« La médiation culturelle » : différence entre les versions

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Quelques exemples de missions
 
Ils organisent des expositions, gèrent une salle de spectacles, créent des évènements pour une ville ou une entreprise, accueillent les artistes, gérentgèrent des manifestations, entretiennent des relations presses ou clients.
 
Les employeurs
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L'aménagement culturel implique l'identification d'un territoire à partir duquel peut s’opérer une mobilisation optimum des ressources humaines et des structures et une mise en réseau des institutions artistiques et culturelles avec les partenaires locaux.
Pour mettre en oeuvreœuvre une politique culturelle il faut mobiliser les compétences pour développer la fonction de médiation artistique et culturelle.
 
=== Nécessaire mobilisation des connaissances de la part du médiateur. ===
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=== Théories des auteurs sur le rôle des médiateurs ===
 
a. pour ElisabethÉlisabeth de Rotalier
 
ElisabethÉlisabeth de Rotalier: responsable de l'agence Yin, une agence de communication et de marketing, précédemment directrice générale adjointe de Thompson Connect.
Pour elle, un bon médiateur doit savoir fournir les informations nécessaires pour pouvoir mieux "comprendre" une oeuvreœuvre et la situer, mais sans forcer un jugement, sans "obliger" à voir tel ou tel trait, en laissant libres et spontanées les réflexions et appréciations. Il faut attirer l'intérêt vers l’œuvre, sans pour autant se poser au centre de la relation entre celle-ci, et celui qui la contemple. "Notre travail de médiateurs, c’est de rendre possible la démarche volontaire vers une oeuvreœuvre, de faire en sorte que la rencontre se fasse..."
 
b. pour Manée Teyssandier
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c. Antoine HENNION : Principales thèses sur la médiation culturelle
 
Directeur du Centre de Sociologie de l’Innovation, EcoleÉcole nationale supérieure des mines de Paris Membre du Conseil scientifique du Musée de la musique Séminaire CSI/CNRS/EcoleÉcole des Hautes Études en Sciences sociales (avec J.-M. Fauquet), « Aimer la musique. Sociologie de la musique, histoire de l'amateur, musicologie du goût » Antoine Hennion mène des travaux en sociologie de la musique et de la culture, sur les industries culturelles (industrie du disque, production du rock, enseignement, renouveau baroque etc.), la publicité et le design, sur les médiateurs, les services et les usagers.
Il travaille actuellement sur une analyse comparative de diverses formes d’attachement, à travers une enquête sur les amateurs et, avec J.-M. Fauquet, musicologue au CNRS, il mène un travail historique sur la formation du goût pour la musique classique, en particulier à partir du cas de Bach en France au 19e siècle. Sur ces domaines, il s’est attaché à définir une sociologie qui, partant des médiations par lesquelles s’établit une relation avec des objets, s’intéresse au goût comme un accomplissement. Une médiation n’est ni une cause, ni un effet : elle est arrêt, appui, avant l’avènement d’une nouvelle configuration. L’analyse échappe ainsi au débat dualiste entre esthétique et sociologie de la culture : le goût ne craint pas la révélation de déterminations cachées qu’il ignorerait, il les recherche pour produire de nouveaux effets. Les médiations font surgir à la fois les objets du goût, les amateurs qui s’en saisissent et le cadre qui permet à leur relation de s’éprouver.
 
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Dans le cas du tourisme, le paysage doit être adapté à recevoir un public, plus ou moins important, mais qui nécessite des installations spéciales, sans perdre de vue qu’il faille le protéger. Afin de pouvoir assurer un travail d’explication d’un certain lieu à un public plus ou moins concerné, le médiateur doit pouvoir développer des outils d’analyse, de compréhension, de gestion pour satisfaire la demande sociale et parfois économique.
 
