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Pour fabriquer des vêtements, les textiles

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Jusqu’en 3000 ans avant notre ère, la peau de bête était l’unique matériau des vêtements préhistoriques. Sous les climats moins froids, les hommes ont utilisé des feuilles solides ou la fine écorce de certains arbres, battue pour l’assouplir, afin d’en faire des pagnes. Quand les hommes préhistoriques cessèrent d’être uniquement chasseurs - pêcheurs (vers 3000 ans avant notre ère) et devinrent agriculteurs - éleveurs, ce fut l’époque des premières fibres textiles pour fabriquer des tissus. On utilisa au cours des siècles : - des fibres d’origine animale (laine, soie), - des fibres d’origine végétale (lin, coton, chanvre, jute, ramie), - puis, au XIXe siècle, des fibres artificielles, fabriquées à partir de la cellulose, - enfin, au XXe siècle, des fibres synthétiques, créées par la combinaison de produits chimiques.

Textiles naturels

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les textiles naturels sont les textiles créés à partir de fibres naturelles, ayant des origines animales ou végétales.


La fourrure

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On continue toujours à utiliser de la fourrure pour l’habillement. Le problème est de bien la tanner pour l’empêcher de pourrir, puis de l’assouplir en la trempant dans des bains et en la battant. Les fourreurs (professionnels de la fourrure) découpent les peaux en bandes afin de regrouper les morceaux de même épaisseur et de même couleur et ils les recousent entre elles pour obtenir le résultat le plus beau et le plus souple. Il est maintenant interdit de tuer, pour leur fourrure, la plupart des animaux sauvages et toutes les peaux proviennent maintenant d’élevages. Pour obtenir légalement un manteau de léopard, il faut avoir recours à des procédés artificiels. On fabrique actuellement des fourrures synthétiques entièrement fabriquées en usine.


La laine

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Pour les éleveurs, dès la Préhistoire, l’idée d’utiliser les poils d’une bête sans la tuer permettait, en la tondant de nombreuses fois dans sa vie, d’assurer la reproduction des troupeaux et la production du lait. C’est le mouton dont on utilise le plus la laine, mais aussi certaines races de chèvres, de lamas, de chameaux et même de lapins angoras. Quand il n’existait pas encore de tondeuse, les éleveurs employaient des ciseaux à ressort d’une seule pièce, appelés forces. Toutes les races de bêtes ne fournissent pas la même qualité de laine ; les plus recherchées sont le mouton mérinos, les chèvres mohair et cachemire, l'alpaga. Sur la même bête, toute la laine n’a pas une qualité identique : la meilleure est celle des flancs et du dos ; la moins bonne, celle du haut des cuisses. On trie donc des lots selon la qualité. La moins bonne ne servira pas à faire des vêtements, mais de grosses couvertures, du rembourrage de matelas ou maintenant des panneaux d’isolation. Avant d’utiliser la laine, il faut d’abord la laver pour la débarrasser du suint (la graisse entourant les poils). On doit ensuite la carder, c’est-à-dire la peigner énergiquement avec des griffes de métal pour démêler les poils et les mettre dans le même sens. Cela permet de filer ensuite la laine, en formant un fil continu qui réunit des poils ne mesurant chacun que quelques centimètres de longueur. La laine se teint facilement. En plus de sa douceur et de son élasticité, la laine est mauvaise conductrice de la chaleur (elle ne laisse pas passer le froid). Son défaut est de feutrer si on la lave à l’eau trop chaude (les écailles des poils s’accrochent et les fibres s'agglomèrent). Elle ne supporte pas non plus les lessives contenant de la soude. Elle peut être la proie des larves de mites, si on ne la protège pas par des insecticides, quand on la range.

