« Philosophie/Existence et temps » : différence entre les versions

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*la culture de soi (esthétique de l'existence)
*la foi
 
== Le temps ==
 
=== Le temps est vécu (Bergson) ===
 
Bergson définit le temps comme « ''une donnée immédiate de la conscience'' ». '''La principale caractéristique du temps, c’est donc d’être vécu'''.
 
C’est pourquoi Bergson distingue le temps homogène du physicien, qui constitue la réalité objective du temps, de la durée psychologique, celle qui est éprouvée par la conscience.
 
=== Le temps est-il en train d'exister? (Saint Augustin) ===
 
Dans un passage célèbre de ses ''Confessions'' (livre XI. Paragraphe: XIV, XVIII, XX), Saint Augustin (IVème siècle après JC) donne deux définitions du temps :
 
* le temps tend à n’être plus : « ''le temps a l’être seulement parce qu’il tend au néant'' » ;
* l’être du temps n’existe que dans notre âme, dans notre pensée. Autrement dit, il relève de notre idéalité (par opposition à la réalité). Le passé, le présent et le futur (les trois temps) n’existent que parce que nous sommes capables de les penser. Pour les physiciens, au contraire, le temps a une réalité objective (voir la théorie de la relativité d’Einstein).
 
L’homme pense le temps à partir de trois mots : le passé, le présent et le futur.
 
* Le passé est un temps qui a été mais qui n’est plus et qui est donc irrémédiablement révolu. Cette partie du temps que je nomme le passé n’a donc plus d’être.
* Le futur est un temps fondamentalement contingent. On ne peut que faire le pari qu’il existera. Cette partie du temps que je nomme le futur n’a donc pas encore d’être.
* Le présent est un temps dont l’être est d’être mais qui, dès qu’il est, n’est plus (il devient immédiatement passé).
 
Dans ce texte, Saint Augustin définit la mémoire comme une représentation de la réalité passée, faite par des images ou des mots. Le mode d’enregistrement des souvenirs passe ainsi aussi bien par les sens que par la pensée, elle-même structurée par la maîtrise d’une langue (ce qui explique que nous n’ayons pas de souvenirs de la période où nous ne parlions pas).
 
Saint Augustin arrive finalement à la conclusion qu''''il n’existe qu’un seul temps dont nous faisons l’expérience : le présent'''. Ni le passé, ni le futur n’existent (par là même, Saint Augustin critique le langage : « ''il est impropre de dire : il y a trois temps, le passé, le présent, l'avenir'' »). Saint Augustin préfère parler de ces trois instances qui n’existent que dans notre âme :
* le présent au sujet du passé (relatif à la mémoire) ;
* le présent au sujet du présent (relatif à la perception) ;
* le présent au sujet de l'avenir (relatif à l’attente).
 
=== La question de l’objectivité du passé ===
 
Dans le présent, grâce à la mémoire, je peux penser une réalité passée. Mais le souvenir ne correspond jamais exactement à l’événement tel que je l’ai vécu. Nos souvenirs sont toujours des interprétations, des reconstructions.
 
Cependant, ce qui importe dans le souvenir, ce n’est pas de se souvenir exactement d’un événement mais plutôt de lui donner un sens selon ce que la vie a fait de nous. '''Evoquer le passé, c’est donc toujours lui donner un sens'''.
Evidemment, le passé en soi ne change pas, c’est l’interprétation que nous en faisons qui peut évoluer en fonction de notre présent, de notre futur. Cela montre bien l’unité de notre existence : je pense mon présent comme résultant de mon passé et s’ouvrant sur mon futur. Il y a donc bien un lien entre l’existence et le temps.
 
Nous sommes constitués par notre mémoire : nous ne pouvons faire table rase de notre passé. En revanche, '''l’homme est libre en ce qu’il interprète librement son passé'''. Il peut toujours décider d’en faire un appui positif. Cette conservation du passé par la mémoire, aussi subjective soit-elle, nous constitue. Cela signifie aussi accepter la complexité de la vie : il n’existe pas de vérité une et stable, la valeur d’un événement, le sens qu’il prend peuvent évoluer au cours de notre vie.
 
=== Le futur (Heidegger) ===
 
Le propre de la conscience humaine est de se projeter vers le futur. Or, la conscience de notre mortalité se pose comme une limite à nos projections dans le futur. La conséquence de cette prise de conscience, selon Heidegger, c’est le souci, autrement dit la préoccupation quant au sens que je vais donner à mon existence. C’est ce souci qui nous fait pleinement humains (les animaux n’ont pas ce souci du sens qu’ils vont donner à leur existence).
 
 
== Bibliographie ==