Une attention toute particulière est portée aux synergies territoriales qui peuvent associer les activités artistiques et économiques. La constitution de réseaux internationaux regroupant des professionnels souhaitant développer entre eux les échanges d'expériences et éventuellement les coopérations est relativement récente. La politique de promotion des échanges culturels extérieurs s'est inscrite dans une perspective plus vaste de promotion de la diversité culturelle. L'AFAA a été créée en 1992 pour favoriser la diffusion de la création artistique française dans le monde. Ses statuts actuels, adoptés en 2000, la définissent comme un "opérateur au service des échanges culturels internationaux et de l'aide au développement culturel dans les domaines des arts de la scène, des arts visuels, des arts appliqués, de l'architecture, du patrimoine et de l'ingénierie culturelle". Elle s'est également vu reconnaitrereconnaître une mission élargie de coopération culturelle, comprenant notamment l'organisation des saisons culturelles étrangères en France. (Institutions et vie culturelles, sous la direction de Guy Saez)
 
Selon les trois premiers articles parus dans l'ouvrage "La médiation culturelle du territoire", 2 sessions de formation organisées par le ministère de la Culture (DDF) et le ministère de l'Agriculture (DGER) en janvier et avril 1955, et coédité par les éditions Script : A propos de la médiation, de Michel Duvigneau ; Territoire et territorialités en mouvement d’Alain Lefebvre ; et Lecture d’un territoire d’Yves Michelin, la médiation du territoire nécessite avant tout un aménagement culturel de celui-ci, à travers un travail de mobilisation et de maillage de celui-ci, qui permet la mise en réseau des institutions artistiques et culturelles avec des structures de proximité pour une véritable circulation des publics, de l’offre et des œuvres. Cela nécessite « surtout une approche globale et cohérente de la politique culturelle au niveau communal ou intercommunal ». Une mobilisation des compétences est nécessaire, par la sensibilisation du réseau culturel, dans le cadre de formation des professionnels de la culture. Des espaces d’échanges communs sont mis en place entre les professionnels des secteurs culturel, social et d’animation. « Les réseaux des associations ou des fédérations d’éducation populaire constituent aujourd’hui les partenaires les plus clairement désignés pour s’associer à une politique résolue de démocratisation d’accès à la culture » (Michel Duvigneau). On voit donc ici l’importance des collectivités territoriales, et cette médiation qu’est le réseau qui les lie entre elles.
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Dans La langue et le territoire, Martine Burgos évoque la notion de sociologie de la culture. Selon elle les œuvres prennent forme à travers la réalité sociale. C’est au sociologue de les construire et de les interpréter. Le médiateur doit donc être sociologue et réfléchir sur le sens et les significations des œuvres par rapport au lieu où elles se trouvent.
 
Le médiateur culturel doit être acteur des nouvelles politiques publiques qui consistent en une "coopération multiniveauxmulti-niveaux" entre les échelons territoriaux : État, régions, départements, villes, sans oublier l'Europe. Dans la perspective de la décentralisation-compétences, menée par Jean Pierre Raffarin dans la lignée de la réforme de 1982, le médiateur se voit attribué de nouvelles responsabilités, afin d'améliorer le cadre de la coopération entre les divers acteurs régionaux. Il s'agit de mieux articuler les registres d'action, les ressources et les représentations pour aboutir à une coordination optimale, à la construction d'une communauté régionale d'acteurs culturels. Les changements dans les procédures et les outils des politiques publiques autorisent à parler d'une nouvelle action publique fondée sur le partenariat, la transversalité, la territorialisation. Ce sont des politiques "transversales" qui visent un développement du territoire conçu globalement.
"Aux lignes hiérarchiques de pilotage et de mise en œuvre de l'action publique fondée sur le paradigme centre-périphérie se substitue une stratégie de territorialisation de l'action culturelle publique, impliquant des acteurs variés autour d'un projet commun.
 
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La médiation culturelle englobe une diversité de métiers qui nécessite de nombreuses qualités communes. Voici douze être et avoir pour devenir un bon médiateur culturel :
* EtreÊtre persévérant,
* EtreÊtre polyvalent,
* EtreÊtre un bon gestionnaire,
* EtreÊtre sensible à toutes formes artistiques,
* EtreÊtre ouvert,
* EtreÊtre rigoureux et ordonné,
* Avoir des connaissances en langues étrangères,
* Avoir le goût du contact,
* Avoir de l’œil,
* Avoir de solides connaissances en gestion, droit, économie, informatique,
* Avoir une bonne connaissance du monde artistique dans lequel il œuvre,
* Avoir une certaine aisance rédactionnelle et communicationnelle.
 
