être introduit dans ce cercle fermé.
- Quand Priore a besoin d'équipement militaire, d'abord pour son projet de stérilisation de fruits et légumes, puis pour ses montages pour soigner des malades, il obtient du matériel déclassé sans problème (c'est-à-dire du matériel qui ne fonctionne pas, mais entre des mains compétents, fonctionnera...) datant de la Guerre.
- Quand Dr. Berlureau demande l'autorisation à la Mairie pour l'utilisation des laboratoires des abattoirs, c'est accordé immédiatement.
Le raisonnement exprimé par Chaban-Delmas est simple : « je ne suis pas moi-même scientifiquement compétent pour juger de l'importance des travaux d'Antoine Priore, mais quand le Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences (Robert Courrier), un prix Nobel (André Lwoff) et des chercheurs de renommée internationale me disent qu'il y a un effet et que c'est important, je réagis. »
Image externe | |
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« Jacques Chaban-Delmas et Antoine Priore le 21 novembre 1972 » |
En conséquence il utilise son influence personnelle de Maire de Bordeaux, de député, de Premier ministre et de Président de l'Assemblée nationale à maintes reprises pour aider Antoine Priore. Pour le gestion quotidienne de ses actions il délègue son autorité à MM. Gilbert Leroi, secrétaire-général de la Mairie et à Jacques Valade, son adjoint et professeur à la faculté des sciences de Bordeaux.
- Pour construire ses appareils, il y a un employé municipal qui est détaché en permanence à Floirac comme main-d’œuvre pour l'aider.
- Pour faire fonctionner ses appareils, Priore à besoin d'une puissance électrique qui n'a rien à voir avec celle d'un petit pavillon de banlieue. L'EDF installe une ligne spéciale pour subvenir à ses besoins. Les factures d'électricité sont prises en charge par la Mairie.
- Le 21 novembre 1972, Jacques Chaban-Delmas lui-même pose la première pierre du Laboratoire de Recherches Scientifiques Antoine Priore (LARSAP) ; le même jour Antoine et Francine Priore font baptiser leurs deux fils et Jacques Chaban-Delmas est leur parrain.
Les liens entre la Mairie et Georges Chavanes, PDG la société Leroy-Somer avaient également une dimension politique. Chavanes tenait une place importante dans la famille politique de Chaban-Delmas. (Il est, d'ailleurs devenu ministre dans le gouvernement de Jacques Chirac entre 1986 et 1988 et Jacques Valade était ministre de la Recherche.)
Le Professeur Pautrizel a toujours œuvré pour la construction d'un appareil Priore dans un laboratoire universitaire. Il pense d'avoir convaincu Antoine Priore du bien-fondé de cette démarche et en mars 1971 Pautrizel fait une demande de subvention à la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (D.G.R.T.), une service qui dépend directement du Premier ministre, qui, à l'époque est Jacques Chaban-Delmas...
Le 5 mai, Pierre Aigrain (directeur DGRST) et Hubert Curien (directeur du CNRS) lors d'une conférence de presse annonce le financement d'une étude de l'appareil Priore, d'un montant de 3,5 millions de francs, dans un laboratoire universitaire à Bordeaux[38].
Un article dans l'Express, L’Étrange machine de M. Priore[39] du 18 mai, tente de lier le nom de Jacques Chaban-Delmas avec une escroquerie scientifique et de malversations de fonds publics.
La subvention provoque de vives tensions dans le monde de la recherche publique, ou les crédits sont rares. Les tensions augmentent quand, après une intervention de G. Leroi et G. Chavanes auprès de la DGRST, les crédits ne sont pas alloués à l'université de Bordeaux, mais directement à la société Leroy-Somer, et pas pour construire un appareil expérimental sur le domaine universitaire, mais pour construire l'appareil gigantesque chez Antoine Priore, le M600, destiné à soigner des malades ! L'appareil ne fut jamais terminé.
Cette dernière volte-face a rendu des futurs aides des pouvoirs publics quasi-impossible.
En mai 1981, J-M. Graille, journaliste à Sud-Ouest, évoque dans une longue lettre adressée à Jacques Valade, les actions de la Mairie de Bordeaux dans l'« Affaire Priore »[40].
- Sans l'aide de Chaban-Delmas Antoine Priore n'aurait jamais pu faire le travail qu'il a fait, mais ce soutien a une contre-partie. Les pression exercées par Chaban-Delmas en faveur d'Antoine Priore froissent les susceptibilités des administrateurs de la recherche scientifique et quand Antoine Priore ne joue pas le jeu vis-à-vis des conventions scientifiques, les sanctions tombent, les rumeurs sont alimentées, les « on dit que... » pullulent et les carrières des chercheurs ayant travaillés avec Antoine Priore sont compromises.
- Commission de 1960 : Une commission de médecins formée à la demande de Jacques Chaban-Delmas pour le conseiller sur les suites à donner aux demandes d'Antoine Priore pour des subventions se réunit pour la première fois en juin 1960. Le cancérologue de la commission est le professeur Lachapèle. Leur avis est négatif, car Antoine Priore soigne déjà des malades du cancer clandestinement.
- A la demande de Jacques Chaban-Delmas la commission se réunit une deuxième fois en décembre 1960, avec un nouveau membre, le Pr. Courtial, cancérologue parisien (qui demande pourquoi Antoine Priore n'a pas présenté un dossier de travail clinique pour appuyer sa demande de subvention[41] !) Les avis des deux cancérologues de la commission sont très négatifs et les autres membres s'inclinent.
- Les professeurs Courtial et Lachapèle sont très insistants auprès de leurs collègues parisiens et devant les journalistes en février-mars 1965 lors de la présentation par le Professeur Courrier à l'Académie des sciences sur le fait que Priore est un charlatan qui traite des malades clandestinement.
Le travail expérimental sur divers modèles de cancer, malgré le fait que la forme est semblable à des centaines d'autres études universitaires sur le sujet, provoquent des passions et des réactions irrationnelles.
D'abord la médiatisation journalistique des communications de Rivière et Guérin à l'Académie des sciences et l'extrapolation des résultats sur un cancer expérimental sur des rats et le traitement 'miracle' trouvé par un amateur hors des circuits officiels de la recherche scientifique provoque des réactions épidermiques des cancérologues, au point de faire des déclarations ridicules et mensongères pour se justifier.
