« Philosophie/Existence et temps » : différence entre les versions

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*sagesse et mort
 
Pour les philosophes de l'Antiquité, notamment Epicure et les stoïciens, l'homme sage (celui qui aime la sagesse : le philosophe), c'est celui qui ne craint pas (qui ne craint plus) la mort.
 
Pour Epicure, en effet, la crainte de la mort est inutile et infondée : la mort n’existe pas tant que nous vivons et nous n’existons plus quand elle est là. Il identifie la mort à une perte de sensations et en conclut donc qu’il faut jouir de son existence mortelle et non souffrir à l’avance pour une souffrance (celle de la mort) qui n’existe pas.
 
Epicure rejette la tradition orphique, reprise par Platon, qui croit à la survie et au jugement de l’âme. L’homme qui s’attache à vivre pour atteindre le paradis après sa mort, oublie trop souvent d’être heureux ici bas.
 
« ''Philosopher, c’est apprendre à mourir'' » (Cicéron)
Quant au sage stoïcien, il présente une certaine résignation, voire une résignation certaine face aux événements qui ne dépendent pas de lui, en particulier la mort. Pour Sénèque, faire de la philosophie, c’est dépasser sa condition mortelle, donc apprendre à mourir… Epictète pense que c’est par nos craintes et nos peurs que nous rendons la mort terrifiante. Nous ne pouvons certes éviter la mort mais nous pouvons éviter de la craindre, puisqu’elle est de toute façon inévitable !
 
Ces philosophies peuvent apparaître séduisantes, en ce qu'elles nous permettent d'envisager de façon moins angoissante notre propre mort. Néanmoins, elles occultent tout le côté affectif lié à la mort. D'une part, elles laissent de côté la question de la fin de la vie, la crainte de la déchéance mentale et physique qui sont devenues des grandes préoccupations de notre temps. D'autre part, ces philosophies semblent oublier que, même si nous demeurons vivants et si la mort ne nous fait pas souffrir en elle-même, c’est avant tout la mort des autres, celle de nos proches, qui nous angoisse et nous fait souffrir.
 
*l'éthique
*la culture de soi (esthétique de l'existence)