=== Les employeurs de la médiation culturelle ===
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== CHAPITRE VII: SYNTHESESYNTHÈSE ET ANALYSE DU TEXTE ==
 
La médiation culturelle : une construction du lien social de Jean Caune
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– Hannah Arendt : La crise de la culture
 
Hannah Arendt est née en 1906 .Elle a été l’élève de Jaspers et a passé son doctorat à HEIDELBERG. Elle a quitté l’Allemagne après l’arrivée des nazis et a enseigné aux EtatsÉtats-Unis. C’est une des figures les plus importantes de la pensée politique contemporaine,notamment grâce à son ouvrage « Les origines du totalitarisme » . Elle est également l’auteur de " Essai sur la révolution ", " Eichmann à Jérusalem " ,
" Condition de l’homme moderne ", et " La vie de l’esprit " .
 
La première édition de " La Crise de la Culture " est parue en 1961, et était composée de six essais. La traduction française est basée sur la deuxième édition, parue en 1968 et composée de huit essais complétés d'une préface bien plus importante. Dans cet ouvrage, Hannah Arendt consacre une réflexion à « la crise de la culture ». Elle prédit l’émergence d’une culture de masse, issue d’une société de masse dont l’intérêt ne serait plus dans la culture , mais dans le loisir, le divertissement. Elle évoque également la consommation de masse: « [la société] consommera littéralement les objets culturels, les engloutira et les détruira ».
 
Plus le temps passe, plus on prend conscience que cette prédiction prend tout son sens et que ce que redoutait Hannah Arendt est en train de se produire. Nous tenterons d’exliquerd’expliquer ci-dessous la distinction qu’elle fait entre la culture de masse et la culture cultivée.
 
– La culture de masse
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Un véritable « objet culturel » ne peut pas être un objet de consommation, il ne peut pas être au service d’une fin, combler un sentiment de manque par la destruction de l’objet que l’on consomme (divertir ses ennuis, nourrir ses fantasmes, meubler sa mémoire). En d’autres termes, l’art n’a pas de fonction vitale. Un objet culturel n’est pas créé pour les hommes, mais pour le monde: il est l’élément de construction d’un monde de la permanence (par excellence, tel est le statut d’une œuvre d’art). L’Homme cultivé est celui qui est capable de s’élever à la perception de ce «monde» et d’éprouver le sentiment de s’y mouvoir librement tout en se rapportant à ses objets de manière désintéressée. La culture cultivée est alors transcendante, elle fait l’objet d’une élévation. La culture cultivée fait référence au goût et à la connaissance des produits les plus élaborés et les plus légitimés (ceux qui renvoient à l'idée de création, d'œuvres).
 
Dans les premiers paragraphes de " La Crise de la Culture ", Hannah Arendt pense que dans toute société, il existe une contradiction entre culture du beau et culture de l'utilitaire. Seul ce qui dure à travers les siècles peut revendiquer d'être un objet culturel. En transformant la valeur émotionnelle en valeur d' échange (philistinisme), la culture perd son pouvoir initial de nous émouvoir. L’art ne sert pas en premier lieu à étaler ses connaissances, mais à avoir une réaction émotionnelle. Ainsi, si belles qu'elles soient, les cathédrales n'ont jamais été construites pour en faire exclusivement des lieux de culte. Une utilité directe aurait pu être rendue dans n'importe quelle bâtisse. Leur beauté transcende tout, elle est faite pour durer à travers les siècles. Il faut donc bien établir une frontière importante entre objet d'usage et oeuvreœuvre d'art, indépendamment de leur image visuelle. Lorsque les oeuvresœuvres se sont éloignées des sphères de la nécessité, elles prennent de l'importance: elles deviennent des oeuvresœuvres d'art. Seules celles-ci ont pour but unique d’apparaître, d’être là. Il faut nous oublier nous-même pour pouvoir apprécier une œuvre d’art et se laisser toucher, porter, par ce qui apparaît.
 
Comme l’affirme Edgar Morin, « tout semble opposer la culture cultivée à la culture de masse: qualité à quantité, création à production, spiritualité à matérialisme, esthétique à marchandise, élégance à grossièreté, savoir à ignorance ».