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L'opium brut est réduit en petits morceaux, celui-ci est dissout dans de gros barils remplis d'eau que l'on a mis à chauffer. La solution est mélangée jusqu'à obtention d'une consistance homogène. Le pH à ce stade est de 8. Les résidus solides flottant à la surface sont retirés. On y ajoute une solution aqueuse de [[:w:hydroxyde de calcium|chaux aérienne]] qui permettra de convertir la morphine de l'opium en morphinate de calcium soluble dans l'eau. La solution est mélangée pendant une heure ajoutant de temps en temps une solution de chaux afin de rincer l'opium pouvant rester collé aux ustensiles. On complète le mélange avec de l'eau chaude afin de remplir les barils et ceux-ci sont laissés à refroidir et décanter durant la nuit. Une partie des autres alcaloïdes présents dans l'opium dont le principal est la codéine restent dans la solution aqueuse.
 
Le lendemain matin, une couche de mousse ainsi qu'un film huileux apparaitapparaît au-dessus de la solution, le pH est alors entre 10 et 12. La solution est siphonnée à l'aide d'un tuyau écartant la couche supérieure d'impuretés. Le liquide est alors filtré à travers des sacs de toile qui seront eux-mêmes pressés pour récupérer le maximum de liquide.
 
Du [[:w:Chlorure d'ammonium|chlorure d’ammonium]] est ajouté dans les barils afin de convertir le morphinate de calcium soluble en morphine-base non-soluble dans l'eau. Ceux-ci sont recouverts alors que la solution est laissée à reposer quelques heures tandis que la morphine-base précipite au fond du récipient. Celle-ci est récupérée par filtrage à travers de fines toiles puis laissée à sécher. Les produits chimiques utilisés au cours des étapes précédentes sont aisément disponibles sous forme de fertilisants. À ce stade, la poudre est de couleur brun clair à foncé provenant des impuretés présentes.
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==== Effets à moyen terme ====
* baisse de l’appétit pouvant entraîner des carences alimentaires voire des problèmes buccodentairesbucco-dentaires ;
* constipation et difficultés à uriner ;
* insomnies ;
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== Dosage ==
[[Fichier:Chlorydrate de Méthadone.jpg|thumb|left|250px|Deux Flacons de chlorydratechlorhydrate de méthadone en sirop buvable.]]
De nombreux tests immunologiques permettent le dépistage rapide (30 secondes) de la méthadone dans l'urine jusqu'à plusieurs jours (8 à 10) après la dernière administration. De manière générale, les méthodes immunologiques de dépistage ne présentent pas de réaction croisée avec des substances de structures différentes. Cependant, selon la spécificité du test utilisé, le L-alpha-acéthylméthadol (LAAM), un analogue de la méthadone à longue durée d'action, et ses métabolites peuvent présenter une réaction croisée et donner des résultats faussement positifs.
 
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== Traitements de substitution ==
La médication a comme objectif de substituer la consommation d'opiacés procurant un effet euphorisant (héroïne, morphine et certains analgésiques) d'aider la personne à une stabilisation de ses cravings. Conjointement à une prise en charge médico-sociale dans le contexte d'une cure de sevrage, le traitement par méthadone vise la stabilisation de la personne quant à son addiction et la réduction des méfaits. Cette médicalisation a comme objectif de réduire les risques inhérents à la consommation de drogue: les risques liés à l'injection de substances par voie intra-veineuseintraveineuse ou la prise par voie nasale (notamment la contamination par des virus), les risques de surdosage ou d'overdose, et les risques liés aux activités illégales menées en vue de se procurer l'héroïne (deal, prostitution). De plus, lorsqu'une personne est sous un traitement à la méthadone, elle ne ressentira pratiquement aucun effet euphorisant si elle consomme de l'héroinel’héroïne. Ceci décourage bien des consommateurs à rechuter. L'introduction de la médication peut faire partie intégrante d'un processus global d'abstinence.
 
La méthadone présente l'avantage d'être un opiacé de longue durée d'action, permettant de prévenir la sensation de manque et la rechute de la consommation d'héroïne. Elle est prise par voie orale, en une dose par 24 heures et dans quelques cas deux doses par 24 heures pour les "métaboliseurs" courts, sous forme de solution amère et non injectable, de gélules ou de suppositoires. En général, le sirop se présente sous formule liquide dosée à 1 % de chlorhydrate de méthadone : 1 ml de soluté représente 10 mg de chlorhydrate de méthadone.
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==== Papaver somniferum noir ====
'''Le pavot noir''' à graines bleues, encore appelé ''pavot bleu'' ou ''pavot à oeilletteœillette'', se montre le plus varié et élégant et son Histoire avec l'Homme est complexe. C'est lui que l'on désigne en agriculture traditionnelle et dans la flore vernaculaire sous le simple nom de ''pavot'' ou ''pavot somnifère''. Par extension, il peut porter le nom de pavot à opium.
 
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Son plateau stigmatique est débordant, dentelé par sectionnement lors de son développement et souvent érigé à maturité. De toutes tailles et aux pétales variés, il produit des graines alimentaires et était appelé ''oeilletteœillette'' au même titre que d'autres plantes céréalières et oléagineuses. Cette appellation générique d'''œillette'', ou oliette, n'est pas spécifique au pavot à graines bleues. Il a longtemps été une source très importante d'huile alimentaire, particulièrement en Europe, et ce n'est qu'au {{s-|XIX|e}} que l'opium - et non pas le pavot en lui-même (sa décoction médicale ou ses sirops par exemple) - fut envisagé comme un stupéfiant en Occident.
 