- Il est louable pour des médecins de signaler aux journalistes que l'extrapolation des résultats sur des animaux à un traitement du cancer humain donne un fausse espoir aux malades et n'est pas justifié dans l'état actuel des recherches.
- Il est moins louable d'affirmer qu'un travail sur un cancer greffé ne vaut rien, car ils sont facilement guérissable. M. Guérin a défié ses collègues de guérir un rat greffé avec la tumeur T8 ou affirmer que la machine de Priore n'existe pas, car Priore n'a que un compteur électrique de 5 ampères chez-lui[42]. Personne n'a relevé le défi et la T8 a disparu des catalogues de cancers expérimentaux, car inguérissable.
L'animosité envers « Antoine Priore, le charlatan », s'étende vers les chercheurs qui ont expérimentés avec ses appareils. L'odeur de souffre qui entoure l'Affaire Priore est utilisé dans des luttes intestines universitaires de promotion, de pouvoir et l'obtention de crédits :
- MM. Delmon et Biraben sont menacés d'avoir leur carrières bloquées s'ils publient les résultats de leur travaux de 1960 ;
- M-R. Rivière voit sa carrière arrêté et le CNRS lui demande, avec menace de huissier, de rembourser 59 035,79 F de frais pour les expériences chez Priore de 1963-1965[43] !
- P. Chateaureynaud-Duprat voit ses crédits de recherche supprimés.
- G. Mayer est « vivement conseillé » d'enlever toute mention de ses travaux avec Antoine Priore lors de sa candidature pour l'agrégation. Il refuse, mais obtient comme-même son agrégation.
- Les relents des accusations d'escroquerie persistent et Raymond Pautrizel, qui était directeur d'un unité de recherches d'INSERM, est victime à son tour. Cette unité lui était retiré, car « il travaillait avec Priore ».
- Les brevets d'Antoine Priore : Le 1 juin 1962 Priore dépose son premier brevet[44]. Le texte de ce brevet provoque le scepticisme de tous qui l'ont lu !
- Il faut garder à l'esprit qu'un brevet n'est ni un plan de construction, ni le mode d'emploi d'un appareil, mais un document destiné à protéger l'originalité d'un inventeur. Antoine Priore tente de se protéger contre des futurs concurrents en invoquant les idées glanées dans le livre de Charles Laville : Cancer dérangement électrique, avec des ajouts personnels, les détails techniques sont vagues et généraux, des termes techniques sont utilisés hors de leur contexte. etc. Le texte a été écrit par le Dr. Berlureau sous la dictée d'Antoine Priore.
- Le brevet est systématiquement lu par un scientifique ou une commission dont on demande l'avis sur le sérieux du travail d'Antoine Priore. Un expert, après lecture de ce document, même s'il est à priori sans opinion, devient, au mieux, sceptique ; un expert médical, qui sait déjà qu'Antoine Priore traite des malades du cancer, de méfiant, devient franchement hostile.
- Tous les détracteurs de Priore évoquent le texte de ce brevet chaque fois qu'il est question d'évaluer le sérieux de son travail. Au lieu de le protéger ce brevet alimente les controverses et dessert Antoine Priore.
- Cependant, un deuxième brevet[45] est déposé par la société SERESO (voir ci-dessous) en 1966. Le texte, écrit par des ingénieurs de LEROY SOMER, est parfaitement conforme à un brevet technique typique. La structure et les composants de l'appareil sont clairement décrits. Ce qui n'est pas décrit, et c'est normal dans le texte d'un brevet, est comment utiliser l'appareil.
- Dans les controverses à partir de 1967, les détracteurs d'Antoine Priore ignorent ce brevet et parlent uniquement de celui de 1962 quand il y a référence à l'« appareil Priore, cette boîte noire, dont on ignore tout » ! Une comparaison des deux brevets montre que tous les éléments techniques du deuxième brevet sont déjà présents dans le premier et sont assez clairement décrits, si le texte fleuri et fantaisiste est enlevé.
Leroy-Somer (1965-1967)
modifierLes ingénieurs de LEROY-SOMER, sous la direction de Paul Ribeau, montent rapidement un appareil, nommé le PR1. Malheureusement les consignes d'Antoine Priore ne sont pas totalement respectées par Ribeau et l'appareil ne donne pas les mêmes effets biologiques que l'appareil de Priore, mais seulement des effets très partiels.
Après quelques hésitations de la part d'Antoine Priore et ses amis[46] la société SERESO (Société d’Études et Recherches Électroniques du Sud-Ouest) fut constituée le 15 juillet 1965, avec un capital de 30 000 F reparti comme suit :
- 23 600 F pour les Moteurs LEROY
- 6 400 F pour les porteurs : Priore, Berlureau, Fournier, Balzeau et Lagière[N 3]
Dans cetté répartition il n'est pas tenu compte de l'apport en nature fait par Antoine Priore, c'est-à-dire son savoir-faire.
Antoine Priore devient salarié en qualité d'ingénieur[47]. Chavanes propose un contrat de licence à Priore[48], que Priore refuse de signer, car très défavorable à son encontre. Un compromis sera trouvé seulement en décembre 1966 et un contrat de licence signait. Malheureusement, au lieu d'apaiser la situation, le contrat est une source de conflit supplémentaire quand Priore apprendre que la version du contrat enregistré en 1967 comporte des modifications manuscrites faites par G. Chavanes et que le paraphe « A.P. » à côté des ces ajouts n'est pas le sien[N 4].
Suite à ces modifications et le non-respect de ses consignes techniques par P. Ribeau, les relations humaines entre Antoine Priore et les dirigeants de LEROY-SOMER sont exécrables. Elles sont décrites par Pierre Genty dans son rapport à la Direction de la SOVIREL en mars 1967[49]
Le but de la société est de commercialiser des appareils Priore. Vu les premières dires de G. Chavanes, Antoine Priore attende la construction d'un appareil d'une puissance permettant le traitement d'un humain. Les dirigeants de la société sont réalistes, la société n'engagera un tel investissement que lorsque des résultats incontestables auront été produits par des appareils conçus pour les animaux.
La société entreprend la construction, dans un hangar dans le jardin de Priore, d'un appareil sur la base d'une tube à décharge de 235 mm de diamètre et d'un champ magnétique de 900 gauss. Les plans, le dossier technique de cet appareil et un brevet[45]sont dressés par les ingénieurs de LEROY-SOMER, sous la direction de Paul Ribeau et avec le concours d'Antoine Priore.
