« Photographie/Éclairage/Les flashes magnésiques » : différence entre les versions

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L'étude du magnésium par Bunsen et Roscoe en 1859 a montré que ce métal facilement inflammable brûlait en émettant une flamme très blanche de composition similaire à celle de la lumière solaire. L'idée d'appliquer cette propriété à la photographie conduisit Edward Sonstadt à rechercher des méthodes permettant de fabriquer des produits à base de magnésium susceptibles de brûler de façon fiable pour que les photographes puissent s'en servir comme source de lumière. Il déposa des brevets en 1862 et fonda en 1864 la ''Manchester Magnesium Company'' avec Edward Mellor. Avec l'aide de l'ingénieur William Mather, qui était aussi le directeur de la société, ils produisirent un ruban de magnésium plat qui brûlait de façon plus constante et plus complète que le fil rond, en donnant une lumière plus intense.
 
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Vw-baunatal-brand.jpg|Incendie de magnésium dans l'usine Volkswagen de Kassel, le 13 mai 2006
Magnesium ribbon burning.jpg|Combustion d'un ruban de magnésium. L'exposition de la photographie a été fortement réduite, en réalité la flamme est éblouissante.
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The American annual of photography (1919) (14802391873).jpg|Photographie d'une scène d'intérieur éclairée par la combustion d'un ruban de magnésium
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On attribue aussi à Mather l'invention d'un support pour le ruban, qui brûlait dans une sorte de lampe. Une grande variété de dispositifs a été produite par d'autres fabricants, à l'exemple du ''Pistol Flashmeter'' qui comportait une graduation permettant au photographe de choisir une longueur de ruban adaptée à l’exposition à obtenir. Il n'était plus nécessaire de rompre le ruban avant de l'enflammer.
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Une alternative au ruban de magnésium fut la poudre flash, mélange de magnésium en poudre et de chlorate de potassium avec un peu de stibine (sulfure d'antimoine), inventée par les Allemands Adolf Miethe et Johannes Gaedicke en 1887. Une quantité définie de poudre était placée dans une sorte de gouttière et allumée à la main, ce qui produisait un éclair lumineux très brillant, accompagné d'un bruit d'explosion pas vraiment rassurant et d'une intense émission de fumée. Le mélange chimique était assez instable, particulièrement s'il était humide, et de graves accidents ont montré que ce procédé était fort dangereux.
 
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Accenditore a pietrina per magnesio - Museo scienza tecnologia Milano 06040 dia.jpg|Système d'inflammation de magnésium (1890 - 1920)
 
AHA Blitzlichtpulverlampe.jpg|Un « kit » basique pour la photographie à l'aide d'un mélange pyrotechnique à base de poudre de magnésium
Pettibone3.jpg|En soufflant dans le tuyau on fait sortir la poudre de magnésium située dans le réservoir sphérique, l'inflammation est provoquée par une veilleuse, éteinte sur la photo.
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The American annual of photography (1892) (14784537655).jpg|Une « lampe-flash » de 1909 ; la poire permet de souffler une petite quantité de poudre de magnésium en direction d'une flamme qui en provoque la mise à feu. C'est l'air qui joue le rôle de comburant et ce système est beaucoup moins dangereux que le précédent. La réserve de poudre suffit pour une vingtaine d'éclairs
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Un système de mise à feu électrique fut inventé en 1899 par Joshua Lionel Cowen aux États-Unis et Paul Boyer en France. Un brevet fue déposé aux États-Unis sous le numéro 636 492. Un boîtier tubulaire A, tenu à la main, portait un support amovible B et une goulotte horizontale qui recevait la poudre. Le boîtier A contenait une pile sèche que l'on pouvait introduire par le bas. Un interrupteur permettait d'envoyer le courant électrique dans un fil fusible qui s'échauffait et provoquait l'inflammation du mélange pyrotechnique.
 
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Crop of patent 636492.png|copie partielle du brevet 636 492
1909 Victor Flash Lamp.jpg|Le flash à inflammation électrique commercialisé en 1903 par Smith-Victor fonctionne toujours sans problème !
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Des temps de combustion inférieurs à 1/30 s ont très vite été recherchés car ils permettaient de « figer » les expressions des personnes photographiées, avant que l'on puisse percevoir sur le cliché final les effets de l'éblouissement. Il fallait pour cela que les poudres aient une combustion quasi explosive. Nous avons le souvenir d'un certain effroi ressenti au cours de nos jeunes années lors de photographies scolaires réalisée dans notre salle de classe. En outre, à cause de la fumée, le photographe professionnel chargé de ce travail ne devait pas rater son coup, sous peine de devoir attendre de longues minutes que l'atmosphère devienne à nouveau transparente. Nous avons également le souvenir d'une salle de classe en grande partie blanchie par la poudre de magnésie résultant de la combustion.
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Les inconvénients des mélanges à base de magnésium ont conduit à l'invention des ampoules flash. Des filaments ou des feuilles de magnésium sont enfermés dans des ampoules remplies d'oxygène et mis à feu électriquement grâce à un contact commandé par l'obturateur. Les premières ampoules flash ont été commercialisées en Allemagne en 1929. Naturellement, on ne pouvait les utiliser qu'une fois et après qu'elles avaient fonctionné, elles étaient trop chaudes pour que l'on puisse les manipuler sans risquer de graves brûlures. Néanmoins, le confinement des produits de la réaction, quasi explosive, constituait un avantage important.
 
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Set per fotografo - Museo scienza tecnologia Milano 08972 15.jpg
Set per fotografo - Museo scienza tecnologia Milano 08972 17.jpg
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Magnesium flash bulb philips.jpg|Lampe flash [[Philips]] contenant des filaments de magnésium
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Plusieurs améliorations ont eu lieu par la suite. Les ampoules ont été enveloppées dans un film plastique améliorant le confinement, en évitant notamment l'émission de débris dus à l'éclatement du verre sous l'effet du choc thermique. Ce film plastique, légèrement teinté de bleu, permettait aussi d'améliorer la composition spectrale de la lumière en vue de réaliser des prises de vues en couleurs. En outre, le magnésium a été remplacé par le zirconium ou par un alliage aluminium-zirconium produisant une lumière plus intense.
 
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Blitzbirnen IMGP1986 WP.jpg|Lampe flash enrobée de plastique pour prévenir l'éclatement
Blitzbirne GE IMGP1837 WP.jpg|Lampe flash bleue pour la photographie en couleurs
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Les ampoules flash demandent un peu de temps pour atteindre leur maximum d'émission et leur éclair a une durée beaucoup plus grande que celui des flashes électroniques dont l'usage est généralisé de nos jours. Pour profiter au maximum de la lumière émise, il faut alors d'une part commander l'allumage un peu avant l'ouverture de l'obturateur et d'autre part utiliser des temps de pose relativement longs, allant typiquement de 1/10 s à 1/50 s. Sur beaucoup d'appareils en vente dans la seconde moitié du siècle dernier, on trouvait une prise avec commutateur ou deux prises différentes pour que l'utilisateur puisse choisir la synchronisation adéquate selon qu'il utilise des ampoules ou un flash électronique.