« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Thématiques/Les technologies de la langue, la présence des langues sur la toile et sur les réseaux sociaux » : différence entre les versions

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→‎Expert 1 : Rozenn Milin (SOROSORO) : correction orthographe du nom de la linguiste Claire Moyse
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Alors est-ce que la solution serait d’adopter une démarche de traduction systématique qui n’est pas la démarche originelle de Wikipédia, et de faire travailler les gens systématiquement en français et dans leur langue, pour créer des contenus dans les langues d’outre-mer sur tous types de sujets encyclopédiques et aussi créer des contenus en français sur les thématiques de l’outre-mer ?
Pour vous donner une image de ce qui peut se faire dans l’autre sens, sur Wikipédia en français, en revanche, l’outre-mer est très présent. On a à peu près 6000 articles qui concernent très précisément les outre-mer, cela va de 60 articles pour Wallis et Futuna à 2400 pour la Réunion, c’est donc très disparate mais très comparable au traitement des autres régions françaises, rapportée au nombre d’habitants la couverture des sujets sur l’outre-mer est plutôt bien faite alors qu’à l’inverse, la couverture de n’importe quel sujet n’est absolument pas faite dans les langues locales. Peut-être que le préalable à l’écriture encyclopédique et le partage du savoir encyclopédique dans les langues locales doit se faire d’abord par la mise à disposition de plus de vocabulaire écrit, d’un dictionnaire plus accessible à tous.
Un des projets Wikimédia, le Wiktionnaire, est intéressant dans son approche multilingue. Il va exister dans plusieurs dizaines de langues et, en français, va donner des définitions de mots de différentes langues. Pour vous donner un exemple, le Wiktionnaire francophone compte un peu plus de deux millions de définitions et propose des définitions de ces mots dans 987 langues différentes. 14 langues d’outre-mer sont représentées, plus que dans Wikipédia et dans ces principales langues on retrouve le tahitien, le créole haïtien et celui de Guadeloupe. AÀ noter que certaines langues comme le malgache ont un Wiktionnaire extrêmement fourni, bien plus que d’autres langues bien plus dotées. Donc ce Wiktionnaire est une aide au travail d’écriture des langues, de traduction, de transcription d’une langue à une autre et je me pose la question de savoir si ça ne serait pas un préalable à la création de contenu encyclopédique, c’est-à-dire d’abord décrire les mots et, une fois ces mots décrits, une fois les concepts posés, pouvoir ensuite entamer ce travail encyclopédique qui pour l’instant n’existe pas vraiment.
 
Pour terminer, quelques questions avant les ateliers, sur la place des langues sur le numérique, quelle est la place écrite de ces langues ? Je pense que c’est l’un des points fondamentaux, comment écrire, comment avoir une graphie commune ? Est-on obligé d’avoir cette stabilisation écrite pour aller sur internet ou y a-t-il un moyen de faire autrement ? Comment donner de la visibilité à une langue ? Et est-ce que, pour vous, la valorisation de la langue par le numérique est quelque chose de naturel qu’il convient de développer ou pas ? Qui est à même de prendre en charge ces actions, est-ce à l’État ou aux individus ? Les pratiques sur internet sont des pratiques individuelles ou par communauté plutôt que des pratiques étatiques, êtes-vous prêts ou motivés pour prendre en charge des actions de valorisation sur le numérique ? Enfin, est ce que cette démarche de co-construction par la traduction systématique français et langue locale pour faire progresser les contenus dans les deux langues et faire progresser la connaissance et la langue dans les deux langues est ce une bonne solution ?
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On a pensé qu’il fallait peut-être privilégier les technologies qui ont trait à l’oral. Donc la reconnaissance de la parole, la synthèse vocale, cela parce qu’il y a un intérêt pour les langues à tradition orale sans système d’écriture, parce qu’il y a un intérêt également pour les cas d’[[w:Illettrisme|illettrisme]] ou d’[[w:Analphabétisme|analphabétisme]], parce qu’on peut profiter de cette manière-là du formidable déploiement de la téléphonie mobile que j’évoquais et enfin, parce qu’en permettant le passage de l’écrit à l’oral et réciproquement, c’est également une aide qu’on peut apporter au [[w:Handicap|handicap]] dans l’accessibilité à l’information et ce, donc, pour les [[w:Malvoyant|malvoyants]] et les [[w:Hypoacousie|malentendants]]. Donc une contribution à cette notion d’accessibilité.
 
Les autres technologies auxquelles on peut penser en priorité sont la traduction automatique et la traduction vocale. Cela permettrait peut-être de résoudre le problème de la traduction simultanée en 50 langues, soit 2500 paires de langues, pour ces EtatsÉtats-Généraux qu’évoquait tout à l’heure Xavier North.
 
Dans le cadre de ces développements de technologies, peut-être faut-il privilégier tout ce qui est [[w:Logiciel libre|logiciel libre]] et donnée libre.