L'appareil est construit assez rapidement, mais les premiers conflits entre Antoine Priore et Paul Ribeau apparaissent quand ce dernier fait un certain nombre de « simplifications » dans le montage de l'appareil que Priore juge non-conformes à ses prescriptions[50].
- Le Professeur Rivière teste l'efficacité de l'appareil avec un modèle expérimental (LS347) qu'il a déjà utilisé avec l'appareil d'Antoine Priore, qui produisait la guérison de 100% des rats traités. Il fait quatre expériences, le 30 septembre, 11 octobre, 27 octobre et le 26 novembre 1965. Les résultats sont un prolongement de vie pour l'expérience du 11 octobre et un effet nul pour les trois autres expériences.[51].
- En mai 1966 le Professeur Pautrizel fait trois expériences avec l'appareil de la SERESO en utilisant les globules rouges du mouton et des Trypanosomes. Les résultats sont partiels, mais pas comparables avec les résultats obtenus avec l'appareil d'Antoine Priore[52].
Au début de 1966, le Professeur Grabar, directeur de l'I.R.S.C. de Villejuif, malgré beaucoup d'hostilité interne, voudrait acheter un appareil Priore. Le 9 février, lors d'une réunion à Villejuif, Paul Ribeau décrit le M235[53]. Le 28 février G. Chavanes fourni un devis (716 000 F pour l'appareil, 41 000 F pour l'installation) à Jacques Crozemarie, administrateur de l'IRSC, qui le transmet[54] au Professeur André Maréchal, Délégué Générale de la D.G.R.S.T.
Avant d'accepter de payer pour un appareil, le Pr. Maréchal veut que les chercheurs de Villejuif puissent vérifier le bon fonctionnement de l'appareil, d'abord sur un modèle utilisé par le Pr. Rivière, puis pour un autre modèle proposé par l'IRSC. Priore est accablé, l'appareil de la SERESO ne fonctionne pas correctement et son ancien appareil, utilisé par Rivière et Guérin, tombe en panne de plus en plus souvent. Les expériences de contrôle sont reportées plusieurs fois, puis abandonnées et avec elles l'appareil pour Villejuif.
Le 15 octobre 1966 Antoine Priore adresse une lettre[50] au Professeur André Maréchal (DGRST) dans laquelle il donne des devis pour la construction d'un nouvel appareil et il précise les erreurs de construction du M235 faites par Paul Ribeau : placement du tube à décharge par rapport au bobine magnétique, placement de la cathode par rapport aux champs magnétiques etc...
En janvier 1967, après la signature du contrat de license par Antoine Priore (voir ci-dessus), la SERESO fait une demande de subvention de 4 000 000 F auprès de la DGRST[55].
Dans l'esprit d'Antoine Priore, la subvention est destinée à la construction d'un appareil capable de traiter es humains.
La DGRST entame une série de négociations avec LEROY-SOMER, Antoine Priore, SOVIREL, Professeur Courrier etc. Les négociations sont menées par une personnage de l'ombre, dont le Ve République raffole, Pierre Dejussieu-Pontcarral, général à la retraite, ancien résistante, sans le moindre fonction officielle, mais souvent chargé de 'missions délicats'. Elles ne donnent rien de concret sur le moment, mais en 1972, le DGRST est de retour dans l'Affaire Priore et elles seront reprises.
Le 7 juillet 1967 Antoine Priore démissionne comme directeur technique de la SERESO avec effet du 8 octobre[56].
Comme un dernier pied-de-nez, le 17 août 1967 Priore envoie le compte rendus d'une dernière expérimentation effectuée par les Professeurs Pautrizel et Mayer, avec l'appareil de la SERESO sur des rats greffés avec le LS347 à G. Chavanes : résultat 100% mortalité[57]
N'ayant eu aucune activité pendant près de deux ans, la SERESO est dissoute par l'Assemblée générale du 5 juillet 1969[58].
Antoine Priore exprime tout son amertume dans une lettre[59] adressée à Jacques Chaban-Delmas le 18 juillet.
La société LEROY-SOMER cesse sa collaboration avec Antoine Priore temporairement. Elle reviendra en 1972.
Pour être viable la société SERESO doit vendre des appareils. Par un concours de circonstances, le Professeur Grabar, directeur de I.R.S.C. de Villejuif, malgré une très forte hostilité interne, est prêt à acheter un appareil Priore pour l’expérimenter et G. Chavanes est prêt à lui vendre l'appareil construit par ses ingénieurs.
Évidemment, l'idée de vendre un prétendu appareil Priore, qui ne donne pas les résultats de son appareil, pour être testé par ses pires détracteurs déplaît fortement à Antoine Priore et ses amis. Quand les professeurs Latarjet, Mathé etc. constateront que les observations de Rivière et Guérin ne sont pas reproductibles sur leur appareil, ce sera la fin des espoirs pour Antoine Priore. Ils empêchent la transaction.
Du côté de l'I.R.S.C., les professeurs Latarjet et Mathé pensent que le fait que Priore les empêche d'expérimenter son appareil est une preuve supplémentaire qu'il est un escroc. C'est à partir d'avril/mai 1966 que Latarjet fait circuler la rumeur que Priore remplace des souris malades par des souris saines.
Les « souris anglaises »
modifierEntre janvier et juin 1966 des chercheurs du Chester Beatty Institute de Londres travaillent chez Antoine Priore. Ils étudient l'effet du rayonnement émis par l'appareil sur plusieurs type de cancers expérimentaux et sur la croissance de cultures cellulaires. Vers le milieu du mois de mars, une rumeur se répand dans les milieux de la recherche médicale parisienne : Les expériences des anglais chez Priore sont truquées ; Priore substitue des souris malades par des souris saines ; les anglais ont la preuve...
Cette rumeur, initiée et entretenue pendant plus de vingt ans par le professeur Raymond Latarjet, a eu un effet très néfaste pour Antoine Priore et ses défenseurs. Vu le poids du professeur Latarjet dans les instances décisionnaires de la recherche médicale, la rumeur a été reprise par des journalistes, des collègues chercheurs et des administrateurs de la recherche française, sans sourciller.
Dans une réunion officielle à la DGRST le 3 juin 1966[60], qui a comme objet de décider les suites à donner aux expérimentations à Bordeaux, Latarjet affirme avoir reçut une lettre d'un certain P.C. Koller, collègue du Pr. Ambrose au Chester Beatty Institure, accusant Priore (et indirectement Pautrizel, présent à la réunion) de substitution de souris. Latarjet refuse de montrer la lettre au participants ou de la joindre au CR de la réunion (Il ne montra jamais la lettre à quiconque).
