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=== Une nouvelle science : la technologie pianistique ===
 
''Les technologues''.
Les technologues. L’année 1885 peut être considérée comme la date de naissance de la technologie moderne du piano. Cette année est marquée par la parution d’un ouvrage de Clark dans lequel l’auteur soumet l’explication des mouvements du pianiste aux lois de la physiologie : Die Lehre des einheitlichen Kunstmittels beim Klavierspiel. Comme Amy Fay, Elisabeth Caland, Klose, Ehrenfechter, Walker et Söchtinf, il fut l’élève de Deppe, véritable fondateur de la technologie pianistique. « Les pianistes d’aujourd’hui et de toujours devront reconnaître leur dette envers ce grand maître et professeur qui à découvert et enseigné tout ce que les champions modernes de la décontraction et du poids ont préconisé » ( Fielden). Ludwig Deppe n’était pourtant pas pianiste mais chef d’orchestre et n’a laissé aucune présentation cohérente de son système. Parmi ces technologues, d’ailleurs, il y a bon nombre de médecins, physiologistes ou physiciens. En 1897, Elisabeth Caland, à qui l’on doit le plus grand nombre d’ouvrages fait paraître Le jeu du piano selon Deppe. Dans ses livres suivants, elle mêle des idées personnelles telles que l’abaissement volontaire de l’omoplate, source nouvelle de force. Le nouvel esprit se manifeste en Angleterre avec Matthay, en France avec Tasset et Marie Jaël. La seconde vague de publication commence vers 1905 avec Townsend, Bandmann, Scharwenka, Blanche Selva, Bosquet, Fielden. A partir des années 1921-1925 paraissent les derniers ouvrages de Kreutzer, Tetzel, Brugnoli, Ortmann, E.Bach, Leimer, Casella, Varro. Ils n’attaquent plus les anciens, mais leurs prédécesseurs modernes en tâchant de réintroduire la notion de mouvements actifs des doigts. 50 ans après les débuts de 1885, les théoriciens piétinent, se répètent ou alors mettent l’accent sur la représentation intérieure ou l’approche psychologique.
 
Les technologues. L’année [[1885]] peut être considérée comme la date de naissance de la technologie moderne du piano. Cette année est marquée par la parution d’un ouvrage de Clark dans lequel l’auteur soumet l’explication des mouvements du pianiste aux lois de la physiologie : Die Lehre des einheitlichen Kunstmittels beim Klavierspiel. Comme Amy Fay, Elisabeth Caland, Klose, Ehrenfechter, Walker et Söchtinf, il fut l’élève de Deppe, véritable fondateur de la technologie pianistique. « Les pianistes d’aujourd’hui et de toujours devront reconnaître leur dette envers ce grand maître et professeur qui àa découvert et enseigné tout ce que les champions modernes de la décontraction et du poids ont préconisé » ( Fielden). Ludwig Deppe n’était pourtant pas pianiste mais chef d’orchestre et n’a laissé aucune présentation cohérente de son système. Parmi ces technologues, d’ailleurs, il y a bon nombre de médecins, physiologistes ou physiciens. En [[1897]], Elisabeth Caland, à qui l’on doit le plus grand nombre d’ouvrages, fait paraître Le jeu du piano selon Deppe. Dans ses livres suivants, elle mêle des idées personnelles telles que l’abaissement volontaire de l’omoplate, source nouvelle de force. Le nouvel esprit se manifeste en Angleterre avec Matthay, en France avec Tasset et Marie Jaël. La seconde vague de publication commence vers [[1905]] avec Townsend, Bandmann, Scharwenka, Blanche Selva, Bosquet, Fielden. A partir des années [[1921]]-[[1925]] paraissent les derniers ouvrages de Kreutzer, Tetzel, Brugnoli, Ortmann, E.Bach, Leimer, Casella, Varro. Ils n’attaquent plus les anciens, mais leurs prédécesseurs modernes en tâchant de réintroduire la notion de mouvements actifs des doigts. 50 ans après les débuts de 1885, les théoriciens piétinent, se répètent ou alors mettent l’accent sur la représentation intérieure ou l’approche psychologique.
Leurs théories.
 
''Leurs théories''.
* utilisation du bras entier depuis les épaules,
* conception de la technique comme système de mouvements,
* explication des mouvements par la force de l’élan et de la pesanteur.
 
« Ce n’est pas avec les doigts que l’on joue du piano, mais avec les bras et les épaules » ( E.Bach ). Après le bras entier, les épaules et l’appui de tout le buste deviennent sources de force dans le jeu du piano. Une seconde idée nouvelle se fait jour : la technique considérée en tant que système de mouvements. « Nulle part immobilité et rigidité, partout un mouvement incessant et continu » ( Steinhausen ). La participation de savants devient indispensables : ils introduisent l’idée fondamentale que les mouvements ne sont pas le résultat des seules contractions musculaires, mais que c’est la pesanteur la cause essentielle, que c’est l’élan qui leur donne leur arrondi, leur fluidité. C’est l’introduction des principes de pesanteur, d’impulsion et de rotation. Ce qui est nouveau, ce n’est pas le jeu du piano, c’est la manière de le comprendre. « Tous les grands artistes avaient toujours pratiquer la chute libre sans s’en être rendusrendu compte » ( Söchting ). Ce fut en observant de grands artistes comme Tausig et Rubinstein que Deppe eut l’idée de la chute libre : « Utilisez le poids toujours, ne frappez pas, mais laissez tomber les doigts ! ». La technologie se présente alors comme la théorie de la technique universelle.
 
''Leurs méthodes''.
 
Leurs méthodes. Grâce au développement de la cinématographie, la technologie se servit du ralenti : les secrets de la technique du piano révélés par le film ( Louta Nouneberg ). On mesura aussi le poids de chaque doigt ( petit doigt : 15,5 g, index : 25 g etc. ). « Ces chiffres démontrent clairement que même le poids du doigt le plus lourd ne suffirait pas à obtenir un son ». ( Tetzel ), ou encore on fit des photos en pose dans l’obscurité pour fixer les courbes du poignet auquel on avait attaché une ampoule électrique. Par une série de déductions mathématiques, Tetzel donne la preuve irréfutable que le « mouvement du marteau ne permet qu’une seule variation, celle de la vitesse. Par conséquent, si la force de l’attaque reste la même, la manière de toucher ne saurait modifier le timbre du son ». La technologie pianistique n’aurait pu se former sans l’aide de deux sciences auxiliaires, la mécanique et la physiologie. « Les mouvements pianistiques ne diffèrent en rien des autres mouvements et obéissent aux mêmes lois » ( Steinhausen ).
 
=== Discussions et divergences sur les bases techniques ===