« Les Stoïciens : Épictète Le poignard à la main » : différence entre les versions

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===Ils disent :Je suis un zéro===
 
{{bleuBlocCitation|Il répond :
 
Comment peux-tu dire que tu n’es qu’un zéro, puisque tu n’es tenu d’être quelque chose qu’au regard de ce qui dépend de nous.}}
 
Comprendre : EtreÊtre un zéro, c’est une expression fréquente dans la bouche des élèves lorsqu’on les note. Ou alors ils s’entendent dire « tu ne vaux rien ».
 
Dans le monde du travail aussi, le moment de la note est un moment pas toujours très bien vécu.
Ici EpictèteÉpictète part de l’acceptation par l’individu de sa propre nullité. Le zéro ou la nullité c’est une valeur, une quantité, qui se mesure à l’aune de quelque chose. Or ce critère de la mesure est invention humaine et en cela, ne dépend pas de nous. Nous ne pouvons pas agir sur l’opinion ou le regard de celui qui nous observe. Ainsi l’autre a-t-il une inclination à me juger par rapport à ses valeurs pas toujours rationnelles, et donc, en fait, à se mesurer lui-même. Comme cela est subi, il faut éviter d’y prêter trop attention, l’autre se faisant des représentations de moi, à partir d’abord de la représentation qu’il se fait de lui-même. Ce regard qu’il me porte est en réalité crainte de sa propre image, renvoyée aux autres. Si je dis à quelqu’un tu es un zéro, c’est d’abord pour me protéger.
 
Se tenir à l’écart des représentations d’autrui, ne prêter attention que ce sur quoi je peux
agir est la seule conduite sage qui soit.
Se soumettre à l’opinion d’autrui en acceptant les représentations qu’il se fait de nous, c’est perdre sa liberté et le bonheur, car accepter cela revient à croire à la fatalité, et afficher au final une lâcheté qui est fuite de soi.
EtreÊtre humain c’est prendre le risque de ne pas croire aux représentations que l’autre se fait de moi, et agir en sorte que je sois seul juge de mes actes, capable de connaître ma valeur à partir de mon action sur ce qui dépend de moi. Là est la vraie liberté
'''Le sage se tient à l’écart.'''
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