La rumeur avait comme sous-entende que les chercheurs britanniques ont fait une seule expérimentation sur un petit nombre de souris et que toutes les souris traitées ont été substitués par des souris saines. La réalité est toute autre.
M. et Mme Ambrose arrivent à Floirac le 4 janvier avec 50 souris greffées avec trois type de cancer expérimental. Cette première expérimentation est destinée à faire connaître les lieux, étudier les problèmes pratiques du traitement, les problèmes logistiques etc. Elle fait partie de la cuisine interne de la recherche expérimentale, où avant de faire des expérimentations dans les règles de l'art avec une nouvelle thérapeutique on fait la main avec des essais un peut improvisés. Ensuite, les déblayages faites, l’expérimentions sérieuses commence avec, en janvier une centaine de souris traités, puis, en collaboration avec les professeurs Rivière et Chouroulinkov des études sur la croissance cellulaire en vitro et à partir du mois d'avril jusqu'au mois de juin, des études de rats avec des tumeurs induites par le benzopyrène.
Il y eut effectivement un doute sur l'identification de certains animaux traités dans l'expérimentation préliminaire du début du mois de janvier. Le doute se portait sur deux souris d'un lot greffé avec la tumeur ADJPC6/A et sur quatre souris d'un lot avec la tumeur ADJPC5/A. Ces souris n'avaient plus aucune tumeur. Pour TOUS les autre animaux expérimentés chez Priore il n'y avait aucun problème d'identification.
Les chercheurs anglais utilisent deux moyens pour l'identification des souris :
- Un examen sanguin par l'électrophorèse. Toutes les souris traitées à Floirac donnent les mêmes résultats avec cet examen que les souris de leur lignée.
- Une greffe de peau des souris de la même lignée sur les souris traitées à Floirac. En général 100% des greffes entre souris de la même ligné sont acceptées.
Tout les souris sont de la même ligné selon le premier examen. Le deuxième examen est plus sensible que le premier et pour quelques souris, les greffes sont rejetées. Le Dr. Ambrose est certes intrigué par le phénomène, mais il ne soupçon pas une fraude de la part d'Antoine Priore. L'idée d'une stimulation des défenses immunitaires est même évoquée par ses collègues et par le professeur Grabar à Paris (L'idée sera confirmé en 1969 par le travail de P. Chateaureynaud-Duprat, décrit ci-dessus.)
En même temps (le 1 juin), le Professeur Ambrose demande[61] à Antoine Priore si un collègue, le professeur Koller, peut aussi faire des expériences de nature immunologiques semblables à celles faites par Pautrizel ! La réponse de Priore et de Pautrizel est évidement un refus de collaborer dans un climat de méfiance[62]. C'est la fin de la collaboration officielle de la Chester Beatty Institute avec Antoine Priore. Par contre, les relations amicales entre Pautrizel et Ambrose restent, jusqu'à la mort de ce dernier en 1982.
En 1969 le nouvel appareil de Priore est terminé. Pour éviter la possibilité d'une propagation de rumeur de substitution d'animaux dans ses travaux, le Professeur Courrier conseil le Professeur Pautrizel d'organiser l'expérimentation de base (c'est-à-dire l'infestation des souris avec 20 000 trypanosomes, puis traitement chez Priore, 6 heures par jour pendant 5 jours) sous un très strict contrôle.
- Une commission d'une trentaine de personnalités (universitaires et non-universitaires), sous la présidence du Professeur R. Cambar, est formée.
- Membres de la commission sont présents en permanences lors du traitement des souris.
- Hors période de traitement, les souris sont gardées dans un local de l'Institut Bergonié, centre anti-cancer de Bordeaux, sous la responsabilité du professeur C. Lagarde, un détracteur d'Antoine Priore.
- Le transport des souris entre Floirac et Bordeaux est assuré par un huissier, qui utilise des cages cadenassées.
- Les comptes rendus de la commission[63] décrit les résultats de l'expérience, qui sont exactement ceux déjà publiés par le Professeur Pautrizel.
Les travaux de la commission n'ont jamais été mis en question et aucun détracteur d'Antoine Priore n'a mis en doute la réalité de l'ensemble des observations reportées par le Professeur Pautrizel et ses collègues dans la période 1966-1977. Dans les attaques contre Antoine Priore ces observations sont simplement ignorées ou seulement mentionnés brièvement !
La DRME et la DGRST (1970-1972)
modifierA la fin de 1966, en plein conflit avec la SERESO, l'appareil d'Antoine Priore tombe irrémédiablement en panne. Le Professeur Pautrizel, convaincu de l'importance des effets biologiques du rayonnement émis, s'engage à trouver des fonds auprès de : l'OMS, FRMF, l'université et de dons privés pour la construction d'un nouvel appareil. Cet appareil, construit par Antoine Priore et son équipe fidèle est terminé en 1968 et fonctionne jusqu'en 1980.
Avec un appareil relativement fiable et des résultats biologiques spectaculaires Pautrizel demande une subvention auprès de la DRME (Direction des Recherches, Moyens et Essais), un organisme de recherche militaire[64]. Une subvention est accordée[65] à Pautrizel. Les physiciens du CNRS, Berteaud et Bottreau demandent également une subvention[66] pour procéder à la caractérisation du rayonnement de l'appareil et qui est accordé en janvier 1970[67].
A la suite de ces travaux en 1971 il est évident qu'il faut construire un nouvel appareil avec des paramètres électromagnétiques variables pour permettre l’optimisation des effets biologiques et de bien cerner l'influences des différents paramètres. Le coût d'un tel appareil est estimé à 4 000 000 F. La DRME ne dispose pas d'une tel somme et le financement doit passer sous l'égide de la DGRST (Délégation générale à la recherche scientifique et technique).
A la DGRST le souvenir du fiasco de la SERESO est toujours vif et c'est seulement sous une forte pression de Jacques Chaban-Delmas, Premier Ministre, qu'elle accorde une subvention de 3 500 000 F.
Dans un rapport confidentiel[68] adressé au ministre de la recherche François-Xavier Ortoli, le Délégué général, Pierre Aigrain propose qu'une subvention de 3 500 000 F soit allouée à l'université de Bordeaux pour la construction de cet appareil expérimental. La subvention de 3 500 000 F est annoncé dans une conférence de presse par P. Aigrain et H. Curien (directeur du CNRS) le 5 mai 1971[69]. Enfin, l'appareil Priore entra dans la recherche scientifique officielle !