La soie

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De très nombreuses chenilles sécrètent avec leurs glandes un fil avec lequel elles fabriquent le cocon qui les protégera pendant leur métamorphose en chrysalide, puis en papillon. Parmi elles, une espèce : le Bombyx du mûrier produit un fil suffisamment souple et solide pour être utilisée comme textile. On appelle cette chenille : “ ver à soie ”, bien que ce ne soit pas un ver. Dès l’Antiquité, il existait des élevages de vers à soie en Chine, d’où des caravanes apportaient en Europe du fil ou des tissus en soie. Les Chinois gardaient précieusement leur secret, mais un jour il fut découvert par les Européens. On créa alors des élevages en Italie, puis, au XVIIe siècle, dans le midi de la France (où on les appelait des magnaneries). Pour élever des vers à soie, il faut d’abord cultiver des mûriers, arbres dont les larges feuilles sont la seule nourriture de ces chenilles. Les œufs du papillon femelle de Bombyx éclosent au bout de 10 mois. Les petites chenilles dévorent de telles quantités des feuilles qu’on leur fournit qu’en un mois elles atteignent 20 fois leur taille de naissance et 8000 fois leur poids. Au 33e jour, l’instinct des chenilles les pousse à préparer leur métamorphose en papillon. Les éleveurs leur facilitent les choses en disposant des branches sèches. Elles y montent pour accrocher le cocon qu’elles vont fabriquer. Chaque chenille, avec les glandes de ses filières, sécrète un fil continu qu’elle accroche à plusieurs brindilles. Puis, suspendue dans ce filet, elle fabrique autour de son corps un cocon ovale, formé de nombreuses couches de fil de soie. Ce fil continu peut mesurer 1,5 km. Lorsque les cocons sont formés, les éleveurs en conservent une partie pour la reproduction. Afin d’obtenir à peu près autant de papillons mâles que de femelles, ils examinent la forme plus allongée des cocons mâles. Tous les autres cocons sont jetés dans l’eau bouillante pour tuer la chrysalide qu’ils contiennent. On pourra ainsi dévider leur soie intacte. Sinon, le papillon en sortant aurait troué le cocon pour sortir. Quand les cocons sont bien ramollis dans l’eau chaude, on procède au dévidage. Le fil est trop fin pour être utilisé seul. C’est pourquoi, à l’aide d’une brindille ou d’un petit balai, on réunit les fils de plusieurs cocons différents (4 à 7, selon la finesse de chaque fil). On les accroche ensemble à un petit moulinet qui, en tournant, les enroule en torsade. Dès qu’un cocon est terminé, on ajoute le fil d’un nouveau et ainsi de suite. La soie brute obtenue (qu’on appelle soie grège) contient 25% d’impuretés que l’on élimine par lessivage. Le fil de soie devient ainsi souple et brillant. La soie est une fibre textile de grande qualité : souple, résistante, absorbante, mauvaise conductrice de la chaleur, si bien que, malgré sa légèreté, elle tient chaud. Ce qui explique son utilisation en lingerie. Elle se teint facilement, mais craint les produits contenant de la soude ou l'eau de javel. Comme la laine, elle est attaquée par les larves de mites. Son prix élevé a incité à rechercher d’autres textiles fins qui lui ressemblent (les fils artificiels et les synthétiques). On appelle soie sauvage la soie produite par d’autres chenilles que le ver à soie, mais la qualité est loin d’être la même.

Le coton

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On sait que les anciens Egyptiens le cultivaient déjà. Le cotonnier est un arbrisseau des climats chauds et humides. Ses fruits sont des capsules contenant chacune une trentaine de graines entourées d’un abondant duvet. Dans nos régions, certaines plantes possèdent aussi des graines attachées à un duvet (le pissenlit, la clématite), mais on ne pourrait pas l’utiliser comme textile. Après la cueillette des capsules, il faut séparer le coton des graines (dont on récupère l’huile) et des morceaux d’écorce. Si le coton n’est pas transformé en fil sur place, il est comprimé en ballots et expédié vers les filatures. Le coton est résistant et absorbant, assez bon conducteur de la chaleur, ce qui signifie qu’il protège moins du froid que la laine et la soie, mais davantage que le lin. Il supporte l'action des lessives, mais se teint plus facilement que les fibres animales (laine et soie)(Référence nécessaire). Les variétés à longues fibres possèdent les meilleures qualités. Le coton est très utilisé pour le linge de corps (sous-vêtements et chemises), les vêtements légers, les draps et le linge de toilette.

On le cultivait déjà dans l'Égypte ancienne. Le lin est une plante à fleur bleue dont les graines fournissent de l’huile, souvent utilisée en peinture. Ses tiges contiennent des fibres souples et résistantes qu’il faut détacher de l’écorce et du bois qui les emprisonnent. Après avoir récupéré les graines, on laisse tremper les tiges dans de l’eau ou dans un mélange chimique. C’est ce qu’on appelle le rouissage qui décolle les fibres, puis le broyage qui élimine en petits morceaux l’écorce et le bois. Il ne reste plus alors que la filasse de lin qui sera ensuite transformée en fil. À l’état naturel, le fil de lin est écru (beige clair). Il blanchit et devient plus souple après plusieurs lessives, mais il perd un peu de sa résistance. Le lin est bon conducteur de la chaleur, ce qui ne signifie qu’il protège mal du froid. Il est frais à porter l’été, mais en laissant s’évaporer la transpiration, il peut provoquer des refroidissements. La finesse et la légèreté du lin le font utiliser pour les tissus délicats, les dentelles, mais également des nappes et des draps de belle qualité. La ramie provient d’une ortie de Chine. On l’emploie souvent en mélange avec d’autres fibres.


Le chanvre

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Dans les campagnes d’autrefois, on cultivait beaucoup cette grande plante (de 1,50 m à 8 m) qui fournit une fibre plus grossière que le lin. Comme pour le lin, on n’obtient la filasse qu’après rouissage et broyage des tiges. Le chanvre permet de fabriquer des tissus solides, mais rêches, ne devenant blancs et souples qu’après des lavages répétés. Comme l’humidité ne l’abîme pas, on l’utilise pour des vêtements de travail, des torchons, des cordages et des voiles de bateaux.

