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*le désir ne peut et ne doit pas être réduit : il est essentiel à la vie. La morale doit donc reconnaître sa valeur.
 
== Désirs naturels et désirs vains ==
 
Les philosophes, depuis les origines de la philosophie, se sont demandés quelle place faire aux désirs. Les réponses sont très variées. Dans le ''Phédon'', [[Platon]] expose l'idée d'une vie ascétique où l'homme doit lutter contre les turbulences de son corps ; les [[Cyrénaïques]], au contraire, font de la satisfaction de tous les désirs le bien suprême. Toutes ces réflexions ont conduit à de nombreuses distinctions, comme on le voit par exemple chez [[Épicure]].
 
=== La classification des désirs ===
La [[morale]] [[épicure|épicurienne]] est une morale qui fait du plaisir le [[bien]], et de la douleur le [[mal]]. Pour atteindre le bonheur (l'[[ataraxie]]), l'épicurien suit les règles du quadruple remède :
*les dieux ne sont pas à craindre ;
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Cette classification n'est pas séparable d'un art de vivre, où les désirs sont l'objet d'un ''calcul'' en vue d'atteindre le [[bonheur]].
 
=== Le calcul des plaisirs ===
 
Pour Épicure, le calcul (ou "arithmétique") des désirs s'oppose à la fois à l'ascétisme, où l'on se contente d'une vie frugale pour respecter une loi morale, et à la débauche, qui entraîne des souffrances du [[corps]] et des troubles de l'[[âme]].
 
En général, le plaisir est nécessaire au bonheur, et on le recherche tout en fuyant la douleur. Dans certains cas toutefois, nous traitons le bien comme un mal, car il faut fuir un plaisir léger qui aurait pour conséquence une douleur. Par exemple, pour le corps, boire de l'alcool est agréable, mais peut entraîner la déchéance physique ; et pour l'[[âme]], l'amour est la suppression d'un manque, mais peut entraîner la douleur du fait qu'une union parfaite (comme dans le mythe d'[[Aristophane]]) est impossible.
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En se contentant de satisfaire des désirs naturels, on a réduit le désir aux besoins naturels. Mais cette limitation des désirs pose la question de savoir si l'on peut réduire le désir au besoin ; et si l'on peut distinguer des besoins naturels et des besoins artificiels.
 
== Le désir de vérité ==
Cet exposé de la doctrine épicurienne fait voir qu'il n'est pas facile de distinguer la réalité des désirs. L'épicurisme suppose une insatisfaction fondamentale. Quel est alors le véritable désir de l'homme et comment l'assouvir ?
 
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*le désir de vérité est en même temps désir du Bien.
 
Tous les philosophes n'ont pas condamné le désir ; il faut de plus remarquer que si [[Platon]] condamne [[morale|moralement]]ment le désir, ce dernier reste la condition d'une spiritualisation des instincts qui passe par la philosophie et la politique et qui est l'expression du désir d'immortalité.
 
Mais peut-on condamner aussi catégoriquement le désir ? S'il est la cause de nos actions, on ne le devrait pas, car il serait alors l'essence même de notre [[nature]].
 
== L'essence de l'homme ==
 
Classiquement, la raison est considérée comme le propre de l'homme. Pourtant cette raison, qui représente en l'homme la sagesse, ne semble pas devoir exister d'une manière parfaite en l'homme : c'est pourquoi le philosophe désire la sagesse, mais n'affirme pas la posséder. On peut donc douter que la raison soit le propre de l'homme en tant qu'elle serait son essence actualisée. C'est bien le désir qui caractérise l'homme, et la raison n'en serait que l'objet. L'homme ne possède pas la raison mais désire la suivre.
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== Bibliographie ==
* [[Le Banquet]], Platon
* [[Phédon]], [[Platon]]
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* [[L'Ethique]], [[Spinoza]]
* Généalogie de la morale, [[Friedrich Nietzsche]]
* Crépuscule des Idoles, [[Friedrich Nietzsche]]
 
== Les notions ==
[[Volonté]] | [[Passion]] | [[Morale]] | [[Bonheur]]