La proposition stipule que:
- L'appareil soit construit sur le domaine universitaire de Bordeaux ;
- La gestion de la subvention soit confiée à l'A.D.E.R.A. (Association pour le Développpement de l'Enseignement et des Recherches en Aquitaine
- Le responsable technique soit Antoine Priore
- Le responsable scientifique soit le Professeur Pautrizel
Tel était la position officielle définie lors d'une réunion à l'Hôtel de Matignon le 24 juin 1971.
Le 30 juin, M. Cuzin, président de l'ADERA écrit[70] à P. Aigrain pour faire des propositions pratiques afin de la gestion de la subvention se déroule dans les meilleurs conditions.
Le 8 juillet P. Aigrain réponds[71] en regrettant que ses propositions sont devenues sans objet !
En effet, il y eut des changements radicales dans l'attribution de la subvention :
- La subvention est attribuée exclusivement à la société Leroy-Somer.
- La construction de l'appareil n'aura plus lieu dans un laboratiore universitaire à Bordeaux, mais au domicile d'Antoine Priore à Floirac et sous la responsabilité de Paul Ribeau.
Le 30 juillet, P. Aigrain écrit à G. Chavanes pour confirmer l'accord établi par J. Valade (maire-adjoint de Bordeaux) et la société Leroy-Somer[72]. La Convention[73] est signée le 26 novembre par G. Chavanes, mais contre-signée par F-X. Ortoli seulement le 26 avril 1972.
Les termes sont limpides :
- Le montant total de la subvention est de 3 500 000 F
- L'organisme titulaire est la société Leroy-Somer.
- Le responsable technique est Paul ibeau.
- La société Leroy-Somer doit construire un générateur de champs électromagnétiques en suivant les indications de M. Priore.
- Les diverses caractéristiques de puissance et de modulation de l'appareil pourront être fixées indépendement les unes des autres dans des domaines de grandes amplitudes.
- La subvention est destinée uniquement à la construction du générateur;
- Les frais de fonctionnement et la construction du bâtiment pour abriter l'appareil sont à la charge de Leroy-Somer.
En contrepartie la société Leroy-Somer doit faire en sorte que :
- Soient réalisées immédiatement avec l'appareil en fonctionnement les expériences demandées par la DGRST depuis juin 1966 (contrôle des expériences de Rivière et Guérin sur la T8 et le LS347 et en plus les expériences demandées par MM. Latarjet, Bernard et Lwoff.
- La construction du nouvel appareil ne gêne en aucune manière le déroulement des expériences avec l'appareil en fonctionnement.
- Ces expériences soient reproduites en priorité avec le nouvel appareil dès son achèvement;
- Le déroulement des travaux et la mise au point du générateur à paramètres variables fassent l'objet de comptes rendus réguliers à la DGRST.
Pourquoi le virement dans l'attribution de la subvention ? : La peur viscérale d'Antoine Priore d'être dépossédé de « son secret » n'était pas apaisée quand les physiciens Berteaud et Bottreau ont construit et testé un « appareil Priore simplifié » après leur contrat avec la DRME pour faire des mesures du rayonnement électromagnétique de l'appareil de Priore. Une telle démarche est parfaitement logique dans une étude scientifique ou on veut déterminer les effets de chaque paramètre, mais ne cadre pas bien avec l'engagement de confidentialité qui est signé entre Priore et la DRME.
Antoine Priore se poseait la question : Si l'appareil de Berteaud et Bottreau avait donné des résultats biologiques probants, aurait-il été laissé pour compte ? Dans tous les cas, le Professeur Pautrizel, dans une lettre adressée à Jacques Chaban-Delmas le 13 mai 1971, exprime son sentiment que oui[74].
Antoine Priore craint que s'il construise un vrai appareil sur le domaine universitaire son secret sera certainement « volé ».
- Au début de juin il contacte G. Leroi à la Mairie de Bordeaux pour que Chaban-Delmas fasse modifier la Convention avec la DGRST. Selon P. Ribeau[75], Jacques Chaban-Delmas rencontre G. Chavanes lors d'une réunion Industriels - Politiques à Poitiers et lui demande, comme faveur personnelle, que la société Leroy-Somer revient dans l'« Affaire Priore ».
- Le 6 juillet des contacts entre Ribeau et Priore ont eu lieu et Ribeau propose la constitution d'une société avec lui-même comme directeur et Antoine Priore comme sous-directeur[76] et le 9 juillet une réunion avec G. Leroi et J. Valade.
- Pendant la période ou il pensait que la subvention serais attribuée à l'université, le Professeur Pautrizel et ses amis ont cherché des mécènes pour contribuer au financement de l'appareil expérimental. Ils ont trouvés plusieurs : la Fondation Mérieux et des individus privé. Ce travail a été mené par H. Gossot, secrétaire général de l'ADERA, qui est censé de gérer la subvention de la DGRST. Au début du mois août 1971, Gossot reçoit l'ordre, venant de l'entourage de J. Valade à la Mairie de Bordeaux, de laisser tomber ses négociations, car Leroy-Somer doit être le seul partenaire avec la DGRST[77]
Aucune des obligations contractuelles de la société Leroy-Somer envers la DGRST n'est honorée.
Entre le 16 juin 1972 et le 3 avril 1975 la DGRST débourse la somme de 2 480 000 F à la société Leroy-Somer (SERAP) et le 21 novembre 1975, H. Curien, délégué général, met fin au contrat et refuse, avec agacement, de verser le solde de 1 029 000 F[78].
La pression exercée par Jacques Chaban-Delmas produit une profonde malaise au sein des administrateurs de la DGRST, mais le fait d'attribuer la subvention à l'université l’atténue. Car c'est la chance de mettre au clair la question de la réalité ou non de « l'effet Priore ». Dans le milieu de la recherche médicale parisienne c'est un tollé. Et quand la subvention est finalement attribuée à une société privée pour construire l'appareil au domicile d'Antoine Priore, on crie au scandale et détournement de l'argent public[79].
