« Technologie/Matériaux/Matériaux biocompatibles/Le Rein, site d’implantation en Biocompatibilité » : différence entre les versions

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Il y a quelques années le Professeur Marcel Jozefowicz proposait de définir les biomatériaux comme des « matériaux appelés à travailler sous contrainte biologique » (5) (12).
La biocompatibilité est fonction non seulement de la nature constitutive des matériaux, mais encore de la géométrie de la pièce, de son état de surface et de ses caractéristiques physicochimiquesphysico-chimiques (5-12).
 
== Évolution du concept de biocompatibilité ==
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Les essais de bio-compatibilité doivent permettre d'évaluer la sécurité, l'efficacité et la durée de vie des matériaux. La servitude biologique soumet l'implant au vieillissement et à la dégradation ; il importe donc de veiller à ce que ses propriétés initiales ne soient pas altérées.
 
La bio-compatibilité est essentiellement liée au matériau, aux conditions de son utilisation et à son environnement immédiat (5). Cependant les variations des conditions physicochimiquesphysico-chimiques de l'environnement de l'implant peuvent faire varier cette propriété. L'exemple du pH salivaire est significatif à cet égard ; il joue un rôle très important dans la durée de vie d'un implant, les recherches menées par Sandhaus décèlent des salives acides et des salives alcalines. Toute pathologie au niveau d'une des glandes salivaires peut entraîner un changement de pH et par là même favoriser des réactions néfastes pour l’organisme.
 
== Les essais de biocompatibilité ==
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La composition chimique de l'implant joue un rôle essentiel dans son interaction avec les tissus. Elle doit être connue de façon la plus complète possible (5).
La prise en compte de la composition du matériau, des impuretés éventuelles ainsi que des produits de dégradation susceptibles de se former et d'être "relargués" est nécessaire à l'interprétation des résultats des essais biologiques (5). D'autres facteurs peuvent influencer l'interaction entre matériaux et tissus :
- l'importance de la surface relative du dispositif,
- la structure poreuse ou non du matériau,
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==== Structure du corpuscule de Malpighi ====
 
AÀ peu près circulaire sur les coupes, il possède un pôle vasculaire et un pôle urinaire qui s'ouvrent dans le tube urinaire ; il est délimité pas une structure amorphe, la capsule de Bowmann, formation épithéliale pavimenteuse dont la face externe est doublée par une lame basale et un réseau de fibres de réticuline étroitement associé à la charpente fibrillaire de l’interstitium rénal. La face externe de la capsule de Bowmann délimite la chambre glomérulaire, cavité d'autant plus irrégulière qu'elle est occupée par le glomérule rénal, dispositif complexe formé de capillaires étroitement associés à deux groupes de cellules, le mésangium d'une part dans sa portion centrale, les padocytes d'autre part, qui séparent les capillaires de la chambre glomérulaire (31).
 
Au niveau du pôle vasculaire du corpuscule ou observe une artériole afférente et une artériole efférente. L’artériole afférente se ramifie en branches qui donnent chacune naissance à des capillaire dont le trajet est très sinueux : ils confluent pour donner naissance aux petits vaisseaux origine de l’artériole efférente. L'ensemble des capillaires de ce flocule est occupée par le mésangium où des cellules polymorphes, secrétoiressécrétoires et phagocytaires sont disposées dans une matrice homogène.
 
L'endothélium des capillaires est fenêtré, parfois traversé par des expansions cytoplasmiques des cellules mésangiales. En dehors de la zone mésangiale, cet endothélium est doublé par une lame basale constituée de trois feuillets. C'est par l'intermédiaire de cette zone que les capillaires sont associés à un revêtement épithélial continu et plicaturé, paroi interne de la chambre glomérulaire. Ce revêtement est formé par les padocytes cellules qui possèdent des expansions cytoplasmiques ramifiées dont les extrémités sont associées à la lame basale des capillaires. Au niveau du pôle urinaire les cellules de la capsule de Bowmann sont associées aux premières cellules de la paroi du tube urinaire (31).
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==== Analyse par diffraction x ====
 
Pour interpréter les résultats il existe des fiches qui comportent les caractéristiques nécessaires. Les chiffres relevés sur le diffractogramme sont conformes à ceux de la fiche A.S.T.M. (''American Society For Testing Materials'') n° 969 a. Le spectre obtenu correspond bien à celui du phosphate tricalcique (37).
 
==== Analyse au microscope électronique à balayage ====
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Après incision des plans cutané et musculaire du flanc gauche, le rein est extériorisé par traction sur le tissu adipeux péri-rénal particulièrement abondant au voisinage du pôle inférieur de l'organe.
 
