« Philosophie/Ataraxie » : différence entre les versions

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'''L’ataraxie''' (du grec ἀταραξία / ataraxía signifiant « absence de troubles ») apparaît d'abord chez Démocrite et désigne la tranquillité de l’âme résultant de la modération et de l’harmonie de l’existence. L’ataraxie devient ensuite le principe du bonheur (eudaimonia) dans le stoïcisme, l’épicurisme et le scepticisme. Elle provient d’un état de profonde quiétude, découlant de l’absence de tout trouble ou douleur. Les chemins pour y parvenir sont néanmoins différents. L'âme devient maîtresse d'elle-même au prix de la sagesse acquise soit par la modération dans la recherche des plaisirs (Épicurisme), soit par la connaissance des lois naturelles. Il faut aussi admettre qu'il y a des phénomènes qui nous échappent (le clinamen par exemple introduit le hasard dans la nature). Au contraire l'appréciation de la valeur des choses et des représentations que nous nous en faisons doivent nous conduire à mesurer ce qui est en notre pouvoir selon les Stoïciens. Enfin, l'incertitude nous conduit à la suspension du jugement pour l'Ecolel’École sceptique.
|[[image:Trees-sky.jpg|400px|]]
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={{bleu| L'ataraxie selon Démocrite}} =
 
{|class=wikitable
|Démocrite: « L’heureuse disposition de l’âme naît de la modération du plaisir et de la mesure de la vie » DK B-CXCI « Démocrite appelle le bonheur tranquillités, bien-être et harmonie, ainsi que congruence et ataraxie ». DK A-CLXVII
 
Selon Diogène LaerceLaërce, pour Démocrite « Le souverain bien est le bonheur ou « euthymie », très différent du plaisir, contrairement à ce qu’ont cru ceux qui l’ont mal compris, attitude dans laquelle l’âme est en repos et calme, et ne se laisse troubler par aucune crainte, superstition, ou affection. Il l’appelle de divers noms, entre autres de celui de « bonne humeur »
Pour Cicéron, « le souverain bien, il [Démocrite] l'appelle tranquillité et souvent fermeté d’âme, c'est-à-dire un état d’esprit affranchi de la crainte » DK B-CLXIX
 
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==[[w:Démocrite|Démocrite]]==
 
={{bleu|Ataraxie chez EpicureÉpicure Le bonheur du sage}}=
Nous avons peu de textes d'Epicured’Épicure.
Il y a des lettres dont la Lettre à Ménécée
C'est une lettre qu'Epicurequ’Épicure (341 av JC) adresse à un jeune disciple. Il ne s'adresse donc pas à un large public, mais à quelqu'un en particulier à qui il présente la philosophie comme exercice continuel et pas seulement un apprentissage de dogmes. C'est pourquoi il n'y a pas d'âge pour philosopher. Il n'y a pas de terme à la pratique. D'autre part le lien que crée l'amitié est plus fort que le lien politique, c'est ce que montre le choix de la lettre.
 
*Philosopher est d’abord une façon d’être
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[http://www.scienceshumaines.com/epicure-et-le-bonheur-de-l-homme-libre_fr_25170.html|le bonheur du sage]dans Sciences Humaines Alain Gigandet. Maître de conférences en histoire de la philosophie ancienne à l’université de Paris-XII, il a dirigé avec Pierre-Marie Morel Lire Épicure et les épicuriens, Puf, 2007. Article publié le 29/03/2010
 
=[[w:Epicure|EpicureÉpicure]]=
 
={{bleu|Ataraxie chez [[w:Lucrèce|Lucrèce]]}}=
==Lois de la nécessité appliquées au mouvement==
*Lucrèce explique comme son maître EpicureÉpicure que tout est soumis aux lois de la nécessité naturelle, ce qui nous libère de la superstition et donc de la crainte. C'est cela l'ataraxie.
 
{|class=
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Toute la philosophie d'Epicure a pour fondement une conception atomistique de l'univers: associé à la nécessité de la course droite des atomes, les déterminant à ne jamais se rencontrer, surgit un hasard qui introduit une déviation dans cette course, appelée clinamen. Ainsi n'y-a-t-il chez Epicure aucune absolue nécessité, mais une place pour la liberté. On peut traduire cela en disant que la rencontre avec quelqu'un qui donnera un nouveau sens à notre vie, par exemple est toujours possible.
 
De même, note-t-on que le sage est à l'écart, les Dieux vivent à l'écart des hommes dans une totale félicité. Si "se mettre à l'écart" est souvent vu comme un concept d'exclusion, il n'est pas vu ainsi par EpicureÉpicure. On n'est à l'écart que de celui qui se prend pour le centre. Si l'écart est un "ailleurs" pour celui qui regarde, il est un "ici" pour celui qui y est. Le sage ne se décentre pas, il se recentre sur son groupe et lui-même.C'est pourquoi le lien social n'est pas le plus important: ce qui compte c'est l'amitié qui tient ensemble le groupe.
Il y a méfiance à l'égard du politique.
 
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*Le destin n'est pas tragique : texte de Chrysippe
 
== [[Les Stoïciens : EPICTETEÉpictète Le poignard à la main]] ==
Introduction :
« Rappelles-toi : tu es acteur dans un drame, un drame tel que le veut l’auteur » EpictèteÉpictète Manuel, 18
'Un médecin vient voir un malade, il lui dit : « Vous avez la fièvre, abstenez-vous pour aujourd'hui de toute nourriture, et ne buvez que de l'eau. » Le malade le croit, le remercie et le paie. Un philosophe dit à un ignorant : « Vos désirs sont déréglés, vos craintes sont basses et serviles, et vous n'avez que de fausses opinions. » Celui-ci s'en va tout en colère, et dit qu'on l'a insulté. D'où vient cette différence ? C'est que le malade sent son mal, et que l'ignorant ne sent pas le sien.'
Agir bien, cela n’est possible qu’à trois conditions : le programme d’Epictèted’Épictète.
Ne pas désirer n’importe quoi, mais connaître les désirs dans leurs conséquences. Il faut toutefois avoir des désirs, car sans ceux-ci l’homme n’est plus homme. Il cesse d’agir en effet, et cette inaction l’installe dans un éternel présent. Il ne maîtrise plus le temps car ne se projette plus. Il est en quelque sorte malade de son refus du temps.