Le monde politique s'en mêle
modifierDevant l'échec de la société LEROY-SOMER et la SERAP, le Professeur Pautrizel et ses amis tentent de relancer la possibilité de financer les recherches sur le rayonnement Priore par un appel au Président Valéry Giscard-d'Estaing[80]. En janvier 1981, le Professeur Pautrizel et le Dr. J-P. Daulouède sont reçu à l'Elysée par l'amiral P. Emeury, (conseiller scientifique du Président et ancien commandant de la Force océanique stratégique)[81] et ils donnent des compléments d'information (historique, marche à suivre etc[82]).
Après avoir étudié le dossier, l'amiral Emeury préconise que la C.R.E.S.S.A. (Centre de Recherches et d'Études du Service de Santé des Armées) construise et teste, selon un protocole établi par l'Académie des sciences, un appareil Priore. Le 19 mars l'Académie des sciences prend connaissance officiellement de la demande de la Présidence de a République. Le 30 mars la commission est formée. En avril la presse en parle[83].
Le 8 mai 1981, après les élections, François Mitterrand devient Président de la République et l'amiral Emeury quitte ses fonctions en laissant pour instruction à son successeur que le dossier Priore et la C.R.E.S.S.A. est important. Le dossier est transféré au nouveau Ministre de la Recherche, Jean-Pierre Chevenement, qui, au lieu de suivre la procédure préconisée par l'amiral Emeury, demande à l'Académie des sciences de lui conseiller sur l'opportunité de financer la construction d'un appareil Priore. La commission ne se réunit jamais ! Les professeurs Jean Bernard et Raymond Latarjet s’emparent du dossier et écrivent un rapport pour le Ministre :
Rapport Bernard - Latarjet[84] : Ce rapport, écrit en mars 1982 par les deux plus importants détracteurs d'Antoine Priore sonne le glas de tous ses espoirs.
Une lecture attentive du rapport révèle de nombreuses affirmations fausses et insinuations sans fondement[85]. En particulier le brevet de 1962 et la rumeur de substitution d'animaux en 1966 sont mis en exergue.
Cependant, les auteurs, page 23, écrivent :
« Les effets de la machine, s'ils sont exacts (et nous pensons qu'ils le sont), pourraient être dus à une faible composante d'ondes de basses fréquences dans l'ensemble des signaux qui sortent de l'appareil. »
, suivi par la Conclusion :
« La commission désignée par l'Académie des sciences ne peut pas conseiller à M. le Ministre d’État chargé de la Recherche et de la technologie de poursuivre le soutien financier de cette affaire. »
En clair, les phénomènes observés par les biologistes sont probablement réels, mais la porte est fermée pour la subvention des recherches. L'affirmation que ces phénomènes sont les conséquences des effets de quelques champs électromagnétiques simples est erronée, car l'expérience de base du Professeur Pautrizel avec l'infestation d'une souris avec des trypanosomes, n'a jamais pu être reproduite autrement que par un appareil Priore.
Le rapport, écrit, mais non-signé, par deux sommités de la recherche médicale est souvent cité par des journalistes et commissions scientifiques pour rejeter les travaux d'Antoine Priore.
L'après-Priore
modifierDans les années qui ont suivi le décès d'Antoine Priore, la polémique est reprise périodiquement par des journalistes de la presse pseudo-médicale et scientifique. Comme du vivant d'Antoine Priore, il y a les deux camps :
Son nom est lié à une escroquerie :
- Le 2 août 1986 : Michel Polac, « Droit de réponse » sur T.F.1. : discussion entre MM. J-P. Bader, A-J. Berteaud, H. Gossot, C. Jasmin, B. Pierquin et R. Buvet et projection du flm réalisé par Anne Hoang et l'équipe de « Contre Enquête ». Les scientifiques qui avaient effectivement travaillé avec Antoine Priore ont vu leur demande de participer au débat refusé.
- P. Darmon, Les cellules folles, l'homme face au cancer de l'Antiquité à nos jours, Plon, (ISBN 2-259-02532-3), p.442-444
- S. Schraub, La magie et la raison, Médecines parallèles, psychisme et cancer, Calman-Lévy, (ISBN 2-7021-1554-3), p. 198
- Michel de Pracontal, L'imposture scientifique en dix leçons, Paris, Éditions La Découverte, coll. « Science et société », , 332 p. (ISBN 2707132934)
- « Les escrocs de la sante magnifies par les journalistes-independants », sur Centpapiers
Son nom est lié à une « découverte étouffée » :
- Gerald Messadié, Grandes découvertes de la science, Paris, Bordas, , 255 p. (ISBN 9782040163587)
- anglais C. Bird, « The case of Antoine Priore: A scandal in the politics od science », dans Explore !, 1994 [texte intégral]
- Pierre Rossion et Henri-Pierre Penel, « Qui se souvient de la machine de Prioré ? », dans Science & Vie, no 1008, septembre 2001, p. 91
- Pierre Rossion et Henri-Pierre Penel, « A-t-on retrouvé l'onde qui soigne le cancer ? », dans Science & Vie, no 1011, décembre 2001, p. 66-74
- Pryska Ducoeurjoly, « Faut-il réhabiliter Priore ? », dans Nexus, vol. 69, juillet 2010, p. 54-59 [texte intégral]
- Laurent Freeman, « Antoine Priore : l'inventeur de la machine à guérir le cancer », sur Stop Mensonges,
Dans les deux cas les documents sont truffés d'affirmations et interprétations fantaisistes, fausses ou sans fondement, mélangées avec des faits objectifs et exacts.
Conclusion
modifierDans les textes décrivant « L'Affaire Priore » Antoine Priore est présenté comme, soit un escroc pur et simple profitant de la maladie des autres, soit un chercheur dont la découverte est volontairement empêchée d'être appliquée par des puissants lobbies (industrie pharmaceutique, milieu des cancérologues etc.) qui vivent de la maladie.
Le première affirmation est fausse : pendant plus de trente années de travail il n'a jamais tiré un profit personnel. Il était cachottier certes, et pas sans raison, mais Antoine Priore n'a jamais été attiré par l'appât du gain.
Le deuxième affirmation est fausse aussi. Antoine Priore a été dénigré et a subi des mensonges d'un certain nombre de scientifiques, mais il a également bénéficié du soutien d'autres scientifiques de haut niveau et d'organismes d’État. Depuis 1967 et son association avec le Professeur Raymond Pautrizel, Antoine Priore avait tout en main pour entrer dans la science officielle. Il n'a pas saisi cette opportunité et porte une lourde responsabilité dans son échec.
