Utilisateur:Marc/brouillon
L'analyse du sujet
modifierNous avons vu de quoi était fait un sujet de philosophie, voyons maintenant comment l'analyser. Cette partie est sans doute la plus difficile de la dissertation : elle a une apparence relativement libre ; pour cette raison, il n'est pas facile de savoir par où commencer ni à quel moment nous pouvons juger que l'analyse est suffisante pour commencer à rédiger le développement. Il n'est donc pas non plus facile de donner des conseils qu'il suffirait de suivre pour réussir une bonne analyse. Nous allons tenter de partir de quelques exemples pour formuler quelques règles.
Définitions et variantes
modifierCommençons par les sujets qui se présentent sous la forme de questions. Avant même de regarder quelles notions seront à examiner, il paraît plus important de se demander tout d'abord : qu'est-ce que me demande exactement le sujet ? De cette manière, nous serons fixés sur la direction à prendre. Si nous devons par exemple définir une notion, il nous faudra adopter une certaine ligne de conduite. Mais il y a une grande variété de questions, et la demande de définition « Qu'est-ce que ... ? » n'est peut-être pas la plus fréquente. Essayons alors de découvrir une méthode à travers les variétés de ce type de questions.
« En quel sens percevoir est-ce se souvenir ? »
On me demande d'énoncer un sens de la notion de perception d'après lequel la perception serait une manière de se souvenir. Il faut à l'évidence que je dispose d'une définition de la notion de perception.
« Percevoir, est ce seulement recevoir ? » et « Percevoir est-ce interpréter ? »
C'est deux questions me demandent si je peux (1) réduire une notion à une autre, ou (2) montrer une équivalence entre elles. La méthode à suivre peut donc être la suivante :
- Définir les termes ;
- comparer leur définition ;
- répondre à la question.
Par exemple, disons (de manière très grossière) que la perception est un acte d'organisation de nos sensations et que l'interprétation consiste à traduire un matériau (paroles, textes, actes, lois, etc.) pour en expliquer le sens. Nous avons donc deux définitions qui désignent deux choses différentes :
- actes d'organisation de nos sensations ;
- traduire un matériau pour en expliquer le sens.
Pouvons-nous y trouver au moins un point de comparaison ? Pour le découvrir, la marche à suivre la plus simple paraît bien être de considérer un à un tous les éléments présents dans chaque définition. Dans la définition 1, nous avons d'abord l'idée d'un acte ; et il semble bien que l'interprétation soit aussi un acte. Cet acte est précisé comme étant un acte d'organisation, et nous pouvons admettre que l'acte de traduire est bien aussi un manière d'organiser un matériau.
Nous pourrions donc dire que la perception est interprétation en ce sens qu'elle est une traduction d'un donné immédiat (nos sensations) en autre chose (des objets organisés, indépendants de nous). C'est un premier point.
Considérons maintenant la différence fondamentale qui existe entre nos deux sujets. La question 1 diffère de la question 2 en ce qu'elle demande si nous pouvons réduire une notion à une autre (seulement). Notez bien cette nuance : elle offre au moins une possibilité de réponse bien plus simple à découvrir que dans la question 2. En effet, s'il y a un cas au moins où la première notion ne réduit pas à une autre, alors la réduction est impossible.
Méthode
modifierCe que nous fait découvrir l'analyse de ces sujets, c'est en premier lieu que les sujets qui appellent principalement des définitions ne sont pas nécessairement de la forme « qu'est-ce que ? ». Les sujets de la forme :
- « En quel sens... »
- « "telle notion" est ce seulement... ? »
sont aussi des sujets qui demandent de se consacrer avant tout au sens des notions.
Nous découvrons aussi que le traitement de ces sujets n'est pas aussi difficile qu'il peut paraître. En donnant des définitions vraiment très simplistes de la perception et de l'interprétation, il nous a suffit de les comparer terme à terme pour faire surgir des questions de fond en nombre assez important. De ce fait, notre problématisation du sujet est assuré. La méthode est donc relativement simple, et nous pourrions la décrire ainsi :
- La notion x possède les traits suivants ou est : p, q, etc.
- La notion y possède les traits suivants ou est : r, s, etc.
Si x est seulement y, alors tous les traits p, q, etc. doivent être équivalents aux traits r, s, etc. Si x a un trait m qui ne se retrouve pas chez y (qui contredit par exemple un trait de y), alors x n'est pas équivalent à y.
Si x partage avec y tous les traits de y, alors x inclut y, mais ne s'y réduit pas nécessairement.
Ainsi, les définitions étant posées, l'analyse s'en suit naturellement. Il nous reste donc à voir de plus près ce que nous devons faire pour obtenir ces définitions.