Le jute

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Il s’agit d’une plante herbacée de 2 à 4 m de hauteur, cultivée dans les pays chauds. On l’utilise peu pour les vêtements, sauf pour assurer la rigidité des revers de col. On en fait surtout des toiles d’emballage et des trames de tapis. De même pour le chanvre de Manille (qui provient d’un bananier) ; on l’utilise pour des chapeaux ou des cordes. Le raphia, provenant des feuilles d’une variété de palmier, est très solide, on en fait des liens et des nattes (la rabane).

Les textiles artificiels

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Au XIXe siècle, on chercha à fabriquer artificiellement des fibres textiles, aussi fines que la soie, mais moins coûteuses. Pour cela, on eut l’idée de dissoudre dans un mélange chimique des morceaux de cellulose (déchets de coton ou de tissus, paille, sciure de bois). Puis on fait passer le mélange à travers une filière (sorte de passoire extrêmement fine) et un autre produit chimique solidifie à la sortie les fils obtenus. Selon les produits chimiques utilisés, on appelle ces textiles : viscose (lessive de soude) ou acétate (acide acétique). Quand le fil est continu comme la soie, on l’appelle rayonne. On peut également le couper en fibres courtes que l’on file ensuite comme la laine ou le coton et l’on obtient un fil plus gonflant qu’on appelle fibranne. Pour mieux concurrencer les bas et tissus de soie, les fabricants de la viscose prétendaient l’appeler soie artificielle, alors qu’elle n’en avait que la finesse. Sa composition à base de cellulose la rapprochait plutôt du coton. Les fabricants de soie obtinrent l’interdiction de cette fausse appellation. Néanmoins, le prix moins élevé de ces textiles les a fait largement utiliser pour les acheteurs moins riches.

Les textiles synthétiques

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Alors que les textiles artificiels transforment par la chimie des produits de base naturels (coton, bois), les textiles synthétiques sont produits uniquement par le mélange de produits chimiques (provenant généralement du pétrole, du charbon ou du recyclage des plastiques).

Souvent ces textiles possèdent deux noms : celui qui indique leur composition chimique et la marque donnée par le fabricant, mais plusieurs fabricants peuvent produire des textiles du même type. Il existe 4 types de textiles synthétiques : - les polyamides (marques : Nylon, Rilsan, etc.) - les acryliques (marques ; Crylor, Courtelle, etc.) - les polyesters (marques : Tergal, Dacron, etc.) - les chlorofibres (marques : Rhovyl, Thermolactyl, etc.) Ces différents textiles ont été créés pour leur solidité, leur facilité d’entretien, leur infroissabilité, etc. Mais comme ils ne possèdent pas forcément toutes les qualités demandées pour chaque type de vêtement, il est fréquent de les mélanger entre eux ou avec des textiles naturels, comme le coton, la laine ou la soie. Mais comme toutes les fibres ne supportent pas les mêmes températures de lavage ou de repassage, il est important de bien lire les étiquettes.

Savoir lire les étiquettes

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Pour ne pas être trompé sur la marchandise et ne pas faire d’erreur au moment du nettoyage ou du repassage, il faut lire attentivement les étiquettes. Tous les renseignements ne se trouvent peut-être pas sur la même étiquette de tissu cousue à l’intérieur du vêtement. D’abord la taille : l’âge entre 2 et 16 ans. Pour les adultes, la mesure indiquée en chiffres ou en lettres : S = petite taille, M = moyenne, XL = grande, XXL = très grande taille. La fibre utilisée (par exemple, pure laine vierge ou 100% coton) ou l’indication des fibres mélangées. Normalement, on devrait préciser le pourcentage de chaque. Puis les indications de nettoyage : une bassine indique la température de l’eau (s’il contient une main, cela signifie lavage à la main seulement) ; un triangle concerne l’eau de javel (s’il est marqué d’une croix, ne pas en utiliser) ; un fer à repasser (s’il est barré, le tissu ne supporte pas le repassage) ; un cercle contenant un P indique qu’on peut ou non faire un nettoyage à sec ; enfin, un carré contenant un cercle signifie : lavage en machine (s’il est barré, il ne faut pas l’utiliser pour ce vêtement).

Pour reconnaître le type de fibre textile

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Quand on n’a aucune indication, il est possible d’en avoir une idée en faisant brûler, avec prudence, à la flamme d’une bougie, un brin de cette fibre que l’on tient avec une pince. Si la fibre s’enflamme, il s’agit d’une fibre végétale ou artificielle (c’est la cellulose qui brûle). Si la fibre grésille sans s’enflammer et sent la corne brûlée, il s’agit d’une fibre animale (c’est la kératine des poils qui sent en brûlant). Si la fibre fond et forme une goutte à son extrémité, il s’agit d’une fibre synthétique, de même nature que le plastique. Seul le polyesther brûle de façon saccadée en laissant des cendres dures.


Pour en savoir plus sur le même thème

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On peut consulter : Vêtements (pourquoi s’habille-t-on?) ; Fils et tissus ; Costumes (leur évolution au cours des siècles) ; Mode sous Louis XIV