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Pierre Rossion, « L'histoire la plus troublante de la science moderne : La machine de Prioré », dans Science & Vie, no 643, avril 1971, p. 53-59 [texte intégral]
- Jean-Pierre Bader, Le cas Priore : Prix Nobel ou imposture ?, J.C. Lattès, , 223 p.
- Jean-Michel Graille, Dossier Priore : une nouvelle affaire Pasteur ?, Paris, Denoël, , 307 p. (ISBN 978-2-207-23002-2).
- Jean-Pierre Lentin, Ces ondes qui soignent, ces ondes qui tuent, Paris, Albin Michel, coll. « Espaces libres », , 340 p. (ISBN 978-2-226-12696-2)
- Pierre Lance, Savants maudits, chercheurs exclus, Paris, Guy Tredaniel, (ISBN 978-2-84445-457-7)
Notes
modifier- ↑ Dans la préface de son livre Essentials of Medical Electricity le Pr. Morton écrit : En ce qui concerne les maladies pour lesquelles on utilise l'électrothérapie, il y a certains pour lesquels il procure une guérison ou au moins un allègement des symptômes ou d'autres méthodes ont échouées, ou d'autres méthodes sont plus lentes ou moins efficace. Il y a d'autres maladies, incurables par par toute thérapeutique connue, pour lesquelles l'électrothérapie est parfois prescrite, des cas qui sombre lentement, comme des bateaux à la dérive, vers le département d'électrothérapie, au cas ou le malade puisse, peut-être, bénéficier des soins.
- ↑ Yves Badie était employé par l'entreprise Claude Pazérissot dont le siège était à Paris, et fabriquait des enseignes lumineuses de 1947 à 1967. De par sa profession, il connaissait bien les techniques du vide, d'allumage des plasmas, des mélanges des gaz rares (le néon donne une couleur rouge mais, si on ajoute un peu de mercure, la couleur vire au violet. L'argon donne une couleur bleue, etc.), l'utilisation des hautes tensions aux extrémités des tubes luminescents (15 kV avec une très faible intensité) et connaissait très bien les électro-stimulateurs de Tesla.
- ↑ M. Balzaeu est Commissaire Divisionnaire à la P.J. de Bordeaux et ancien compagnon de Résistance d'Antoine Priore ; M. Lagière est adjoint de Jacques Chaban-Delmas à la Mairie de Bordeaux, dont la mère a été soigné par Antoine Priore.
- ↑ Le 2 janvier 1967 G. Chavanes envoie (« Lettre du 2 janvier 1967 », sur Archives de l'Affaire Priore) une copie du contrat enregistré à P. Vené (SOVIREL). En même temps, Antoine Priore lui envoie une copie de son contrat et Vené remarque les différences manuscrites. Le 30 janvier Vené suggère à Chavanes et à Priore que cette différence soit rectifiée rapidement (P. Vené, « Lettre du 30 janvier 1967 », sur Archives de l'Affaire Priore.
Références
modifierAnnexes
modifierArticles connexes
modifier- Albert Abrams (en)
- Arsène d'Arsonval
- Mirko Beljanski
- René Blondlot et le rayon N
- Paul Kammerer
- Georges Lakhovsky
- Loïc Le Ribault
- Gaston Naessens
- Paul Oudin
- Wilhelm Reich
- Royal Rife
- Jean Solomidès
- William Summerlin
- Nicola Tesla
- Affaire des Avions renifleurs
- Bioélectromagnétisme
- Cancer
- Système immunitaire
- Rayonnement électromagnétique
Liens externes
modifier
- « Archives de l'Affaire Priore » : Archive de plus de 6 000 documents liés à « L'Affaire Priore ».
- Modèle:YouTube
- Modèle:YouTube
- Modèle:YouTube
- Filme (2h58) de Pierre Lance Savants maudits et chercheurs exclus
- Modèle:Vidéo Conférence de Xavier Bonnet (Groupe d'Étude d'Histoire de la Médecine et d'Épistémologie médicale, Albi, France) sur l'affaire Priore sur le site de Canal-U.
- « Pôle de Recherche et d'Information sur les Ondes Radioélectriques et les Cancers », sur ARTEC
- ↑ Voir l'image de l'attestation en marge
- ↑ Claude Robert, « L'électron au service de la médecine », dans La Vie de Bordeaux, no 68, 30 mai 1952 [texte intégral].
- ↑ Charles Laville, Introduction à la mécanique de la vie VI : Le cancer, dérangement électrique, Paris, Éditions Laville, , 48 p. (lire en ligne).
- ↑ Claude Robert, « Le Cancer : Perturbations électriques des tissus », dans La Vie de Bordeaux, no 78, 15 août 1952 [texte intégral].
« « Je crois à la thérapeutique électronique » affirme M. Prioré, ingénieur électronicien », dans Sud-Ouest, 8 août 1952 [texte intégral]
« Un ingénieur bordelais apporte sa contribution à la lutte contre le cancer », dans Courrier Français, 9 août 1952 [texte intégral]
« M. Prioré s'inspire d'une théorie personnelle pour l'aider à la lutte contre le cancer », dans Sud-Ouest, 16 août 1952 [texte intégral]. - ↑ Robert Courrier, « Note : Plis cachetés d'Antoine Priore (février 1965) », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ [[Robert Clarke (journaliste)|Robert Clarke]], « Cancer : l'incroyable affaire Priore », dans Science & Vie, no 572, mai 1965, p. 114-118 [texte intégral].
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- ↑ Dr. Connardeau, « Attestation de la bonne santé de M. P. », sur Archives de l'Affaire Priore
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- ↑ Pr. Tayeau, « Lettre du 16 décembre 1961 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ Pr. Tayeau, « Lettre du 9 février 1962 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ Dr. Grenoilleau, « Lettre du 8 mai 1961 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ Dr. Fournier, « Lettre du 5 juillet 1965 », sur Archives de l'Affaire Priore
Dr. Fournier, « Lettre du 15 novembre 1965 », sur Archives de l'Affaire Priore - ↑ Hervé Ponchelet, « La machine de M. Priore ouvre peut-être, une voie nouvelle à la recherche biologique », dans Le Figaro, 6 mai 1971 [texte intégral]
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- ↑ M. Guérin et M-R. Rivière, « Lettre adressée au Directeur Général du CNRS, 5 avril 1965 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ M. Mérot, « CNRS demande le remboursement des frais d'expériences au Pr. Rivière (17 mai 1966) », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ Antoine Priore, « Brevet d'invention N°1.342.772 : Procédé et dispositif de production du rayonnements utilisables notamment pour le traitement de cellules vivantes », dans Ministère de l'Industrie, service de la Propriété Industrielle, 1 juin 1962, p. 1-11 [texte intégral].