[[Fichier:Poppy seeds.jpg|thumb|Graines du papaver S. nigrum, {{unité|1|mm}}]]
Il n'est généralement vendu qu'à l'état de semence horticole puisqu'il ne supporte pas bien la transplantation et ne peut donc être vendu en pot. C'est cependant le type de pavot le plus recherché par les jardiniers à la fois sur ses formes rustiques (aux pétales lilas) et ses croisements possibles. Sa culture ornementale se montre par endroit discrète en raison de la symbolique et de la morale qui lui sont attachées mais aussi de sa toxicité accidentelle (intoxication d'enfants) ou même des risques de convoitise. Il y a donc dans le pavot une notion de précaution qui couronne sa personnalité très emblématique.
 
Le pavot noir se retrouve à l'état sauvage à proximité des endroits où il a été cultivé mais reste globalement une plante rare. Les souches primitives sont devenues très peu nombreuses et ont pu disparaitredisparaître à force de pollinisation croisée avec l'agriculture et d'envahissement des espèces cultivées, pour peu que la plante n'ait pas été intégralement créée et développée par la culture de l'Homme à l'instar de la laitue comestible et du tabac. Les souches sauvages ne représenteraient finalement que des cultivars témoins, figés ou à nouveau croisés, de la plante évoluées à plusieurs époques. Ce sont donc le plus souvent des espèces agricoles à graines bleues comestibles qui peuvent se rencontrer en place des espèces dites, ou retournées, à l'état sauvage et leur fruit est alors très majoritairement indéhiscent. Elles n'ont souvent été sélectionnées que pour leur abondance céréalière et présentent des pétales simples identiques au pavot setigerum (lilas, rouges ou blancs). C'est encore ce dernier qui apparaît comme l’ancêtre le plus direct ou comme le cousin de l’ancêtre des pavots somnifères sans pouvoir le déterminer avec certitude. L'une des plus vieilles et célèbres variétés médiévales du pavot somnifère présente une élégante fleur double à fleur de pivoine d'un rouge sombre et était utilisée en agriculture tout autant que dans les monastères et leurs hospices.
 
[[Fichier:Purple opium poppy flower.jpg|thumb|Création d'un pavot violet]]
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À la fin du {{s-|XIX|e}}, avec la banalisation et l'usage concentré des remèdes à base de pavot, d'opium puis de morphine, ''l'agent héroïque'' du pavot - signifiant ''l'agent actif'' d'une substance et qui est ici la morphine - commença à générer des usages quotidiens et des dépendances qui caractérisent l'intoxication morphinique et qui se traduisent par un besoin d'augmenter les doses alors que l'effet décline et se montre même déficient, c'est-à-dire en état de manque entre les prises quand elles ne sont plus augmentées puis rapprochées.
 
La diacéthylemorphinediacétylmorphine se montra lors de sa découverte le remède à ce manque que les usagers en addiction trouvaient douloureux et handicapant, qu'ils n'arrivaient plus à combler et qu'elle avait visiblement la capacité de soulager en permettant de retrouver des effets compensateurs. La diamorphine prit donc le nom symbolique, de ''l'agent héroïque'' ou ''substance active'' ultime que l'on pensait même soigner du mal du pavot couronné : héroïne.
 
Il s'avéra que sa toxicomanie était en fait plus forte, son action dopaminique plus importante et que le manque par accoutumance ou par abstinence survenait lui aussi et avec d'autant plus d'intensité. Elle se montre 1.5 fois plus puissante qu'elle dans ses effets narcotiques généraux avec une efficacité encore 2 à 3 fois supérieure dans sa profondeur analgésique ou encore ses effets sujets à une dépendance. Il est donc possible de combler l'effet narcotique ou de manque de 30 à {{unité|45|mg}} de morphine avec seulement {{unité|10|mg}} d'héroïne (contre 20 à {{unité|30|mg}} pour le même effet narcotique) qui ne présente pas à cette dose et dans un contexte de substitution, d'effet narcotique ni stupéfiant. En revanche, l'usage de l'héroïne à des doses narcotiques se montre dès lors 2 à 3 fois plus accrochant que celui de la morphine ou de l'opium (et la codéine 3 à 5 fois moins que la morphine à dose narcotique équivalente ou considérée comparables malgré leurs différences, {{unité|200|mg}} pour {{unité|30|mg}}).
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== Production ==
[[Fichier:Mohn z06.jpg|thumb|right|Capsules, contenant les graines]]
La culture du pavot semble être connue de l'homme depuis longtemps puisque des vestiges du néolithique suggèrent déjà des cultures de pavot somnifère à proximité des villages. Le commerce et la production de ses dérivés sont d'abord règlementésréglementés en 1912 par la convention internationale de l'opium puis par la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Il ne s'agit que des dérivés du pavot et non de la culture du pavot en lui-même qui reste autorisée et largement pratiquée soit pour l'alimentation, soit pour un usage décoratif.
 
=== Production licite ===