Sous examen microscopique, la capsule rénale est incisée sur 5 mm de long, dans une zone non vascularisée, au voisinage du pôle supérieur et sur la face ventrale du rein. AÀ l'aide d'une spatule mousse, elle est décollée du parenchyme rénal sur une longueur de 8 à 10 mm et une largeur de 7 à 8 mm.
La structure conjonctive doit être décollée du parenchyme rénal à la surface duquel elle est apposée. L'incision, le décollement de la capsule rénale et la mise en place de l'implant ne doivent pas provoquer d'hémorragie d'origine capsulaire ou parenchymateuse pour que la cicatrisation ultérieure évolue de façon simple.
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==== Étalement des coupes ====
Les tissus inclus dans la paraffine sont fortement comprimés pendant la coupe ; afin d'atténuer cette compression on procède à l'étalement des coupes. On utilise une plaque chauffante dont la température est à 30 °C, sur laquelle on dépose les lames que l'on recouvre de liquide d'étalement à base d'eau distillée et d'albumine. On y place les coupes, puis on les étale, les plis qui demeurent sont enlevés à l'aide d'aiguilles à dissection. AÀ la fin de l'opération on absorbe l'excès de liquide avec un papier buvard et enfin on laisse les lames sécher sur la platine.
 
==== Coloration ====
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Il est intéressant de constater qu’après trois mois d'implantation le diamètre du site l a diminué, cette diminution ne peut être liée qu'au caractère biorésorbable du phosphate tricalcique.
 
Au voisinage immédiat de l'implant la réaction conjonctive est beaucoup plus importante que pour les 2 premiers mois. AÀ distance de l’implant les différentes structures rénales sont intactes, toutes ces observations témoignent que l'implant est parfaitement toléré.
 
[[File:Grossissement 400, on note une réaction cellulaire avec présence de fibres collagènes orientées dans tous les sens qui ont tendance à s'épaissir.jpg|thumb|400px|center|Figure 6 : grossissement 400, on note une réaction cellulaire avec présence de fibres collagènes orientées dans tous les sens qui ont tendance à s'épaissir ; il n’y a pas de signes de cytooxicitécytotoxicité à tous les niveaux du tissu rénal, le tissu conjonctif fibreux est dépourvu de cellules inflammatoires, le parenchyme rénal est intact.]]
 
=== Après 168 jours ===
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La microstructure interne du matériau fracturé rappelle singulièrement celle du départ (existence de pores entre les grains) et semble indiquer que le cœur de l'échantillon n'a pas été modifié même après 6 mois d'implantation. Aucun changement n'a été révélé dans la structure interne de la bille (40).
 
Les micrographies de la surface des échantillons non fracturés sont extrêmement complexes, toutes les billes sont recouvertes par du tissu rénalmrénal ce qui rend difficile l'analyse de la structure de surface de la billembille sauf par endroits où nous n'avons pas rencontré de différence significative de la structure externe après implantation par rapport à celle du départ.
 
L'évaluation de la concentration en éléments calcium et phosphore dans un échantillon après six mois d'implantation a été effectuée par la microsonde EDAX couplée au microscopique électronique à balayage. La microanalyse permet d’évaluer qualitativement et même quantitativement les éléments constitutifs du matériau, elle complète toujours l'observation au microscope électronique à balayage et permet d'obtenir des micrographies qui mettent en évidence les raies cqrqct2ristiaues des différents éléments présents dans le matériau analysé. Parfois une raie est masquée par une autre, la lecture de la micrographie devient alors difficile.
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Le site choisi répond aux conditions idéales d'implantation. Quatre à cinq jours après leur implantation, les éléments cellulaires ou tissulaires et les fragments d'organes sont vascularisés à partir de la capsule (31).
 
Les conclusions de cette expérimentation sont tirées d'observations histologiques qualitatives. La moindre toxicité au niveau de la zone épithéliale et au niveau du tissu conjonctif se serait traduite par des microabcèsmicro-abcès, l'expulsion des implants et des nécroses qui auraient provoqué la mort des animaux (31). Ces états n'ont jamais été observés durant les expérimentations. Au contraire, les structures rénales sont souvent en contact avec l'implant mais rigoureusement intactes.
 
Contrairement à des implants en alumine et en zircone, implantés sous la capsule rénale de rats pour une période de un mois qui ont laissé place à des sites parfaitement réguliers (1), les billes en phosphate tricalcique que nous avons testées ont entraîné un déchirement des sites d'implantation qui leur donne une allure crénelée. Il est intéressant de constater qu'à proximité des sites les réactions tissulaires sont différentes.
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