- ↑ 45,0 et 45,1 SERESO, « Brevet d'invention N°1.501.984 : Dispositif pour la production d'un rayonnement biologiquement actif (invention Antoine Priore) », dans Ministère de l'Industrie, service de la Propriété Industrielle, 3 octobre 1966 [texte intégral].
- ↑ Marcel Basly, « Résumé de ses conseils juridiques à Antoine Priore sur la SERESSO », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ « Contrat de travail d'Antoine Priore (SERESO) », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ « Projet de contrat de licence entre Priore et la SERESO », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ P. Genty, « Rapport de visite aux laboratoires de recherches scientifiques de M. Priore à Floirac-Gironde », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ 50,0 et 50,1 Antoine Priore, « lettre adressée à A. Maréchal (15 octobre 1966) », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ P. Ribeau, « C.R. expériences du Pr. Rivière septembre-novembre 1965 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ A-N. Pautrizel, « Cahier de laboratoire N°1, 3 mai 1966 », sur Archives de l'Affaire Priore
A-N. Pautrizel, « Cahier de laboratoire N°1, 3 mai 1966 (a) », sur Archives de l'Affaire Priore - ↑ P. Ribeau, « Réunion à l'IRSC, le 9 février 1966: partie technique », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ J. Crozemarie, « Devis de l'appareil Priore pour l'IRSC de Villejuif », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ « Demande de subvention auprès de la DGRST », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ Antoine Priore, « Lettre de démission de la SERESO (7 juillet 1967) », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ Antoine Priore, « CR. d'une expérience sur des rats greffés avec LS347 et traité par le M235 (17 août 1967) », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ « Convocation pour l'AG de la SERESO, 5 juillet 1969 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ A. Priore, « Lettre adressée à J. Chaban-Delmas, 18 juillet 1969 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ Robert Courrier, « Notes manuscrits, réunion DGRST, 2 juin 1966 (a) », sur Archives de l'Affaire Priore
Robert Courrier, « Note manuscrit, réunion DGRST, 3 juin 1966 (b) », sur Archives de l'Affaire Priore
André Maréchal, « CR (educoloré) de la réunion DGRST, 3 juin 1966 », sur Archives de l'Affaire Priore - ↑ E.J. Ambrose, « Lettre adressée à Antoine Priore, 1 juin 1966 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ R. Pautrizel, « Lettre adressée à Ambrose, 9 juin 1966 », sur Archives de l'Affaire Priore
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- ↑ R. Pautrizel, « Demande de subvention auprès de la DRME », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ DRME, « Convention de recherche- Pr. Pautrizel, 26 novembre 1969 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ A-J Berteaud et A. Bottreau, « Demande de subvention auprès de la DRME, décembre 1969 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ DRME, « Convention de recherche - Berteaud et Bottreau, janvier 1970 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ P. Aigrain, « Note pour F-X Ortoli, 15 avril 1971 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ « Recherche fondamentale », dans Aurore, 6 mai 1971 [texte intégral]
« La machine de M. Priore ouvre, peut-être, une voie nouvelle à la recherche biologique », dans Le Figaro, 6 mai 1972 [texte intégral]
« Des crédits seront débloqués pour tester la machine du bordelais Antoine Priore », dans Sud-Ouest, 6 mai 1971 [texte intégral]
« Des experts vont tester la machine utilisé sur des souris cancéreuses », dans France-Soir, 7 mai 1971 [texte intégral]
« La science s'intéresse au canon anti-cancer », dans Paris Jour, 7 mai 1971 [texte intégral]
« Des organismes officielle de recherche pour financer des études sur la machine de M. Priore », dans Le Monde, 7 mai 1971 [texte intégral]
« L'énorme scandale de la machine à guérir le cancer », dans Le Meilleur, 8 mai 1971 [texte intégral]. - ↑ P. Cuzin, « Lettre adressée à la DGRST le 30 juillet 1971 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ P. Aigrain, « Lettre adressée à P. Cuzin, ADERA, le 8 juillet 1971 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ P. Aigrain, « Lettre adressée à G. Chavanes le 30 juillet 1971 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ DGRST, « Convention Leroy-Somer, novembre 1971 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ R. Pautrizel, « Lettre adressée à J. Chaban-Delmas, 13 mai 1971 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ Communication orale entre P. Ribeau et W. Ellison, le 1 avril 2009.
- ↑ R. Pautrizel, « Journal du Pr. Pautrizel, juillet 1971 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ H. Gossot, « Note pour Pr. Pautrizel », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ H. Curien, « Lettre de la DGRST à G. Chavanes, le 21 novembre 1975 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ G. Bonnot, « L'étrange machine de M. Priore », dans L'Express, 17 mai 1971, p. 98-101 [texte intégral].
- ↑ R. Pautrizel, « Lettre adressée à l'Elysée, 14 octobre 1980 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ R. Pautrizel, « Journal: janvier 1981 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ J-P Daulouède et R. Pautrizel, « Lettre adressée à l'Amiral P. Emeury », sur Archives de l'Affaire Priore
R. Pautrizel, « Document pour Amiral Emeury (a) », sur Archives de l'Affaire Priore
R. Pautrizel, « Document pour Amiral Emeury (b) », sur Archives de l'Affaire Priore
R. Pautrizel, « Document pour Amiral Emeury (c) », sur Archives de l'Affaire Priore - ↑ J-M. Graille, « Affaire Priore : L'armée tranchera », dans Sud-Ouest, 12 avril 1981 [texte intégral]
« Après 15 ans : Un traitement du cancer pris au sérieux », dans Le Soir, 13 avril 1981 [texte intégral]
etc. - ↑ J. Bernard et R. Latarjet, « Le problème Priore (1960-1981) : Rapport de la Commission de l'Académie des Sciences à Monsieur le Ministre d’État chargé de la Recherche et de la technologie - 22 mars 1982 », sur Archives de l'Affaire Priore
- ↑ W. Ellison et R. Duplessix, « Analyse du rapport du Pr. J. BERNARD et du Pr. R. LATARJET sur l’Affaire PRIORE », sur Archives de l'Affaire Priore